
Il faut alors être suffisamment transparent pour que les individus acceptent globalement le
système de recommandation/orientation. Il y a en effet un fort risque de suspicion à partir du
moment où le consommateur pense que l’on cherche à obtenir de lui un comportement qu’il n’a
pas forcément décidé. A cela on peut ajouter l’anxiété de ne pas avoir pris la bonne décision
puisque sous influence. Le client doit ici être pensé comme un acteur du système d’information.
Il faut donc apparaitre en « soft power », guider le consommateur vers les meilleurs couples
canaux-contenus (ou couples emplacement–proposition) adaptés à sa situation décisionnelle et
émotionnelle au temps « t ».
Le consommateur passe par plusieurs stades dans son processus décisionnel qui peuvent
correspondre à différents medias à pouvoir de persuasion différent (quelques soient les acteurs
impliqués –vendeurs réels, virtuels ou pairs). Il existe des media/contenus d’attitude qui forgent
sur le moyen-long terme les attitudes des clients potentiels et des media/contenus d’action qui
déclenchent un comportement d’achat immédiat, les seconds étant souvent conditionnés par
l’influence des premiers. L’objet de notre réflexion est de pouvoir accompagner les
consommateurs dans leur parcours jusqu’à la décision/conclusion d’achat.
L’une des problématiques du travail est donc de « sécuriser » le consommateur par un balisage
dans le parcours décisionnel qu’il a entrepris avec la marque/enseigne en réassurant son choix
par des signaux positifs émanant d’autres canaux qui viennent en renforcement du processus de
persuasion (trigger marketing) et en raccourcissant in fine le processus de décision, vécu comme
éthique par le consommateur car assuré qu’il a fait le bon choix sans avoir été manipulé (notion
de Committment to Consumer Choice).
Jusqu’à présent les données sont certes contextuelles (et en silos par rapport à chaque situation)
mais peu contextualisées par rapport au processus d’achat (dans quelle étape du processus de
décision se situe le prospect, quel est son niveau d’engagement, d’affects, son état
émotionnel….etc…).
C’est ici l’occasion de revisiter les modèles de type HOE (Hierarchy Of Effects) développés dans
un premier temps comme techniques de vente puis accaparés par les publicitaires comme
techniques de persuasion. Ces modèles supposent un processus incrémental dans le parcours
décisionnel du consommateur. En effet ce dernier est censé progresser selon un schéma
ordonné de nature cognitive dans les premières étapes, affective dans les suivantes pour se
terminer par l’intention d’achat ou mieux l’acte d’achat, de nature conative, c’est le modèle
générique Think, Feel, Do.
La collecte des données (navigation sur le site web, achats en ligne, questionnaires, activité e-
mailing, Apps, call-centers, présence sur les réseaux sociaux, chats, forums, blogs, visites en
magasin, bornes wi-fi, beacons, smartphones, Bluetooth, comparateurs, avis d’utilisateurs … …),
et la stimulation de l’activité du prospect en multipliant les points de contact avec lui et en
l’orientant vers le canal le plus informatif/persuasif par rapport à sa position dans son cycle
d’achat sont les deux pierres angulaires du processus. Cette conception, implique une forte
cohérence entre les différents canaux et une excellente connaissance du processus d’achat. Il
convient en effet d'envoyer le message adéquat par le bon canal et au bon moment, dans une
interaction quasi immédiate avec le client.