Sur les marchés organisés, les options sont parfois cotées. En général avec les règles
suivantes :
— 3 échéances cotées simultanément : 3, 6 et 9 mois (sur les mois de mars, juin,
septembre, décembre).
— Au moins 3 prix d’exercice avec écart standard entre eux et proches des cours de
l’action.
—Valeur intrinsèque : différence positive ou nulle entre le cours côté du titre support
et le prix d’exercice.
—Valeur temps : différence entre le cours de l’option et sa valeur intrinsèque.
Parmi ces cotations d’options, les plus liquides sont celles dites à la monnaie (prix d’exer-
cice proche de la valeur du cours). On dit qu’une option est dans la monnaie si sa valeur
intrinsèque est positive ; elle est en dehors de la monnaie sinon.
Le problème de tout produit dérivé, et donc en particulier d’une option, est d’en
fixer le prix (on parle aussi de prime). Si l’option est cotée sur un marché, la prime est
donnée par le marché. Mais en l’absence de cotation, comment calculer la prime ? Et
même pour une option cotée, disposer d’une formule ou d’un modèle pour calculer le
prix peut permettre de détecter d’éventuelles anomalies de marché.
Prenons l’exemple du call européen d’échéance T, de strike K, sur une action (stock
en anglais) de prix Stà l’instant t.
— Si ST≤K, le détenteur de l’option n’exerce pas.
— Si ST> K, il exerce, achète au prix Ket revend immédiatement l’action au prix
ST: il gagne donc ST−K.
— Donc la valeur à échéance de l’option (ou payoff en anglais) est : (ST−K)+=
max(ST−K, 0).
Il y a alors deux problèmes à résoudre pour le vendeur de l’option.
—Pricing ou valorisation : comment évaluer à t= 0 une richesse (ST−K)+disponible
en T?
—Hedging ou couverture : comment reproduire à partir de la prime, la richesse
(ST−K)+à la date T?
Pour pouvoir surmonter ces problèmes, quelques hypothèses sont nécessaires.
Définition 0.2 (Marché sans friction) Un marché financier est dit sans friction si
— il n’y a pas de coûts de transaction ;
— il n’y a pas d’impôts ou taxes (sur les transactions ou les plus values) ;
— il n’y a pas d’écart entre prix d’achat et prix de vente des titres (fourchette de
prix nulle) ;
— les transactions sont instantanées ;
— les titres négociables sont très liquides et indéfiniment fractionnables ;
— il n’y a pas de restriction sur les ventes à découvert ;
— les participants du marché sont preneurs de prix (ils n’influencent pas les prix par
leurs achats et ventes).
En pratique ces conditions ne sont pas vérifiées, mais elles simplifient considérablement
la théorie. L’hypothèse qui suit est fondamentale.
Loi fondamentale de la finance de marché. Dans un marché sans friction, il n’y
a pas d’opportunité d’arbitrage s’il n’est pas possible de gagner de l’argent à coup sûr à
4A. Popier