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Vendredi 28 mai 2010
AMBASSADE DE FRANCE EN BULGARIE
LA PRESSE BULGARE 2807
AFFAIRES INTERIÉURES
SONDAGES
ACCUSATION ANCIEN MINISTRE
DEFENSE
TRIBUNAL REGIONAL DE SOFIA
ECONOMIE
GAZ
RELATIONS INTERNATIONALES
ETATS-UNIS/CIA
ETATS-UNIS/DEPARTEMENT D’ETAT
COREE DU NORD/COREE DU SUD
Cette revue de presse ne prétend pas à l’exhaustivité.
Elle se limite à présenter des éléments publiés dans les
médias bulgares et ne reflète en aucun cas la position des
autorités françaises
AFFAIRES INTÉRIEURES
SONDAGES
Selon un récent sondage effectué par
l’Institut « Open Society », 62,6 % des
Bulgares interrogés ont qualifié la situation
dans le pays d’« invivable ». La situation
financière d’une grande partie de la
population s’est aggravée pendant ces
douze derniers mois. Les personnes
interrogées avaient un revenu entre 150 et
1500 léva par mois. Le nombre de
Bulgares qui qualifient la situation de
« normale » a baissé de plus de deux fois
en un an. La crise a touché plus de 60 % de
la population, soit par une baisse du salaire
(dans 40 % des cas), soit par un
licenciement (20 % des cas) ou bien par
l’augmentation des dépenses courantes (9,7
%). En même temps, 50 % des personnes
questionnées estiment que la période la
plus dure de la crise est passée et que dans
l’année qui suit les choses vont
s’améliorer. Un autre sondage de l’Institut
national des statistiques arrive aux mêmes
conclusions. Les personnes interrogées
sont partagées en ce qui concerne les
mesures anti-crise du gouvernement : 31 %
les soutiennent, 30 % déclarent le
contraire, et selon les autres aucune mesure
n’a été entreprise. Les personnes
INTERVIEW
de
M. Ognian Mintchev,
politologue,
dans Troud du 28 mai 2010
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interrogées indiquent que le gouvernement
qui aura fait le plus de choses positives
pour la Bulgarie est celui de Boïko
Borissov (avec 40,9 % des réponses), suivi
par celui d’Ivan Kostov (25,1 %), de
Sergueï Stanichev (21,5 %) et de Siméon
de Saxe-Cobourg (14,3 %). (Dnevnik,
Sega)
ACCUSATION ANCIEN MINISTRE
DEFENSE
Tentcho Popov, qui avait été arrêté pour
complicité avec l’ancien ministre de la
défense Nikolaï Tsonev, a été relâché hier
pour manque de preuves et contre une
caution de 10 000 léva. Selon les
témoignages de Tentcho Popov et du
deuxième inculpé, le juge Petar Santirov,
Nikolaï Tsonev n’a jamais proposé un pot-
de-vin de 60 000 euros à l’enquêteur Pétyo
Pétrov. En revanche le procureur en charge
du dossier, M. Borislav Djambazov, a
déclaré devant les médias qu’il y a assez de
preuves pour inculper les prévenus.
(Dnevnik, Sega, Troud)
TRIBUNAL REGIONAL DE SOFIA
Le Président du tribunal régional de Sofia,
M. Krassimir Vlahov, a déclaré hier qu’un
étage du plus grand tribunal régional en
Bulgarie est hypothéqué auprès de la
Banque Commerciale Corporative (BCC).
Les mensualités respectives n’ont pas été
versées et le tribunal risque de se faire
déloger de cet étage.
M. Vlahov a également informé les médias
qu’à partir de l’été le Tribunal de Sofia
risque d’être submergé par 80 000 plaintes
de la part de la société « C.G. Groupe »,
qui a racheté les dettes de 80 000 abonnés
de l’opérateur téléphonique Globule, en
retard de paiement. (Dnevnik)
ECONOMIE
GAZ
« Scandale Overgaz - Bulgargaz », titre 24
Tchassa, qui informe qu’Overgaz ne
renouvellera pas son accord avec
Bulgargaz, considérant cette société
comme « une structure parasitaire ». C’est
ce qu’a déclaré hier le président
d’Overgaz, Sacho Dontchev. Le contrat
actuel entre les deux sociétés expire à la fin
de cette année. Cette compagnie dont
50% sont la propriété de Gazprom
fournit 70% du gaz russe à la Bulgarie. « A
compter de 2011, Overgaz se placera sur le
marché énergétique libre et fournira du gaz
directement aux consommateurs », a
annoncé M. Dontchev.
En déplacement à l’étranger, le président
de Bulgargaz n’a pas pu commenter
l’affaire. Le président de la Commission
d’Etat de régulation énergétique et
hydraulique, Anguel Sémerdjiev, s’est
refusé à faire un commentaire sur ce sujet.
Il a cependant déclaré que « la situation
concernant le système de chauffage est
critique. Les prix peuvent devenir
insurmontables pour les consommateurs ».
(24 Tchassa)
RELATIONS INTERNATIONALES
ETATS-UNIS / CIA
Les principaux journaux évoquent la visite-
surprise, hier à Sofia, du chef de la CIA,
Leon Panetta, et son entretien avec le
Premier ministre Borissov, en présence du
ministre de l’Intérieur Tsvétan Tsvétanov.
Selon les indications de l’ambassade des
Etats-Unis à Sofia, l’objectif de cette visite
était « d’examiner le partenariat stratégique
bilatéral avec de hauts représentants des
institutions bulgares ». M. Panetta a
notamment assuré le Premier ministre
bulgare du soutien des Etats-Unis à la lutte
des autorités bulgares contre la corruption
et le crime organisé. Selon M. Tsvétanov,
3/4
les opérations du ministère de l’Intérieur,
en particulier l’opération « Pieuvre », ont
été abordées lors de l’entretien. Il n’aurait
cependant pas été question des réformes au
sein des services de renseignement
bulgares. Troud fait état de propos tenus
par M. Panetta à M. Boïko Borissov : « Tu
es le leader de la Bulgarie et tu fais partie
des meilleurs hommes politiques en
Europe. Tu es le leader dont nous avons
besoin. Nous souhaitons te soutenir au
maximum ».
Par ailleurs, M. Tsvétanov a annoncé une
autre visite, actuellement en cours, d’une
équipe de la DEA, cette agence américaine
chargée de la lutte contre la drogue devant
ouvrir un bureau à Sofia d’ici à la fin de
l’année. (Troud, Monitor)
ETATS-UNIS / DEPARTEMENT
D’ETAT
Le secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis,
James Steinberg, est attendu le 3 juin à
Sofia, informent certains journaux en se
référant au ministère bulgare des Affaires
étrangères. Le programme de sa visite, liée
à la coopération bulgaro-américaine
concernant les Etats des Balkans
occidentaux, comporte des entretiens avec
le Premier ministre et avec les ministres
des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de
la Défense. (Monitor, Standart)
COREE DU NORD/COREE DU SUD
« Envoyer des soldats bulgares en Corée
du Sud » : 24 Tchassa publie sous ce titre
un entretien avec M. Solomon Passy,
président d’honneur du Club atlantique de
Bulgarie. De cette interview sur le
contentieux entre les deux Corées, il
ressort que M. Passy a participé, au cours
des années 2007 et 2008, en tant que
président de la commission parlementaire
sur la politique étrangère, aux efforts
internationaux pour le rapprochement de la
Corée du Nord et de la Corée du Sud. Pour
remédier à la crise actuelle, il est selon lui
indispensable de remplacer une partie des
30 000 soldats américains installés en
Corée du Sud par des soldats de l’OTAN,
dont des Bulgares. La présence de l’OTAN
dans la région doit être accompagnée par
un engagement de l’UE, estime M. Passy.
(24 Tchassa)
L’INTERVIEW DU JOUR
M. Ognian Mintchev,
politologue,
dans Troud du 28 mai 2010
Q. Le Gouvernement enregistre des
succès dans la lutte contre la corruption
et la criminalité, mais l’économie
piétine. Des experts mettent en garde
contre des atteintes à la stabilité
financière de l’Etat. Considérez-vous
que l’aggravation de la crise économique
puisse dégénérer en une instabilité
politique, comme le prédisent certains
analystes ?
R. Un tel danger existe toujours en cas de
crise économique. L’optimisme des
autorités au pouvoir est également à
l’absence d’une alternative évidente. En
2000 il n’y avait non plus d’alternative,
mais les anciens membres de la Sécurité
d’Etat qui s’étaient enrichis illégalement
ont secrètement permis l’arrivée de
Siméon, et le jeu politique a
immédiatement changé. Ces mêmes
messieurs sont prêts, comme toujours, à de
nouveaux exploits s’ils trouvent leurs
intérêts sérieusement menacés.
Q. Le budget a-t-il été actualisé trop
tard par le Gouvernement ?
R. Du point de vue politique, l’élaboration
d’un budget rectificatif est un signe de
faiblesse. Néanmoins, elle semble
aujourd’hui inévitable. Le Gouvernement
avait besoin de temps pour acquérir la
capacité de distinguer les illusions des
réalités.
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Q. Est-ce que vous percevez des
éléments de chaos, de confusion au sein
du gouvernement concernant les
mesures que le pouvoir doit appliquer
face à la crise ? Pensez-vous que les 60
mesures que le gouvernement appelle
« anti-crise » auront en réalité pour effet
d’aggraver la crise, comme le disent de
nombreux experts ?
R. Depuis 1929, toutes les crises sont
maîtrisées par une intervention de l’Etat
concerné, qui vise une relance de
l’économie nationale. Les gouvernements
ont beau être de droite ou de gauche,
lorsque la crise frappe à la porte c’est l’Etat
qui entre en scène. Les économistes
bulgares de « droite » qui conseillent et
encadrent la politique économique du
gouvernement ne font pas de différences
entre l’idéologie du « marché libre » et les
réalités d’une situation de crise dans un
environnement dans lequel le marché n’est
pas entièrement développé, comme en
Bulgarie. Pour être juste, je dois dire que
les économistes de « gauche » n’ont pas
vraiment contribué à développer une
politique économique réaliste. Pour les uns
le solde budgétaire parfaitement à
l’équilibre est quelque chose de sacré, pour
les autres l’Etat est censé uniquement
dépenser sans se soucier du montant et des
sources de financements (rappelons-nous
1996…). Nous subissons une double
pression : d’un côté nous sommes en
situation de crise et devons augmenter le
financement public de l’économie, de
l’autre côté nous sommes un pays pauvre,
dont la trésorerie a été pillée par des
escrocs qui étaient au pouvoir, ce qui
représente un risque énorme de catastrophe
économique si nous augmentons trop les
dépenses publiques. Gouverner dans une
telle situation, c’est comme marcher sur le
fil du rasoir. Cela implique une
connaissance approfondie des mécanismes
de gouvernance de l’Etat.
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