Les structures des langues naturelles: sym´etrie ou
assym´etrie?
Anne Abeille∗1
1Laboratoire de Linguistique Formelle (LLF) – Universit´e Paris VII - Paris Diderot, CNRS : UMR7110
– Case Postale 7031 5, rue Thomas Mann 75205 Paris cedex 13, France
R´esum´e
On peut consid´erer que les langues naturelles, en d´epit de leur diversit´e apparente,
s’appuient sur le mˆeme type de structures syntaxiques, qui sont en nombre restreint (Sag et
al. 2003, Haspelmath et al. 2005...). Ces structures sont-elles sym´etriques ou asym´etriques
? Dans les langues de type SVO, on consid`ere g´en´eralement que sujet et objet ne sont pas
au mˆeme niveau, c’est-`a-dire que seul le compl´ement est au mˆeme niveau que le verbe, et
que cette assym´etrie explique leurs diff´erences de propri´et´es (cas, accord...).
Certaines constructions dites `a inversion du sujet (Cette solution r´epond `a ce probl`eme. A ce
probl`eme r´epond cette solution.) et certains verbes dits sym´etriques (Paul ressemble `a Jean.
Jean ressemble `a Paul.) semblent contrevenir cette g´en´eralisation, mais on montrera que la
sym´etrie n’est qu’apparente. Il en va de mˆeme des constructions dites coordonn´ees (Il pleut
et il fait froid.) qui semblent sym´etriques dans de nombreuses langues mais ne le sont pas si
l’on consid`ere l’ensemble des cas (Paul est parti, et vite.).
De fa¸con g´en´erale, on concluera que la structure des langues est bas´ee sur l’asym´etrie, r´efl´et´ee
par l’ordre lin´eaire de la phrase et l’axe temporel de la parole.
∗Intervenant
sciencesconf.org:iuf2017:132889