PSI-Pasteur 2015/16 Rappels et compl´ements d’alg`ebre lin´eaire 1
D´efinition 1 Un K-espace vectoriel ( K=Rou C) est un ensemble Emuni d’une loi de
composition interne lui conf´erant une structure de groupe additif, et d’une loi de composition
externe v´erifiant les axiomes suivants : i) ∀v∈E , 1·v=v
ii) ∀(u, v)∈E×E , ∀λ∈K, λ ·(u+v) = λ·u+λ·v
iii) ∀(λ, µ)∈K×K,∀v∈E , (λ+µ)·v=λ·v+µ·v
iv) ∀(λ, µ)∈K×K,∀v∈E , λ ·(µ·v)=(λ µ)·v
Remarque 1 λ·v= 0E⇐⇒ λ= 0Kou v= 0E
Exemple 1 C(muni des op´erations usuelles) est un R-espace vectoriel.
Exemple 2 Knet plus g´en´eralement, tout produit cart´esien d’un nombre fini de K-ev.
Exemple 3 K[X] et plus g´en´eralement, l’ensemble des applications d’un ensemble Idans K.
Proposition 1 Un produit cart´esien d’espaces de dimensions finies est de dimension finie, ´egale
`a la somme des dimensions de ces espaces.
D´efinition 2 La somme d’une famille finie de sous-espaces (Ei)16i6qd’un espace Eest l’image
de l’application : E1× · · · × Eq−→ E, (x1, . . . , xq)7−→ x1+· · · +xq.
Lorsque cette application est injective, on dit que la somme est directe, on la note alors Lq
i=1 Ei
tandis que dans le cas g´en´eral la somme est simplement not´ee Pq
i=1 Ei.
Remarque 2 La somme d’une famille finie de sous-espaces n’est autre que le sous-espace
engendr´e par leur r´eunion. Par ailleurs, la somme de deux sous-espaces est directe si et seulement
si leur intersection est r´eduite au vecteur nul ; mais cela n’est plus valable pour trois sous-espaces.
Proposition 2 La dimension d’une somme de sous-espaces de dimensions finies est major´ee
par la somme des dimensions, avec ´egalit´e si et seulement si la somme est directe.
Remarque 3 Si Eest la somme directe de sous-espaces de dimensions finies, toute r´eunion de
bases de ces sous-espaces constitue une base de E. Une telle base est dite adapt´ee `a la somme
directe. Inversement, si Eest de dimension finie, tout fractionnement d’une base de Efournit
une d´ecomposition de Een somme directe.
Proposition 3 Si E=Lq
i=1 Eiet si, pour tout i,uiest une application lin´eaire de Eidans
un espace vectoriel F, alors il existe une unique application lin´eaire ude Edans Ftelle que,
pour tout i,uisoit la restriction de u`a Ei.
Remarque 4 Si E=Lq
i=1 Eiet si Best une base adapt´ee, un endomorphisme stabilise
chacun des Eisi et seulement si sa matrice dans la base Best diagonale par blocs.
D´efinition 3 Pour P=Pn
k=0 akXk∈K[X] et u∈L(E) , on pose P(u) = Pn
k=0 akuk.
Proposition 4 On a : (λP +µQ)(u) = λ P (u) + µ Q(u) et (P Q)(u) = P(u)◦Q(u) .
Remarque 5 L’existence d’un polynˆome annulateur de upermet de calculer, par division
euclidienne, ukpour tout k∈N; et mˆeme, par simple factorisation, u−1si uest inversible.
En outre, en dimension finie, un endomorphisme admet toujours un polynˆome annulateur, car
si nest la dimension de l’espace E, (IdE, u, u2, . . . , un2) est une famille li´ee.
D´efinition 4 On dit que deux matrices carr´ees Aet Bsont semblables
lorsqu’il existe une matrice inversible Ptelle que : B=P−1AP .
Proposition 5 Deux matrices carr´ees de mˆeme format sont semblables si et seulement si elles
expriment un mˆeme endomorphisme dans deux bases diff´erentes.