données objectives, il nous paraît im-
portant de plaider en faveur d’une at-
titude reposant sur des signes ou des
examens complémentaires dont la sen-
sibilité et la spécificité sont bien éta-
blies. En clair, plutôt que de rajouter
de l’empirisme dans des situations cli-
niques difficiles, il nous semble légi-
time de documenter le plus souvent
possible la présence d’un RGO dans la
mesure où nous avons à notre dispo-
sition des moyens accessibles et rela-
tivement peu invasifs pour le faire (en-
doscopie et pH-métrie).
RÉFÉRENCES
1. Poelmans J, Feenstra L, Demedts I,
Rutgeerts P, Tack J. The yield of upper
gastrointestinal endoscopy in patients
with suspected reflux-related chronic
ear, nose, and throat symptoms. Am J
Gastroenterol 2004; 99: 1419-26.
2. Vaezi MF. Laryngitis and gastroeso-
phageal reflux disease: increasing pre-
valence or poor diagnostic tests? Am J
Gastroenterol 2004; 99: 786-8.
3. Hicks DM, Ours TM, Abelson TI, Vaezi
MF, Richter JE. The prevalence of hy-
popharynx findings associated with gas-
troesophageal reflux in normal volun-
teers. J Voice 2002; 16: 564-79.
4. Conférence de consensus. Reflux gastro-
oesophagien de l’adulte: diagnostic et
traitement. Conclusions et recomman-
dations du jury. Texte long. Gastro-
enterol Clin Biol 1999; 23: 56-65.
5. Vaezi MF, Richter J, Stasney R, Spiegel
J, Hwang C, Leathers T, et al. A rando-
mized, double-blind, placebo-controlled
study of acid suppression for the treat-
ment of suspected laryngo-pharyngeal
reflux. Gastroenterology 2004; 126
(suppl 2): A22.
6. Fass R, Achem SR, Harding S, Mittal
RK, Quigley E. Review article: supra-
oesophageal manifestations of gastro-
oesophageal reflux disease and the role
of night-time gastro-oesophageal re-
flux. Aliment Pharmacol Ther 2004; 20
Suppl 9: 26-38.
7. Zerbib F, Sifrim D. La mesure de l’im-
pédance œsophagienne dans le reflux
gastro-œsophagien: résultats et pers-
pectives. Gastroenterol Clin Biol 2003;
27: 451-4.
difficile à démontrer, ce qui laisse
penser qu’un certain nombre de pa-
tients ont des symptômes de RGO in-
duits par la bronchoconstriction et/ou
les traitements de l’asthme [24]. Enfin,
actuellement, le rôle de la composante
non acide du reflux dans l’asthme n’est
pas connu.
ENPRATIQUE
En pratique, chez l’asthmatique, le RGO
symptomatique doit être évoqué, ex-
ploré et traité selon les modalités te-
nant compte des critères habituels (âge,
présence de signes d’alarme, réponse
au traitement). Lorsqu’un reflux « si-
lencieux » est suspecté d’aggraver ou
d’entretenir la maladie asthmatique, il
faut avoir recours aux examens com-
plémentaires, en premier l’endoscopie
puis la pH-métrie œsophagienne. Une
fois de plus, cette attitude nous paraît
préférable au traitement d’épreuve
d’emblée. Si le reflux est documenté,
un traitement par double dose d’IPP
doit être prescrit pendant au moins
3mois au terme desquels une rééva-
luation clinique et fonctionnelle res-
piratoire doit être réalisée. En l’absence
d’amélioration, il peut être utile de pro-
poser des examens sous traitement
pour s’assurer que le reflux est bien
contrôlé. En cas d’amélioration des
symptômes respiratoires, la dose mi-
nimale efficace devra être recherchée
et dans de très rares cas, une fundo-
plicature pourra être discutée.
Conclusion
Les relations entre RGO et symptômes
ORL ou respiratoires sont complexes
et difficiles à appréhender. Les don-
nées réellement objectives manquent,
tant pour caractériser les symptômes
ou les aspects laryngoscopiques, que
pour évaluer les résultats des traite-
ments anti-reflux. Les études rando-
misées bien menées sont assez peu
nombreuses mais leurs résultats sug-
gèrent par exemple qu’un effet pla-
cebo explique certainement en partie
l’amélioration de symptômes ORL sous
IPP et que la proportion de patients
asthmatiques tirant bénéfice d’un trai-
tement anti-reflux a été très largement
surestimée jusqu’à une période récente.
Dans ce contexte où manquent les
8. Vaezi MF, Hicks DM, Abelson TI, Rich-
ter JE. Laryngeal signs and symptoms
and gastroesophageal reflux disease
(GERD): a critical assessment of cause
and effect association. Clin Gastro-
enterol Hepatol 2003; 1: 333-44.
9. Williams RB, Szczesniak MM, Maclean
JC, Brake HM, Cole IE, Cook IJ.
Predictors of outcome in an open label,
therapeutic trial of high-dose ome-
prazole in laryngitis. Am J Gastro-
enterol 2004; 99: 777-85.
10. El-Serag HB, Lee P, Buchner A,
Inadomi JM, Gavin M, McCarthy DM.
Lansoprazole treatment of patients
with chronic idiopathic laryngitis: a
placebo-controlled trial. Am J Gastro-
enterol 2001; 96: 979-83.
11. Harding SM, Richter JE. The role of
gastroesophageal reflux in chronic
cough and asthma. Chest 1997; 111:
1389-402.
12. Paterson WG, Murat BW. Combined
ambulatory esophageal manometry
and dual-probe pH-metry in evalua-
tion of patients with chronic unex-
plained cough. Dig Dis Sci 1994; 39:
1117-25.
13. Sifrim D, Dupont L, Blondeau K, Zhang
X, Tack J, Janssens J. Weakly acidic re-
flux in patients with chronic unex-
plained cough during 24-hour pres-
sure, pH, and impedance monitoring.
Gut 2005 ; in press.
14. Wunderlich AW, Murray JA. Temporal
correlation between chronic cough and
gastroesophageal reflux disease. Dig
Dis Sci 2003; 48: 1050-6.
15. Ours TM, Kavuru MS, Schilz RJ,
Richter JE. A prospective evaluation
of esophageal testing and a double-
blind, randomized study of omepra-
zole in a diagnostic and therapeutic
algorithm for chronic cough. Am J
Gastroenterol 1999; 94: 3131-8.
16. Kiljander TO, Salomaa ER, Hietanen
EK, Terho EO. Chronic cough and
gastro-oesophageal reflux: a double-
blind placebo- controlled study with
omeprazole. Eur Respir J 2000; 16:
633-8.
17. Harding SM. Recent clinical investi-
gations examining the association of
asthma and gastroesophageal reflux.
Am J Med 2003; 115 Suppl 3A: 39S-
44S.
18. Sontag SJ, O’Connell S, Miller TQ,
Bernsen M, Seidel J. Asthmatics have
more nocturnal gasping and reflux
symptoms than nonasthmatics, and
they are related to bedtime eating. Am
J Gastroenterol 2004; 99: 789-96.
5
••••••••