Induction asymétrique: profil énergétique

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Introduction aux réactions stéréosélectives
INTRODUCTION AUX REACTIONS
STEREOSELECTIVES.
Aspects généraux.
"L’univers est dissymétrique“
Louis Pasteur (1893)
Contact: Pr. Pierre van de Weghe, UMR 6226 Sciences Chimiques de Rennes
Equipe Produits Naturels, Synthèses, Chimie Médicinale (bât 5, rdc)
[email protected]
http://blogperso.univ-rennes1.fr/pierre.van-de-weghe/index.php/
tél : 02 23 23 38 03
Maîtrise Option Chimie Organique
2005
Introduction aux réactions stéréosélectives
Pré requis
relations de stéréochimie (diastéréiosomérie, énantiomérie)
détermination des configurations absolues des centres stéréogènes (R ou S)
détermination des excès diastéréoisomériques et énantiomériques
analyse conformationnelle (systèmes acycliques et cycliques)
réactivité de base des grandes fonctions de la chimie organique
Ouvrages conseillés pour étoffer vos connaissances liées à ce cours
C. Rabiller Stéréochimie et chiralité en chimie organique, DeBoeck université.
Carey – Sundberg Tomes 1 & 2
M. Nogradi Stereoselective Synthesis, VCH.
E.L. Eliel, S.H. Wilen, M.P. Doyle Basic Organic Stereochemistry, Wiley Interscience.
J. Seyden-Penne Synthèse et catalyse asymétriques, CNRS Editions.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Généralités
Chiralité en chimie
molécules chirales: composés différents de leur image dans un miroir.
nomenclature des énantiomères: application de la règle de Cahn-Ingold-Prelog.
CO2H
OH
2
CO2H
3
H3C
H3C
4
C
H
OH
H
1
(S)-acide lactique
CH3
H
allène (R)
HO
CO2H
(R,R)-acide tartrique
QUIZZ: parmi les composés suivants, indiquer ceux qui présentent une isomérie optique (composés chiraux).
butan-2-ol
NO2
NO2
Ph
CH3
N
Et
CH3
P
Ph
Et
NO2 CO2H
HO2C
NO2
H
H
CH3
HO2C
CH3
CH3
CO2H
Introduction aux réactions stéréosélectives
il y a stéréoisomérie quand deux composés ont la même formule plane (énantiomérie et diastéréoisomérie).
Pour un substrat possédant deux atomes de carbone chiraux:
OH OH
O
diastéréoisomérie
énantiomérie
S,S
O
OH
thréose
R,S
R,R
OH OH
OH
érythrose
OH OH
O
S,R
OH OH
O
OH
OH
excès énantiomérique – excès diastéréoisomérique.
[R] - [S]
[R,R] - [S,R]
x 100
e.e. =
[R] + [S]
prochiralité:
x 100
e.d. =
[R,R]+ [S,R]
A
B
A
B
H
carbone
prochiral
D
H
A
B
H
ré
H3C
Ph
H
D
H3C
Ph
H
OH
O
si
faces prochirales
H3C
Ph
OH
H
Introduction aux réactions stéréosélectives
QUIZZ: relation de topicité: indiquer la relation existant entre les groupes soulignés (énantiotopes etc…).
O
O
O
H3C
O
H3C
CH3
H3C
CH3
H3C
H3C
CH3
H3C CH3
QUIZZ: on considère le substrat ci-dessous. Indiquer la configuration absolue des centres chiraux. La fonction
aldéhyde subit une réaction de réduction, le composé obtenu est-il chiral? Justifiez votre réponse.
O
OH OH
H
OH OH
Introduction aux réactions stéréosélectives
Eléments d’analyse conformationnelle
Les conformations sont des structures stéréoisomères pour une molécule de configuration donnée. Elles sont
obtenues par rotation des atomes autour d’une ou plusieurs liaisons. Certaines conformations stables
représentatives de la structure de la molécule sont appelées conformères ou isomères conformationnels. L’analyse
conformationnelle correspond à l’étude des différentes conformations d’une molécule afin d’en dégager les plus
stables.
éthane
H
H
H
H H
trans 1,4-diméthyl
cyclohexane
H
H
H
H
H
H
H
CH3
rotation de 60°
H
H
H
H
HH
éclipsée
H
H
H
H
H
H
décalée
H3C
CH3
CH3
Introduction aux réactions stéréosélectives
Nomenclature de Klyne et Prelog: rotation autour d’une liaison C-C simple
Angle de torsion (ω)
désignation
symbole
-30°à +30°
synpériplanaire
sp
a
+30°à +90°
+synclinal
sc
b
+90°à +150°
+anticlinal
+ac
+150 à -150°
antipériplanaire
ap c
-150° à -90°
-anticlinal
-ac
-90°à -30°
-synclinal
-sc
a: syn ou éclipsée sont couramment employés pour ω = 0°
b: gauche est utilisé pour ω = 60°
c: anti est utilisé pour ω = 180°
0°
-sp +sp
-sc
+sc
-ac
+ac
-ap +ap
+180°
+30°
+90°
+150°
Introduction aux réactions stéréosélectives
Conformation des molécules acycliques
Cas de l’éthane
L’éthane possède un nombre infini de conformations en raison de la libre rotation de la liaison C-C, cependant il n’y a
que trois minima. L’éthane possède donc trois conformères stables dégénérés (c’est-à-dire de même énergie) comme
l’atteste le graphe suivant.
La conformation éclipsée représente donc l’état
énergétique le plus élevé. En effet dans cette
conformation la distance séparant deux atomes
d’hydrogène situés sur chacun des deux atomes de
carbone est égale à 2,3 Å et le rayon de l’atome
d’hydrogène est de 1,2 Å. Il en résulte une très forte
gêne stérique.
gêne stérique importante
H
H
H H
H
H
Introduction aux réactions stéréosélectives
Cas du butane
Pour le butane, il existe trois liaisons C-C. Cependant pour des raisons de simplification, l’étude conformationnelle
se limite à la liaison centrale. Comme pour l’éthane, le butane présente des liaisons éclipsées et décalées.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Conformation des molécules cycliques: le cyclohexane et ses dérivés
En raison de leur structure cyclique, le cyclohexane et ses dérivés présentent un degré de mobilité moindre que
pour les composés acycliques. La conformation stable du cyclohexane est la forme chaise qui s’inverse par rotation
autour des liaisons C-C. Cette inversion s’effectue via le passage de conformations instables intermédiaires (demichaise, croisée et bateau).
Hax
Heq
Heq
Hax
∆G (kJ/mol)
demi-chaise
bateau
croisée
chaise
Introduction aux réactions stéréosélectives
Si le cyclohexane est substitué par un groupement méthyle, l’inversion du cycle produit deux conformères différents
nommés équatorial et axial et dont le premier est plus stable. La différence d’énergie ∆G°(appelée aussi A) entre le
conformère équatorial et le conformère axial est de 7,1 kJ/mol. Cette différence s’explique par des interactions
répulsives (gène stérique) nommées interactions 1,3-diaxiales.
H
H
H
∆G
CH3
H
H
CH3
Valeurs de A (en kJ/mol) typiques pour des cyclohexanes monosubstitués:
R
H
CH3
Ph
F
Cl
Br
I
OH
SH
∆G
0
7,1
12,1
1,0
2,5
2,1
2,1
3,8
4,2
R
OMe
NO2
NH2
COOH
tBu
iPr
Et
CH=CH2
C≡CH
∆G
3,1
4,6
5,9
5,9
>19,7
8,8
7,5
7,1
1,7
Attention au cas spécifiques des hydrates de carbone et plus particulièrement au niveau du centre anomérique
(voir cours Professeur Céline Tarnus)
Introduction aux réactions stéréosélectives
QUIZZ: représentez chacun des conformères possibles du composé ci-dessous et donnez graphiquement le profil
énergétique.
CH3
H3C
CH3
QUIZZ: pour chacun des composés ci-dessous donnez la conformation la plus stable en justifiant votre choix.
CO2CH3
O
OH
CH3
CH3
Cl
Introduction aux réactions stéréosélectives
Pourquoi synthétiser un seul énantiomère?
• les composés naturels sont pour la majorité d’entre eux chiraux et parfois présents uniquement
sous la forme d’un seul énantiomère.
(R)-(+)-Limonène
(S)-(-)-Limonène
odeur de l’orange
odeur du citron
• dans le domaine de la chimie médicinale, une molécule énantiomériquement pure possède une
activité spécifique; par exemple un énantiomère possède une activité bénéfique tandis que l’autre
est toxique.
O
(R)-Thalidomide: sédatif
N
O
O
N
H
O
(S)-Thalidomide: tératogène
En 1988, la FDA (Food and Drug Administration) a explicitement requis pour les nouveaux médicaments
que la composition en énantiomères des substances chirales soient communiquées.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Synthèse stéréosélective des composés organiques
Composés de départ chiraux
(chiral pool)
Composés de départ achiraux
(>90% des composés disponibles
commercialement)
Amino acides
Hydrates de carbone
Terpènes
Hydoxy acides etc…
Réactions
″chiron approach ″
Molécule chirale
Vers des composés de structures
plus complexes
Synthèse stéréosélective
Réactifs chiraux
Catalyseurs chiraux
Auxiliaires chiraux
Introduction aux réactions stéréosélectives
Induction asymétrique: profil énergétique
Attaque d’un nucléophile sur une cétone dans un environnement chiral
Me
Le contrôle de la réaction est purement cinétique.
Me2N
Ph
O Mg OMe
∆G
Me
R1
H R
Me2N
Ph
O Mg OMe
∆∆G
état de transition
hypothétique
R1
R H
état de transition
hypothétique
Me2
N
Me
O
R
H
R1 Mg
O
Me
Ph
OH
R
R1
minor
OH
Formation d’un mélange
d’énantiomères
R
R1
major
Attention: il s’agit de réactions en une étape.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Induction asymétrique: profil énergétique
Attaque d’un nucléophile sur une cétone chirale
∆G
O
R1
OH
H + Nuc
2
3
R R
R1
R1
+
Nuc
2
3
R R
Dia 1
ET2
OH
Nuc
2
ET1
3
R R
∆∆G
Dia 2
L’énergie de formation du Dia 1 est inférieure
à celle du Dia 2, cela signifie que le produit themor-dynamique de la réaction est le Dia 1. L’énergie de
l’état de transition ET1 est inférieure à celle de l’état
de transition ET2, le produit obtenu sous contrôle ci-nétique sera donc Dia 1. Dans le cas présent, le
produit cinétique est le même que le produit
thermodynamique (dans le cas de l’existence d’un
équilibre entre les deux dia).
A0
Dia 2
Dia 1
Attention: il s’agit de réactions en une étape.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Induction asymétrique: profil énergétique
Attaque d’un nucléophile sur une cétone chirale
∆G
O
R1
OH
H + Nuc
2
3
R R
R1
R1
+
Nuc
2
3
R R
Dia 1
ET2
OH
Nuc
2
ET1
3
R R
∆∆G
Dia 2
Le Dia 2 est le produit thermodynamique de la réaction.
Par contre le Dia 1 est le produit cinétique de la
réaction. Dans ce cas-ci le produit cinétique n’est pas
le même que le produit thermodynamique. Dans le cas
d’un possible équilibre entre les deux diastéréoisomères
On préférera se placer sous contrôle cinétique pour ob-tenir Dia 1 comme produit majoritaire.
A0
Dia 1
Dia 2
Attention: il s’agit de réactions en une étape.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Induction asymétrique: profil énergétique
Le principe de Curtin-Hammett
Le rapport des produits formés C et D à partir des isomères conformationels A et B n’est pas déterminé par le
rapport des conformères présents (en l’occurrence les quantités de A et de B) mais par la différence entre les
deux énergies d’activation (∆∆G≠).
Introduction aux réactions stéréosélectives
Induction asymétrique: profil énergétique
Sous contrôle cinétique (cas le plus fréquent), la sélectivité dépend de la différence d’enthalpie libre des deux états
de transition ∆∆G≠. Le rapport des produits formés est alors donné par la relation:
∆∆
PROD 1 / PROD 2 = e-∆∆G/RT
Ce rapport dépend par conséquent de la température: un abaissement de cette dernière correspond à une
augmentation de la sélectivité.
∆∆G≠ (kcal/mol)
T
PROD 1/PROD 2
2.00
+25 °C
32 : 1
-78 °C
165 : 1
PROD 1/PROD 2
e.d.
∆∆G≠ (kcal/mol)
1
0
0.00
3
50
0.65
9
80
1.30
19
90
1.74
99
98
2.72
99.9
99.8
4.09
Valeurs calculées à +25 °C
Attention: il s’agit de réactions en une étape.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Induction asymétrique dans des systèmes acycliques
Addition stéréosélective sur C=O chiraux
O
Nucléophile (Nuc)
1
R
R3
R2
Nuc OH
R1
R3
R2
HO Nuc
+
R1
R3
R2
Lequel de ces deux diastéréoisomères sera majoritaire? Peut-on le prévoir?
Aspect historique: le modèle de Cram (1952 et 1959)
Nuc RS
M
O
RM
C
R
S = small
M = medium
L = large
RL
Cram, D.J. et coll. J. Am. Chem. Soc. 1952, 74, 5828.
Le modèle de Cram est seulement valide pour les systèmes
acycliques ne possédant pas de groupe chélatant et si aucun
groupe fortement polarisé est attaché au centre chiral.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Le modèle de Cram chélaté
Le modèle dipolaire (règle de Cornfoth)
M
RL
R
R'O
O
RS
M
Nuc
RL
RS
R'O
attaque par
la face avant
R
OM
Nuc
RL
RS
-δ
X
Nuc -δ
O
R
attaque par
la face avant
RL
RS
X
Nuc
OM
R
En 1967, Karabastos a suggéré une approche alternative, toujours basée sur l’état de transition du dérivé carbonylé
de départ mais en tenant compte des nouvelles connaissances dans ce domaine. Contrairement au modèle de Cram
(Newman décalé), le modèle de Karabastos utilise la conformation de Newman éclipsée.
M
RM O
Nuc
RL
RL
R
RS
RM
RS
OM
Nuc
R
Cependant aucun de ces modèles n’est vraiment
satisfaisant. Ils ne permettent pas de prédire le
résultat de l’addition d’un nucléophile sur les
cyclohexanones et ne tiennent pas compte de la taille
de R sur la sélectivité.
Cornforth et coll. J. Chem. Soc. 1959, 112. Karabatsos, G.J. et coll. J. Am. Chem. Soc. 1967, 89, 1367.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Le modèle de Felkin-Anh (1968 et 1977)
RL
Favorable
R
O
RM
RL
R
RM
H
O
RL
Nuc OH
Nuc
R
RM
RL est le groupe le plus encombrant
ou le plus électronégatif.
RL
Défavorable
R
RM
O
H
HO Nuc
RL
R
RM
Nuc
Le nucléophile s’approche en respectant la trajectoire de Dunitz-Burgi (109°)
Le modèle de Felkin-Anh est un modèle stéréoélectronique utilisable pour prédire l’addition de nucléophiles sur
les carbonyles, cependant les conditions de réactions peuvent favoriser la formation d’un produit dont le résultat
stéréochimique résulte d’un contrôle par chélation. Dans ce cas-ci le modèle de Cram chélaté peut s’appliquer.
Felkin, H. et coll. Tetrahedron Lett. 1968, 2199. Anh, N.T. Nouv. J. Chim. 1977, 1, 61. Anh, N.T. Top. Curr. Chem. 1980, 88, 1.
Introduction aux réactions stéréosélectives
QUIZZ: à l’aide des modèles de Felkin-Anh et de Cram chélaté, expliquez les résultats suivants.
O
Ph
CH3
Ph
Et2O, 35 °C
CH3
O
H3C
OH
LiAlH4
CH3
CH3
CH3
THF
Ph
+
74 : 26
CH3
CH3
OH
LiAlH4
CH3 OR
OH
OH
CH3
H3C
CH3 OR
+
CH3
H3C
CH3 OR
R = CH2OBn
30
70
R = SiPh2tBu
95
5
Felkin, H. et coll. Tetrahedron Lett. 1968, 2199 et Heathcock, C.H. et coll. J. Am. Chem. Soc. 1987, 109, 2819.
Overman, L. et coll. Tetrahedron Lett. 1982, 23, 2355.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Attaque d’un nucléophile sur une cétone cyclique
La conformation chaise de la cyclohexanone place le carbonyle dans un environnement
asymétrique. On observe dans ce cas que les nucléophiles de petites tailles préfèrent
approcher le carbonyle par une attaque axiale. Par contre l’approche de nucléophiles plus
volumineux se fait par une attaque équatoriale (dans le cas d’une attaque axiale les gros
nucléophiles rencontrent les atomes d’hydrogène axiaux en position 3 et 5 sur leur trajectoire).
attaque axiale
O
attaque équatoriale
Avec la 4-tertbutylcyclohexanone, l’attaque équatoriale prédomine mais la sélectivité est faible. Lorsque les effets
stériques sont plus importants, l’addition peut devenir exclusivement équatoriale.
35%
0%
CH3
O
O
H3C
H3C
65%
100%
stéréosélectivité de l’addition du méthyl lithium.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Cas de la réaction d’allylation des dérivés carbonylés
Les réactions d’allylation des dérivés carbonylés sont très employées en synthèse organique. L’essentiel de ces
réactions impliquent l’addition d’allyles étain, de silicium ou de bore sur un aldéhyde. Ces réactions se font suivant un
mécanisme concerté et non par l’attaque d’un ˝ vrai ˝ nucléophile comme pour les organomagnésiens, lithiens etc…
O
R
OH
H
+
M
R
M = Sn, Si, B
Dans le cas de l’addition d’allyles étain ou de silicium, la réaction est, en général, effectuée en présence d’un acide de
Lewis. Pour les allyles boranes, la réaction s’effectue sans acide de Lewis à basse température. Cette différence de
réactivité des allyles est fondamentale pour comprendre la stéréochimie du produit formé lors d’un processus
stéréosélectif.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Origine de la stéréosélection?
O
H
OH
OH
syn
anti
M
+
Z ou E
M
crotyl
Acide de
Lewis
syn
anti
O
Z
non
96
4
O
E
non
4
96
E
BF3.OEt2
98
2
Z
BF3.OEt2
99
1
B
-SnBu3
Yamamoto, Y. et coll. Chem. Rev. 1993, 93, 2207 et Denmark, S. E. et coll. Chem. Rev. 2003, 103, 2763.
Introduction aux réactions stéréosélectives
En l’absence d’acide de Lewis: cas des allylboronates
Etat de transition cyclique (modèle de Zimmerman et Traxler)
La stéréochimie de l’allyle est importante.
H
O
B
R
O
H
H
R
O
R
H
OR
B OR
H
H
O
R
OH
Etat de transition
le plus stable
RCHO
O
B
O
OR
B OR
O
OR
B OR
Etat de transition
le moins stable
R
OH
R
H
H
O
OR
B OR
Cet état de transition cyclique est contraint; un usage en série énantiosélective est envisageable soit par réaction sur
un aldéhyde comportant un carbone chiral en position α, soit par réaction d’un allyle boronate chiral. Cet état de
transition est également valable pour les réactions d’allylation par les allylsilanes ou allylétain en absence d’acide de
Lewis (activation thermique ou sous pression).
Introduction aux réactions stéréosélectives
En présence d’un acide de Lewis: cas des allylétains.
Etat de transition acyclique
La stéréochimie de l’allyle est sans importance.
F3B
H
O
R
H
BF3.OEt2
RCHO +
CH3
OH
R
SnBu3
SnBu3
F3B
H
H
O
OH
CH3
R
R
SnBu3
Quelle que soit la stéréochimie de l’allyle étain (ou silane), le produit de la réaction majoritaire sera de stéréochimie
syn. Cette réaction peut-être appliquée en série énantiosélective dans le cas d’un aldéhyde possédant un carbone
chiral en position α.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Synthèses asymétriques diastéréosélectives
Principe général
A
Z*
X
A
+ Z*
B
+ NucH
X
B
Z*
A
*
B
XH
Nuc
clivage
A
*
B
XH
Nuc
Z*
Le substrat est transformé en composé chiral par l’introduction d’une copule chirale. Ainsi, il subit une réaction
stéréosélective à l’aide d’un réactif achiral, induisant la formation majoritaire d’un diastéréoisomère. Après coupure
de la copule chirale, le produit de réaction est chiral dont l’un des énantiomères est majoritaire. Cette méthode pour
être utilisée efficacement doit respecter quelques impératifs:
l’auxiliaire chiral doit être facile à additionner, facile à cliver (sans risquer de provoquer une racémisation du
produit) et si possible facile à récupérer (ou de faible coût, s’il est détruit après clivage)
l’addition du nucléophile doit être hautement diastéréosélective
chacun des énantiomères de l’auxiliaire chiral doit être disponible afin de permettre l’accès aux deux
énantiomères du produit de la réaction
Introduction aux réactions stéréosélectives
Alkylation diastéréosélective des énolates
O
Xc
O
1- base
R
1
2- R X
Xc
* R
E
La réaction d’alkylation en α d’un carbonyle s’effectue via la formation d’un énolate; cela correspond à l’addition d’un
électrophile sur un carbone sp2.
Formation des énolates: généralités
Les bases courantes: LDA, LiHMDS et LTMP. Elles sont solubles dans le THF (solvant classiquement utilisé),
encombrées stériquement donc peu ou pas nucléophiles.
Me3Si
N
Li
LDA
N
Li
SiMe3
LiHMDS
N
Li
LTMP
Introduction aux réactions stéréosélectives
(Z) vs (E)?
OM
O
CH3
R
énolate Z
CH3
R
OM
énolate E
R
Les énolates (Z) sont thermodynamiquement les
plus stables. Plus R est gros, plus la formation
de Z devient majoritaire.
CH3
Le modèle d’Ireland
interaction
1,3-diaxiale
N CH3 O
Li
H
H
R
NH
Li O
H
H3C
R
contrainte
torsionale
énolate Z
énolate E
• balance entre l’interaction 1,3-diaxiale et la contrainte
torsionale.
• normalement l’interaction diaxiale est la plus
importante par conséquent la déprotonation sous
contrôle cinétique donne l’énolate E
• si R devient trop gros, la contrainte torsionale prime,
l’énolate Z devient prépondérant.
• si l’interaction Li-oxygène est brisée, l’énolate Z est
majoritaire
(la
contrainte
torsionale
devient
prépondérante).
Introduction aux réactions stéréosélectives
L’auxiliaire chiral d’Evans
O
O
O
O
N
R
Li
LDA
O
N
O
O
R
O
R1X
O
R
N
R1
très major
toujours Z !
O Li O
O
N 2
R
Déblocage de l’auxiliaire
R
R1 X
L’addition de l’énolate sur l’électrophile
s’effectue sur la face la moins encombrée
stériquement, c’est-à-dire sur la face
opposée au groupe R2 de l’auxiliaire chiral.
carbonyle plus
réactif qu'un amide R
classique
O
O
N
1
R
O
carbonyle le
moins réactif
LiBH4 ou LAH
R
OH
1
R
O
LiOOH
R
OH
1
R
HN(OMe)Me
O
R
N(OMe)Me
1
Evans, D.A. et coll. J. Am. Chem. Soc. 1982, 104, 1737.
R
Introduction aux réactions stéréosélectives
QUIZZ: quel diastéréoisomère majoritaire obtient-on avec l’auxiliaire chiral ci-dessous employé?
O
O
R
N
i, LDA ou NaHMDS
O
ii, R1X
H3C
?
Ph
Les N-acylsultames d’Oppolzer
O
O
R
N
i, BuLi ou NaHMDS
ii, R1X
S
O O
R
N
R1
S
O O
Oppolzer, W. Tetrahedron 1987, 43, 1965.
Autres systèmes avec auxiliaire chiral:
(Z) très major
1- Oxazolines de Meyers
Ph
O
R1
Ph
i, LDA
ii, RX
N
MeO
R1
H
R X Li
Ph
R1
H
O
N
O
R
O
N
MeO
CH3
Introduction aux réactions stéréosélectives
OCH3
2- RAMP et SAMP d’Enders
OCH3
N
NH2
N
NH2
SAMP
RAMP
N
N
O
N
SAMP
H
H
N
LDA
OCH3
OCH3
N
N
RX
Li
OCH3
R
H
H
Enders, D. et al. Tetrahedron 2002, 58, 2253.
3- la méthode de Schollkopf (synthèse d’acides aminés non naturels)
H3CO
LDA
N
N
OCH3
N
H
H3CO
copule de Schollkopf
(issue de la (S)-valine)
Schollkopf.U. et al. Tetrahedron 1983, 39, 2085.
N
H3C
H3C
OCH3
H
H
conformation
enveloppe
E+
H3CO
N
N
H3O+
OCH3
E
O
H2N
OH
E
Introduction aux réactions stéréosélectives
QUIZZ: réaction d’amination stéréosélective: complétez le schéma ci-dessous et justifiez votre résultat.
O
HN
O
i, nBuLi
ii,
R
Ph
O
?
i, LDA
ii, BocN=NBoc
?
MeOMgBr
?
i, CF3CO2H
ii, H2, Ni-Ranay
?
Cl
Evans, D.A. et al. Tetrahedron 1988, 44, 5525.
QUIZZ: cas de la réaction de Diels-Alder. Dessinez le stéréoisomère majoritaire obtenu et expliquez.
H3C
CH3
O
O
N
O
Et2AlCl
Ph
?
R
Evans, D.A. et al. Angew. Chem. Int. Ed. Eng. 1987, 26, 1184.
O
O
TiCl4
?
H3C
Oppolzer, W. et al. Helv. Chim. Acta 1981, 64, 2802.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Réaction d’aldolisation
OM
OH O
2
+
R
R1
3
R CHO
R3
OH O
R1
+
R3
R1
R2
R2
syn
anti
La réaction d’aldolisation fut découverte par Aleksandr Porfir’evich Borodin qui le premier a observé la formation d’un aldol, le 3hydroxybutanal, à partir de l’acétaldéhyde sous l’influence d’un catalyseur comme l’acide chlorhydrique ou de dichlorure de zinc.
Généralisation et origine de la diastéréosélectivité (le modèle de Zimmerman et Traxler)
Cas de l’énolate-(Z):
Cas de l’énolate-(E):
R1
H
H
OM
R2
R2
R1
M
O
R3
O
R3
R1
H
OH O
R1
R
syn
OM
R1
FAVORABLE
+
R2
2
+ R2
R3CHO
H
R3
OH O
M
O
R3
O
R1
2
R
anti
FAVORABLE
R3CHO
1
R
3
R
H
O
R2
OH O
M
O
H
DEFAVORABLE
R1
R3
O
R1
R3
R2
O
2
R
anti
H
OH O
M
H
R1
R3
2
R
syn
DEFAVORABLE
Introduction aux réactions stéréosélectives
1.
les énolates (Z) donnent majoritairement les produits d’aldolisation syn (énolates thermodynamiques)
2.
les énolates (E) donnent majoritairement les produits d’aldolisation anti (énolates cinétiques)
3.
la diastéréosélection à partir d’énolates (Z) est plus grande qu’à partir d’énolates (E)
OLi
4.
OH O
PhCHO
OLi
OH O
PhCHO
Ph
Ph
syn / anti = 90 / 10
syn / anti = 45 / 55
la diastéréosélectivité à partir des énolates (Z) est maximisée quand R1 et R3 sont très encombrants
(l’interaction stérique est maximum)
5.
la diastéréosélectivité est dépendante du métal. Ceci est attribuée à la longueur de la liaison M-O qui si elle est
plus courte donne une interaction R1 / R3 plus importante
Li-O
1.92 – 2.00 Å
Mg-O
2.01 – 2.03 Å
Zn-O
1.92 – 2.16 Å
Al-O
1.92 Å
B-O
1.36 – 1.47 Å
Ti-O
1.62 – 1.73 Å
Zr-O
2.15 Å
Diastéréosélection:
B > Li > Na > K
Introduction aux réactions stéréosélectives
Effets du groupe R1 sur la diastéréosélection
OLi
H3C
R1
syn : anti aldol
+ PhCHO
ratio syn : anti
R1
énolate (Z)
énolate (E)
H
1.0
1.5
Et
9.0
1.5
iPr
9.0
1.0
Ph
7.0
-
tBu
70
-
mesityl
> 50
< 0.02
la diastéréosélection augmente avec
l’augmentation de la taille de R1
Effets du groupe R2 sur la diastéréosélection
OLi
2
R
tBu
O
tBuCHO
Et2O, 20 °C
OH
tBu
tBu
2
O
OH
tBu
tBu
2
R
R
anti
syn
R2 = Me
0
100
= Et
0
100
= Pr
2
98
= iBu
3
97
= iPr
71
29
Introduction aux réactions stéréosélectives
Cas des cétones cycliques
Seul l’énolate (E) est formé, donc l’aldol anti est obtenu majoritairement
La réaction d’aldolisation est réversible, donc suivant les conditions de réaction il peut y avoir une équilibration
rapide conduisant au rapport thermodynamique des produits de réaction.
O
O
+
CHO
base
H
O
OH
anti
> 95 : 5
KOH
> 95 : 5
Me4NOH
30 : 70
QUIZZ: donnez le résultat de la réaction d’aldolisation suivante.
tBu
PhCHO
THF
OH
syn
LiOH
OLi
H
?
Conditions
thermodynamiques
Introduction aux réactions stéréosélectives
Réaction d’aldolisation avec des aldéhydes chiraux
Quand un énolate est ajouté à un aldéhyde possédant deux faces diastéréotopiques (c’est-à-dire un aldéhyde chiral),
l’addition nucléophile de l’énolate suit le modèle de Felkin-Ahn.
CH3
Ph
OM
CH3
+
CHO
R
Ph
R
CH3
OH O
syn
R
Ph
OH O
3:1
anti
MO
O
R
H
H
Me
O
major
R
H
Ph
H
Me
OH
syn
Ph
La diastéréosélectivité est invariante
quelque soit la taille de R.
Ph
H
Me
H
Ph
minor
O
H
Me
OH
O
H
R
MO
R
anti
Introduction aux réactions stéréosélectives
Réaction d’aldolisation avec des énolates chiraux: utilisation des auxiliaires chiraux d’Evans
Les auxiliaires chiraux d’Evans précédemment utilisés dans les réactions d’alkylation d’énolates ont été également
employés pour la réaction d’aldolisation. L’aldolisation dite d’Evans est devenue une des méthodes les plus courantes
de la synthèse organique moderne.
O
O
O
Bu Bu
B
O
O
O
R
N
Bu2BOTf
O
O
OH
R1
N
R
R
N
O
1
R CHO
ou
iPr2NEt
O
O
énolate (Z) exclusivement
(quelques soient les conditions réactionnelles)
O
OH
R1
N
R
Résultats expérimentaux:
O
O
O
O
N
Me
Bu2BOTf
RCHO
O
O
O
OH
R
N
Me
O
O
OH
R
N
Me
R = Bu
99.3
0.7
R = iPr
99.8
0.2
R = Ph
>99.8
<0.2
Introduction aux réactions stéréosélectives
Rationalisation:
O
B
O
H
H
Xc
N
B
O
R
O
O
OH
Me
O
R
H
H
syn aldol minor
Me
CH3
N
H
R
O
O O
- interaction H – H
- interaction stérique avec iPr
- alignement des dipôles moins favorable
O
B
O
Xc
N
H
B
O
H
R
Me
O
O
O O
OH
Me
R
syn aldol obtenu
- l’auxiliaire chirale tourne (absence d’interaction H – H)
- les dipôles sont non-alignés: plus favorable
Evans, D.A. et al. Pure & Appl. Chem. 1981, 53, 1109 et Org. React. 1990, 68, 83.
CH3
N
H
O
O
H
R
Introduction aux réactions stéréosélectives
Ce qu’il faut retenir
Reconnaître si une molécule est chirale ou non, si elle comporte des éléments de pro-chiralité.
Etablir les relations stéréochimiques des différents centres stéréogéniques au sein d’une molécule.
Déterminer la conformation d’une molécule dans l’espace (l’analyse conformationnelle permet de déduire la
conformation la plus stable d’un substrat).
Connaître les principaux modèles d’addition d’un réactif sur un dérivé carbonylé: le modèle de Felkin-Ahn, de Cram
chélaté et le modèle cyclique de Zimmerman et Traxler.
Etre capable de repérer dans un système de réaction si d’autres éléments extérieurs aux réactifs peuvent
influencer l’induction stéréochimique (présence ou non d’agent de chélation, le type de solvant ….).
Il existe de très nombreuses méthodes pour créer de la chiralité:
réduction des oléfines .
réduction des cétones (formation d’alcools chiraux).
alkylation des dérivés carbonylés.
oxydation des oléfines (époxydation, cis-dihydroxylation).
formation par couplage de liaison C-C
dédoublement enzymatique d’un mélange racémique.
… et autres systèmes.
Introduction aux réactions stéréosélectives
INTRODUCTION AUX REACTIONS
STEREOSELECTIVES.
Aspects généraux
suite
Maîtrise Option Chimie Organique
Introduction aux réactions stéréosélectives
Oxydation des oléfines
Réactions d’époxydation
R4
R1
R4
oxydant
R1
R3
O
R2
R2
La réaction d’époxydation des oléfines est stéréospecifique.
L’oxydant classique est le MCPBA (acide m-chloro perbenzoïque).
R3
O
O
Cl
O
Cl
Cl
O
O
O
O H
O
H O H
O
Cas des alcools allyliques
H
Introduction aux réactions stéréosélectives
D’autres systèmes d’oxydation sont utilisés:
• métal de transition + agent d’oxydation
R
O
M
O
M + oxydant
M-OR +
O
• les dioxiranes organiques
O O
Me
O O
Me
Me
CF3
O O
F3C
CF3
Le système VO(acac)2 / TBHP (tBuOOH)
VO(acac)2 + TBHP
HO
VO(acac)2
OH
TBHP, 80 °C
O
OH
RO
HO
O
O
OOtBu
V
O
La réaction est régiosélective.
RO
VO(acac)2 peut être remplacé par Ti(OiPr)4
tBu
O
O
V O
O
O
RO
V
Adam, W. et coll. Acc. Chem. Res. 1999, 32, 703.
O
tBu O O
Introduction aux réactions stéréosélectives
Epoxydation stéréosélectives des alcools allyliques
OH
OH
OAc
OAc
MCPBA
MCPBA
O
O
10 : 1
4:1
Comparaison des deux principaux systèmes
% syn
OH
( )n
OH
( )n
O
n
VO(acac)2
MCPBA
0
99.2
84
1
99.7
95
2
99.6
61
3
97
0.2
4
91
0.2
Introduction aux réactions stéréosélectives
Epoxydation stéréosélectives des alcools allyliques
Cl
MeO
Me OH
NH
Cl
Me
Me
MeO
Me
Me
NH
OH
O
Ti(OiPr)4, TBHP
OTBS
OMe
OMe
OMe
Me
Me
OTBS
OMe
OMe
OMe
Me
diastéréosélection > 20 : 1
Isobe et coll. J. Am. Chem. Soc. 1984, 106, 3252.
O
O
VO(acac)2
OH
O
OH
TBHP, PhH
OH
Sorensen, E.J. et coll. Angew. Chem. Int. Ed. 1999, 38, 971.
O
OH
O
OH
4.3 : 1
OH
Introduction aux réactions stéréosélectives
Epoxydation énantiosélectives des alcools allyliques: l’époxydation de Sharpless (Nobel 2001)
0.05 eq Ti(OiPr)4
R3
R2
0.06 eq (+)-DET ou DIPT
OH
2 eq tBuOOH
R1
O
R2
R3
OH
R1
Tamis moléculaire 4 A
CH2Cl2, -20 °C
OH
(+)-DET =
Type de substitution possibles sur les alcools allyliques:
OH
EtO2C
CO2Et
OH
(-)-(S,S)-D-tartrate
OH
"O"
OH
OH
R2
OH
OH
R1
R3
OH
Les oléfines Z-disubstituées sont moins réactives et sélectives.
"O"
(+)-(R,R)-L-tartrate
Sharpless, K.B. et coll. J.Am. Chem. Soc. 1987, 109, 5765.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Sharpless, K.B. et coll. J.Am. Chem. Soc. 1991, 113, 114. Corey, E.J. J. Org. Chem. 1990, 55, 1693.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Exemples d’époxydation de Sharpless
O
OH
Ph
O
O
OH
Pr
OH
Ph
O
Me
OH
(+)-DIPT
(+)-DIPT
(+)-DET
(+)-DIPT
r = 65%
r = 89%
r = 88%
r = 79%
ee = 90%
ee > 98%
ee = 95%
ee > 98%
QUIZZ: indiquez le résultat de l’époxydation de Sharpless en vous aidant du modèle mnémotechnique.
?
97%, 86% ee
(-)-DET
Me
OH
(+)-DET
?
97%, 86% ee
Introduction aux réactions stéréosélectives
Epoxydation de Sharpless sur des substrats chiraux
Me
Me
O
Me
O
Me
Me
O
O
OH
Me
OH
O
réactif
O
O
OH
O
syn : anti
MCPBA
1 : 14
VO(acac)2 / TBHP
1 : 1.8
Ti(OiPr)4 / TBHP
1 : 2.3
Sharpless (-)-DIPT
1 : 90
Matched
Sharpless (+)-DIPT
22 : 1
Mismatched
• les produits de la réaction sont des diastéréoisomères
• le sens de l’induction est dominé par le catalyseur de Sharpless
• le centre chiral en C4 renforce (cas matched) ou érode (cas mismatched) la sélectivité
Sharpless, K.B. et coll. Tetrahedron 1990, 46, 245.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Epoxydation de Sharpless: cas des alcools allyliques secondaires
Me
OH
R
Exemple:
OH
rôle ?
OH
Me
(+)-DIPT
O
rapide
OH
Me
OH
Me
O
98
2
OH
OH
(-)-DIPT
O
lent
62
Me
O
38
Me
Me
Introduction aux réactions stéréosélectives
Epoxydation de Sharpless: cas des alcools allyliques secondaires
Dédoublement cinétique (kinetic resolution)
MISMATCHED
MATCHED
(-)-(S,S)-D-tartrate
(-)-(S,S)-D-tartrate
(-)-(S,S)-D-tartrate
"O"
"O"
"O"
R2
R2
R1
R3
OH
R3
R
R2
R1
OH
H
R3
H
R1
OH
R
"O"
"O"
"O"
(+)-(R,R)-L-tartrate
(+)-(R,R)-L-tartrate
(+)-(R,R)-L-tartrate
MATCHED
MISMATCHED
• les produits sont des diastéréoisomères.
• par utilisation du modèle mnémotechnique, on constate que le contact entre le catalyseur et le
groupe R ralenti la réaction.
• krel = kfast / kslow est supérieure à 25.
• les oléfines disubstituées sont plus réactives que les monosubstituées (krel ~ 100)
Introduction aux réactions stéréosélectives
Petit interlude: le dédoublement cinétique catalytique
Dans un processus de dédoublement cinétique, les énantiomères du substrat racémique
réagissent avec le catalyseur chiral à différentes vitesses pour former un produit chiral ou non.
La vitesse relative des énantiomères du substrat est dictée par la magnitude ∆∆G‡. Ceci
correspond à la différence d’énergie entre les états de transition diastéréomériques.
kR = kfast
SR
catalyseur chiral
kS = kslow
PR
SS
‡
catalyseur chiral
PS
krel = s = kfast / kslow = e∆∆G /RT (s appelé facteur de sélectivité)
Introduction aux réactions stéréosélectives
Dans une réaction énantiosélective classique, le substrat prochiral conduit au produit chiral de la
réaction avec un ee qui reste constant au cours du processus. Dans un dédoublement cinétique,
l’ee varie au cours de l’avancement de la réaction.
Une excellente revue: Jacobsen, E.N. et coll. Adv. Synth. Catal. 2001, 343, 5.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Synthèse totale du (+)-Obtusenyne (Crimmins, M.T. et al. J. Am. Chem. Soc. 2003, 125, 7592)
H
O
Sharpless / (-)-dicyclohexyltartrate
OH
racémique
conversion = 47%
Cl
H OH
Br
98% ee
Me
O
(+)-Obtusenyne
Synthèse totale du (+)-Grandisol (Tuck. et al. J. Org. Chem. 2000, 65, 7839)
Me
Me
Me
Sharpless / (+)-DIPT
+
H
H
OH
racémique
OH
CO H
Me 2
(+)-Grandisol
H
O
OH
T (°C)
c (%)
rdt (%) du
substrat récupéré
ee (%)
-20
80
18
>98
-40
60
30
95
-60
55
34
90
Me
H
Me
H
OH
(+)-DIPT
encombrement
stérique
(face concave)
Me
H
OH
(+)-DIPT
encombrement
stérique faible
(face convexe)
Introduction aux réactions stéréosélectives
Epoxydation énantiosélectives des oléfines: le système Mn-Salen (Jacobsen)
H
R
R1
H
NaOCl aq
N
R1
R
catalyseur (0.5 à 10 mol%)
O
H
N
Mn
H
tBu
O
CH2Cl2, 4 °C
Cl
O
tBu
tBu
tBu
catalyseur
(S,S)-Mn-Salen
• la sélectivité est déterminée par des interactions non liantes (uniquement effets stériques).
• en général R est aryl, alcényl ou alcynyl et R1 est un groupe encombrant.
• les oléfines cis-disubstituées conjuguées sont époxydées avec d’excellents rendements et
enantiosélectivités.
• les oléfines trans-disubstituées réagissent plus lentement et avec une stéréosélectivité inférieure.
R
Ph
ee > 90%
Ph
R
ee < 90%
Linker, T. Angew. Chem. Int. Ed. Engl. 1997, 36, 2060 et Katsuki, T. Synlett 2003, 281.
Introduction aux réactions stéréosélectives
• les oléfines terminales sont de mauvais substrats.
• dans certains cas, l’addition d’un excès de 4-phénylpyridine N-oxyde augmente sensiblement
l’activité du catalyseur et améliore la stéréosélectivité.
• un modèle mnémotechnique a été établi par compilation des résultats obtenus:
(S)
tBu
oléfine trisubstituée
(S,S)
(S,S)
"O"
"O"
(S)
H
H
O
N
N
Mn
O
O
tBu
oléfine Z
tBu
R
R1
R1
R2
H
H
R
H
tBu
espèce active
"O"
"O"
(R,R)
(R,R)
• les oléfines Z: il faut placer le groupe aryle, alcényle ou alcynyl en haut à gauche et l’hydrogène
trans se trouve en bas à droite.
• les oléfines E sont de très mauvais substrats.
• les oléfines trisubstituées: il faut placer l’hydrogène en bas à droite.
• les énantiosélectivités sont généralement plus faibles pour les oléfines tétrasubstituées.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Quelques exemples d’époxydation suivant les conditions de Jacobsen:
Me
Me
O
NaOCl aq, CH2Cl2, 4 °C
Me
O
(S,S)-Mn-Salen (0.03 eq)
Me
Me
Me
O
98%, 97% ee
O
Me
Me
(S,S)-Mn-Salen (0.03 eq)
Me
NaOCl aq, CH2Cl2, 4 °C
Br
O
Br
Me
O
Me
84%, 96% ee
Me
Me
Ph
Ph
(R,R)-Mn-Salen (0.03 eq)
NaOCl aq, CH2Cl2, 4 °C
Me
Me
Ph
4-phénylpyridine N-oxyde
O
Me
Ph
87%, 88% ee
QUIZZ: retrouvez le dernier résultat ci-dessus à l’aide du modèle mnémotechnique.
Jacobsen, E.N. et coll. J. Am. Chem. Soc. 1991, 113, 7063; J. Org. Chem. 1994, 59, 4378; Tetrahedron Lett. 1995, 36, 5123.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Réactions d’ouverture des époxydes méso par le système de Jacobsen
1- catalyseur, Et2O
Me3SiN3
R
O
R
+
2- H3O
H
R
R
H
N
N
N3
Cr
tBu
OH
O
O
tBu
Cl
méso
tBu
tBu
(R,R)-Cr-salen
N3
N3
Me
N3
OH
Me
OH
FmocN
OH
72%, 81% ee
80%, 95% ee
65%, 82% ee
Jacobsen, E.N. et coll. J. Am. Chem. Soc. 1995, 117, 5897.
Jacobsen, E.N. Acc. Chem. Res. 2000, 33, 421.
Jacobsen a également montré que son système catalytique permettait le dédoublement
cinétique des époxydes racémiques terminaux par H2O, TMSN3, et des phénols (voir Science
1997, 277, 936; J. Am. Chem. Soc. 1996, 118, 7420; J. Am. Chem. Soc. 1999, 121, 6086; Tetrahedron Lett.
2000, 40, 7303).
Introduction aux réactions stéréosélectives
Epoxydation énantiosélectives des oléfines: le système de Shi
Epoxydation par les dioxiranes organiques:
R1
R
R
O
R2
R
R1
R2
R
L’époxydation est rendue stéréosélective
par l’emploi de cétones chirales:
O
O
O
O
O
O
O
CMe2OH
O
O
O
O
HSO5(oxone)
O
O
HSO4-
Origine de l’énantiosélectivité:
O
Shi, Y. et coll. J. Org. Chem. 1998, 63, 2948; J. Org. Chem. 1999, 64, 6443 et 7646.
O
O
O
O
R1
O
O
H
O
R3
R2
Introduction aux réactions stéréosélectives
Quelques exemples d’époxydation suivant les conditions de Shi:
O
O
SiMe3
O
O
O
O
O
Oxone
Ph
SiMe3
Ph
81%, 95% ee
H2O, solvant
Ph
OH
Ph
OH
O
85%, 94% ee
OBz
BzO
O
82%, 93% ee
OTBS
Ph
O
puis TBAF
Ph
OH
80%, 90% ee
Introduction aux réactions stéréosélectives
Réactions de cis-dihydroxylation
R3
R
OH
HO
R4
3
1
2R
R R
oxydant
1
R4
R2
La réaction d’hydroxylation des oléfines est stéréospecifique (cis-addition).
Les oxydants sont de type O=M=O comme KMnO4, OsO4 . Le système le plus efficace consiste à
employer OsO4 en quantité catalytique en présence d’un réactif de réoxydation du métal comme la
N-méthyl morpholine oxyde (NMO).
Le mécanisme de cette réaction est du type:
O
O Os O
O
L
R
R
O
O
Os
O
O
L
R hydrolyse
R
et NMO
O
O Os O
O
L
HO
R
HO
R
Introduction aux réactions stéréosélectives
Cis-dihydroxylation stéréosélectives des oléfines acycliques
OsO4 cat, NMO
O
O
Me
O
OH
O
H2O, acétone, THF
Me
OH
Me
O
O
OsO4 cat, NMO
3.7 : 1
Me
O
O
H2O, acétone, THF
OH
OH
tBu tBu
Si
O
O
Me
tBu tBu
Si
O
O
OsO4 cat, NMO
OBn
Me
H2O, acétone, THF
7.6 : 1
OBn
HO
HO Me Me
Peut-on prévoir le résultat à l’avance?
Kishi, Y. et coll. Tetrahedron Lett. 1983, 24, 3943 et 3947; Evans, D.A. et coll. J. Org. Chem. 1990, 55, 1698.
60 : 1
Introduction aux réactions stéréosélectives
Quel modèle peut-on appliquer pour expliquer l’osmylation diastéréosélective?
OsO4
X
Me
Me
X
Me
OH
Me
OH
Me H
H
Me
H
X
OsO4
X
Me
X
Me
OH
Me
Me
OH
HH
Me
H
Me
X
Le modèle proposé ici est purement empirique et ne peux s’appliquer que pour X = OR.
Kishi, Y. et coll. Tetrahedron Lett. 1983, 24, 3943 et Tetrahedron Lett. 1984, 24, 2247.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Cis-dihydroxylation énantiosélectives de Sharpless (Nobel 2001)
R3
R1
OH
HO
R4
3
1
2R
R R
AD-mix
4
R
tBuOH / H2O
R2
0 °C, 6 - 24 h
N
H
N
Et
H
O
MeO
AD-mix = pour 1 mmol d’oléfine
• 3 mmol K3Fe(CN)6
• 3 mmol K2CO3
• 0.01 mmol (DHQD)2-PHAL ou (DHQ)2-PHAL
• 0.002 mmol K2OsO2(OH)4
Et
N
N N Et
O
H
N
Et
H
H
OMe
N
(DHQD)2-PHAL
ligand pour AD-mix-β
Revue: Sharpless, K. B. et coll. Chem. Rev. 1994, 94, 2483.
H
O
MeO
N
N
N N
O
H
H
OMe
N
(DHQ)2-PHAL
ligand pour AD-mix-α
Introduction aux réactions stéréosélectives
Types d’oléfines dihydroxylées avec d’excellents excès énantiomériques:
les plus performantes
Le modèle mnémotechnique:
Me
AD-mix-β
(DHQD)2-PHAL
RS
RL
(DHQ)2-PHAL
AD-mix-α
RM
H
Me
AD-mix-β
R
CH2OH
OH
Introduction aux réactions stéréosélectives
Le cycle catalytique:
Introduction aux réactions stéréosélectives
Quelques exemples:
AD-mix-β
AD-mix-α
OH
Me
Me
Me
Me
OH
Me
OH
Me
Me
98% ee
Me
95% ee
OH
C5H11
CO2Et
C8H17
OH
CO2Et
C5H11
OH
99% ee
96% ee
OH
OH
CH2OH
84% ee
QUIZZ: retrouvez les résultats ci-dessus à l’aide du modèle mnémotechnique.
Sharpless, K. B. et coll. J. Org. Chem. 1992, 57, 2768.
CO2Et
C5H11
OH
C8H17
OH
Me
C8H17
CH2OH
80% ee
Introduction aux réactions stéréosélectives
Régiochimie de la réaction de cis-dihydroxylation de Sharpless:
OH
CO2Et
CO2Et
HO
OH
r = 78%, ee = 92%
OH
r = 73%, ee = 98%
En général, la réaction de cis-dihydroxylation s’effectue sur l’oléfine la plus riche en électrons.
Réaction de cis-dihydroxylation de Sharpless avec une oléfine chirale:
Me
Me
Me
Me
H
Me
H
H
OH Me
Me
Me
Me
H
H
H
H
OsO4 seul
AD-mix-β
Me
Me
Me
H OH Me
Me
O
OH Me
H
H OH Me
Me
H
H
H
O
1 : 1.6
10 : 1
Me
O
H
H
Introduction aux réactions stéréosélectives
Réaction dérivée de la cis-dihydroxylation de Sharpless: la cis-hydroxyamination
XNClNa ou AcNBrLi
R1
NHX
4 mol% K2OsO2(OH)4
2
R
OH
2
R
R1
5 mol% (DHQD)2-PHAL
OH
PrOH / H2O
0 °C ou 25 °C
R2
R1
NHX
X = Ts, Ms, Cbz, Boc, Ac
Contrairement à la réaction de cis-dihydroxylation de Sharpless, la cis-aminohydroxylation est
moins employée en raison de la possibilité d’obtenir 2 produits régioisomères. Elle permet
cependant d’accéder très rapidement en une étape à des amino-alcools, composés fréquemment
rencontrés dans les structures de produits naturels.
Les excès énantiomériques sont similaires à ceux obtenus pour la réaction de cis-dihydroxylation
de Sharpless ; le scope des oléfines est également le même.
OH
CO2Et
R
BnOCONH2, NaOH
K2OsO2(OH)4, (DHQD)2-AQN
NHCbz
CO2Et
CO2Et
R
NHCbz
R
OH
tBuOCl, PrOH / H2O
R = 4-OBn
45%, 86% ee
3:1
R = 2-OBn
55%, 86% ee
1:0
Revues: McLeod, M.D. et al. J. C. S. Prkin Trans 1 2002, 2733. Reiser, O. et al. Adv. Synth. Catal. 2002, 344, 1169.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Hydrogénation des oléfines
Le mode principal de réduction des oléfines est la réaction d’hydrogénation catalysée par un métal
de transition. Les métaux les plus couramment employés sont le rhodium, le ruthénium et le
palladium. En présence d’un ligand chiral, la réaction d’hydrogénation devient alors
énantiosélective, c’est à dire qu’une face de l’oléfine est préférentiellement hydrogénée.
R2
R1
R3
R2
H2
M / ligand chiral
R1
R3
Les meilleures inductions asymétriques sont obtenues à partir d’oléfines fonctionnalisées comme
les énamides et les dérivés carbonylés α,β-insaturés.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Hydrogénation des énamides: formation d’acides aminés non naturels
H2
Ph
NHAc
Rh(COD)2ClO4
Me
Rh+
Ph
NHAc
ClO4-
ligand
O
O
PPh2
PPh2
DIOP
Kagan (1972)
ee = 51%
P Ph
OMe
MeO
P
DIPAMP
Knowles (1977)
ee = 95%
PPh2
PPh2
BINAP
Noyori (1980)
ee = 98%
Ph
Il n’existe pas de système type pour effectuer une hydrogénation stéréosélective des énamides
(mais aussi de dérivés carbonylés α,β-insaturés). D’autres systèmes catalytiques sont utilisables
comme BINAP / Ru2Cl4 par exemples.
Revue: Knowles, N.S. Acc. Chem. Res. 1983, 16, 106.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Exemples d’applications industrielles:
H2 (135 atm)
CO2H
CO2H
0.5 mol% Ru(OAc)2
MeO
MeO
(S)-BINAP
Naproxen
agent anti-inflammatoire
MeOH
CO2H
NH2
HO
OH
(S)-DOPA
traitement de la maladie
de Parkinson
[Rh] / DIPAMP
100% , 97% ee
Ph
O
HO2C
NH2
N
H
CO2Me
Aspartame
voir Ojima, I. et al.
Tetrahedron 1989, 45, 6901.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Hydroboration des oléfines
R1
OH
H-BR2
2
R
puis H2O2, NaOH
R2
R1
R2
R1
OH
La réaction d’hydroboration suivie d’une réaction d’oxydation correspond à l’addition d’une
molécule d’eau sur une oléfine. Si les groupes R portés par le bore sont énantiopurs ou si la
réaction est effectuée par un système catalytique comportant un environnement chiral, alors l’alcool
obtenu à l’issue de la réaction sera énantiomériquement enrichi.
Deux modes d’hydroboration asymétrique:
Hydroboration non catalysée.
Hydroboration catalysée.
O
B H
2
R1
R
OH
H-BR*2
puis H2O2, NaOH
2
2
R1
R
1
R
R
OH
O
1
RhCl(PPh3)3
BINAP ou DIOP
puis H2O2, NaOH
R
R2
Introduction aux réactions stéréosélectives
Hydroboration non catalysée
Les différents réactifs chiraux:
Me
Me
B
H
Me
B
H
Me
Me
H
BH2
H2B
H
Me
H
Me
BH
HB
H
Me
2
2
monoisopinocampheylborane
diisopinocampheylborane
Ipc2BH
IpcBH2
2,5-diméthylborolane
Pour l’hydroboration d’oléfines
Z ou E-1,2-disubstituées ou trisubstituées. Inefficace pour les
oléfines terminales.
Pour l’hydroboration d’oléfines
E-1,2-disubstituées ou trisubstituées.
Réactif de choix pour l’hydroboration
des oléfines Z-1,2-disubstituées.
OH
Ipc2BH
O
puis H2O2, NaOH
O
r = 68-92%
ee > 99%
Introduction aux réactions stéréosélectives
Comparaison des différents réactifs chiraux:
Me
H
Me
Masamune et al. J. Am. Chem. Soc. 1985, 107, 4549.
B
H
Me
BH2
Me
H
BH
2
97.6
24
99.1
99.9
-
94.1
99.5
73
14
97.6
53
15
95.6
77
-
Introduction aux réactions stéréosélectives
Hydroboration diastéréosélectives (réaction sur des substrats chiraux)
OR
OR
Me
HO
Pr
R=H
R = Bn
R = TBS
R = TBS
9-BBN =
Me
OR
HO
Me
Pr
Pr
9-BBN
17
83
CB, Rh
81
19
9-BBN
25
75
CB, Rh
80
20
9-BBN
13
87
CB, Rh
93
7
9-BBN
15
85
CB, Rh
93
7
B
(9-borabicyclo[3.31]nonane)
H
O
CB, Rh =
B H
O
[Rh] - pas de ligand chiral
Introduction aux réactions stéréosélectives
Modèles pour justifier la stéréosélection:
B
H
B
RM
R
H H
H
B
EDG
R
H H
H
RL
modèle stérique
H
H
RL
modèle stérique
hydroboration catalysée
EWG = groupe électroattracteur
RM
R
H H
H
EWG (OR)
modèle
stéréoélectronique
B
EDG = groupe électrodonneur
H
EWG (OR)
R
H H
H
EDG
modèle
stéréoélectronique
hydroboration non catalysée
Introduction aux réactions stéréosélectives
Réduction des cétones prochirales
O
R1
"H
R2
"
HO H
R1
R2
vs
H OH
R1
R2
Cette partie traite uniquement les réductions de cétones prochirales par des réactifs comportant un
environnement chiral. L’addition diastéréosélectives d’hydrures (c’est à dire les réactions sur des
cétones comportant déjà un groupe stéréogène à proximité pouvant induire la stéréosélection) a
déjà été, en partie, traitée lors de l’étude du modèle de Felkin-Anh.
Il existe plusieurs systèmes de réduction des cétones prochirales:
• agents de réduction stoechiométriques chiraux (BINAL-H et boranes).
• source de réduction stoechiométrique en présence d’un catalyseur chiral (le système CBS).
• l’hydrogénation asymétrique catalysée (le système de Noyori).
• le transfert asymétrique d’hydrure.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Le BINAL-H
Le BINAL-H est un réactif stoechiométrique de réduction des dérivés carbonylés. Il est préparé in
situ par addition de LiAlH4 sur le (R)- ou (S)-binaphtol et d’éthanol :
OH
OH
LiAlH4 + EtOH +
(R)- ou (S)-
H
O
Al
O
OEt
(R)-BINAL-H
H
O
Al
O
OEt
THF
Li
(R)- ou (S)-BINAL-H
Li
H
O
Al
O
OEt
Li
(S)-BINAL-H
En l’absence d’éthanol, le dihydrure de binaphtolate d’alumium lithium présente un très faible
pouvoir d’induction d’asymétrie (2% ee pour la réduction de l’acétophénone). Par ailleurs il a été
montré que le BINAL-H possède une bonne énantiosélectivité uniquement pour les cétones
insaturées.
Noyori, R. et al. J. Am. Chem. Soc. 1984, 106, 6709 et 6717.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Origine de l’énantiosélectivité avec le BINAL-H.
Ph
(R)-BINAL-H
R
Ph
HO H
R
(S)-BINAL-H
R
Ph
Me
R
R
Ph
CH3(CH2)3CH=CH
CH3(CH2)3CΞC
Me
H OH
O
R
H OH
O
(S)-BINAL-H
R
Me
n-alkyl
iPr
tBu
%ee
> 95
> 95
71
44
%ee
> 95
79
84
Cas du (S)- BINAL-H
gêne stérique
répulsion
électronique
Et
H
H
O
Al
O
O
O
Li
vs
O
O
Al
H
O
Li
Et
O
O
O
Al
R
H
O
Et
Li
Un
O
vs
O
O
Al
Un
H
O
Li
Et
forme la plus stable
Un = chaîne insaturée ou Ar
R
O
Introduction aux réactions stéréosélectives
Exemples d’utilisation: vers la synthèse de prostaglandines.
O
O
1.5 equiv. (S)-BINAL-H
THF, -100 °C
O
HO
THPO
65%, 94% ee
THPO
CO2Me
(S)-BINAL-H
CO2Me
88%
THPO
O
THPO
H OH
100 : 0
Introduction aux réactions stéréosélectives
Les boranes
Deux types de boranes sont classiquement utilisés:
• les réactifs où l’hydrure transféré est lié au bore (cas 1)
• les réactifs où l’hydrure transféré est lié à un atome de carbone en position β de l’atome de bore
(cas 2).
Me
Me
B
H
Me
B
H
Me
cas 1
Me
H
BR2
R2B
H
Me
H
Me
BR
2
cas 2
RB
H
Me
2
Introduction aux réactions stéréosélectives
Les boranes de type 1
Le 2,5-diméthyl borolane de Masamune s’emploie en présence d’une quantité catalytique de son
dérivé sous forme de mésylate. Ce système réduit très efficacement les dialkylcétones
dissymétriques (seul système vraiment performant pour ce type de dérivés).
Me
O
R1
B
H
Me
R2
HO H
rdt > 70%
R1
ee > 95%
R2
Me
Me
B
OSO2Me
(catalytique)
R1 = Me, C5H11, C6H13
B
R2 = PhCH2, tBuCH2, iPr, iBu, cyclohexyl, tBu
OSO2Me
RL
O
B
RS
H
L’attaque du borane s’effectue après activation de la cétone par
le catalyseur et par la face la moins encombrée afin de minimiser
au maximum les interactions stériques.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Les boranes de type 2
Les réactifs:
Me H
H Me
B
B
Me H
H Me
B Cl
Cl B
2
(R)-
(S)-
2
(R)-
(S)-
Alpine borane
DIP-Cl
B
B
Origine de la stéréosélection:
X
B R
O
H
RS
X
B R
O
H
RL
RL
RS
gène stérique
Revues: Brown, H.C. et al. Acc. Chem. Res. 1988, 21, 288 et J. Organometal. Chem. 1995, 500, 1.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Les boranes de type 2 (suite): exemples d’application
Cas de l’Alpine borane:
O
Ph
Me H
O
HO H
Ph
B
HO H
D
Ph
D
100% ee
ide
rap
Ph
rap
lent
10% ee
O
ide
HO
H
99% ee
Me H
Me H
B
HB
O
lent
HO H
Ph
rapide
Ph
HO H
Ph
L’alpine borane est le réactif de choix pour
réduire
avec
d’excellents
excès
énantiomériques
les
α,β-acétylénique
cétones, les α-céto esters et α-halogéno
cétones. Les dialkyles cétones prochirales
sont de très mauvais substrats.
Introduction aux réactions stéréosélectives
Cas du DIPCl:
La présence de l’atome de chlore porté par le bore modifie l’environnement électronique de
l’espèce réductive. Le DIPCl est donc plus réactif que l’Alpine borane et devient un réactif de choix
pour la réduction des dialkyles cétones.
O
Ar
HO H
R
Ar
O
R1
Me H
B Cl
R2 R3
R (Ar)
R
ee > 95% (10% avec Alpine borane)
HO H
1
R
R (Ar)
ee > 95%
R2 R3
2
HO H
O
RF
RF
R (Ar)
R (Ar)
ee > 90%
Introduction aux réactions stéréosélectives
Le système CBS (Corey, Bakshi, Shibata)
Le système CBS consiste à mettre en présence d’une cétone prochirale à
réduire, un réducteur en quantité stoechiométrique (BH3) et un catalyseur
chiral (oxazaborolidine).
Ph Ph
H
O
N B
Me
catalyseur
O
Me
+ BH3
pas de réaction
Me
O
Ph
Ph
Me
Me +
HN
O
B
H
pas de réaction
O
THF, 25 °C, 2 h
Me
+ BH3
Ph Ph
H
O
N B
(0.1 eq)
Me
Revue: Corey, E.J.; Helal, C.J. Angew. Chem. Int. Ed. 1998, 37, 1986.
OH
Me
96.5% ee
+ BH3
Introduction aux réactions stéréosélectives
Origine de la stéréosélection
Ph
OH
Me
O
B
N
Me
Me
O
Ph
H2B
H
favorable
Ph
H
H2B
O
N
OH
O
Me
B
Me
Me
Ph
défavorable
Scope du réactif
O
Ar
O
Ar1
R
Ar2
O
O
O
R
R1
R1
ee > 85% en général
R
R1
R2
ee < 85%, sauf pour les cas R1 très encombrant
stériquement (comme tBu, iPr)
Introduction aux réactions stéréosélectives
Exemple: synthèse du Prozac
Ph Ph
H
O
Cl
O
N B
0.1 eq
Me
F3C
HO H
Cl
quant.
94% ee
Corey, E.J. et al. Tetrahedron Lett. 1989, 30, 5207.
NH2Me
Cl
0.6 eq BH3.THF
THF, 0 °C
O H
(R)- fluotexine
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