le virus Epstein-Barr (EBV) Sous-groupe distinct au sein des herpesvirus La Mononucléose Infectieuse = infection fréquente causée par EBV. D'autres agents, notamment le cytomégalovirus et le HIV, sont associés à des syndromes mononucléosiques. L'EBV est responsable de lymphomes malins (chez l'immuno-déprimé), lymphome de Burkitt (enfants 2 à 14 ans) et carcinome rhinopharyngé. Latence dans les lymphocytes B L’infection à EBV: épidémiologie Infection endémique, 95% de la population mondiale est infectée par EBV La primo-infection à EBV passe souvent inaperçue chez le petit enfant La fréquence et l’incidence de l’infection dépendent du niveau socio-économique du pays: primo-infection entre 1 et 4 ans dans les conditions socio-économiques précaires bas 100 % de séropositivité haut environ la moitié de ces infections primaires tardives (après 15 ans) sont des infections symptomatiques dont la forme commune est la mononucléose infectieuse 50 4 10 ans L’infection à EBV: physiopathologie Pénétration dans l’organisme au niveau de l’oropharynx (cycle lytique) => richesse de la salive en virions Les lymphocytes B passant à travers l’oropharynx vont être immortalisés. Lymphoprolifération B généralisée qui est contrôlée par le système immunitaire chez le sujet immunocompétent. Mise en place d’une réponse immunitaire humorale et cellulaire: Dirigée dans un premier temps contre les antigènes de capside (AC anti-VCA) Puis contre les antigènes de latence (AC anti-EBNA et CTL) Le patient excrète du virus de façon prolongée et EBV persiste dans l’organisme toute la vie (lymphocytes B) Particularités du cycle de l’EBV La réplication de l'EBV est associée à deux évènements totalement différents : l'infection conduit soit à un cycle réplicatif avec lyse cellulaire, soit à une prolifération cellulaire continue où seuls les gènes viraux de latence sont exprimés. In vivo, l'EBV peut infecter les lymphocytes B (prolifération) et les cellules épithéliales de l'oropharynx (cycle lytique) In vitro les seules cellules cibles sont les lymphocytes B de l'homme et de certains primates, avec pour récepteur le récepteur pour le fragment C3d du complément. Immortalisation par l'EBV L’infection à EBV: contamination Incubation 30 à 40 jours Transmission par contact étroit, par l'intermédiaire de la salive. Le virus peut être transmis par les transfusions sanguines, et notamment les culots globulaires contenant une grande quantité de lymphocytes B infectés par l’EBV. Le virus peut être transmis lors de greffe de moelle ou d’organe. Clinique La MNI, associée à la primo-infection par EBV, associe 3 signes caractéristiques : fièvre, angine, adénopathies. L'asthénie existe très souvent. Splénomégalie, ictère, ou éruption après une prise d’ampicilline peuvent accompagner ces signes. La guérison a lieu en 2 ou 3 semaines mais l’asthénie persiste longtemps. Une fièvre et une asthénie prolongées doivent faire penser à une primo-infection à EBV. QuickTime™ et un décompresseur sont requis pour visionner cette image. . Clinique La MNI, associée à la primo-infection par EBV, associe 3 signes caractéristiques : fièvre, angine, adénopathies. L'asthénie existe très souvent. Splénomégalie, ictère, ou éruption après une prise d’ampicilline peuvent accompagner ces signes. La guérison a lieu en 2 ou 3 semaines mais l’asthénie persiste longtemps. Une fièvre et une asthénie prolongées doivent faire penser à une primo-infection à EBV. Au cours des immunodépressions acquises (transplantations d'organes ou Sida) lymphomes immunoblastiques, des lymphomes à cellules B, certains types de lymphomes à cellules T, et de la maladie de Hodgkin. Chez les enfants dans le centre et l'est de l'Afrique il est aussi impliqué dans le lymphome de Burkitt: tumeur maligne des tissus lymphatiques. En Asie du Sud-Est il est associé au carcinome nasopharyngé. Diagnostic indirect Le syndrome mononucléosique dès le début de la maladie: 50 % des leucocytes sont des cellules mononucléées 10 % des leucocytes sont des lymphocytes hyperbasophiles. Lymphocytes B infectées et Lymphocytes T cytotoxiques Les anticorps hétérophiles (IgM) apparaissent dans 60 à 80 % des MI Réaction de Paul-Bunnell-Davidsohn = réaction quantitative d'agglutination d'hématies de mouton. Ils s'élèvent en 2 à 3 semaines et disparaissent en 1 à 3 mois. Le MNI test est l'agglutination sur lame d'hématies de cheval ou de boeuf (réaction qualitative sur lame) Tout MNI test + doit être recontrôlé / un MNI test - ne veux pas dire pas de MI. ---> Ces anticorps ne sont absolument pas spécifiques de l'EBV. Syndrome mononucléosique cytologique dans 70% des cas de MNI Diagnostic indirect (suite) Rem: Sérologie EBV (IF) et cinétique d’apparition des AC anti-EBV Les IgG anti-VCA (contre les antigènes de capside) apparaissent dans toutes les primo-infections à EBV, dès le début des signes cliniques et persistent toute la vie. Les anticorps anti-EBNA (contre les antigènes nucléaires) apparaissent tardivement, pas avant 1 à 3 mois, et persistent toute la vie. Les IgM anti-VCA apparaissent dès le début de la primo- infection (en même temps que les IgG) et disparaissent en 8 semaines. Mais elles peuvent réapparaître lors d’une réactivation. Du fait de la stimulation polyclonale des lymphocytes B, divers autres anticorps peuvent être retrouvés, sans signification pathologique Titre en anticorps IgG VCA IgM VCA IgG EBNA Incubation 2 6 10 14 Semaines 6 10 14 18 Mois Cinétique d’apparition des anticorps anti-EBV après une primo-infection VCA IgG VCA IgM EBNA IgG VCA IgA EA IgG Sujet séronégatif - - - - - Infection ancienne + - + - +/- ++/+++ +/- + +/- +/++ Primo-infection (MI) ++/+ + - +/- +/- Lymphome de burkitt +++/++ - +/- - +/++ Carcinome du nazopharynx +++/++ - ++/+ ++ + Réactivation +/++ Diagnostic direct PCR quantitative EBVdans les cellules mononuclées ou le sang total par ex. après transplantation d’organe: Suivi régulier et comparatif de la charge Définition d’un seuil d’intervention thérapeutique au delà duquel on réduit autant que possible l’immunodépression Car corrélation entre le risque de développer un syndrome lymphoprolifératif et la charge virale EBV CV EBV QuickTime™ et un décompresseur sont requis pour visionner cette image. Traitement La MI, d'évolution bénigne chez l'immunocompétent, ne nécessite en général pas de traitement spécifique. En revanche des thérapeutiques anti-virales ont été envisagées dans certaines lympho-proliférations graves de l'immunodéprimé (ganciclovir, foscarnet…) associées à l’arrêt de l’immunodépression. Un vaccin en cours d'étude ne devrait concerner que les populations à risque de cancer associé à l'EBV.