Rétrécissement aortique, une alternative à la

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Recours
Rétrécissement aortique,
une alternative
à la chirurgie
Avec le TAVI (Transcatheter aortic valve implantation),
le CHU dispose aujourd’hui d’un traitement permettant
d’élargir le nombre de personnes âgées dont il est
possible de corriger le défaut d’ouverture de la valve
aortique, et ainsi augmenter leur espérance de vie.
12 – CHU Magazine n° 66
A
gée de 81 ans, Madame F. est hospitalisée en soins intensifs. Durant l’été
2012, elle éprouve une insuffisance
cardiaque à l’effort. En décembre,
elle est victime d’un œdème aigu du poumon.
Cette inondation brutale des alvéoles pulmonaires est liée à une incapacité du cœur à pomper
efficacement. C’est la conséquence d’un rétrécissement aortique. La sténose vasculaire aortique
calcifiée est un défaut d’ouverture (surface
inférieure à 1 cm2) de la valve aortique. Environ
5% des plus de 75 ans sont concernés par un tel
rétrécissement. Cette affection est lentement
progressive et peut rester très longtemps asymptomatique. Elle se manifeste par des signes
d’insuffisance cardiaque avec notamment de
l’essoufflement, des douleurs thoraciques et des
syncopes. Les premiers symptômes surviennent
habituellement à l’effort. Une fois qu’ils se sont
déclarés, un patient sur deux décédera dans les
deux ans et pour les cas d’insuffisance cardiaque
aigüe, l’espérance de vie est inférieure à un an.
Enfin, le risque de mort subite n’est pas négligeable.
Pour empêcher ce défaut d’ouverture de la valve
aortique et ses conséquences, la seule réponse
médicale aujourd’hui possible est un remplacement de cette valve. Récemment encore, l’intervention chirurgicale était l’unique technique
existante. Or une telle opération est contre-indiquée chez les patients pour lesquels le risque
chirurgical est trop élevé, chez les personnes trop
fragiles ou encore chez celles où l’existence de
comorbidités liées à d’autres affections remettent
en cause la pertinence de l’intervention. Selon
les données du registre Euro Heart Survey, 30%
de ces patients âgés et donc souvent fragiles ne
pouvaient pas bénéficier d’un traitement jusqu’à
récemment.
Aujourd’hui, une partie de ces patients récusés à la chirurgie peut être opérée grâce à une
technique bien moins invasive de remplacement valvulaire par voie percutanée. Le TAVI
consiste à implanter une bioprothèse dans la
valve aortique du patient. C’est grâce à cette
procédure que Madame F. vient d’être opérée.
Elle est l’une des toutes premières patientes à
en bénéficier puisque l’équipe de cardiologie du
CHU propose ce geste depuis fin décembre 2012
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