Inhibiteurs de la pompe à protons Juillet
2011
Juillet 2011 - SG/DGM/DSS1/46-2010
Prise en charge du reflux gastro-œsophagien sans œsophagite chez l’adulte
selon les recommandations de l’Afssaps1 et de la HAS2,3
Physiopathologie et épidémiologie
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) se définit comme la remontée intermittente du contenu gastrique dans l’œsophage, en dehors d’efforts
de vomissements. Il se traduit typiquement par des sensations de brûlures remontant derrière le sternum (pyrosis) et/ou par des
régurgitations acides. Les symptômes apparaissent généralement après les repas ou la nuit.
La prévalence du pyrosis fréquent (≥ 1 fois par semaine) est de l’ordre de 8% dans la population adulte française, soit environ 3 800 000
personnes concernées.
Le RGO évolue souvent de façon chronique et récidivante, la plupart du temps sans complication. Les conséquences graves sont
l’œsophagite, la sténose peptique, l’endobrachyoesophage exposant à un risque de cancer ou plus rarement l’hémorragie digestive.
Conduite diagnostique
• Symptômes typiques du RGO sans signe d’alarme (amaigrissement, dysphagie, hémorragie digestive, anémie) chez un sujet de
moins de 50 ans : pas d’examen complémentaire.
• Symptômes de RGO chez un sujet âgé de 50 à 60 ans : l’endoscopie œsogastro-duodénale est recommandée s’il existe des facteurs
de risque néoplasiques associés (tabac, alcool). Sinon, il n’y a pas de consensus pour la réalisation de l’endoscopie.
• Symptômes de RGO chez un sujet âgé de plus de 60 ans ou résistance au traitement médical ou récidive rapide des symptômes
ou présence de signes d’alarme : l’endoscopie œsogastro-duodénale est indiquée. Chez un sujet ayant un reflux chronique, une
endoscopie peut apporter des renseignements utiles surtout si elle est faite à distance d’un traitement antisécrétoire : présence ou non
d’une œsophagite, sévérité de celle-ci, existence d’une hernie hiatale, lésion anatomique favorisant le reflux.
• Symptômes extra-digestifs isolés ou prédominants (soupçonnés d’être en rapport avec un RGO) : l’endoscopie et la pHmétrie sont
utilisées pour affirmer ou infirmer l’existence d’un reflux.
Traitement symptomatique
Symptômes typiques
Symptômes typiques espacés
(< 1 fois/semaine)
Traitement d’action rapide
- anti-acides
- alginates
- anti-H2 (cimétidine, ranitidine, famotidine)
Pas d’IPP en 1ère intention
Après 4 semaines
Bonne réponse au traitement
Arrêt du traitement initial
Patient bon répondeur
au traitement initial
Possibilité de traitement par IPP
à la demande
à la dose minimale efcace
(uniquement pendant
les périodes symptomatiques)
Réalisation d’une
endoscopie digestive haute
Résistance au traitement
Prise en charge initialePrise en charge à long terme
Symptômes typiques rapprochés
(≥ 1 fois par semaine)
Traitement par IPP
4 semaines à demi-dose
En cas de réponse insufsante pour
l’oméprazole et le lansoprazole : pleine dose
Rechutes
fréquentes ou précoces
Traitement d’entretien
par IPP
en recherchant
la dose minimale efcace