Quels traitements en 2003 ? Reflux gastro-œsophagien

Quels traitements en 2003 ?
L
es IPP ne concernent pas uni-
quement le RGO mais consti-
sodes de reflux acide surviennent
à l’occasion des relaxations inap-
propriées du sphincter inférieur
de l’œsophage. Ces épisodes sont
donc une cible pour le déve-
loppement de nouveaux agents
pharmacologiques.
Une maladie chronique
Le RGO est une maladie chro-
nique dans laquelle deux tiers des
patients présentent encore des
symptômes 5 à 10 ans après le
diagnostic. En cas de récidives fré-
quentes, d’insuffisance des résul-
tats ou de lassitude du patient de-
vant un traitement au long cours,
des alternatives chirurgicales sont
proposées. A noter que les effets
secondaires de la chirurgie (dans
30 à 60 % des cas) peuvent être
difficiles à contrôler médicalement
(difficultés d’éructation, ballonne-
ments, troubles du transit, diarrhée
notamment). En outre, de nou-
velles techniques endoscopiques
sont envisagées comme des alter-
natives au traitement médical :
techniques d’injection et d’im-
plantation d’un polymère, tech-
niques de suture, hyperthermie
délivrée par radiofréquence. Reste
à évaluer l’intensité des réactions
fibrosantes et inflammatoires in-
duites par ces interventions.
En ce qui concerne les effets se-
condaires digestifs des AINS, la
prévalence des complications
graves reste relativement faible
au regard de l’importance des pres-
criptions d’AINS. Toutefois, « ils
constituent un problème préoccupant
en raison de leur fréquence et de
leur gravité chez les sujets âgés »,
observe le Dr P. Hochain (Rouen).
Les troubles dyspeptiques sont
observés dans 30 % des cas,
l’incidence de l’ulcère gastrique
est de 45 % après six mois de
traitement, la prévalence des
hémorragies digestives est de
1/6 000 prescriptions d’AINS, sans
oublier les effets secondaires au ni-
veau du grêle et du côlon. Avec les
nouveaux anti-inflammatoires, les
anti-COX2 (coxibs), la probabilité
de développer un ulcère sympto-
matique est plus faible, mais les
troubles dyspeptiques demeurent
fréquents. A noter que la préva-
lence des complications liées aux
AINS varie selon les caractéris-
tiques des sujets, à savoir : âge, an-
técédents digestifs, présence de He-
licobacter pylori, dénutrition, stress,
prise d’alcool et l’association ou
non à d’autres médicaments (aspi-
rine, corticoïdes, anticoagulants).
Il est admis que, chez les patients
à risque, un traitement préventif
par IPP doit être instauré pendant
tout le temps du traitement par
AINS. Un médicament à base de
pantoprazole a obtenu une nou-
velle indication dans le traitement
préventif des ulcères gastroduo-
dénaux induits par les AINS chez
les patients à risque (âge supé-
rieur à 65 ans, antécédents d’ul-
cère ou d’hémorragie digestive)
pour lesquels un traitement anti-
inflammatoire doit être poursuivi.
L.C.
Medec 2003
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Reflux gastro-œsophagien
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) touche 30 à 5O % de la po-
pulation française. Si les patients, dans l’immense majorité des
cas, sont satisfaits de leur traitement médical par les inhibiteurs
de la pompe à proton(IPP), certains conservent un pyrosis ou des
manifestations dyspeptiques sans rapport avec l’acidité.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No46 - mai 2003
tuent aussi un traitement pré-
ventif et curatif des complications
digestives liées aux AINS.
Dans le RGO, le pyrosis est le
symptôme le plus fréquent, suivi
des régurgitations acides et des
douleurs épigastriques. Le traite-
ment médical du RGO par les in-
hibiteurs de la pompe à proton
vise à favoriser la cicatrisation
des œsophagites, à soulager les
symptômes de reflux acide et à
prévenir les récidives. Pour le
Dr T. Piche (Nice), « les risques liés
à une inhibition puissante et pro-
longée de la sécrétion gastrique acide
paraissent de plus en plus faibles au
fur et à mesure que l’expérience s’ac-
croît. Une fois l’œsophagite cicatri-
sée, les stratégies thérapeutiques au
long cours sont basées sur des trai-
tements continus ou intermittents “à
la demande”, guidés par la sympto-
matologie du patient ». Environ
80 % des malades déclarent que
le traitement a considérablement
amélioré leur qualité de vie, no-
tamment en ce qui concerne les
activités sociales, le sommeil et
l’alimentation.
Les limites des IPP
Cela dit, les IPP ont des limites
car ils n’agissent que sur la com-
posante acide du reflux alors que
sa composante biliopancréatique
n’est pas réduite, d’où leur
moindre efficacité chez les per-
sonnes souffrant de troubles fonc-
tionnels digestifs. Si les IPP
constituent une avancée théra-
peutique, ils ne sont pas un trai-
tement étiologique du RGO, qui
est avant tout une maladie mo-
trice. En effet, la majorité des épi-
Rappel
Le RGO est l’ascension du liquide gas-
trique vers l’œsophage. Événement
naturel très répandu, le RGO est aussi
une maladie généralement chronique
quand il déclenche des symptômes et
entraîne des complications, notam-
ment une œsophagite. Le RGO est
parfois peu symptomatique. Il peut
être épisodique ou évoluer par pous-
sées entrecoupées d’accalmies parfois
prolongées. Il devient invalidant quand
les symptômes sont permanents.
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