2014-2015 Mécanique Quantique I, Corrigé du partiel du 4.11.2014 Exercice 1 : Evolution temporelle d’un oscillateur harmonique 1. (a) L’évolution temporelle de |Ψ1 (t = 0)i est régie par l’équation de Schrödinger dépendante du temps d |Ψ1 (t)i = H|Ψ1 (t)i (1) dt Comme le hamiltonien est indépendant du temps, la solution de cette équation est donnée par i~ 1 1 |Ψ1 (t)i = e−iHt |Ψ1 (0)i = √ [e−iωt/2 |0i + e−i7ωt/2 |3i] = √ e−iωt/2 [|0i + e−i3ωt |3i] 2 2 (2) (b) On en déduit que l’évolution temporelle du système est périodique. La phase globale e−iωt/2 qui multiplie les termes entre crochets n’a aucune influence sur la physique de l’évolution du système. La période de l’état physique est alors donnée par celle du terme entre crochets et vaut 2π donc T1 = 3ω 2. (a) De même que pour la partie 1.(a), l’évolution temporelle de |Ψ2 (0)i est donnée par 1 |Ψ2 (t)i = e−iHt |Ψ2 (0)i = √ e−i3ωt/2 [|1i + eiα e−i3ωt |4i] 2 (3) 2π (b) La période de l’état physique est T2 = 3ω . 3. A un instant t quelconque, l’état |Ψ(t)i est donné par : 1 −iωt/2 e [|0i + e−i3ωt/ |3i + e−iωt |1i + eiα e−i4ωt |4i] (4) 2 Parmi les quatre termes entre crochets, trois termes contiennent des exponentielles complexes ayant 2π 2π 2π des périodes différentes ( 2π ω , 3ω et 4ω ). La période de l’état physique est donc T = ω . Il est intéressant de remarquer que la combinaison linéaire de deux états |Ψ1 (t)i et |Ψ2 (t)i ayant la même période d’évolution ne donne pas forcément un état qui évolue avec la même période. |Ψ(t)i = e−iHt |Ψ(0)i = Exercice 2 : Distinction d’états On note p(0) = 1/2 et p(π/4)√= 1/2 les probabilités que le système soit initialement préparé dans les états |0i et |0π/4 i = (|0i + |1i)/ 2, respectivement. On désigne par p(x|θi ) la probabilité que la mesure effectuée par Bob dans la base Bθ donne le résultat x lorsque le système se trouve initialement dans l’état |0θi i (θi ∈ {0, π/4}). On a donc p(0|θi ) = |h0θ |0θi i|2 2 p(1|θi ) = |h1θ |0θi i| . (5) (6) La probabilité jointe que l’état initial du système soit |0θi i et que Bob mesure x, notée p(x, θi ) est donc p(x, θi ) = p(x|θi )p(θi ) = 1 |hxθ |0θi i|2 . 2 (7) Finalement, la probabilité que Bob ait raison, notée P , est P = p(0, 0) + p(1, π/4) 1 1 = |h0θ |0i|2 + |h1θ |0π/4 i|2 . (8) 2 2 Cette probabilité dépend de l’orientation θ de la base Bθ utilisée par Bob. On examine dans les trois questions deux cas particuliers, puis le cas général à θ quelconque. 1. Cas θ = 0. La probabilité que Bob ait raison est P = 1 1 1 1 3 |h0|0i|2 + |h1|0π/4 i|2 = + = . 2 2 2 4 4 (9) 2. Cas θ = π/8. Dans ce cas la probabilité P est P = = = = = 1 1 |h0π/8 |0i|2 + |h1π/8 |0π/4 i|2 2 2 2 π π 1 1 1 π 1 cos2 + − √ sin + √ cos 2 8 2 8 8 2 2 1 π 1 1 π π π π sin2 + cos2 − sin cos cos2 + 2 8 4 8 8 2 8 8 1 1 1 π π cos + 1 + − sin 4 4 4 4 4 1 , 2 (10) où l’on a utilisé les identités cos2 θ = (cos 2θ + 1)/2 et sin θ cos θ = (sin 2θ)/2. 3. Dans le cas général (θ quelconque), l’équation (8) donne 2 1 1 1 1 cos2 θ + − √ sin θ + √ cos θ 2 2 2 2 1 = (2 + cos 2θ − sin 2θ) . 4 P = (11) La probabilité P est une fonction périodique de θ, de période π. La dérivée dP 1 = − (sin 2θ + cos 2θ) dθ 2 (12) s’annule pour sin 2θ = − cos 2θ, c’est-à-dire 2θ congru à 3π/4 modulo π, ce qui donne les racines suivantes dans l’intervalle [0, π[ : θ1 = 3π/8, θ2 = 7π/8. La dérivée seconde d2 P/dθ2 = − cos 2θ + sin 2θ prend les valeurs d2 P 3π √ = 2 sin = 2>0 2 dθ θ1 4 √ d2 P 7π =− 2<0 = 2 sin 2 dθ 4 (13) (14) (15) θ2 Ceci montre que P (θ1 ) et P (θ2 ) sont respectivement les minimum et maximum absolus de P . Le choix de θ qui maximise la probabilité que Bob ait raison est donc θ = 7π/8 (à π près). Cette probabilité maximale vaut √ 1 7π 7π 2+ 2 Pmax = 2 + cos − sin = . (16) 4 4 4 4 On vérifie que cette valeur de P est bien supérieure à celle trouvée dans les deux cas particuliers examinés auparavant. Exercice 3 : Deux particules avec force harmonique En ramenant le problème au cas classique, on observe que le hamiltonien en question est celui d’un système de deux particules identiques de masse m, reliées par un ressort de raideur k = mω 2 et de longueur à vide nulle. Afin de découpler les deux variables, il suffit de transformer les positions x1 et 2 x2 en deux nouveaux degrés de liberté X1 = x1 +x et X2 = x1 − x2 représentant la position du centre 2 de masse du système et l’allongement du ressort, respectivement. Les nouvelles quantités de mouvement seront P1 = p1 + p2 ( la quantité de mouvement du centre de masse) et P2 = p1−p2 2 . On vérifie facilement que les nouvelles variables satisfont les relations de commutation canoniques, i.e. [X̂i , P̂j ] = i~δij et [X̂i , X̂j ] = 0 = [P̂i , P̂j ], i ∈ {1, 2}. Le hamiltonien en fonction des nouvelles variables s’écrit alors : P̂12 P̂ 2 1 + 2 + mω 2 X̂22 4m m 2 P̂12 P̂22 1 m 2 2 2ω X̂ = + + 4m 2(m/2) 2 2 |{z} 2 Ĥ = (17) ω 02 On obtient ainsi Ĥ = Ĥ1 + Ĥ2 où Ĥ1 est le hamiltonien d’une particule libre (le centre de masse) et Ĥ2 est celui d’un oscillateur harmonique, avec [Ĥ1 , Ĥ2 ] = 0. Le spectre de ce hamiltonien est donc 21 ~ω 0 + R+ . Les 2 2 1 +k2 ) valeurs propres sont de la forme E = ~ω 0 (n+1/2)+ ~ (k4m avec ki = p~i . En comparant le cas quantique au cas classique, on remarque tout d’abord que le fondamental de l’oscillateur harmonique quantique a une énergie E0 = 12 ~ω 0 6= 0. En outre, contrairement au cas classique, le mouvement relatif est quantifié.