C’est la méta-analyse du « Collaborative group de 1997 » qui a cependant été la
plus exhaustive. Cette méta-analyse a repris 51 études effectuées dans 21 pays
regroupant 52 705 femmes atteintes comparées à 108 411 témoins.
Les femmes en pré- ou péri-ménopause ont été exclues de cette étude qui a donc
comparé 17 949 cas à 35 916 témoins. Elle a retrouvé une légère augmentation signi-
ficative du risque de diagnostiquer un cancer du sein sous THS avec un risque relatif
(RR) (1) à 1,14 (7). Ce risque variait avec la durée d’utilisation, mais restait faible
avec un RR à 1,31 pour cinq à neuf ans de traitement qui passait à 1,24 pour dix à
quatorze ans de traitement et qui s’élevait à un peu plus de 1,5 pour quinze ans de
traitement. Cette méta-analyse avait montré que l’élévation du risque disparaissait
à l’arrêt du THS. Les cancers diagnostiqués sous THS l’ont été à un stade plus pré-
coce avec moins d’envahissement ganglionnaire. Les auteurs concluaient donc qu’en
cas de THS, on noterait deux cancers du sein en plus pour cinq ans de prise (0,2 %),
six pour dix ans (0,6 %) et douze pour quinze ans (1,2 %).
D’autres études randomisées avaient été publiées avant l’étude WHI, mais s’in-
téressaient à des catégories particulières de femmes.
Étude HERS (Heart and Estrogen/Progestin replacement study Research Group) (8).
Cette étude a regroupé 2 763 femmes ménopausées avec une maladie corona-
rienne et a randomisé des estrogènes conjugués équins à la dose de 0,625 mg en
association avec de l’acétate de médroxyprogestérone à la dose de 2,5 mg versus pla-
cebo. Cette étude a mis en évidence un RR de cancer du sein de 1,30 non significatif
cependant puisque l’IC (intervalle de confiance) est de 0,77 à 2,19. Cette étude a été
actualisée avec un recul plus important à 6,8 ans de suivi. Concernant le cancer du
sein, on retrouvait un risque légèrement augmenté non statistiquement significatif
à 1,27 (IC : 0,84-1,94). Concernant les autres cancers, on notait un risque légère-
ment diminué de cancer du côlon, là encore non statistiquement significatif [0,81
(IC : 0,46-1,45)], pas d’élévation significative du cancer du poumon [RR : 1,39 (IC :
0,84-2,28)] ni du cancer de l’endomètre [risque relatif 0,25 (IC : 0,05-1,18)] et si
l’on regroupe l’ensemble des cancers, pas d’élévation statistiquement significative
[risque relatif = 1,19 (IC : 0,95-1,50)] (9).
Étude PEPI
L’étude PEPI est une étude randomisée en double aveugle où 875 femmes ont
été randomisées entre placebo, estrogène conjugué équin 0,625 mg, ou estrogène
conjugué équin et acétate de médroxyprogestérone, ou estrogène conjugué équin et
progestérone micronisée. Il n’y a pas eu de différence mise en évidence quant au
risque de survenue du cancer du sein (p = 0,29) (10).
Étude WEST
L’étude West est une étude randomisée comparant les estrogènes seuls
(1 mg de 17-ß estradiol) versus placebo chez 664 patientes ayant eu un accident
vasculaire cérébral. Le suivi était court (2,8 ans), on ne notait pas d’élévation du
risque de cancer du sein sous estrogène [RR : 1 (IC : 0,30-3,50)]. Il faut noter l’ob-
servation de deux cancers de l’endomètre contre aucun sous placebo (11).
2 Cancer du sein