20`
eme Congr`
es Franc¸ais de M´
ecanique Besanc¸on, 29 aoˆ
ut au 2 septembre 2011
y
x
face interne
face externe
face interne
face externe
FIGURE 3 – Sections minces d’une feuille de Dion´
ee dans les directions x (gauche) et y (droite) visualis´
ees au microscope
(grossissement ×10). On distingue dans la partie centrale les cellules volumineuses du parenchyme dans lesquelles sont
effectu´
ees les mesures. La barre d’´
echelle repr´
esente 100 microns.
semi-perm´
eable, la cellule va relaxer en cr´
eant un flux d’eau (sortant). Le m´
enisque est alors maintenu `
a une
position fixe `
a l’aide du piston et la relaxation de pression cellulaire est donn´
ee par le transducteur.
La figure 4.1 montre le signal de pression en fonction du temps mesur´
e lors d’une exp´
erience de relaxation
dans laquelle on r´
ealise d’abord un incr´
ement positif de volume suivi d’un incr´
ement n´
egatif. La mesure de la
r´
eponse ‘instantan´
ee’ en pression ∆Pen fonction du volume inject´
e∆Vpermet de mesurer le module ´
elastique
de la cellule ε=Vcell
∆P
∆V, qui est reli´
e au module d’Young de la paroi par la relation dimensionnelle E∼ε(R/h),
o`
uhest l’´
epaisseur de la paroi et Rsa taille typique. En pratique, la mont´
ee en pression n’est pas instantan´
ee
en raison de la vitesse finie de d´
eplacement du piston. Ce saut de pression initial est suivi d’une d´
ecroissance
de la pression en une dizaine de secondes. Le mˆ
eme comportement en invers´
e s’observe pour un incr´
ement
de volume n´
egatif, ce qui confirme que l’on mesure bien des propri´
et´
es de transport de l’eau `
a travers la
cellule et non une fuite ´
eventuelle (la pression remonte). De cette d´
ecroissance, on peut remonter au temps
caract´
eristique Tcell de transport d’eau `
a travers la cellule, et donc `
a la perm´
eabilit´
e de la membrane cellulaire Lp
par la relation : Lp=Vcell /(εScell Tcell ). Enfin, on remarque qu’apr`
es l’incr´
ement de volume positif, la pression
finale est un peu plus ´
elev´
ee que la pression initiale, qui n’est recouvr´
ee qu’apr`
es un cycle positif/n´
egatif en
volume (figure 4.1). Cela provient du fait que lors de la relaxation, la cellule perd de l’eau et donc se concentre
l´
eg`
erement en solut´
e. Ainsi, le potentiel osmotique πaugmente et la pression d’´
equilibre finale est plus ´
elev´
ee.
Cet effet de dilution, qui s’annule lors du cycle n´
egatif, permet de remonter au volume Vcell de la cellule ´
etudi´
ee
via l’´
ecart de pression δP [10]. .
Le tableau de la figure 5 rassemble les grandeurs ´
elastiques et hydrodynamiques mesur´
ees `
a l’aide de cette
technique dans plusieurs cellules (n=10).
4 Discussion
4.1 Interpr´
etation `
a l’´
echelle cellulaire
Le premier commentaire sur ces mesures concerne la pression dans les cellules. On constate que la pression
varie fortement entre 1 et 7 bars (pression atmosph´
erique d´
efinie `
a 0 Bar). `
A propos des mesures de volume, on
remarque que la mesure indirecte dans chaque cellule via la sonde de pression est coh´
erente avec les mesures
moyennes estim´
ees de taille de cellules `
a partir des coupes au microscope. Ce r´
esultat est tr`
es encourageant et
montre qu’il est possible d’acc´
eder directement au volume de chaque cellule piqu´
ee, bien qu’elle ne soit pas
visible sous la binoculaire. Concernant les grandeurs ´
elastiques et de transport, elles sont compatibles avec les
donn´
ees issues de la litt´
erature sur les tissus v´
eg´
etaux fortement turgescents [7]. Le point important concerne
le temps typique de transport d’eau `
a travers les cellules (Tcell ). Ce temps est tr`
es dispers´
e (comme les autres
mesures !) mais syst´
ematiquement sup´
erieur `
a la seconde (Tmoy
cell =2.8 s). Nous discutons ci-dessous ce r´
esultat
en lien avec les m´
ecanismes de fermeture propos´
es pour la Dion´
ee.
4