Cahier du LIPSOR – Apprentissage organisationnel – Série Recherche n°6 - 2 -
Avertissement
Economie de la connaissance, société de la connaissance, Knowledge
Management (KM)… autant de concepts actuellement en vogue, tant dans le milieu
des entreprises et des institutions qu’en sciences de gestion.
Alors que certains notent que la capacité des organisations à « apprendre » est
devenu un facteur-clé majeur de compétitivité, d’autres mettent en avant les
nombreux paradoxes liés à l’économie de la connaissance : une certaine incapacité
réflexive sous le joug du culte de l’urgence (qui se demande encore aujourd’hui
« comment dois-je apprendre pour mieux apprendre ? » ?), l’abandon des travailleurs
âgés détenteurs du véritable capital « culturel » des entreprises, ou encore, la
« pollution » informationnelle. Le management par la connaissance ne peut se faire
sans management de la connaissance.
De l’individu aux communautés de pratiques, en passant par l’organisation en
tant que tel, ce Cahier dresse un panorama détaillé des théories ainsi que des usages
conceptuels et techniques relatifs à l’apprentissage organisationnel avec pour
ambition de fournir aux lecteurs matières à établir si cette « discipline » relève de la
mode ou d’un véritable modèle de management par la connaissance, loin de se
réduire à la simple gestion de la connaissance.
L’apprentissage organisationnel donne lieu aujourd’hui à des développements
considérables en terme de Knowledge Management (KM). L’importance du thème
est devenue telle que des « sociétés professionnelles » se sont constituées sur la
question, comme naguère sur la qualité totale ou l’intelligence économique.
Que représente alors réellement l’apprentissage organisationnel aujourd’hui ?
S’agit-il d’une mode pure et simple, ou bien d’un modèle dont la formalisation
possède une véritable portée stratégique pour les organisations ?
La réponse à cette question n’est pas sans conséquence sur le concept en
vogue d’économie de la connaissance, dont l’Europe s’est entichée au sommet de
Lisbonne en 2000 et pour lequel elle s’est fixée un objectif de leadership mondial.