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leur pratique quotidienne. En effet, on connaît bien le décalage entre la publication de recommandations
et les modifications de pratique clinique. Par rapport aux recommandations européennes et
américaines, ces recommandations françaises ont la particularité d’être écrites sous la responsabilité de
binômes anesthésiste-réanimateur et cardiologue et de pouvoir être appliquées par les deux disciplines,
quelque soit leur mode d’exercice. En effet, le système de santé français rend obligatoire la consultation
d’anesthésie préopératoire par les anesthésistes, donnant un rôle particulier aux anesthésistes, qui
n’existe pas à l’étranger, en ce qui concerne l’évaluation préopératoire. Lors de ces recommandations,
nous avons souhaité insister particulièrement sur la communication entre ces deux disciplines, et avons
proposé des outils permettant de faciliter ces interactions.
Ces recommandations sont divisées en 4 parties :
La partie I consacrée à la quantification du risque: caractéristiques, moyens diagnostiques et
incidence des événements coronariens périopératoires et scores cliniques.
La partie II dédiée aux examens préopératoires : VPP/VPN/Se/Sp disponibilité, coût, morbidité,
description, critères de choix
La partie III traite du traitement médical ou interventionnel: revascularisation,-bloquants,
statines, aspirine, 2-agonistes, nitrés, Ca-bloquants, Inhibiteurs de l’enzyme de conversion
et la partie IV qui propose une stratégie globale multidisciplinaire sous forme d’un algorithme
commenté.
Méthodologie :
La méthode GRADE (Grade of Recommendation Assessment, Development and Evaluation) a été
utilisée pour la cotation des recommandations formalisées par le groupe des experts. Un des objectifs
de la méthode GRADE est de dissocier le niveau de la recommandation (GRADE 1 ou 2) du niveau sur
lequelle repose la preuve scientifique (méta-analyse, essai randomisé, étude de cohorte, étude cas-
témoins). Des études avec une méthodologie de haut niveau (essai randomisé, méta-analyse) ne
conduisent pas toujours à une recommandation forte (GRADE 1) et peuvent ainsi aboutir à des
recommandations faibles ou optionnelles (GRADE 2). A titre d’exemple, si un traitement n’est pas
facilement disponible, difficile à mettre en place, associé à une mauvaise observance ou très coûteux,
celui peut être intégré dans une recommandation optionnelle (GRADE 2) même s’il a été évalué avec
des études ayant une méthodologie à fort niveau de preuve (essai randomisé avec de grand collectif ou
méta-analyses). A l’inverse, des études de bas de niveau preuve (étude de cohorte, étude cas-témoin)