Chapitre III : PGCD et applications I- PGCD de deux entiers naturels Définition 1 : ܽ et ܾ désignent deux entiers naturels non nuls. On appelle PGCD de ܽ et ܾ, et on note PGCD(ܽ ; ܾ) le plus grand diviseur commun à ܽ et ܾ. Exemple : Recherche du PGCD de 70 et 84 ࣞ(70) = ሼ ࣞ(84) = ሼ ࣞ(70; 84) = ሼ Et donc ܲ(ܦܥܩ70; 84) = Propriété 1 : ܽ et ܾ désignent deux entiers naturels non nuls. 1) ࣞ(ܽ; 0) = ࣞ(ܽ) et ܲ ;ܽ(ܦܥܩ0) = ܽ. 2) Si ܾ divise ܽ alors ܾܲ = )ܾ ;ܽ(ܦܥܩ. 3) En notant ݎle reste de la D.E. de ܽ par ܾ, alors ࣞ(ܽ; ܾ) = ࣞ(ܾ; )ݎet ܲ)ݎ ;ܾ(ܦܥܩܲ = )ܾ ;ܽ(ܦܥܩ. II- Algorithme d’Euclide Action Division Reste Commentaire On divise ܽ par ܾ ܽ = ܾݍ + ݎ 0 ≤ ݎ < ܾ Si ݎ ≠ 0, on divise ܾ par ݎ ܾ = ݎ ݍଵ + ݎଵ 0 ≤ ݎଵ < ݎ Si ݎଵ ≠ 0, on divise ݎ par ݎଵ ݎ = ݎଵ ݍଶ + ݎଶ 0 ≤ ݎଶ < ݎଵ … … … … Si ݎ ≠ 0, on divise ݎିଵ par ݎ ݎିଵ = ݎ ݍାଵ + ݎାଵ 0 ≤ ݎାଵ < ݎ ࣞ(ݎିଵ ; ݎ ) = ࣞ(ݎ ; ݎାଵ ) d’où ܲݎ(ܦܥܩିଵ ; ݎ ) = ܲݎ(ܦܥܩ ; ݎାଵ ) ࣞ(ܽ; ܾ) = ࣞ(ܾ; ݎ ) d’où ܲݎ ;ܾ(ܦܥܩܲ = )ܾ ;ܽ(ܦܥܩ ) ࣞ(ܾ; ݎ ) = ࣞ(ݎ ; ݎଵ ) d’où ܲݎ ;ܾ(ܦܥܩ ) = ܲݎ(ܦܥܩ ; ݎଵ ) ࣞ(ݎ ; ݎଵ ) = ࣞ(ݎଵ ; ݎଶ ) d’où ܲݎ(ܦܥܩ ; ݎଵ ) = ܲݎ(ܦܥܩଵ ; ݎଶ ) On définit ainsi une suite d’entiers ݎ tels que 0 ≤ ⋯ < ݎାଵ < ݎ < ݎିଵ < ⋯ < ݎଶ < ݎଵ < ݎ < ܾ. Cette suite est une suite strictement décroissante d’entiers naturels : c’est donc une suite finie et il existe un entier n tel que ݎ ≠ 0 et ݎାଵ = 0. Or ݎାଵ = 0 signifie que ݎ divise ݎିଵ et donc : ܲݎ ;ܾ(ܦܥܩܲ = )ܾ ;ܽ(ܦܥܩ ) = ܲݎ(ܦܥܩ ; ݎଵ ) = ⋯ = ܲݎ(ܦܥܩିଵ ; ݎ ) = ݎ . Théorème 1 : Soient ܽ et ܾ deux entiers naturels non nuls. Si ܾ ne divise pas ܽ, alors le PGCD de ܽ et ܾ est le dernier reste non nul dans l’algorithme d’Euclide. Exemple : Recherche de ܲܦܥܩ൫2 185 ; 1 426൯ à l’aide de l’algorithme d’Euclide 1 Propriété 2 : Conséquences de l’algorithme d’Euclide Soient ܽ et ܾ deux entiers naturels non nuls. 1) L’ensemble des diviseurs de ܽ et ܾ est l’ensemble des diviseurs de ܲ)ܾ ;ܽ(ܦܥܩ 2) Pour tout ݇ ∈ ℕ∗ , ܲ)ܾ ;ܽ(ܦܥܩܲ × ݇ = )ܾ݇ ;ܽ݇(ܦܥܩ. Exemple : ܲ(ܦܥܩ240 ; 120) = III – Nombres premiers entre eux Définition 2 : Soient ܽ et ܾ deux entiers naturels non nuls. On dit que ܽ et ܾ sont premiers entre eux (ou étrangers) lorsque leur PGCD est égal à 1. Exemples : 1) 2) Propriété 3 : Caractérisation du PGCD Soient ܽ et ܾ deux entiers naturels non nuls. « Δ = ܲ » )ܾ ;ܽ(ܦܥܩéquivaut à « il existe deux entiers naturels non nuls ܽ′ et ܾ′ premiers entre eux tels que ܽ = Δܽ′ et ܾ = Δܾ′. IV – Le théorème de Bézout Propriété 4 : Identité de Bézout Soient ܽ et ܾ deux entiers naturels non nuls et ݀ leur PGCD. Il existe deux entiers relatifs ݑet ݒtels que ܽݑ+ ݀ = ܾݒ. Remarque : La réciproque est fausse en général : 6 = 1 × 4 + 1 × 2 et pourtant 6 ≠ ܲ(ܦܥܩ4; 2). Exemple : ܲ(ܦܥܩ18; 51) = 3 Il existe bien un couple (( = )ݒ ;ݑ3; −1) tel que × ݑ18 + × ݒ51 = 3 Théorème 2 : Théorème de Bézout Soient ܽ et ܾ deux entiers naturels non nuls. ܽ et ܾ sont premiers entre eux si et seulement si il existe deux entiers relatifs ݑet ݒtels que ܽݑ+ = ܾݒ1. Remarque : l’algorithme d’Euclide est très pratique pour déterminer un couple d’entiers ()ݒ ; ݑ solution. Recherche de ܲ(ܦܥܩ26 ; 49) avec l’algorithme d’Euclide : 49 ด=ณ 1 × 26 ด + 23 ด బ బ బ భ బ భ మ భ 26 ด=ณ 1 × 23 ด+ณ 3 23 ด=ณ 7 ×ณ 3+ณ 2 మ ณ 3=ณ 1 ×ณ 2+ณ 1 భ య మ య 2 On connaît ainsi le PGCD de 26 et 49, c’est 1 : ils sont premiers entre eux. Les égalités précédentes permettent de trouver un couple ( )ݒ ; ݑtels que ܽݑ+ = ܾݒ1 : La 4ème égalité nous donne 1 = 3 − 2 et la 3ème 2 = 23 − 7 × 3, on en déduit : 1 = 3 − 23 + 7 × 3 = 8 × 3 − 23 On poursuit avec 3 = 26 − 23 et on obtient : 1 = 8 × 26 − 8 × 23 − 23 = 8 × 26 − 9 × 23 Enfin 23 = 49 − 26 et donc : 1 = 8 × 26 − 9 × 49 + 9 × 26 = 17 × 26 − 9 × 49 On a ainsi obtenu un couple (( = )ݒ ; ݑ−9; 17) tel que × ݑ49 + × ݒ26 = 1 Exemple : 2݊ + 3 et 3݊ + 4 sont premiers entre eux pour tout ݊ ∈ ℕ : En effet, 3 × (2݊ + 3) − 2 × (3݊ + 4) = 1 V – Le théorème de Gauss Théorème 3 : Théorème de Gauss Soient ܽ, ܾ et ܿ trois entiers naturels non nuls. Si ࢇ divise ࢈ࢉ et si ࢇ et ࢈ sont premiers entre eux, alors ࢇ divise ࢉ. Remarque : théorème très utile pour la résolution d’équations Propriété 5 : Conséquence du théorème de Gauss Soient ܽ, ܾ et ܿ trois entiers naturels non nuls. Si ࢇ et ࢈ divisent ࢉ et si ࢇ et ࢈ sont premiers entre eux, alors ࢇ࢈ divise ࢉ. Exemples : 1) 4 et 5 divisent 100 et 4 et 5 sont premiers entre eux donc 4 × 5 = 20 divise 100. 2) Si les entiers ne sont pas premiers entre eux, ce résultat est faux en général : 4 et 6 divisent 36 (4 et 6 ne sont pas premiers entre eux) mais 4 × 6 = 24 ne divise pas 36 … 3