Mécanique Classique Lagrangienne et Hamiltonienne
Avant d’entrer dans l’étude de la mécanique quantique, il paraît nécessaire d’acquérir quelques notions
supplémentaires de mécanique classique. En effet, la mécanique classique disons traditionnelle repose sur la
notion de Force, trop directement reliée à la notion de trajectoire, qui n’a plus vraiment de sens en mécanique
quantique. Cependant, il est possible de reformuler la mécanique classique sans utiliser le principe
fondamental de la dynamique. Par ailleurs, ces notions permettront de comprendre quelques idées clefs dans
le raisonnement qui a conduit à l’établissement du formalisme quantique.
I Formalisme Lagrangien et principe de moindre action
11 Coordonnées généralisées
En mécanique classique, le mouvement d’une particule est défini connaissant sa trajectoire
)t(r
.
En se donnant un repère de référence, cette trajectoire est décrite par trois fonctions x(t), y(t) et z(t).
On appelle coordonnées généralisées les six fonctions
(t))z (t),y (t),x z(t), y(t), ),t(x( &&&
.
Pour un système à plusieurs particules, les coordonnées généralisées, notés
)x,x(
ii
&
contiennent toutes les
coordonnées généralisées des différentes particules.
La théorie de la mécanique classique permet de prédire l’évolution des coordonnées généralisées en
fonction du temps connaissant ces coordonnées à un instant donné.
Tout système mécanique est caractérisé par une fonction
)t,x,x(L
ii
&
appelée Lagrangien du système.
12 Principe de moindre action :
Entre deux instants t
1
et t
2
quelques, le système évolue de façon à minimiser la grandeur S appelée
action donnée par :
∫
=
2
1
t
t
ii21
dt )t),t(x),t(L(x )t,t(S &
(analogie forte avec l’optique géométrique, où la trajectoire des rayons lumineux peut se déterminer par le
principe de Fermat, en minimisant le chemin optique).
Ce principe de moindre action conduit à des conséquences sur le Lagrangien du système. En effet,
celui ci doit satisfaire aux équations de Lagrange :
Pour chaque x
i
,
0
x
L
dt
d
x
L
ii
=
∂
∂
−
∂
∂
&
Conséquence : si
)x,x(L)t,x,x(L
iiii
&& =
, c’est à dire si L n’est pas une fonction explicite du temps, alors la
quantité H définie par :
Lx
x
L
H
i
i
i
−
∂
=
&
&
est une constante du mouvement (i.e. dH / dt =0).
En effet
dt
t
L
xd
x
L
dx
x
L
dL
i
i
i
i
i
∂
∂
+
∂
∂
+
∂
∂
=
∑
&
&
par définition des dérivées partielles soit :
∑
∂
∂
+
∂
∂
=
i
i
i
i
i
x
x
L
x
x
L
dt
dL &&
&
&
(puisque ∂L / ∂t = 0). Par ailleurs, d’après les équations de Lagrange :
∑∑∑
∂
∂
=
∂
∂
+
∂
∂
=
∂
∂
+
∂
∂
=
i
i
i
i
i
i
i
i
i
i
i
i
i
x
x
L
dt
d
x
x
L
x
x
L
dt
d
x
x
L
x
x
L
dt
dL &
&
&&
&
&
&
&&
&
&
soit dH / dt =0.
13 Forme générale du Lagrangien d’un système conservatif
Lorsque toutes les forces appliquées au système dérivent d’une énergie potentielle
)t,x(V
i, c’est à dire
peuvent se mettre sous la forme :
V gradF
→
−=
r
(ce qui n’est évidemment pas le cas de toutes les forces, on verra par la suite le cas de la force magnétique
par exemple), le Lagrangien d’un système est donné par :
)t,x(Vx m
2
1
)t,x,x(L
i
i
2
iiii
−=
&&
Remarquons qu’en absence de potentiel (V=0), c’est à dire pour une particule libre, le Lagrangien, qui décrit
l’état du système n’est ni fonction de la position des particules (toutes les positions sont indépendantes), ni