Chimie et développement durable Partie 3 / Synthèses chimiques Activité expérimentale Synthèse d’une phéromone Dans le cadre du développement durable, les chimistes cherchent à synthétiser certaines phéromones afin de les utiliser pour piéger certains insectes et en remplacement d’insecticides. utilisation de phéromones à la place d'insecticides phéromones insecticides - Sélectivité dans le contrôle des nuisibles. - Ne détruisent pas l'équilibre biologique : seule l'espèce visée est sensible au traitement. - Pas de pollution de l'environnement. - Ne sont pas des poisons ; sont biodégradables. - On ne connaît pas de résistance à ce traitement. - Des quantités minimes sont nécessaires : 10 g pour attirer un insecte. -18 -15 à 10 - Le coût est compétitif. - Pas de sélectivité. - Destruction de l'équilibre biologique (des insectes utiles sont détruits). - Pollution importante de l'environnement. - En général poisons pour les animaux et l'homme. Certains sont stables et s'accumulent dans les organismes. - La plupart entraînent le développement d'une résistance. -6 - Quantités utilisées importantes : 10 g pour tuer un insecte. - Coût très élevé. En 1978 la consommation mondiale a 6 été de 2 × 10 tonnes pour un montant de 12.5 milliards de francs. L'octan-2-one (de formule C8H16O), est une de ces phéromones, sécrétée notamment par les fourmis. Elle permet aux fourmis de suivre le même chemin. O La réaction de synthèse de cette hormone se fait à partir d’octan-2-ol (de formule C8H18O) et d’eau de javel dans un milieu réactionnel acidifié à l’acide éthanoïque. Présentation de la réaction L'eau de javel est une solution d'hypochlorite de sodium et de chlorure de sodium ; elle contient donc les ions sodium Na+, chlorure Cl- et hypochlorite ClOEn présence d’acide éthanoïque, les ions hypochlorite se transforment en acide hypochloreux - Réaction (1) : ClO + CH3COOH → ClOH + CH3COO- L’acide hypochloreux ClOH formé réagit ensuite avec l’octan-2-ol pour former la cétone : Réaction (2) : C8H18O + ClOH → C8H16O + H+ + Cl- + H2O Données physico-chimiques. Densité M (g.mol ) d Solubilité dans l’eau* 130,23 0,819 faible très faible 128 0,819 faible très faible 60,05 1,049 forte forte -1 Octan-2-ol Octan-2-one Acide éthanoïque * décroit avec la température Solubilité dans l’eau salée* Montage expérimental. ►►Test préliminaire Test « T » : mise en évidence de la présence de l’eau de Javel - Verser dans un bécher un peu d’une solution contenant des ions iodure - Rajouter un peu d’eau de Javel - Rajouter de l’empois d’amidon ►►Synthèse - Réaliser ce montage : Le ballon bicol, placé dans un cristallisoir contenant un mélange eau + glace pilée L'ensemble bicol + cristallisoir est posé sur un agitateur magnétique. Un thermomètre est fixé à l'un des cols du ballon Une ampoule graduée est adaptée sur l'autre col du ballon et permet de verser lentement l'eau de javel dans le mélange octan-2ol et acide acétique. -Introduire dans le ballon le turbulent et, sous la hotte : 5,0 mL d'octan-2-ol, avec une pipette jaugée 10 mL d'acide éthanoïque avec une éprouvette graduée - Mettre l'agitateur magnétique en fonctionnement (doucement !!!) - Introduire dans l’ampoule de coulée 80 mL d'eau de javel dans laquelle [ClO-] = 1,4 mol.L-1. - Lorsque la température est inférieure à 15°C, faire couler l'eau de javel goutte à goutte en veillant à ne pas dépasser la température de 25°C . La durée de cette opération est environ 10 minutes. - Lorsque les 80 mL de Javel ont été versés, enlever le cristallisoir et laisser revenir à la température ambiante tout en agitant pendant 15 minutes. Enlever l'ampoule de coulée et la rincer. - La solution doit rester de couleur jaunâtre ce qui prouve que l'eau de javel est en excès par rapport à l'octan-2-ol : prélever à l’aide d’une pipette un peu de la solution contenue dans le ballon et vérifier la présence d’eau de Javel en réalisant le test « T » - Si l'eau de javel n'est pas en excès, ajouter quelques mL d'eau de javel dans le mélange réactionnel et vérifier l'excès en réalisant le test « T » - En fin de synthèse, remettre l'ampoule de coulée en place et y placer environ 5 mL d'une solution d'hydrogénosulfite de sodium (Na++ HSO3-). - Faire couler goutte à goutte la solution d'hydrogénosulfite de sodium dans le mélange réactionnel jusqu'à décoloration totale de la solution. Vérifier l’absence d’eau de Javel en réalisant le test « T ». ►► Séparation de la phase organique - Récupérer le turbulent. - Transvaser le contenu du ballon à l'aide d'un entonnoir dans l'ampoule à décanter, rincer le ballon avec 20 mL d'eau distillée froide et récupérer cette eau de lavage dans l'ampoule à décanter. - Ajouter dans l'ampoule à décanter 50 mL d'une solution aqueuse de chlorure de sodium saturée préalablement refroidie dans le bain eau + glace pilée. - Agiter l'ampoule à décanter et laisser reposer quelques minutes afin de séparer la phase aqueuse et la phase organique. - Éliminer la phase aqueuse. La phase organique est peu abondante. ►► Lavage de la phase organique - Laver la phase organique avec 50 mL d'une solution d'hydrogénocarbonate de sodium à 5 %, solution préalablement refroidie dans le bain réfrigérant. Attention au dégagement gazeux !! - Lorsque le dégagement gazeux est atténué, agiter l'ampoule à décanter en dégazant l'ampoule plusieurs fois. Laisser reposer et éliminer la phase aqueuse. - Laver une dernière fois la phase organique avec 50 mL d'une solution aqueuse de chlorure de sodium saturée, préalablement refroidie dans le bain réfrigérant. Éliminer la phase aqueuse et recueillir la phase organique dans un erlenmeyer propre. ►► Séchage de la phase organique - Sécher la phase organique avec un sel anhydre comme par exemple du sulfate de magnésium anhydre (ou du sulfate de sodium anhydre). - Laisser décanter et transvaser lentement l'octan-2-one dans une éprouvette de 10 mL. ►► Caractérisation du groupe carbonyle de la cétone obtenue - Dans un tube à essai, verser environ 2 mL de solution de D.N.P.H. et y ajouter quelques gouttes d'octan-2-ol. Agiter le tube à essai et observer - Refaire la même opération avec quelques gouttes du liquide organique obtenu au cours de cette synthèse et comparer au précédent. Quelques questions… ►► Sur les molécules → Donner les formules semi-développées des molécules d’octan-2-ol, d’octan-2-one et d’acide éthanoïque ; entourer les groupes caractéristiques présents dans ces molécules ►► Sur le test préliminaire → Qu’observe-t-on lors de ce test ? Que peut-on en déduire ? → Ecrire l’équation de cette réaction sachant que c’est une réaction d’oxydoréduction entre les deux couples I2/I- et ClO-/Cl- ►► Sur la synthèse → Montrer que la réaction (1) est une réaction acido-basique ; quels sont les couples acide/base qui interviennent ? → Montrer que la réaction (2) est une réaction d’oxydoréduction ; quels sont les couples oxydant/réducteur qui interviennent ? L’octan-2-ol a-t-il été oxydé ou réduit lors de la réaction ? → Calculer les quantités d’octan-2-ol, d’acide éthanoïque et d’ions hypochlorite introduits initialement dans le ballon. → Sachant que l’octan-2-ol est le réactif en défaut, quelle est la quantité d’octan-2-one formée lors de la réaction(2) ? En déduire la masse et le volume d’octan-2-one synthétisée. → Calculer le rendement de la réaction → L’hydrogénosulfite de sodium versé en fin de réaction permet de consommer l’acide hypochloreux en excès suivant la réaction : ClOH + HSO3- → SO42- + Cl- + 2 H+ Montrer que cette réaction est une réaction d’oxydoréduction entre les couples ClOH / Cl- et SO42- / HSO3- ►► Sur la séparation de la phase organique → Pourquoi utilise-t-on de l’eau salée froide lors de cette étape ? → Où se trouvent les phases aqueuses et organiques dans l’ampoule à décanter ? ►► Sur le lavage de la phase organique → La solution d’hydrogénocarbonate de sodium permet de réagir avec l’acide éthanoique en excès ; une réaction acido-basique se passe alors entre les couples CH3COOH/CH3COO- et CO2 ,H2O /HCO3-. Ecrire l’équation de la réaction. Quelle est la nature du gaz qui se dégage ? Comment pourrait-on l’identifier ? ►► Sur le séchage de la phase organique → Quel est le rôle du sel anhydre utilisé pour l’opération de séchage de la phase organique ? ►► Sur la caractérisation du groupe carbonyle de la cétone obtenue → Quels types de composés organiques, la D.N.P.H permet-elle de mettre en évidence ?