Hormonothérapie de substitution (THS) : sa place en 2014

publicité
Hormonothérapie de
substitution (THS) : sa
place en 2014
Raffaella Votino
Service gynécologie et
andrologie
Plan :
•Définition
•Types de THS
•Débat dernières années
•Balance risques – bénéfices
•THS et ostéoporose
•THS et risques cardiovasculaires
•THS et cancer du sein
•Conclusion à retenir
2
Source:
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
Définition
Le traitement hormonal à la ménopause est
défini comme la substitution des hormones
ovariennes pour les femmes qui ont eu une
ménopause naturelle, iatrogène ou
chirurgicale.
3
Source:
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
Types de traitements hormonaux de substitution :
1. Traitement oestrogénique seul ( pour patiente ayant eu une hystérectomie )
2. Oestroprogestatif en continu
3. Oestrogènes en continu et progestatif séquentiel (10 ou 14 jours par mois,
Celui-ci donne des saignements à la fin du cycle)
En Europe, l’association la plus utilisée est le 17-bêta
oestradiol combiné avec noréthistérone acétate (NETA)
ou la progestérone naturelle .
4
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
Débat dernières années …
Etude WHI juillet 2002
Premier bras de l’étude :
THS
(0,625mg oestrogènes conjugués équins
avec 25mg de médroxyprogestérone )
vs
groupe contrôle
Augmentation maladies
coronariennes, accidents
thromboemboliques, cancer du
sein
Deuxième bras de l’étude:
oestrogènes seuls
vs
groupe contrôle
Absence d’augmentation de
risque cardiovasculaire et de
cancer du sein .
5
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
Débat dernières années …
Biais WHI :
•Age moyen de 63 ans (11 ans après le début de la ménopause)
•Plus de la moitié présentait déjà un risque cardiovasculaire augmenté
•Les intervalles de confiance utilisés (confidence interval) n’étaient pas ajustés à la
population considérée.
…les résultats obtenus avec le THS (0,625mg oestrogènes conjugués équins avec 25mg de
médroxyprogestérone) ne peuvent pas être appliqués aux autres type de THS (utilisés en Europe)
6
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
Apres WHI …
•Réduction dose de THS tout en gardant une efficacité sur les troubles
vasomoteurs et sur la réduction du risque d’ostéoporose
•Prescrire donc la dose efficace plus faible possible : 0,5mg 17-bêta
oestradiol + 2,5mg dydroprogestérone
•Celle-ci associé à la prise de 1000mg de Calcium/jour est aussi efficace
dans la prévention de la perte de minéralité osseuse
•Préférer la progestérone naturelle à la progestérone synthétique
(étude E3N)
7
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS : balance risques - bénéfices
•Les guidelines recommandent l’introduction d’un THS pour
l’amélioration des symptômes liés à la ménopause; la prévention de la
perte de minéralité osseuse est un avantage non négligeable mais n’est
pas une indication primaire
•Le choix d’un THS doit être fait sur base des facteurs de risque
individuels
•En vue d’un traitement à long terme, la balance risques - bénéfices
doit toujours être réévaluée (sans hésiter à changer le type de THS)
8
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et ostéoporose :
•
L’ostéoporose est une maladie diffuse du squelette, caractérisée par une diminution de la résistance
osseuse entrainant un risque accru de fracture
•
Les fractures ostéoporotiques surviennent suite à un traumatisme de faible énergie (équivalent à
l’énergie d’une chute de sa hauteur)
•
Cette diminution de la résistance osseuse peut être estimée par la mesure de la densité minérale
osseuse (ODM)
•
Chez les femmes ménopausées, le résultat s’interprète en T-score, différence entre la densité osseuse
mesurée et la densité osseuse théorique des femmes jeunes au même site osseux; il s’exprime en unités
d’écart-type.
•
La définition d’ostéoporose définie par l’OMS est un T < 2,5
•
Ce seuil diagnostique n’est pas un seuil de décision thérapeutique
9
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et ostéoporose : évaluation du risque de fracture
•L’identification des sujets à risque de fracture repose sur une évaluation multifactorielle qui comprend la
mesure de la DMO et l’évaluation de facteurs de risque cliniques associée au risque de fracture
•L’outil FRAX est proposé par l’ OMS pour la quantification du risque de fracture
•Le résultat est une probabilité à 10 ans de fractures dites majeures (extrémité supérieure du fémur,
humérus, poignet, fractures vertébrales cliniques)
•Le calcul FRAX n’est pas utile chez les sujets pour lesquels l’indication de traiter est évidente (antécédents
de fractures ostéoporotiques sévères, ou T< -3 au site vertébral ou fémoral)
•Le diagnostic d’ostéoporose (avec ou sans fracture) impose de s’assurer de l’absence d’autres causes
d’ostéopathie fragilisant (métabolique, génotypique et maligne)
10
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et ostéoporose : outil FRAX et comment l’utiliser
11
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et ostéoporose : évaluation thérapeutique…
En cas de fractures ostéoporotique sévères :
compte-tenu des conséquences sur la mortalité et la morbidité à la survenue d’une
fracture sévère, un traitement est recommandé quel que soit l’âge. Dans ces
situations, il est parfois utile de réaliser une ODM pour pouvoir vérifier l’efficacité en
fin de traitement.
Les possibilités de traitement sont : dénosumab, acide zolédronique, etc…
Consultation multidisciplinaire.
12
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et ostéoporose : évaluation thérapeutique…
Fracture non traumatique
d’origine ostéoporotique
OUI
NON
Rechercher facteurs de risque ostéoporotiques
Non sévère
(anamnèse)
ODM: T-score
T<-3
Biposphonate,dénosumab,
Raloxifen, etc..
OUI
NON
T > -3
Calcul FRAX et
traitement selon
courbe âge
THS entre 50-60 ans si
existence de troubles
climatériques
13
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et risque cardiovasculaire :
•Pour les femmes sans facteurs de risque cardiovasculaires, à l’âge de la ménopause, un traitement
oestrogénique réduit le risque de pathologies cardiovasculaires; cet effet bénéfique persiste après l’arrêt du
traitement s’il a été pris pendant 5 ans
•Le THS commencé dès le début de la ménopause et poursuivi pendant 5 ans a un effet protecteur sur les
pathologies cardiovasculaires
•La publication la plus récente de la WHI-E rapporte qu’après un suivi de 10 ans, les femmes ayant
commencé un THS à un âge jeune, présentaient moins d’événements coronariens, moins d’infarctus du
myocarde, une évolution de leur santé plus favorable
14
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et risque cardiovasculaire : ATTENTION !!
•Si la patiente présente déjà un ou plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires avec un
dysfonctionnement endothélial déjà déterminé, le THS peut augmenter ce risque car l’effet prothrombotique est prédominant
•Le THS comprenant tibolone et SERM’s augmente le risque d’AVC
•Prudence lorsque l’on traite des femmes présentant des taux de cholestérol LDL élevé, vu que ces femmes
ont un risque accru de maladie cardiovasculaire dû au THS
•Le risque cardiovasculaire doit toujours être évalué au début du traitement et la balance risques –
bénéfices doit être réévalué après les 5 ans
•Tous les schémas de traitement n’ont pas le même effet et la population à laquelle on s’adresse à de
l’importance
15
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et risque thromboembolique veineux :
•Les études randomisée et d‘observation ont révélé que le THS augmente le risque de maladies
thromboemboliques veineuses de 2 fois (risque de référence typique de 1 pour 1.000 année – femme)
•Ce risque relatif thromboembolique pour les femmes sur THS augmente de façon significative si il y a déjà
des autres facteurs de risque comme l’âge, l’obésité, l’immobilisation, les pathologies rénales et les
pathologies thromboemboliques congénitales
•Ce risque peut être réduit si l’on utilise des doses orales faibles (low dose)
•Consensus international : la progestérone naturelle et les oestrogènes par voie transdermique ne sont
pas associés à une augmentation du risque thromboembolique veineux.
16
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et cancer du sein :
Mécanismes évoqués : prolifération cellulaire, augmentation de la densité sur les mammographies et donc
retard du diagnostic, effet promoteur sur des lésions préexistantes non diagnostiquées
•L’étude WHI en 2002 a montré une augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes ayant pris
un traitement oestroprogestatif en continu; ce risque n’était pas augmenté chez les patientes ayant pris des
oestrogènes seuls
•Le THS ne semble pas modifier de façon significative le risque de cancer du sein chez les patientes
présentant une faible densité mammographique (BIRADS 1ou 2); par contre des études observationnelles
ont mis en évidences une augmentation du cancer du sein chez des patientes ayant une densité
mammographique élevée (BIRADS 3-4)
•Cette augmentation est moindre mais toujours présente avec la prise d’oestrogènes seuls pour une durée
supérieure à 5 ans
•L’étude prospective de cohorte E3N : augmentation de cancer du sein avec la prise de progestérone
synthétique par rapport à une progestérone naturelle. Ce risque augmente avec une durée de traitement
supérieure à 5 ans
17
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et cancer du sein : pratique
•Conseiller les femmes : des facteurs liés au mode de vie influencent le risque de cancer du sein (l’obésité
post-ménopausique, l’exercice physique réduit, la consommation d’alcool)
•Dépistage du cancer du sein : indépendamment du fait que la femme prend ou pas un THS (avoir une
mammographie récente avant le début d’un THS)
•Certains THS augmentent la densité mammographique plus que d’autres. Cette augmentation n’est pas
observée pour oestroprogestative low dose, oestrogènes seuls, SERM’s, tibolone
•L’antécédent personnel de cancer du sein est une contre-indication officielle à la mise en route d’un THS
18
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et autres risques de cancer :
Cancer endométrial : l’utilisation d’une thérapie oestrogénique seule est associée à une augmentation du
risque de cancer de l’endomètre; par contre un traitement oestroprogestatif n’est pas associé à une
augmentation de ce risque
Cancer colo-rectal : les données de la littérature montrent une réduction du risque des cancers colorectaux chez les patientes ayant bénéficié d’un THS oestroprogestatif; toutefois ce n’est pas une indication
reconnue du THS
Cancer ovarien : la seule étude placebo-contrôle randomisée que l’ont a à ce propos est l’étude WHI qui n’a
pas mis en évidence d’augmentation du risque de cancer ovarien chez les femmes ayant bénéficié d’un THS
19
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
THS et ménopause précoce et prématurée
•La ménopause précoce (avant 45ans) et prématurée (avant 40 ans), quelle qu’en soit la cause,
naturelle ou iatrogène, est associée à un risque accru de morbidité et de mortalité
•Il est recommandé de traiter ces femmes avec un THS au moins jusqu’à l’âge normal de la
ménopause
•Un dosage plus élevé de THS peut être nécessaire; la balance risques – bénéfices doit être
réévaluée une fois que ces femmes arrivent à l’âge normal de la ménopause
20
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
En pratique …
1. Le THS est introduit principalement pour l’amélioration des symptômes liés à la ménopause, pour une
amélioration de la qualité de vie
2. Le choix d’un traitement doit être fait sur la base des facteurs de risque personnels de la patiente
3. Le risque thromboembolique est lié à la dose et à la voie d’administration; il faut commencer dans la
mesure du possible avec la dose minime
4. Chez les patientes ayant subi une hystérectomie, un traitement par oestrogènes seuls est préconisé
5. Pour les femmes présentant une atrophie uro-génitale isolée, les oestrogènes locaux constituent le
meilleur traitement
6. Il faut débuter le THS au début de la ménopause
7. Pour les femmes ayant présenté une aménorrhée de moins de 12 mois, un traitement par
oestroprogestatif cyclique est envisageable pour réduire le risque de saignements indésirables
8. La balance risques - bénéfices doit toujours être réévaluée
21
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
MERCI
Cliniques universitaires Saint-Luc – Nom de l’orateur
Téléchargement