2016-01-22 Chimie pour biologie 2 CM Chapitre 3

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CHIMIE pour Biologie 2
1. Structures et formules des molécules organiques
2. Effets électroniques
3. Mécanismes réactionnels
4. Les fonctions et leur réactivité
Mécanismes en chimie organique : introduction
1. Les règles d’écriture des mécanismes
L’étude des mécanismes réactionnels en chimie organique est fondamentale. Nous verrons
par la suite la signification des symboles utilisés pour la représentation des mécanismes.
a. Les différentes flèches
L’écriture des mécanismes réactionnels fait intervenir différentes flèches qui ont des
significations bien précises. Ces flèches se dirigent toujours du (–) vers le (+). Elles partent
d’un doublet ou d’une liaison, mais, en principe, pas des charges figurées sur les atomes.
Symbole
Dénomination
Signification/usage
Utilisation
Flèche courbe
pointe normale
Déplacement de deux
électrons
Mésomérie
Mécanisme de réaction
Flèche simple
Relie deux molécules ou
intermédiaires réactionnels
Réaction
Double flèche
Relie deux molécules ou
intermédiaires réactionnels
Réaction réversible
Flèche courbe
pointe hameçon
Déplacement d’un électron
Mésomérie
Mécanisme de réaction
Flèche à double pointe
Relie deux formes
mésomères limites
Mésomérie
ou
2
b. exemples
O
H2C
O
CH3
H2C
O
Me
Me
• 
• 
• 
• 
N
CH3
•  Deux formes mésomères limites
•  Aucune rupture de liaison
•  Seulement un déplacement d’électrons
+
H
Me
O
O
Me
CH3
Me
N
H
+
O
Me
CH3
Réaction équilibrée, réversible, symbolisée par une double flèche
Réaction acido-basique
Formellement, l’atome d’azote “prête” un électron à un proton dépourvu d’électron
En établissant la liaison N–H, la liaison O–H se rompt (rupture hétérolytique), les deux
électrons de la liaison sont récupérés par l’atome d’oxygène
N
NC
N
CN
N N
+
2
CN
AIBN
•  AIBN (initiateur radicalaire) : double rupture homolytique
•  Réaction irréversible symbolisée par une simple flèche
•  Les deux électrons récupérés par chacun des deux atomes d’azote permettent d’établir une
3
liaison π entre les deux atomes, formant du diazote particulièrement stable
Rupture des liaisons
Deux modes de rupture d’une liaison covalente:
Déplacement d’un seul
électron (demie-flèche)
Homolytique
Hétérolytique
Hétérolytique
(liaison polarisée)
H
H
H
H
H
H+ +
Y-
+
δ+
A
δB
+
H
H-
Y
A +
B-
Déplacement d’une paire
d’électrons
Différents types de réaction
• substitution: un groupe en remplace un autre
• addition: les éléments des réactifs se trouvent dans
le produit
Différents types de réaction
• élimination: un composé perd les éléments d’une petite
molécule
• réarrangement: une molécule subit une réorganisation
de ses groupements
Différents types de réaction
Réactions acide-base (Bronsted et Lewis)
H
O
H
O
CH3
CH3
H
CH3
BH3
+
O
H
CH3
B
H
CH3
O
CH3
Carbocations et carbanions
• générés lors de la rupture hétérolytique des liaisons incluant
le carbone :
−
δ+ δ
C X
C+
X-
Carbocation
6 électrons : charge positive
+
δ− δ
C Y
C
-
Y+
Carbanion
8 électrons : charge négative
Carbocations et carbanions
• carbocations: acides de Lewis; réactifs électrophiles
• carbanions : bases de Lewis; réactifs nucléophiles
C
+
δ+ δ
C X
C
C
+ X-
Carbocations et carbanions
Flèches incurvées:
• indiquent la direction du mouvement des électrons dans
une réaction
• partent d’une paire d’électrons
• aboutissent à un site déficient en électron
• la flèche indique la formation ou la rupture d’une liaison
• n’indiquent pas le déplacement des atomes !!
Carbocations et carbanions
Carbocation :
Espèce dont un carbone porte une lacune électronique.
Ne vérifie pas la règle de l’octet, donc espèces peu stables
et très réactives.
La présence de la lacune électronique leur confère un fort
caractère électrophile.
La géométrie peut être prédite par la théorie VSEPR
Trois liaisons issues du carbone central, AX3, sont coplanaires
Le carbocation présente
une structure trigonal plane:
C
Carbocations et carbanions
Stabilité du Carbocation:
Stabilisé par tout groupe exerçant un effet électronique
donneur (+I, +M).
Les effets électroniques attracteurs augmentent encore plus le
déficit électronique du carbone lacunaire et déstabilisent
fortement l’espèce.
Carbocations et carbanions
Carbocation et stabilité
la stabilité d’un carbocation augmente avec le degré de
substitution du carbone, c’est-à-dire avec le nombre de groupe
alkyle qu’il porte.
Carbocations et carbanions
Carbanion
Espèce dont un carbone porte un doublet non liant.
La présence de ce doublet leur confère un fort caractère
nucléophile.
La géométrie peut être prédite par la théorie VSEPR
:
Trois liaisons issues du carbone central + 1 doublet libre,
AX3E, tétraèdrique.
C
Carbocations et carbanions
Carbanion : stabilité
Stabilisé par tout groupe exerçant un effet électronique
attracteur.
Par contre, les effets électroniques donneurs augmentent
encore plus l’excès d’électrons et déstabilisent fortement
l’espèce.
Carbocations et carbanions
Carbanion : stabilité
La présence du doublet non liant, volumineux, sur l’atome
de carbone rend difficile la formation d’un carbanion
fortement substitué.
De façon générale, la stabilité diminue avec le degré de
substitution du carbone.
Radical libre
Radical libre:
Entité neutre dont un carbone porte un électron célibataire.
Très réactif, il intervient dans les mécanismes radicalaires
(combustion, polymérisation radicalaire du styrène, …).
Les radicaux libres sont quasi-plans.
C
Radical libre
Radical libre et stabilité
La stabilité relative des radicaux libres est semblable à celle
des carbocations:
- ils sont stabilisés par tout effet électronique qui tend à
délocaliser l’électron célibataire
-  par l’augmentation du degré de substitution du carbone
Mécanismes
Réactions de substitutions
Substitutions Nucléophiles ( SN )
X
A +
Nu
A
Nu + X
Mécanismes
Réactions de substitutions
NUCLEOPHILE
NUCLEOFUGE
Substitutions Nucléophiles ( SN )
X
A +
Nu
A
Nu + X
Mécanismes
Réactions de substitutions
Substitutions Nucléophiles ( SN )
X
A +
δ−
δ+
Cl
CH3
Nu
+
Na+OH-
A
H3C
Nu + X
OH
+
Na+Cl-
Mécanismes
Réactions de substitutions
Substitutions Nucléophiles ( SN )
X
A +
δ−
δ+
Cl
CH3
Nu
+
Na+OH-
A
H3C
Nu + X
OH
+
Na+Cl-
Mécanismes
Réactions de substitutions
Substitutions Electrophiles ( SE )
ELECTROFUGE
ELECTROPHILE
Mécanismes
Réactions de substitutions
Substitutions Radicalaires ( SR)
X
A +
Y
A
Y + X
Mécanismes
Réactions d’additions
Additions Nucléophiles ( AN )
Mécanismes
Réactions d’additions
Additions Electrophiles ( AE )
R CH CH2
+
E
E
R CH CH2
-
Nu
Nu E
R CH CH2
Réactions des halogénures d’alkyles:
substitution nucléophiles et éliminations
•  Les halogénures d’alkyles sont polarisés au niveau de
la liaison carbone-halogène; le carbone est
électrophile
•  Un Nucléophile va remplacer l’halogène de la liaison
C-X (réaction avec une base de Lewis)
Réactions des halogénures d’alkyles
•  Si le Nucléophile est une base, il y a une élimination
Réactions des halogénures d’alkyles
Substitution vs Elimination
Réaction d’élimination
•  L’élimination est une alternative à la substitution
•  Formellement, l’élimination est l’opposé de l’addition et
génère un alcène
•  Une compétition est possible avec la SN
Elimination
Règles de Zaïtsev
Lors de l’élimination de HX à partir d’un halogénure
d’alkyle, l’alcène le plus substitué est formé.
A. M. Zaitsev
(1841-1910)
Elimination
Classification des réactions
- Bilan global-
Différentes manières de couper ou former une liaison
Coupure
homolytique
Coupure
hétérolytique
Réaction
Radicalaire
(demi-flèches !!)
Réaction
Polaire
ionique
(flèches entières!!)
Ecrire un mécanisme de réaction
- Une flèche indique le ‘mouvement’ de deux électrons
- La queue de la flèche indique la source de la paire d’électrons
(charge négative, doublet non liant, double liaison)
- La tête de la flèche indique la destination de la paire d’électrons
- Une flèche est une liaison que l’on crée (ou casse)
- Le nombre de charge total est inchangé!
Nucléophiles et électrophiles
Un nucléophile concède des électrons
Identifier un Nu-:
- Charge négative
- Doublet non liant
- Double liaison
Un électrophile accepte des électrons
Identifier un E+:
- Charge positive
- Orbitale vide
- Double liaison polarisée
( par ex. C=O)
La substitution nucléophile unimoléculaire SN1
Rappel: Substitution nucléophile = Un nucléophile riche en électrons (Nu) réagit avec une
molécule électrophile, possédant un atome de carbone tétragonal appauvri en électrons, du
fait de la présence d’un groupe partant (GP). Nu constitue le “groupe entrant” qui se lie au
carbone électrophile en formant une nouvelle liaison C–Nu, entrainent ainsi le départ du GP
(également appelé nucléofuge).
–
Nu
Nucléophile
+
δ+
C GP
Nu
C
–
+
GP
Groupe partant
= nucléofuge
Electrophile
a. Faits expérimentaux
Ø  Aspect cinétique
Le 2-bromo-2-méthylpropane réagit avec l’eau pour conduire au 2-méthylpropan-2-ol :
CH3
H OH + H3C C Br
CH3
CH3
H3C C OH
CH3
SN1
+
HBr
Substitution
C’est une réaction de SN où l’eau est le nucléophile et l’ion
bromure, le groupe partant. La vitesse observée ne dépend
que de la concentration initiale en bromoalcane. Cette
réaction est appelée substitution nucléophile
monomoléculaire
Monomoléculaire
Nucleophile
37
Ø  Aspect stéréochimique
La réaction du (S)-1-iodo-1-phényléthane, énantiomériquement pur, avec le méthanol (CH3OH)
conduit à la formation d’un mélange racémique.
Ph
+
H3CO H
H
H3C
Ph
H
H3C
I
(S)-1-iodo-1-phényléthane
Ph
OCH3
+
H3CO
50% (S)
H
CH3
+
HI
50% (R)
racémique
b. Mécanisme
Un mécanisme en deux étapes, mettant en jeu la formation d’un carbocation intermédiaire,
permet d’expliquer les faits expérimentaux décrits précédemment :
δ+ δ−
R
GP
1ère étape : formation d'un carbocation, étape déterminant
la vitesse globale (étape cinétiquement déterminante)
C GP
lent
C
+
étape cinétiquement
déterminante
(Ea la plus grande)
–
GP
R
2ème étape : réaction du nucléophile
C
+
–
Nu
rapide
C Nu
R–GP
+ Nu
R–Nu
+ GP
Avancement de la réaction
•  Le carbocation intermédiaire est plan
•  Le nucléophile peut ainsi arriver indifféremment sur l’une ou l’autre face
•  Ainsi, la SN1 s'accompagne d’une racémisation de l’atome de carbone stéréogène du substrat
Nu
R1
R2
R1
–
Nu
R3
R3
R3
R1
R2
énantiomères
R2
Nu
La substitution nucléophile bimoléculaire SN2
a. Faits expérimentaux
Ø  Aspect cinétique
Le chlorométhane réagit avec l’hydroxyde de sodium pour conduire au méthanol :
SN2
Na OH
+
H3C Cl
H3C OH
+
Na Cl
Substitution
bimoléculaire
Nucleophile
La vitesse observée dépend des concentrations de CH3Cl et HO–
L’étape cinétiquement déterminante met donc en jeu les deux composés et sera appelée SN2
ou substitution nucléophile bimoléculaire.
Ø  Aspect stéréochimique
H
Na
I
+
H
Br
+
I
Me Et
(S)-2-bromobutane
NaBr
inversion de configuration
EtMe
(R)-2-iodobutane
•  La nouvelle liaison est créée de façon opposée à celle qui est rompue
•  Il y a inversion de configuration de l’atome de carbone asymétrique du substrat
•  La SN2 est qualifiée de stéréospécifique
b. Mécanisme
•  Une seule étape
•  L’approche du nucléophile se fait à l’opposé du groupement partant (raisons stériques et
orbitalaires)
•  Conduit à l’inversion de configuration observée expérimentalement dans le cas ci dessous
–
Nu
+
R1
E
GP
une étape
R2 R3
H
Nu
+
–
GP
[ET]
étape cinétiquement
déterminante
EtMe
R1
Etat de transition Nu
GP
[ET]
R2 R3
la liaison se forme
la liaison se rompt
R–GP
+ Nu
R–Nu
+ GP
Avancement de la réaction
L’élimination E1
Rappel: Elimination = une molécule perd certains de ces atomes sous forme d’entités
stables, et il en résulte la création d’une liaison supplémentaire. L’élimination E1 présente
une réelle analogie avec la réaction SN1 :
•  Réaction unimoléculaire, composée de deux étapes élémentaires
•  La première étape est lente (cinétiquement déterminante). Elle conduit à
l’expulsion d’un groupe partant (GP) pour former un carbocation stabilisé
•  La deuxième étape est rapide : perte de proton sur le carbone adjacent au
carbocation pour former une double liaison
GP étape 1
C C
lente
H
étape 2
C C
H
–
+ GP + H
rapide
δ−
GP
étape cinétiquement
déterminante
δ+
C C
H
E
C
δ+
C
δ+
H
Ea
GP
C C
H
C C
H
carbocation
stabilisé
–
+ GP + H
Avancement de la réaction
41
L’élimination E2
Par bien des aspects l’élimination E2 est comparable à la substitution SN2, seuls les produits
sont différents. Ces deux réactions sont souvent concurrentes.
•  Réaction bimoléculaire, composée de d’une seule étape élémentaire
•  L’expulsion du GP est simultanée avec la déprotonation par la base selon un
processus concerté
•  La base arrive à proximité d’un proton porté par le carbone adjacent disposé
de manière antiparallèle à la liaison du GP
GP
–
GP Base B
–
+ GP + B–H
C C
H
C C
H
–
B
δ–
GP
C
E
H
C
Bδ
–
étape cinétiquement
déterminante
Ea
GP
C C
H
–
+ GP + B–H
Avancement de la réaction
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