Les traitements de la Sclérose en Plaques (SEP) Cours IFSI 3ème année 17/03/08 Module de Neurologie Anne Rouault, interne en pharmacie 1 SEP : maladie dysimmunitaire du SNC Arguments biologiques, histologiques… Effets bénéfiques des ttt immunomodulateurs 2 Les traitements de la poussée De la maladie de fond Symptomatiques 3 Traitements de la poussée 4 Traitement de la poussée: corticoïdes (1) Efficacité : – durée de la poussée +++ – des séquelles + Mode d’action : anti-inflammatoire +/immunosuppresseur Réalité de la poussée? 5 Traitement de la poussée: corticoïdes (2) Le traitement : bolus de méthylprednisolone – principe : 2.5 à 3 g sur 5 jours (perfusions dans 250 mL de G5) – Protocoles variables : 500 mg x 5 1000 mg x 3 – peu de contre-indications (cœur, dépression, diabète) – alternatives : • per os 4-6 semaines, • ACTH en IM 6 Les traitements de fond 7 Traitements de fond : généralités Nombreux essais infructueux (azathioprine, cyclophosphamide…) 3 TTT validés: – Interféron bêta recombinant +++ : cytokine immunomodulatrice – 1b : BETAFERON® – 1a : REBIF ®, AVONEX ® – Copolymer (COPAXONE ®) – Natalizumab (TYSABRI ®) 8 INTERFERON BETA - INF ß (1) BETAFERON® - AVONEX® - REBIF® Différences entre les 3 produits : – Efficacité? – Tolérance? – Voies et fréquences d’administration !!! – SC : REBIF® - BETAFERON®, 3/semaine – IM : AVONEX® 1/ semaine – et doses augmentées progressivement (REBIF® et BETAFERON®) Efficacité – diminution des lésions à l’IRM (50%) – diminution du nb de poussées (30%) et de leur sévérité 9 – diminution du handicap fonctionnel INTERFERON BETA (2) BETAFERON® - AVONEX® - REBIF® Modalités de prescription: – AMM stricte • patient ambulatoire • forme rémittente (+ rémittente/progressive pour le 1ß) • désormais dès 1ères poussées (AVONEX®, BETAFERON®) – A ce jour, la durée totale du traitement n'est pas connue. • Réévaluation du traitement après 2 ans (examen clinique) • Prolongation du traitement : au cas par cas. • Arrêt du traitement chez les patients développant une forme chronique progressive de SEP. – règles strictes: • prescription restreinte (neurologue) 10 INTERFERON BETA (3) BETAFERON® - AVONEX® - REBIF® Tolérance – Syndrome pseudo grippal (fièvre, frissons, sueur, myalgies, malaise, asthénie) au décours de l’injection : – 60% des patients au début du ttt et – 8 % après 1 an de ttt • paracétamol (antalgique antipyrétique) avant l’administration de INFß et pendant les 24 heures suivant chaque injection (ttt préventif et curatif) • injection INF ß le soir – Majoration des syndromes dépressifs: signaler tout symptômes de dépression et/ou d’idées suicidaires. Concernant les patients qui présentent une dépression : – surveillance particulière durant le traitement – ttt antidépresseur approprié. – Envisager l’arrêt du traitement ? 11 INTERFERON BETA (4) BETAFERON® - AVONEX® - REBIF® – Réactions d’hypersensibilité; rares mais sévères : bronchospasmes, urticaires, réactions anaphylactiques – Leucopénie, Thrombopénie, hépatopathie : • bilan biologique préalable puis régulier avec NFS, transaminases et créatininémie – Réactions inflammatoires locales pouvant aller jusqu’à la nécrose cutanée au point d’injection (10 -15% avec INFβ-1a mais 60% avec INFβ-1b) varier les points +++ utiliser une technique d'injection stérile – Apparitions d’Ac neutralisant (6-30% après 1 à 2 ans) corrélée à une moindre efficacité clinique (recherche Ac pour prévoir épuisement de l’effet thérapeutique?) Si mauvaise tolérance COPAXONE 12 INTERFERON BETA (5) BETAFERON® - AVONEX® - REBIF® Précautions : +++ – compréhension des objectifs du ttt – observance au long cours – surveillance +++ • à l’administration • régulière pendant toute la durée du ttt – état psychique – contraception efficace (possibilités de troubles menstruels chez la femme en période d’activité génitale) 13 INTERFERON BETA (7) BETAFERON® - AVONEX® - REBIF® Modalités de conservation de AVONEX® - REBIF® - BETAFERON® : – pour tous : A conserver à +2° +8° – mais, une fois délivré au patient et en l'absence temporaire de moyen de réfrigération : • BETAFERON ® : peut être conservé 3 mois à moins de 25° avant reconstitution • REBIF ® peut être conservé à une température < à 25 °C pendant 30 jours maximum. Il doit ensuite être remis au réfrigérateur et utilisé avant la date de péremption. 14 COPAXONE® acétate de glatimère (1) AMM 2002 : Formes rémittentes mêmes indications que interféron : SEP évoluant par poussées, type récurrent/rémittent – initiation et renouvellement : neurologue – bénéfice sur le handicap moins bien démontré que pour interféron. – injections quotidiennes en sc 15 COPAXONE® (2) Bonne tolérance (pas d’EI type dépression) – réactions très fréquentes au site d’injection érythème, induration, prurit, œdème, inflammation… changer de sites à chaque administration – réactions immédiates très fréquentes mais transitoires dans les minutes qui suivent l’administration bouffées vasomotrices, oppression thoracique… surveillance +++ à la 1ère administration bilan préalable + suivi régulier (NFS, créatinémie, transaminases) 16 TYSABRI® natalizumab (1) Immunosuppresseur sélectif – inhibe les molécules d’adhésion – indications: • SEP (très) actives avec échec à INF ttt bien conduit par INF, au moins une poussée dans l’année, lésions à l’IRM • SEP rémittente-récurrente sévère d’évolution rapide au - 2 poussées invalidantes ds l’année + lésions à l’IRM ( nb ou évolutives) • chez l’adulte – diminue la fréquence des poussées et la progression du handicap – réservé à l’usage hospitalier – médecins spécialistes – centre avec accès rapide à IRM 17 TYSABRI® natalizumab (2) – Monothérapie ++, – Vérifier : • absence d’immunosuppression (bilan biologique) • absence de tuberculose (radio thorax + IDR) – 300 mg IVL (1h) x 1/ mois • après examen clinique + réévaluation du ttt • sous surveillance 1 heure après fin de l’injection – Réactions liées à la perfusion ? – Réactions allergiques ? – cas mortels de LEMP décrits, si association à d’autres immunosuppresseurs. 18 – CI : INF, COPAXONE, Immunodépression... Les traitements symptomatiques 19 Les traitements symptomatiques Spasticité Troubles sphinctériens Douleurs Dépression Tremblements Fatigue 20 TTT symptomatiques: spasticité (1) Définition : hypertonie musculaire : réflexe myotatique exacerbé avec déficit moteur – Usage fonctionnel des membres – Inconfort : amplitudes articulaires limitées, douleurs – Traitement : • Myorelaxants antispastiques • Benzodiazepines myorelaxantes • Toxine botulique 21 Traitements de la spasticité (2) LIORESAL® (baclofene) • Myorelaxant antispastique • Analogue du GABA (neurotransmetteur inhibiteur) • diminue la fréquence et l’intensité des spasmes • Instauration progressive jusqu’à la dose efficace (Effets indésirables dosesdépendants : somnolences, nausées, vertiges voire hypotonie musculaire: diminuer la poso 22 • Si insuffisance rénale : diminuer la posologie Traitements de la spasticité (3) DANTRIUM® (dantrolène) • Myorelaxant antispastique • Agit sur le muscle sans modifier la transmission neuromusculaire ou la conduction nerveuse • Effets indésirables : somnolence, vertiges, asthénie, confusion mentale Utiliser à doses très progressives jusqu’à la dose minimale efficace • Bilan hépatique à l’instauration puis surveillance mensuelle 23 Traitements de la spasticité (4) VALIUM ® (diazepam) • Antispastique d’efficacité comparable aux précédents • Serait cependant plus efficace dans les troubles spastiques d’origine médullaire • Mais; posologie efficace allant de 20 à 60 mg/j : risque effets indésirables +++ (somnolence, faiblesse musculaire) MYOLASTAN (tétrazépam) • Benzodiazépine utilisée pour ses propriétés myrelaxantes BOTOX® (Toxine botulique) • Clostridium botulinum, agent du botulisme • Agit au niveau de la plaque motrice: inhibe la libération d’acétylcholine • Action curaromimétique • Effets « transitoires » car repousse axonale • Effets indésirables : paralysie transitoire du muscle injecté (et 24 voisins) Autres traitements symptomatiques Troubles sphinctériens intérêt +++ du bilan uro-dynamique DITROPAN® (oxybutinine) – anticholinergique, – diminue la spasticité du détrusor (responsable de mictions impérieuses) – effets indésirables de type « atropiniques » pouvant nécessiter l’arrêt du ttt : bouche sèche, mydriase, troubles de l’accomodation, constipation, risque de rétention urinaire…. Douleurs ttt selon l ’origine (contractures? Névralgies?) Névralgies : RIVOTRIL LAROXYL TEGRETOL NEURONTIN Dépression (50% des patients) 25