Fonctions usuelles ECS1-2012 1/5 Fonction puissance entière (x → xn ), pour n ∈ N∗ : bijection de R+ dans R+ si n pair, bijection de R dans R si n impair, croît vers l'inni d'autant plus vite que n est grand (qd x → +∞), En 0, s'écrase d'autant plus que n est grand, dérivée en 0 nulle (tangente horizontale), point d'inexion en 0, si n est impair. Tracer le graphe ci contre, pour n pair et n impair ! Fonction puissance négative (x → x−n ), pour n ∈ N∗ . lim x−n = 0, lim+ x−n = +∞ (en 0− cela dépend de la parité de n), x→+∞ x→0 quand x → +∞ : tend vers 0 d'autant plus vite que n est grand, quand x → 0+ : tend vers +∞ d'autant plus vite que n est grand. Tracer des graphes ci contre ! Fonction racines cas pair Si n est pair, la fonction (x 7→ xn ) est continue et strictement croissante de R+ dans R+ . On peut donc dénir une fonction réciproque : √ n { ·: R+ → R+ √ x 7→ n x. Cette fonction est croissante et continue. Elle est dénie par : ∀x ∈ R+ , ∀y ∈ R+ , xn = y ⇔ x = √ n y. Tracer le graphe ! cas impair Si n est impair, la fonction (x 7→ xn ) est continue et strictement croissante de R dans R. On peut donc dénir une fonction réciproque, cette fois-ci dénie sur R : √ n { ·: R → x 7→ R √ n x. Cette fonction est croissante et continue. √ n 1 1 x ⇐⇒ y n = x ⇐⇒ n ln(y) = ln(x) ⇐⇒ ln(y) = ln(x) ⇐⇒ y = exp( ln(x)). n n √ 1 On écrit donc alors : n x = x n . ( 1 )p √ 1 p On a donc : (xp ) q = x q = x q . Mais on a : (−1)2 = 1 6= (−1)1 . On retrouve le fait que la notation xa soit exclusivement réservée au cas où x > 0 (sinon : on écrit des horreurs très vite...) et désigne dans ce cas exp(a ln(x)). Si x > 0 on a y = On a :√ n 0 = 0√, avec tangente verticale en 0, lim n x = +∞, d'autant plus vite que n est petit, x→+∞ en 0 d'autant plus verticale que n est grand. Tracer le graphe ! Fonction logarithme ln Quelques rappels Dénition 1 Soit (f, F ) ∈ (F(I, R))2 . Proposition (admise) 1 F est une primitive de (f, F, G) ∈ (F(I, R))3 . On suppose que F f sur I ) ⇐⇒ (∃k ∈ R tel que G = F + k). Soit Alors (G est une primitive de On dit que f sur I si F est dérivable et si est une primitive de f sur F 0 = f. I. Lycée Hoche, Versailles Fonctions usuelles ECS1-2012 Proposition (admise) 2 Soit f ∈ F(I, R). Si prenant une valeur donnée en un point donné de Proposition (admise) 3 Proposition 1 a Si f f admet des primitives sur est une fonction continue sur I, alors (cf chapitre fonction réelles) Si est un réel), et si f I. f 2/5 f I, alors il en existe une et une seule admet des primitives sur I. ]a, +∞[ (où ou bien +∞. est une fonction dénie sur un intervalle de la forme est croissante, alors elle admet une limite en +∞. Cette limite peut être un réel Dénition du logarithme népérien Dénition 2 On la note On appelle fonction logarithme népérien l'unique primitive de ∫ x ln(x) = 1 (x → 1 dt. t 1 ) x sur R+∗ qui vaut 0 en x = 1. NB : Le logarithme népérien est donc une application dérivable (car c'est la primitive d'une fonction continue) et de plus ∀x > 0, ln0 (x) := x1 . Proposition 2 La fonction (x → ln(x)) vérie l'équation suivante : ∀(x, y) ∈ (R+∗ )2 , ln(x · y) = ln(x) + ln(y). Preuve 1 Soit a ∈ R+∗ xé. La fonction (x → ln(ax)) a pour dérivée la fonction h : h(x) = a ax = x1 . C'est donc une primitive de la fonction (x → x1 ). D'après la proposition rappelée en début de partie (proposition 1), ∃k ∈ R tel que ∀x ∈ R+∗ , ln(ax) = ln(x) + k. En prenant x = 1, on obtient : ln(a) = k. On a donc ∀x ∈ R+∗ , ln(ax) = ln(x) + ln(a). Ceci étant vrai pour a quelconque, on a le résultat. Comme ln(1) = 0, le logarithme de l'inverse est l'opposé du logarithme. ∀x > 0, ln(x × 1 ) = ln(1) = 0 x ⇒ 1 ln(x) + ln( ) = 0 x ⇒ 1 ln( ) = − ln(x). x Plus généralement, le logarithme d'un quotient est la diérence des logarithmes. ∀x > 0, x ln( ) = ln(x) − ln(y). y ∀y > 0, et la logarithme d'une puissance est ∀x > 0, ∀n ∈ Z, ln(xn ) = n ln(x). Le logarithme népérien n'est pas la seule application vériant la propriété 2. En eet, elle est vériée par les logarithmes dénis pour d'autres bases de la façon suivante : Dénition 3 Le logarithme en base a>1 est l'application ∀x > 0, Le logarithme en base 10 sera simplement noté log loga :]0, +∞[→ R loga (x) := dénie par ln(x) . ln(a) ou Log au lieu de log10 . Etude de la fonction ln 1 d (ln)(x) = > 0, donc la fonction ln est strictement croissante sur R+∗ . La fonction ln étant strictement dx x croissante,d'après la propriété 1, elle admet une limite nie ou innie en +∞. Comme ln(2n ) = n ln(2), on a lim ln(2n ) = +∞. n→∞ La fonction ln n'est donc pas majorée. La limite de ln en +∞ ne peut donc être que +∞. En posant X = 1/x, on en déduit lim ln(x) = −∞. x→0 Proposition 3 lim ln(x) = +∞, x→+∞ lim ln(x) = −∞. x→0 On étudie φ(x) = x − 1 − ln(x). Une étude rapide montre que φ(x) ≥ 0, ∀x ∈ R+∗ . La courbe est donc située au dessous de sa tangente au point d'abscisse 1. Remarque 1 La fonction ln étant dérivable en 1, on a : lim x→1 ln(x) ln(1 + h) = lim = 1. h→0 x−1 h Lycée Hoche, Versailles Fonctions usuelles ECS1-2012 3/5 Exponentielle réelle La fonction ln est une fontinue de R+∗ dans R. Elle est strictement croissante sur R+∗ . Par ailleurs, on lim ln(x) = −∞ et lim ln(x) = +∞. D'après le théorème de la bijection monotone, ln réalise donc x→+∞ x→0 une bijection de R+∗ dans R. C'est à dire qu'à tout réel y , on peut associer l'unique réel strictement positif x tel que ln(x)=y . On appelle exponentielle et on note exp la fonction réciproque de ln, c'est à dire : exp :] − ∞; +∞[ −→]0; +∞[ y −→ x tel que ln(x) = y. ∀x ∈ R, ∀y ∈ R+∗ , (y = exp(x) ⇔ ln(y) = x). ∀x ∈ R, ln(exp(x)) = x. ∀y ∈ R+∗ , exp(ln(y)) = y. ln(1) = 0 ⇔ exp(0) = 1. On pose exp(1) = e On a alors ln(e) = 1. On a la valeur numérique e = 2.718281828, puis on introduit la notation : ∀x ∈ R, ex := exp(x). Cette notation est justiée car on a ∀x ∈ N, ln(ex ) = x. L'exponentielle est strictement croissante, car c'est la fonction réciproque d'une application strictement croissante. De plus, lim ex = 0 et lim ex = +∞. x→−∞ x→+∞ Proposition 4 L'exponentielle d'une somme est le produit des exponentielles. ∀(x, y) ∈ R2 , Par conséquent : 1 = e−y . ey ∀y ∈ R, (1) ex+y = ex × ey . (il sut de prendre x+y =0 dans l'équation précédente)) Et plus généralement, l'exponentielle d'une diérence est le quotient des exponentielles : Preuve 2 ex−y = ex . ey ex+y est l'unique solution de ln(ex+y ) = x + y , or on voit que ex ey est une solution de cette équation. Proposition (admise) 4 L'exponentielle réelle est une application continue et indéniment dérivable sur on a ∀x ∈ R, Si ∀(x, y) ∈ R2 , f :I→R est dérivable en a∈I , alors la fonction R. De plus, exp0 (x) = exp(x). g : x 7→ ef (x) est dérivable en a et on a d f (x) (e )(a) = g 0 (a) = f 0 (a)ef (a) . dx Proposition 5 On a : ∀x ∈ R, 1 + x ≤ ex . Ce qui signie que la courbe représentative de la fonction exp est au-dessus de sa tangente en 0. Preuve 3 On pose φ(x) = ex −1−x, alors φ0 (x) = ex −1 > 0 pour x > 0 et φ0 (x) < 0 pour x < 0, donc φ(x) > φ(0) = 0 (faire un petit tableau de variations) Attention : l'écriture ax a un sens si x ∈ N, et a quelconque ; alors ax = a| × a ×{za · · · × a} x fois 1 1 1 1 x ∈ Z− et a 6= 0 ; alors , pour x < 0, on a ax = × × · · · × |a x ∈ R et a > 0 ; on a alors : ax = exp (x ln (a)) a {za −x fois a} Lycée Hoche, Versailles Fonctions usuelles ECS1-2012 4/5 x x Etude des fonctions exponentielles ( ) (x → a ) . La fonction (x → a ) est dérivable, comme composée de fonctions d (ax ) d exp(x ln(a)) dérivables et = = ln(a) × exp(x ln(a)) = ln(a) × ax (dérivation d'une fonction composée) dx x dx La fonction (a → a ) est croissante si et seulement si ln(a)>0 c'est à dire si et seulement si a > 1. 0 si a > 1 Etudes des limites : lim expa = lim exp(x ln(a)) = +∞ si a < 1 −∞ x→−∞ 1 si a = 1 Etude d'une fonction f de la forme f (x) = u(x)v(x) . Dérivation et étude des variations La fonction f est dénie sur un domaine sur lequel u(x) > 0; on suppose u et v dérivables. On dérive f comme une fonction composée. f (x) = exp (v(x) · ln(u(x)) ⇒ d d (f (x)) = [v(x) ln(u(x))] · exp (v(x) · ln(u(x)) dx dx d u0 (x) = [v(x) ln(u(x))] · u(x)v(x) = [v 0 (x) ln(u(x)) + v(x) ] · u(x)v(x) . dx u(x) NB : cette formule n'est pas à connaître par coeur. Il faut néanmoins savoir faire ce genre de calcul sans hésiter... Exemple 1 Dériver (x → xx ). A FAIRE ! Remarque 2 Pour étudier les variations de f dénie par f (x) = u(x)v(x) , il sut en fait d'étudier d [v(x) ln(u(x))] dx qui est du même signe que f 0 (x). On n'est pas très étonné, car f (x) = exp(v(x) ln(u(x))). Comme la fonction exp est strictement croissante, il est clair que, pour toute fonction g , les fonctions g et exp ◦ g auront les mêmes variations. Calculs de limites Attention : si u(x) → 1 et v(x) → ∞, on a une forme indéterminée. Calculer x→+∞ lim (1 + 1 x 1 1 2 ) et lim (1 + 2 )x et lim (1 + )(x ) x→+∞ x→+∞ x x x Croissances comparées des fonctions exponentielles, logarithmes, puissances 3. ln(x) = x (ln(x))α ∀(α, β) ∈ (R+∗ )2 , lim = x→+∞ xβ ∀(α, β) ∈ (R+∗ )2 , lim+ xβ (| ln(x)|)α = 4. ∀a ∈]1, +∞[, ∀α ∈ R, Théorème 1 2. 5. 1. lim x→+∞ x→0 ax = x→+∞ xα ∀a ∈]1, +∞[, ∀α ∈ R, lim ax |x|α = lim x→−∞ 6. Application : ∀k ∈ N, ∀x ∈] − 1, 1[, lim nk × xn = n→+∞ A FAIRE : En admettant l'item 1, démontrer les autres item du theorème de croissances comparées. Nous avons vu des choses analogues dans le chapitre sur les suites. Je démontrerai l'item 1 en cours. Exercices : Calculer les(limites) suivantes, si elles existent : lim xx , lim+ xx , lim x→+∞ x→0 x→+∞ 1+ 3 x (5x) ln(x) x3 √ = , lim x→+∞ ex x→+∞ e x , lim Exponentielle complexe Dénition 4 Si z ∈ C, avec z = a + ib, on ea eib noté ez . Cette dénition permet donc de 0 0 ez+z = ez ez . appelle exponentielle du nombre complexe z , le nombre complexe prolonger l'exponentielle au nombres complexes, en gardant la propriété Attention, si a ∈ C, ea = ea+2πi , on ne peut donc pas dénir le logarithme d'un nombre complexe. Ne pas poser par exemple ln(ρeiθ ) = ln(ρ) + iθ, parce que θ est déni à 2π près. Lycée Hoche, Versailles Fonctions usuelles ECS1-2012 5/5 Fonctions trigonométriques Dénition 5 On dit qu'une fonction f : D → R est T périodique si ∀x ∈ R, x ∈ D ⇒ x+T ∈ D et f (x+T ) = f (x). T et sa courbe représentative Autrement dit son ensemble de dénition est invariant par translation de vecteur aussi. Dans ce cas on a par récurrence immédiate f (x + nT ) = f (x). Fonction sinus La fonction sinus est dénie sur R, 2π périodique et impaire, sa dérivée vaut : sin0 (x) = cos(x). La tangente en 0 a pour coecient directeur 1 : on a : limx→0 sin(x) = 1. La fonction est en-dessous de sa tangente en x 0 sur R+∗ , autrement dit : ∀x > 0, sin(x) < x. Tangente horizontale aux points x = π2 + kπ où k ∈ Z. Fonction cosinus La fonction sinus est dénie sur R, 2π périodique et paire, sa dérivée vaut : cos0 (x) = − sin(x). La tangente en 0 est horizontale. On a : lim x→0 cos(x) − 1 1 =− x2 2 Fonction tangente La fonction tangente est dénie sur R\ {π 2 + kπ |k ∈ Z } = [ ∪] π π sin x − + kπ, + kπ , par : tan x = . 2 2 cos x k∈Z Elle est continue et dérivable sur son ensemble de dénition avec : tan0 (x) = 1 + tan2 (x) = tan x En 0, la tangente est y = x et lim x→0 x Enn, la fonction tan est impaire. 1 cos2 (x) = 1 et la fonction est au dessus de sa tangente : ∀x ∈]0, π/2[, tan(x) > x. Revoir le formulaire de trigonométrie vu en début d'année ! Fonction Arctangente ] [ Soit t la restriction de la fonction tangente à − π2 , π2 , sur cet intervalle t est strictement croissante et continue, à valeur dans R. On peut donc dénir sa bijection réciproque : { arctan : R → x 7→ ] π π[ −2, 2 arctan(x) c'est une fonction continue et strictement croissante. Elle est dénie par : [ ] π π , ∀y ∈ R, tan(x) = y ⇔ x = arctan(y) ∀x ∈ − , 2 2 On a donc : ] π π[ ∀x ∈ − , , arctan(tan(x)) = x 2 2 et ∀y ∈ R, tan(arctan(y) = y. Proposition 6 La fonction arctan Tableau de valeurs : est impaire. y arctan(y) Exercice Prouver que : ∀x > 0, 0 0 √1 3 π 6 1 π 4 √ 3 +∞ π 3 π/2 −∞ −π/2 1 π arctan(x) + arctan( ) = . Que se passe-t-il pour x < 0 ? x 2 Lycée Hoche, Versailles