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La réduction des besoins en oxygène est le mécanisme principal de l’action des anti
angineux.
B – Les apports sanguins sont assurés par la circulation coronaire ; il s’agit d’une
circulation de type « terminal » c’est à dire sans anastomose, à l’état physiologique,
entre les divers territoires vasculaires myocardiques. Du fait de l’écrasement systolique
des artères intramyocardiques, la perfusion coronaire se fait quasi exclusivement en
diastole. De surcroît, le seul mécanisme d’adaptation du débit coronaire à la variabilité
des besoins en oxygène du myocarde est la vasodilatation (l’extraction d’oxygène par le
muscle cardiaque étant maximal dès le stade de repos). Les contraintes imposées à la
circulation coronaire sont donc énormes, probablement les plus « rudes » de toutes les
circulations locales. Elle doit réguler, uniquement par vasodilatation, un débit coronaire
susceptible d’être multiplié brutalement par cinq entre le repos et l’effort ; cette
régulation doit se faire systole par systole puisqu’il n’existe aucune réserve énergétique
et enfin la perfusion est intermittente, limitée à la seule diastole.
Malgré ces contraintes énormes, la circulation coronaire normale s’adapte parfaitement
du fait de la mise en œuvre conjointe de plusieurs puissants systèmes vasodilatateurs :
monoxyde d’azote NO sécrété par les cellules endothéliales normales, vasodilatation
bêta-2 adrénergique, prostaglandine vasodilatatrice (prostacycline) et vasodilatation
d’origine métabolique (adénosine).
C – Circulation coronaire athéromateuse
L’existence d’une maladie coronaire athéromateuse modifie profondément la
physiologie de la circulation coronaire :
• Réduction globale des capacités vasodilatatrices essentiellement par altération des
capacités de synthèse par les cellules endothéliales des artères athéromateuses du
monoxyde d’azote (NO) vasodilatateur.
• La ou les sténoses coronaires localisées, focales, amputent la réserve de dilatation
coronaire à partir de 50 à 70 % de réduction du diamètre luminal responsable d’une
ischémie intermittente généralement d’effort.
• Au-delà de 90 % de réduction, le débit sanguin coronaire de repos peut être altéré,
responsable alors d’une ischémie permanente.
Il existe schématiquement deux types de sténoses athéromateuses :
• Les plaques stables, essentiellement fibro-musculaires dont la progression est
globalement lente et régulière. Dans la majorité des cas, la progression de ce type de
lésion s’accompagne du développement concomitant d’une circulation collatérale
de suppléance ; il n’y a pas d’ischémie myocardique, la progression de la maladie
coronaire est silencieuse. Parfois cependant, la circulation collatérale se développe
moins vite que la progression de la sténose athéromateuse ; la conséquence clinique
en est alors un angor d’effort stable.