Première partie
Cours
1 Vocabulaire
Définition 1.1. Une variable aléatoire sur l’univers Ωest une application dont l’ensemble de départ est Ω.
Lorsque l’ensemble d’arrivée est inclus dans R, on dit que Xest une variable aléatoire réelle.
Exemple: On lance deux dés de 6. On choisit de modéliser l’expérience à l’aide de l’univers Ω = J1,6K×
J1,6Kmuni de la probabilité uniforme.
La somme des deux résultats obtenus sera alors modélisé par la variable aléatoire S:Ω→N
(a, b)7→ a+b.
On va suivre le vocabulaire de cette partie sur cet exemple.
Dans la suite, fixons Xune variable aléatoire et Eson ensemble d’arrivée.
Ainsi X(Ω), l’image de Xest l’ensemble des valeurs atteintes par X. Dans notre exemple, E=Net
S(Ω) = J2,12K.
Soit n∈E. L’ensemble des antécédents de npar Xse note normalement X<−1>({n}). Il s’agit de
l’ensemble des configurations de l’univers qui mène à ce que Xprenne la valeur n. Comme c’est une partie
de Ω, c’est un événement. Nous le noterons « X=n». Et donc sa probabilité sera notée P(X=n).
Dans notre exemple, l’événement S= 9 correspond à la partie de Ωsuivante : {(3,6),(4,5),(5,4),(6,3)}.
Et donc P(S= 9) = 4
36 =1
9.
Plus généralement, pour tout A∈ P(E),X<−1>(A) = ω∈Ω|X(ω)∈Acorrespond à l’événement
X∈A. Sa probabilité est notée P(X∈A).
Dans l’exemple, calculons P(S∈ {2,4,6,8,10,12}(qu’on peut noter P(Sest pair )).
Proposition 1.2. L’application P(E)→[0,1]
A7→ P(X∈A)est une mesure de probabilité sur E.
Définition 1.3. L’application P(E)→[0,1]
A7→ P(X∈A)s’appelle la loi de X, et se note PX.
N.B. Si on connaît PX, on peut déduire tout ce dont on a besoin sur X. L’univers Ωet sa mesure de
probabilité deviennent inutiles. On évite ainsi la partie fastidieuse de modélisation. C’est le point de vue de
nombreux exercices.
Dans notre exemple, on aurait pu aussi modéliser le lancer de deux dés par l’univers Ω0=J2,12Kavec
la mesure de probabilité P0adéquate. On obtiendrait une autre variable aléatoire Smais qui aura la même
loi de probabilité. Tous les calculs concernant cette somme des deux résultats des deux dés seront alors
identique, que l’on utilise Ωou Ω0.
Concrètement lorsqu’on demande de donner la loi de X, il faut :
1. Déterminer les valeurs prises par X(formellement X(Ω))
2. Et donner la probabilité pour chacune de ces valeurs.
Il est inutile de donner la probabilité de chaque événement P(X∈A), pour A∈ P(X(Ω)), car on a
toujours la formule :
P(X=A) = X
a∈A
P(X=a).
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