la traduction du Nouveau Testament en hébreu qui puissent être pertinents aux plus grand
nombre de traductions existantes. Pour cette raison, je n’ai pas tenté de trouver dans les
différentes traductions hébraïques du Nouveau Testament des échos à des événements
historiques impliquant juifs et chrétiens à l’époque des traducteurs, par exemple, les
persécutions des juifs à différentes périodes de l’histoire ou le rapprochement contemporain
entre l’État d’Israël et l’Occident qui est majoritairement chrétien. Je n’ai également pas
cherché à relever ce que chacune des traductions peut nous apprendre sur l’hébreu de son
temps : l’hébreu du Moyen Âge, celui des hébraïsants chrétiens du XVIe au XIXe siècle,
l’hébreu de la Haskala – « les lumières juives » ou l’hébreu moderne. Pour la même raison,
j’ai choisi de ne pas me focaliser sur l’apport possible de connaissances récemment acquises à
la traduction du Nouveau Testament en hébreu. Je ne me suis notamment pas focalisé sur
l’apport possible des écrits de Qumrân à cette démarche, étant donné que ceux-ci étaient
inconnus à la plupart des auteurs de traductions hébraïques du Nouveau Testament produites
avant la seconde moitié du XXe siècle et que leur influence sur les traductions les plus
récentes continue à être de facto réduite.
Ainsi, en se concentrant sur les questions pertinentes aux rapports judéo-chrétiens qui se
manifestent dans le plus grand nombre de traductions hébraïques du Nouveau Testament de
toutes les époques, cette thèse cherche à décrire ce qui semble être les points principaux et le
plus inévitables de la confrontation entre le judaïsme et le christianisme qui s’impose à ceux
qui traduisent le Nouveau Testament en hébreu. Trois telles questions ont été relevées :
1. Comment le fait que la langue grecque du Nouveau Testament présente de nombreuses
influences de l’hébreu et de l’araméen influence-t-il la traduction de cette œuvre en hébreu ?
2. Comment le traducteur utilise-t-il la Bible hébraïque dans son travail ? 3. Comment
utilise-t-il la littérature rabbinique ancienne ? Pour des raisons d’ordre pratique, j’ai choisi de
traiter dans la thèse en détail les deux dernières questions et d’en laisser la première à une
recherche ultérieure.
Cette thèse n’est donc pas, en premier chef, une étude historique sur les traductions du
Nouveau Testament en hébreu. Pour une telle étude, on se référera à l’ouvrage pionnier de
Pinchas Lapide Hebräisch in den Kirchen
. En outre, des informations sur des traductions
spécifiques peuvent être trouvées dans les introductions de Jean Carmignac aux cinq volumes
Pinchas E. Lapide, Hebräisch in den Kirchen (Forschungen zum jüdisch-christlichen Dialog, vol. 1 ;
Neukirchen-Vluyn : Neukirchener Verlag, 1976). Traduction anglaise : Pinchas E. Lapide, Hebrew in the
Church : The Foundations of Jewish-Christian Dialogue (trad. Erroll F. Rhodes ; Grand Rapids, Michigan :
Eerdmans, 1984).