Occlusions néonatales

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Occlusions néonatales
Définition
 Interruption du tube digestif comprise entre le pylore et
l’anus
 Duodénum
 Jéjunum
 Iléon
 Colon
 Sigmoïde
 Rectum
 Pylore: : rétrécissement entre estomac et duodénum
 A distinguer des malformations ano-rectales
 Occlusions hautes : siège de l’occlusion situé en amont, avant la
valvule de Bauhin (iléo-colique), donc intéresse le duodénum et
les premières anses jéjunales.
 Occlusions basses : intéressent la partie terminale de l’iléon
(dernières anses iléales) et le cadre colique : côlon, et rectum
inclus.
Leur tableau clinique évocateur est totalement différent.
Les occlusions hautes sont accessibles au diagnostic échographique
morphologique néonatal.
Les occlusions basses sont de diagnostic extrêmement tardif.
Quelque soit le siège de l’occlusion, il y a toujours :
 Un segment d’amont (alimenté par les sécrétions digestives et le
liquide amniotique) = accumulation = dilaté
 Un segment d’aval (non alimenté) = diamètre très étroit
 Si l’obstacle est complet (fibrose / atrésie complète) :
diagnostic anténatal évident
 Si l’obstacle est incomplet, un peu de matière (exemple : air)
peut passer : signes moins évidents
 En revanche, en cas d’occlusion basse, une dilatation en
amont est difficilement visible
 Plus l’occlusion est haute, plus le
diagnostic est facile
Diagnostic :
 Clinique :
 Occlusion haute :
 Douleurs : importantes, difficiles à soulager traduites par tachycardie / pâleur /
geignements
 Vomissements ++ : d’autant + précoces que l’obstacle est haut
 AMG (arrêt des matières et des gaz) : d’autant + tardif que l’obstacle est haut
 Météorisme abdominal inexistant dans les formes hautes
 Occlusion basse :
 Douleur
 Vomissements tardifs (24 à 48 heures)
 AMG : interruption très précoce
 Météorisme abdominal : accumulation basse avec distension aérique liquidienne
 Des vomissements bilieux (jaunâtres – verts) signent une
cause chirurgicale
 Théoriquement : la bile déversée dans le tube digestif colore
les matières fécales
 Il peut arriver que des selles à la naissance ne soient pas
colorées (selles blanches): signifie que jamais la bile n’a été au
contact des selles du fœtus = obstacle complet
 En revanche, selles colorées :
 Obstacle incomplet
 Obstacle complet tardif (initialement la bile colore les selles puis
l’obstacle survient : couleur des selles difficilement interprétable)
Prise en charge :
 Sonde naso-gastrique
 Arrêt alimentation
 Position semi verticale (++ si occlusion basse) pour éviter l’appui sur
le diaphragme pouvant gêner la respiration
 Pose d’accès veineux, réhydratation
 ASP : Seuls sont visibles sur le cliché les interfaces air – eau
 Transit normal : pas d’accumulation liquidienne visible
 Occlusion : image de niveaux liquides avec superpositions des anses
 Occlusion haute : double bulle : estomac (bulle gauche) et duodénum
 Occlusion basse : multitude de niveaux liquides au niveau des anses ; plus l’occlusion
est basse, plus il y a de bulles
 Chirurgie précoce (immédiate si Volvulus du mésentère commun,
occlusion haute), après lavement opaque hydrosoluble si occlusion
basse (pour déterminer le type d’intervention)
ASP
 Pour confirmer l’occlusion et déterminer sa forme (haute ou
basse).
 A réaliser en station verticale ++ pour rechercher des
niveaux hydro-aériques traduisant un obstacle.
 3 personnes nécessaires
 Manipulateur radio
 Une personne tenant l’enfant et maniant la plaque nécessaire à
la Rx
 Une personne chargée du pousse seringue avec une extrême
prudence
Occlusions hautes
 Complètes : sténoses duodénales = Trisomie 21 +++ (20%
des cas) = faire amniocentèse ou PSF
 Atrésie duodénale
 Diaphragme muqueux complet / incomplet
 Pancréas annulaire : pancréas étranglant le duodénum par
absence de rotation du petit pancréas
PEC : anastomose latéro-latérale entre le cul-de-sac supérieur et
le cul-de-sac inférieur +/- réduction de la zone duodénale
dilatée.
 Incomplètes : sténoses duodéno-jéjunales = penser au volvulus du
mésentère commun
 Définition : accolements du colon intéressant principalement l’angle droit et le
caecum, et l’angle gauche et la paroi postérieure de l’abdomen. Le colon transverse
et le grêle demeurent mobiles de l’angle iléo-jéjunale à la valvule iléo-caecale.
 Physiopathologie : Intestin mobile libre avec deux points fixes côte à côte  risque
de torsion et nécrose
 Torsion anténatale : le volvulus responsable d’une nécrose
 Précoce : cicatrisation ; l’intestin demeure distendu ; risque de perte quasi
complète de l’intestin grêle.
 Tardif : la nécrose intestinale baignant dans le liquide amniotique se calcifie
avec le méconium : péritonite méconiale.
 Torsion postnatale : volvulus pouvant se « dévolvuler » = périodes de
« mieux » avec difficultés de déglutition persistantes
 Douleurs intenses
 Vomissements bilieux incoercibles avec refus d’alimentations
 Abdomen plat
 Sang dans les selles
 +/- collapsus
PEC :
• Détorsion de l’intestin afin de
rétablir la circulation sanguine
• Si l’intestin reprend une
couleur normal, on le place en
position neutre non
compliquée : côlon du côté
gauche, grêle laissé du côté
droit (il faut éloigner au
maximum la valvule iléocaecale de l’angle iléo-jéjunal)
• Appendicectomie préventive
Occlusion haute ou basse : atrésie du grêle
 Causes : essentiellement anomalies de circulation :
préservation des organes nobles (cerveau, myocarde) au
détriment de l’intestin ; plus la portion de l’intestin est
distale, moins le sang placentaire alimente la zone en période
critique = nécroses et atrésie.
Echo : distension du grêle.
PEC : chirurgie aisée si longueur d’intestin suffisante =
rétrécissement artificiel de la portion dilatée et anastomose une
fois les diamètres des culs-de-sacs identiques.
Occlusions basses
 Iléus méconial : accumulation de méconium dans les
dernières anses iléales. Mucoviscidose +++++
 Anténatal :
 Accumulation en fosse iliaque droite avec possibilité de
torsions de l’anse et nécrose
 Disparition de l’anse et atrésie (rare) ou péritonite méconiale
voire volvulus si accumulation ++
 Postnatal :
 Tableau d’occlusion basse : retard selles 24 – 36 h,
ballonnement, régurgitation et vomissements bilieux.
 ASP : plusieurs niveaux hydro-aériques et granité de la FI dte
sous forme de magma.
 Lavement opaque (Rx) avec un produit hyperosmolaire
(KT+++ pour hydrater en parallèle) : côlon de petite taille par
absence de transit de méconium puis interruption devant un
moulage de méconium
 Moulage peu important et peu adhérent : plusieurs
lavements successifs peuvent suffire à l’expulsion du
bouchon méconial
 Moulage inévacuable : chirurgie = incision intestinale et
extraction du méconium épais ; insertion de gastrographine
dans l’incision de façon à rincer l’intestin.
Si l’extraction méconiale n’est pas possible, résection
intestinale et anastomose.
 Maladie de Hirschprung : « c’ est une anomalie congénitale des plexus
nerveux intra-muraux de l'intestin terminal, plus ou moins étendue vers
l'amont »
 Physiologie : le tube digestif dépend du système nerveux extrinsèque (neuro-
végétatif) et du système nerveux intrinsèque (cellules internes au tube digestif
permettant le péristaltisme = relâchement en aval d’une contraction)
 Pathologie : absence de cellules dans un segment intestinal +/- grand partant de
l’anus et remontant +/- haut selon l’intensité de la maladie ; pas de forme étagée.
Le segment rectal est est achalasique (contracté/fermé en permanence car dépourvu
de cellules nerveuses).
 DAN : impossible ++ (forme basse = 0 signe évocateur)
 Post-natal :
 Recherche d’ATCD familial devant signes d’appels
 Signes cliniques = retard méconium > 2j, ballonnement, vomissements
 ASP: niveaux hydro-aériques + test à la sonde (surtout dans formes basses ++)
Test à la sonde positif : émissions de gaz et de méconium au passage d’une sonde
12-14 lubrifiée dans l’anus.
 PEC : résection (quand l’enfant pèse 6 kg) ou -stomie (si test à la sonde
impossible), favoriser AM +++ car facilite le transit
Test à la sonde :
- Un cliché avant sonde rectale
- Un cliché après pose de sonde rectale CH10 : dégonflement
progressif visible, émission de selles liquides
- Biopsie : introduction d’une sonde de diamètre identique à la
précédente pour confirmer le diagnostic
 Intervention chirurgicale par ablation de la zone malade
 OU colostomie (dérivation)
= Dépend ++ de la quantité de grêle saine restante
(Plus la forme est étendue, plus le TTT est difficile)
Complication d’Hirschprung
=Entérocolite
 Clinique :





Ballonnement très important
Gaz, selles liquides et nauséabondes
Hypothermie (++) ou hyperthermie
Teint gris
Collapsus
 PEC :
 Arrêt alimentaire
 Perfusion et triple ATB
 Chirurgie urgente, colostomie
Particularités : formes courtes
Dans les formes courtes de Hirschprung, transit parfois quasi normal.
A la radio : opacification d’une zone très courte
Manométrie ano-rectale : enregistrement de la pression dans le temps entre 2 ballonnets situés dans le
canal anal.
-
Un ballonnet distenseur (A) entraînant une pression sur la paroi du rectum à l’image d’une selle
intervenant à la jonction rectum – anus
-
Sur le ballonnet B : augmentation de pression
-
Sur le ballonnet C (plus bas dans le rectum) : abolition de la relaxation (= RRAI : réflexe recto-anal
inhibiteur) en cas d’une maladie de Hirschprung.
Pour savoir à partir de quelle zone l’affection remonte, on peut pratiquer une sphinctéromyomectomie.
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