Exercice 3 Soit qune forme quadratique non d´eg´en´er´ee de signature (s, t)sur un espace vectoriel r´eel
E. Soit Hun hyperplan vectoriel de E. Quelle peut ˆetre la signature de la forme q|Hrestriction de q`a
H? (Indication : (s−1,t),(s, t −1) ou (s−1,t−1))
Cas K=F(un corps fini de caract´eristique = 2). C’est un cas plus exotique, mais o`u la classification
est aussi tr`es simple (voir [Per]). On sait que F×2
est un sous-groupe d’indice 2 de F×
. Soit α∈F×
qui
n’est pas un carr´e. Toute forme quadratique non d´eg´en´er´ee sur Fest isom´etrique `a une forme donn´ee
par une matrice diagonale avec uniquement des 1 et des αsur la diagonale. La remarque cl´e qui vient
maintenant est l’objet de l’exercice suivant :
Exercice 4 Montrer que l’´equation αx2+αy2=1a une solution (x, y)dans F×F.End´eduire que
α, αest isom´etrique `a 1,1sur F
On peut donc remplacer deux par deux dans la diagonale les αpar des 1. Ainsi, toute forme quadratique
non d´eg´en´ee sur Fest isom´etrique `a l’une des deux formes 1,...,1ou 1,...,1,α. Dans le premier
cas le discriminant est la classe de 1 (la classe des carr´es), dans le deuxi`eme cas celle de α(la classe des
non carr´es). A dimension fix´ee, le discriminant suffit pour classifier les formes non d´eg´en´er´ees. Les formes
quadratiques d´eg´en´er´ees ou non sont classifi´ees par le rang et le discriminant de la partie non d´eg´en´er´ee.
4 Groupe orthogonal, r´eflexions
Dans toute cette section, (E,q)est non d´eg´en´er´e.
Le sous-groupe de GL(E) form´e des isom´etries de qs’appelle le groupe orthogonal de qet est not´e
O(q). Si Best la matrice de qdans une base de E, le groupe ortogonal de qs’dentifie au groupe des
matrices inversibles Pv´erifiant t
PBP =B.Led´eterminant d’un ´el´ement de O(q) est ±1. Les isom´etries
de qde d´eterminant 1 forment le sous groupe O+(q) (not´e aussi SO(q)) qui est distingu´e d’indice 2 dans
O(q).
Exercice 5 Soit qla forme quadratique de matrice 01
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.D´eterminer O(q),O+(q).
Parmi les isom´etries de qil y a celles dont le sous-espace des points fixes est un hyperplan : les
sym´etries hyperplanes ou r´eflexions. Elles s’obtiennent ainsi : si yest un vecteur de Etell que q(y)=0,
alors τy:E→Ed´efini par
τy(x)=x−2b(x, y)
q(y)y
est une isom´etrie qui est l’identit´e sur y⊥et telle que τy(y)=−y. Remarquer que la r´eflexion τyn’est
d´efinie que si yest non isotrope, c’est-`a-dire si l’hyperplan y⊥est r´egulier.
Exercice 6 Soit σune involution dans O(q)(σ2=Id
E). On sait que Ese d´ecompose en somme directe
de E1et E−1, les noyaux de σ−IdEet σ+Id
E. Montrer que E−1=E⊥
1.End´eduire une bijection
canonique entre involutions de O(q)et sous-espaces r´eguliers de E.
Lemme 2 Soit (E,q)non d´eg´en´er´e, uet udeux vecteurs de Etels que q(u)=q(u)=0, alors il existe
une isom´etrie τ:E→Etelle que τ(u)=u. On peut choisir τcomme produit de r´eflexions dans O(q).
Avec uet ucomme ci-dessus, si y=u−uv´erifie q(y)= 0, on prend τ=τy; sinon, z=u+uv´erifie
q(z) = 0 (on a l’identit´e du parall´elogramme q(y)+q(z)=2(q(u)+q(u))) et τz(u)=−u; on prend
alors τ=τu◦τz.
Theor`eme 3 Soit (E,q)non d´eg´en´er´e. Le groupe orthogonal O(q)est engendr´e par les r´eflexions.
On utilise le lemme 2 pour faire une r´ecurrence sur la dimension, d’une mani`ere tout `a fait analogue
`a ce qu’on fait pour le groupe orthogonal d’un espace euclidien. Soit σest une isom´etrie de q; on choisit
un vecteur uv´erifiant q(u)= 0. Il y a un produit de r´eflexions τtel que τ(σ(u)) = u. Pour montrer que
σest un produit de r´eflexions, il suffit de le faire pour σ=τ◦σ. Comme uest fix´e par σil suffit de
consid´erer la restriction de σ`a u⊥.
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