Rev Med Brux - 2012 283
C
ARDIOLOGIE
La sténose aortique du sujet âgé : que
surveiller, quand et comment intervenir ? La
place du TAVI
Aortic stenosis in the elderly : what to monitor, when and
how to treat ? The place of TAVI
J. Lalmand1 et M. Lalmand2
1Service de Cardiologie, C.H.U. de Charleroi, 22ème Master en decine, ULB
RESUME
La snose aortique calcife du sujet â est une
pathologie dont la fréquence est en constante
augmentation en raison du vieillissement de la
population. Dans cet article, nous tenterons de
pondre aux questions que peut se poser le
decin traitant dans la prise en charge de cette
pathologie, longtemps asymptomatique. Nous
nous intéresserons au diagnostic de la
pathologie. Nous évoquerons les différentes
options trapeutiques, médicale, chirurgicale, en
incluant les nouvelles techniques de
remplacement valvulaire par cattérisme. Nous
préciserons les éléments qui déterminent le choix
du traitement et le moment opportun d’intervenir.
Nous insisterons sur limportance des échanges
entre le patient, ledecin traitant et l’équipe
cardiologique.
Rev Med Brux 2012 ; 33 : 283-90
ABSTRACT
Because of population ageing, the frequency of
calcified aortic stenosis in the elderly is
constantly rising. In this article we will attempt to
answer the questions a General Practitioner
might ask himself when treating this disease that
remains symptomless for quite some time. We
will discuss the diagnosis of this pathology and
the various medical and surgical therapeutic
options including the newly developed technique
of trans catheter aortic valve replacement. We
will list the elements determining treatment
choice and optimal timing for intervention. Finally,
we will highlight the utmost importance of
communication between the patient, the general
practitioner and the cardiology team.
Rev Med Brux 2012 ; 33 : 283-90
Key words : aortic stenosis, aortic valve
replacement, transcatheter aortic valve
replacement
INTRODUCTION
La sténose aortique est la pathologie valvulaire
la plus fquente en Europe et en Arique du nord.
La snose aortique du sujet âgé touche de 2 à
7 % de la population de plus de 65 ans1,2.
Les causes congénitales sont moins fréquentes
et touchent des populations plus jeunes.
Les étiologies rhumatismales sont devenues
rares (cette étiologie reste cependant la plus fréquente
à l’échelle mondiale).
L’incidence de la sténose aortique calcife est
en augmentation en raison du vieillissement de la
population. La maladie présente des caracristiques
communes avec l’athérosclérose3. La pathophysiologie
implique des mécanismes daccumulation lipidique,
dinflammation et de calcification. Lefficacité des
statines et des inhibiteurs de lenzyme de conversion
pour retarder la progression de la maladie na
cependant pas é démontrée4-7. Le le des forces de
cisaillement est vraisemblable et explique lévolution
péjorative plus rapide des valves bicuspides. Une
composante nétique ne semble impliquée que chez
peu de patients.
Rev Med Brux - 2012
284
La surface valvulaire aortique normale est de
3,0 à 4,0 cm2. Le gradient valvulaire reste minime tant
que la surface valvulaire n’a pas diminué de moit.
L’évolution naturelle de la sténose aortique présente
donc une longue phase asymptomatique.
Une scrose aortique devient snose lorsque la
vitesse du jet dépasse 2,5 m/s, ce qui correspond à un
gradient maximum de 25 mmHg. Le deg d’obstruction
augmente progressivement. Le ventricule s’adapte en
veloppant une hypertrophie concentrique.
La plupart des patients conservent longtemps
une fonction systolique normale et les symptômes
n’apparaissent en général pas au-dessus de 1 cm2,
voire moins.
Nous nous intéresserons ici spécifiquement à la
sténose aortique valvulaire calcifiée du sujet âgé,
qu’elle soit la conséquence de la dégénérescence d’une
valve normale, tricuspide ou dune valve congénitale-
ment bicuspide, ou plus rarement unicuspide.
DIAGNOSTIC
Linterrogatoire et l’examen physique sont à la
base du diagnostic.
La triade symptomatique classique comporte la
défaillance cardiaque, la syncope et langine de
poitrine, en relation avec l’effort. L’intorance à l’effort
et la dyspnée deffor t sont les symptômes qui
apparaissent le plus pcocement.
Ces symptômes sont aspécifiques, et il est tout
aussi important de bien reconnaître ceux qui sont
attribuables à la sténose que d’éviter d’attribuer à la
maladie des symptômes ls à une autre pathologie.
Lexamen physique est souvent peu contributif.
On retiendra bien sûr le souffle systolique (parfois peu
intense) et la disparition du second bruit (signe
spécifique de la sténose sévère, mais peu sensible8).
Léchocardiographie-Doppler est lexamen
diagnostique clé. Il confirme le diagnostic, analyse la
morphologie valvulaire, les calcifications, la fonction
ventriculaire gauche, lépaisseur partale. Il apporte
des informations pronostiques9. Lexamen permet de
préciser la sévérité de la sténose10. Le gradient
transvalvulaire étant dépendant du flux, la mesure de
la surface est à pférer. Cette mesure de surface est
cependant, plus que les mesures de gradient, entachée
dimprécisions en clinique courante. La prise de
cision doit donc intégrer, outre la mesure de surface,
une évaluation du bit, du gradient de pression, de la
fonction ventriculaire, mais aussi de la capacité
fonctionnelle du patient. Une surface de moins de
1,0 cm2 est considérée comme sévère (chez les
patients de surface corporelle inhabituelle, utilisation
de la surface indexée à 0,6 cm2/m2). En présence d’un
bit normal, une sténose sére est peu probable si
le gradient moyen est < 50 mmHg. Même en cas de
bas débit, un gradient < 40 mmHg doit mettre en
question le diagnostic. Léchocardiographie sous
dobutamine permettra de distinguer la sténose aortique
sévère (augmentation de la surface de moins de
0,2 cm2 sous dobutamine, avec augmentation du
gradient à plus de 50 mmHg) de la pseudo-snose
aortique sévère (augmentation significative de la
surface sous dobutamine, avec peu de modification du
gradient). Léchocardiographie sous dobutamine
détecte aussi la présence d’une serve contractile
(augmentation du volume systolique de plus de 20 %
sous faible dose de dobutamine), ce qui a une
implication pronostique11-13.
L’électrocardiogramme peut montrer des signes
nets dhypertrophie ventriculaire gauche et dischémie
sous-endocardique. Ces anomalies sont aspécifiques
et un électrocardiogramme normal ne permet pas
d’exclure une snose aortique sére.
Lépreuve deffort est contre-indiquée chez le
patient symptomatique. Chez le patient asymptoma-
tique, elle permet de démasquer des sténoses pseudo-
asymptomatiques et de stratifier le risque14,15.
La mesure du Brain Natriuretic Peptide (BNP)
est en relation avec la survie sans sympme16. Son
le dans la termination du moment opportun du
remplacement aortique n’est pas établi. Son dosage
permet daider à confirmer l’origine cardiologique d’une
dyspe.
Le cathérisme nest plus que rarement utile. Il
peut comporter des risques, notamment emboliques17.
HISTOIRE NATURELLE
La sténose aortique est une maladie chronique,
qui demeure longtemps asymptomatique18-20.
La mort subite, décrite chez le patient
symptomatique, est rare chez le patient asymptoma-
tique (< 1 %/an). Le risque augmente de façon
significative chez le patient symptomatique. Le
canisme n’est pas établi. On évoque des anomalies
au niveau des baro réflexes, avec hypotension et
bradycardie ou des arythmies ventriculaires malignes.
Le risque est alio par le remplacement valvulaire21.
Les arythmies telles la fibrillation atriale (FA) et
les tachycardies ventriculaires sont liées à l’évolution
vers la défaillance cardiaque. La perte de la contraction
atriale liée à la FA peut être particulièrement létère.
Le risque d’endocardite semble moins important
chez le patient â présentant une sténose sévèrement
calcifiée. Il n’est plus recomman de prescrire une
prophylaxie antibiotique.
Lors de l’apparition de symptômes, le pronostic
se dégrade rapidement22,23.
Les facteurs de mauvais pronostic chez le patient
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asymptomatique sont :
- Clinique : lâge, les facteurs de risque
d’athérosclérose (FR)24,25.
- Echocardiographie : les calcifications valvulaires, la
vitesse maximale du flux, la fraction déjection
ventriculaire gauche (FEVG), la progression du
gradient (une valve sévèrement calcifiée et une
augmentation du gradient > 0,3 m/s en un an
identifient un sous-groupe de mauvais pronostic -
80 % de mortalité à 2 ans)19.
- Epreuve deffort : lapparition de symptômes à
lépreuve deffort prédit le développement de
symptômes dans l’ane. Une réponse tensionnelle
anormale ou un sous-calage de ST ont une valeur
prédictive moindre16.
TRAITEMENT
Traitement dical
La progression de la sténose aortique est un
processus actif proche de lathéroscrose3. Le contrôle
des facteurs de risque de l’atrosclérose est donc
recommandé. Le rôle des statines et des inhibiteurs de
l’enzyme de conversion pour ralentir l’évolution de la
maladie est cependant controversé4-7.
La prévention cardiovasculaire et le traitement
de la maladie coronaire souvent associée sont
évidemment importants pour le pronostic du patient.
L’hypertension arrielle, qui aggrave la surcharge
ventriculaire gauche liée à la sténose, doit être prise
en charge. Le traitement doit être débuté à petite dose
et ajusté progressivement. L’utilisation des diurétiques
doit rester ts prudente.
En cas de FA, restaurer et tenter de maintenir le
rythme sinusal, et donc la contraction atriale, est
important.
Un suivi précis de l’évolution des sympmes qui
terminent le pronostic, est important. En cas de
doute, une épreuve deffort peut démasquer une
sténose pseudo-asymptomatique. Un suivi échogra-
phique périodique est utile.
Lorsque le patient devient symptomatique (ou
présente des critères de haut risque dévolution
péjorative), le remplacement valvulaire est le seul
traitement efficace (cf. ci-dessous).
En cas de refus du patient ou si le remplacement
valvulaire est contre-indiqué (risque excessif, esrance
de vie limie, etc.), le traitement visera essentiellement
à contler au mieux les symptômes du patient et à
limiter les hospitalisations.
Remplacement valvulaire aortique chirurgical
Risque opératoire
La mor talité opératoire du remplacement
valvulaire aortique isolé dépend de différents facteurs,
notamment de l’âge2,26,27 : < 70 ans : 3-5 % ; > 70 ans :
5-15 %.
Le risque de mortalité augmente en cas de :
- Age avan
- Pathologies associées
- Genre minin
- Classe NYHA
- Intervention urgente
- Dysfonction VG
- Hypertension pulmonaire
- Maladie coronaire
- Antédent de chirurgie coronaire ou valvulaire.
Selon la Society of Thoracic Surgeons (STS),
la mortalité et la morbidité sont augmentées en cas
dintervention combinée (remplacement aortique +
pontage coronaire). Mortalité : 3,2 % contre 5,6 %,
AVC : 1,5 % contre 2,7 % ; ventilation prolongée :
10,9 % contre 17,6 %28.
Après l’intervention, les sympmes et la qualité
de vie sont aliorés. La survie est comparable à celle
d’une population contrôle29.
Les facteurs de risque de mortali tardive sont :
- Age avan
- Pathologies associées
- Classe NYHA
- Dysfonction VG
- Maladie coronaire non traitée
- Complications les à la prothèse30.
L’âge n’est pas un facteur critique d’exclusion.
Les patients âgés supportent fréquemment bien
l’intervention. Une proportion importante de la mortalité
tardive est d’origine extracardiaque.
Des scores de risque ont été développés et sont
disponibles sur Internet ou sur Smartphone. Les plus
utilisés sont le Logistic Euroscore et le STS Score.
Une altération légère de la fraction déjection
ventriculaire gauche (FEVG) est habituellement en
rapport avec l’augmentation de la postcharge et se
corrige suite à lintervention. Une altération plus
marquée de la fraction d’éjection peut être responsable
d’une snose à bas gradient. Il est nécessaire d’exclure
une pseudo-sténose (cf. ci-dessus) pour laquelle le
remplacement valvulaire est contre-indiqué.
Le remplacement valvulaire reste indiq chez le
patient présentant une vraie sténose à bas gradient.
En présence de serve contractile, le risque opératoire
est augmenté, mais le pronostic est amélioré. En
absence de réserve contractile, on note encore une
tendance à l’amélioration de la survie12. L’indication est
à poser en tenant compte des pathologies assoces,
du deg de calcification valvulaire, de l’étendue de la
pathologie coronaire et des possibilités de
revascularisation.
Rev Med Brux - 2012
286
Indication de remplacement chirurgical
Patient symptomatique
Lévolution du patient symptomatique est
rapidement défavorable22,23. Un remplacement valvulaire
doit donc être propo. Il faut anmoins tenir compte
du risque opératoire et du pronostic postopératoire
(cf. ci-dessus).
Patient asymptomatique
Une surveillance régulre est justife. En effet,
la survie sans remplacement valvulaire des patients
porteurs dune sténose valvulaire aortique sévère
asymptomatique est limitée. Lexpectative are est en
ral la règle. La mortalité oratoire ne peut en
effet excéder le risque de mort subite, faible dans cette
population. Une évaluation soigneuse du rapport
néfice/risque est indispensable31-33.
En cas de risque oratoire faible, l’intervention
peut apporter un bénéfice chez certains patients :
- Patients asymptomatiques avec altération de la
FEVG en rapport avec la sténose aortique
- Valves sévèrement calcifes avec gradient évolutif
(> 0,3 mmHg/an)
- Sténose aortique très sévère (Gdt moyen
> 60 mmHg, surface < 0,6 cm2)
- Symptomatologie à lépreuve deffort (angine de
poitrine, syncope ou lipothymies, chute de pression
artérielle, anomalies ECG, arythmies complexes).
On constate plus de morts subites chez les patients
présentant des anomalies à l’épreuve deffort. Le
risque lié à lexamen est limité chez le patient
asymptomatique s’il est effectué sous surveillance
stricte.
Pathologie coronaire associée
La revascularisation coronaire associée au
remplacement aortique, si elle est réalisable, diminue
la mortali (bien que le risque de l’intervention elle-
me soit majo).
Le remplacement valvulaire n’est pas à proposer
lors dune revascularisation coronaire en cas de
sténose gère. En cas de sténose modée (Gradient
moyen 30-50 mmHg - surface 1,0-1,5 cm2), le
remplacement valvulaire assoc est recommandé34, en
tenant compte des conditions hémodynamiques, de
l’espérance de vie, des calcifications, des pathologies
associées, du risque supplémentaire lié au
remplacement valvulaire par rapport au risque d’une
éventuelle réintervention.
Le rôle de l’angioplastie coronaire percutanée est
controversé. Elle est à réserver, à ce stade, aux
syndromes coronaires aigus et/ou au patient ne
présentant qu’une sténose gère.
Patients très âgés
Le remplacement valvulaire chez l’octogénaire et
le nonagénaire comporte un risque plus élevé. Une
grande proportion des patients de cet âge demeure à
ce jour non traie. La chirurgie prolonge cependant la
survie et en améliore la qualité35. La cision doit se
baser sur lévaluation du risque, et les souhaits du
patient. Une intervention chez un patient
asymptomatique, ou a contrario la nécessité dune
intervention en urgence, sont à éviter chez le patient
âgé.
Choix de la prothèse
On dispose de prothèses mécaniques, qui
nécessitent une anticoagulation, et de prothèses
biologiques, qui ne nécessitent pas danticoagulation,
mais sont sujettes à une dégérescence structurelle
au cours du temps. On n’a pas démontré de différence
de survie à long terme (ajustée pour lâge et les
facteurs de risque) selon le type de valve36.
La balance doit être faite, sur base individuelle,
entre le risque d’une anticoagulation (fonction de lINR
cible et de la qualité du contrôle, de lutilisation
daspirine, du risque hémorragique individuel du
patient) et le risque lié à la nérescence structurelle
de la valve (essentiellement la morbidi et la mortali
liées à une réintervention).
Selon les guidelines de lEuropean Society of
Cardiology (ESC), le choix est à opérer en tenant
compte des critères suivants.
En faveur de la protse canique : Pférence
du patient infor et absence de contre-indication à
lanticoagulation (IC). Patient à haut risque de
dégénérescence prothétique (jeune âge, hyper-
parathyrdie) (IC). Patient déjà anticoagulé pour une
autre prothèse mécanique (IC). Patient sous
anticoagulant pour une autre raison (IIaC). Patient de
moins de 65-70 ans, avec longue espérance de vie
(IIaC). Patient chez qui une réintervention est
considérée à haut risque (altération de la FEVG,
antécédent de pontage coronaire, etc.) (IIaC).
En faveur dune bioprothèse : Préférence du
patient infor mé (IC). Impossibilité dobtenir une
anticoagulation efficace (contre-indication ou haut
risque morragique, adhérence au traitement, genre
de vie, etc.) (IC).intervention pour thrombose de
valve canique en raison d’un mauvais contle de
lanticoagulation (IC). Patient chez qui une
réintervention est considérée à faible risque (IIaC).
Patient de plus de 65-70 ans, ou avec esrance de
vie limie (IIaC). Femme sirant une grossesse (IIbC).
En pratique, les patients présentant une sténose
aor tique calcifiée sont le plus souvent âgés et
néficient donc de l’implantation dune bioprothèse.
Une anticoagulation est à recommander :
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- A vie chez les patients porteurs dune prothèse
canique.
- A vie chez les patients porteurs dune prothèse
biologique présentant une autre indication pour une
anticoagulation (fibrillation atriale, et dans une
moindre mesure, défaillance cardiaque, FEVG
< 30 %, etc.).
- Dans les premiers mois après implantation dune
prothèse biologique.
Des petites doses d’aspirine sont cependant souvent
utilisées sans quune étude randomisée ne valide cette
pratique.
Le niveau danticoagulation est à adapter en
fonction de critères liés à la thrombogénicité de la
prothèse et aux caractéristiques du patient.
Valvuloplastie aortique
Lefficacité de la technique est limitée. Elle
comporte un taux élevé de complications (10 %). La
resnose et la dégradation clinique sont quasiment
sysmatiques en 6 à 12 mois. Le pronostic du patient
n’est pas amélioré37.
Selon les recommandations de l’ESC, elle peut
être envisagée dans les situations suivantes :
- En attente de chirurgie (ou TAVI) chez les patients
instables à haut risque chirurgical (IIb, C).
- Avant chirurgie non cardiaque urgente, chez les
patients présentant une sténose aortique sévère
symptomatique (IIb, C).
- A vie palliative (contre-indication à la chirurgie (et
au TAVI)).
Transcatheter aortic valve implantation (TAVI) ou re-
placement (TAVR)
Le pronostic de la sténose aortique traitée
dicalement est mauvais. Le remplacement aortique
chirurgical, en raison de comorbidités ou de problèmes
techniques comporte parfois un risque ts élevé, voire
prohibitif. La valvuloplastie au ballon n’apporte qu’une
amélioration transitoire.
Des techniques de remplacement valvulaire par
cattérisme ont donc été dévelopes. La premre
implantation chez lhomme remonte déjà à 200238.
Deux prothèses sont actuellement disponibles sur
le marché. Lune sertie sur un ballon (Edwards Sapien
XT, Edwards Lifesciences), l’autre autoexpandable
(Corevalve, Medtronic). Dautres sont proches de la
commercialisation. De nombreux prototypes sont en
cours de développement.
Indications
Les indications et contre-indications de cette
nouvelle technique évoluent et ne sont pas encore
parfaitement codifiées. Récemment, 4 sociétés
savantes américaines ont publié un document de
consensus39.
Les seuils dintervention (Gradient moyen
> 40 mm Hg, vitesse pic > 4 m/s, ou surf < 1 cm2,
obtenus sous dobutamine en cas d’altération de la
fonction cardiaque) sont comparables à ceux dun
remplacement valvulaire chirurgical. Les patients
doivent être symptomatiques en raison de la sténose.
L’avis d’un cardiologue interventionnel et de deux
chirurgiens cardiaques est recomman, estimant que
le remplacement chirurgical est soit contre-indiq, soit
comporte un risque excessif de mortalité ou de
morbidi irréversible par rapport au bénéfice escompté.
Un calcul du risque selon le score STS doit être réalisé.
Les critères d’exclusion comprennent : une valve
non calcife, bicuspide ou unicuspide, une insuffisance
aortique importante, un anneau aortique < 18 mm ou
> 29 mm (en raison de la taille des valves actuellement
disponibles). Lesrance de vie doit passer un an.
Dautres contre-indications liées aux pathologies
associées et aux voies d’abord, en particulier fémorale,
sont énumées dans ce document de consensus. La
fonction ventriculaire gauche, mais aussi droite doit être
prise en compte. Une atteinte coronaire associée doit
être recherchée, et éventuellement traitée. La fonction
nale doit être contrôe.
Voies d’abord
La voie dabord la plus utilisée est lartère
morale. Les voies d’abord alternatives sont la voie
transapicale pour lEdwards Sapien XT et sous-clavre
pour la Corevalve. Une voie transaortique, par mini
thoracotomie ou mini sternotomie est prometteuse.
Lintervention est généralement réalisée sous
anesthésie générale. Elle est aussi réalisable sous
anesthésie locale pour la voie transfémorale, par abord
chirurgical ou même par voie percutanée, en utilisant
un système de suture artérielle percutae (un Prostar
XL ou deux Perclose ProGlide, Abbott Vascular).
Complications
Parmi les complications, on rapporte le bas débit,
la rupture de lanneau aortique, les complications
vasculaires, le bloc auriculo-ventriculaire, l’insuffisance
aortique para valvulaire et l’AVC.
sultats
Les sultats du traitement ont été évalués dans
de nombreux registres40-45.
Deux études randomisées ont vali la technique
d’une part chez des patients inopérables (Partner B)46,47
et d’autre part chez des patients à risque chirurgical
élevé (Partner A)48,49.
L’étude Partner multicenter trial (Cohort B) a
randomisé 358 patients présentant une sténose
aortique calcife, chez qui le remplacement valvulaire
chirurgical était considé comme contre-indiqué entre,
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