M4 Mouvement d’une particule chargée dans un champ ~ ou dans un champ magnétique B ~ électrique E PCSI 2016 – 2017 I Produit vectoriel ~ noté ~u ∧ ~v. Le vecteur Le produit vectoriel d’un vecteur ~u avec un vecteur ~v donne un vecteur w résultant possède les propriétés suivantes : — direction : orthogonale à ~u et ~v ; très important — sens : tel que ~u, ~v, w ~ forme un trièdre direct (comme vu en SI) — norme : k~u ∧ vk = k~ukk~v k sin(~u,~v ) (en particulier, le produit vectoriel de deux vecteurs colinéaires est le vecteur nul) Le produit vectoriel est une opération linéaire à gauche et linéaire à droite , c’est à dire : ∧ ~ex ~ey ~ez ~ ~ e 0 ~ e −~ ey x z (λ~a + µ~b) ∧ c = λ~a ∧ ~c + µ~b ∧ ~c ~0 ~ey −~ez ~ex ~a ∧ (λ~b + µ~c) = λ~a ∧ ~b + µ~a ∧ ~c ~0 ~ez ~ey −~ex Le produit vectoriel est antisymétrique : ~a ∧ ~b = −~b ∧ ~a. Les bases usuelles sont orthonormées directes donc ~ex ∧ ~ey = ~ez ( + permutation circulaire). Il faut donc se rappeler de l’ordre usuel des coordonnées : — cartésien : (x,y,z) — cylindro-polaire : (r,θ,z) — sphérique : (r,θ,φ) On écrit ensuite les coordonnées dans le bon sens en les "répétant", puis si on fait le produit vectoriel de deux vecteurs successifs "dans le bon sens" (vers la droite), alors le signe est "+" et le vecteur est le "suivant", si on est dans le mauvais sens le signe est "-". Par exemple : x, y,z ,x,y : ~ez ∧ ~ey = −~ex x, y,z ,x,y : ~ey ∧ ~ez = +~ex |{z} |{z} ← → Cartésien : ~ey ∧ ~ex = −~ez ~ez ∧ ~ex = −~ey Cylindro-polaire : ~er ∧ ~ez = −~eθ ~eθ ∧ ~er = −~ez Sphérique : ~er ∧ ~eφ = −~eθ ~eθ ∧ ~eφ = ~er Exemple : (3~ex + 2~ez ) ∧ 2~ex = 4~ey (3~ex + 2~ez ) ∧ 3~ey = 9~ez − 6~ex (3~ex + 2~ez ) ∧ (2~ex + 3~ey ) = 9~ez + 4~ey − 6~ex (~ex ∧ (~ey − ~ez )) · ~ex = 0 car le résultat du produit scalaire de gauche est orthogonal à ~ex (4~ex + 2~ez ) ∧ (−2~ex − ~ez ) = ~0 car les deux vecteurs sont colinéaires En cartésien (en fonction de ẋ, ẏ, ż) : ~v (t) ∧ B~ez = (ẋ~ex + ẏ~ey + ż~ez ) ∧ B~ez = B ẋ(−~ey ) + B ẏ~ex + ~0 En cylindro-polaire dans le cas d’un mouvement circulaire (en fonction des coordonnées et de leur dérivées) : ~v(t) ∧ (−B)~ez = r θ̇~eθ ∧ (−B)~ez = −Br θ̇~er + ~0 1 ~ ou B ~ Particule dans E M4 II Position du problème, forces en présence 1. Hypothèses de travail zR • Étude dans R galiléen. ~ E • Particule M de masse m et de charge électrique q constantes. Pour un électron, m ≃ 10−30 kg et q ≃ −1,6.10−19 C. ~v • Le poids de la particule est toujours négligeable devant les autres interactions. ODG à faire. ~ assez faible pour que la particule • Champ électrique E ne soit pas relativiste (v ≪ c). ~ et magnétique B ~ uniformes (identiques en • Champs E tout point de l’espace considéré) et permanents (indépendants du temps). ~ B M(m,q) O y x ~ dans un condensateur plan ou B ~ dans un solénoïde infini en régime permanent. Exemple : E Définition : M subit la force de LORENTZ ~ + q~v ∧ B ~ F~L = F~e + F~m = q E ~ selon le signe de q et • F~e selon ±E ~ et ~v : F~m est toujours normale au déplacement . • F~m normale au plan défini par B Exemples : ~ B ~ B ~v ~ B ~v q>0 F~m F~m q<0 F~m ~v F~m = ~0 ~ B ~v q<0 q>0 ~v q>0 ~ B F~L ~m F b ~ E F~e 2. Aspect Énergétique Remarque : d’après le théorème de la puissance cinétique, dEc ~ v + q(~v ∧ B).~ ~ v = q E.~ ~ v = P(F~ ) = F~ .~v = q E.~ dt b ~ peut modifier Ec et donc la norme de la vitesse de la particule, le champ B ~ ne Seul le champ E peut que la dévier. Pour déterminer la vitesse (en norme) d’une particule, on utilisera donc souvent le théorème de la puissance cinétique ou un théorème dérivé (énergie cinétique, énergie mécanique ...). PCSI 2016 – 2017 Page 2/6 ~ ou B ~ Particule dans E M4 Énergie potentielle : On considère une particule immobile au point O de charge Q et une particule de charge q (qui sera notre système) à une distance r de la première. Montrer que la partie électrique de la force de Lorentz dérive d’une énergie potentielle (on utilisera les coordonnées sphérique) − → − → Qqdr F~ = 4πǫQq0 r2 ~er et dr = dr~er + rdθ~eθ + r sin θdφ~eφ donc F~ · dr = 4πǫ 2 0r dEp Qqdr Qqdr −1 Qqdr On cherche à résoudre −dEp = δW = 4πǫ0 r2 d’où dr = 4πǫ0 r2 donc Ep (r) = 4πǫ + cte. On choisit 0r comme convention Ep = 0 quand r → ∞ donc cte = 0. Définition : On définit le potentiel électrique V tel que la variation de V entre deux points ~ sur un contour reliant ces deux points. On est égale à l’opposé de la circulation de E ~ est à circulation conservative, c’est-à-dire que sa circulation ne dépend pas admet que E du chemin choisi. Z B A → → ~ ·− ~ ·− E dr = − (V (B) − V (A)) ⇔ E dr = −dV Cette définition « ressemble » beaucoup à celle donnée pour l’énergie potentielle. On remarque d’ailleurs qu’en multipliant les deux membres par q la charge de la particule on obtient dans le membre de gauche la circulation de F~e . On en déduit que Énergie potentielle électrostatique : L’énergie potentielle d’une particule de charge q dans un champ électrique est simplement Ep,el = qV ~ seul III Particule chargée dans un champ E 1. Détermination de v : aspect énergétique ~ constant entre deux plaques métalliques chargées et distantes de d. On a alors On peut produire E ~ orienté de l’anode + vers la cathode − (toujours dans le sens des potentiels décroissants) et a E C pour norme E = Ud = VA −V . d z −−−−−−−−−−−−−−−−−−−−− Cathode U U C ~ F~ = q E ~ = U ~ez E d Vide poussé A Anode +++++++++++++++++++++ PCSI 2016 – 2017 d 0 Page 3/6 ~ ou B ~ Particule dans E M4 ~ est constant et dérive d’une énergie potentielle Ep telle que F~ = q E b ~ = qEdz = −dEp avec Ep (z) = −qEz + Cte δW = F~ .dr Relation analogue à celle de l’énergie potentielle de pesanteur Ep,pes = ±mgz + Cte Exemple : si un électron (q = −e) part de C avec une vitesse nulle, il arrive en A avec la vitesse vA telle que, d’après le théorème de l’énergie cinétique, 1 1 ∆Ec = W ⇒ mvA2 − mvC2 = 2 2 Z A C 1 F~ .d~r ⇒ mvA2 − 0 = (−e)E 2 ⇒ ∆Ec = qU ⇒ vA = s Z 0 d dz ⇒ vA2 = 2e 2e Ed = (VA − VC ) m m 2e U m et Ec (A) = eU J = U eV avec 1 eV = 1,6.10−19 J : énergie cinétique acquise par un électron accéléré entre deux électrodes sous une différence de potentiel de 1 V. A.N : Si U = 220 V, Ec = 220 eV et vA = 8,8.106 m.s−1 . L’électron devient relativiste si v proche de c ≃ 3.108 m.s−1 ⇒ Ec > 500 keV. z R 2. Trajectoire : application du PFD. ~ = E~ez . On peut choisir R tel que M en O à t = 0, ~v0 dans yOz et E mẍ = 0 mÿ = 0 mz̈ = qE ⇒ ⇒ ⇒ ẋ = 0 ẏ = v0 cos α ż = qE t + v0 sin α m ⇒ x=0 ⇒ y = v0 t cos α qE 2 ⇒ z = 2m t + v0 t sin α ~v0 ~ E α y O Pour déterminer la trajectoire, on doit éliminer le paramètre t. x • Si α = ± π2 , MRUA. • Sinon, t = b y v0 cos α et z = qEy 2 2mv02 cos2 α parabole + y tan α Z Application : déviation d’un faisceau de particules. Z z Cathode U d ~v0 0 ~vS F~ Parabole MRU vz S β Écran vy q>0 y ~ = E Anode U e~ d z p ~ = Entre les deux plaques, E D U e~ d z ~ = ~0 partout ailleurs. et E On recherche la déviation Z sur l’écran. On se retrouve dans le cas précédent avec α=0⇒z= PCSI 2016 – 2017 qEy 2 qUy 2 = 2mv02 2dmv02 tant que 06y6p Page 4/6 ~ ou B ~ Particule dans E M4 tan β = b vz vy ! = S ⇒Z= dz/dt dy/dt ! S = dz dy ! = S qUp Z − zS = 2 dmv0 D qUp q U p p D + z(p) = (D + ) 2 2 dmv0 m d v0 2 Utilisations : • Oscilloscope car Z proportionnel à U. • En plaçant une fente en Z, on peut obtenir un filtre de particules car Z proportionnel à un filtre de vitesse car Z dépend de v0 . q m ou ~ IV Action de B 1. Aspect énergétique : conservation de l’énergie cinétique b ~ Si F~L = F~m = q~v ∧ B, dEc dt = P(F~ ) = F~ .~v = 0 et comme m = Cte et q = Cte, v = Cte. Remarque : ~v peut varier car ~a = ~ F m 6= ~0. 2. Trajectoire : PFD + méthode classique ou des complexes. ~ = B~ez , M en O à t = 0 et ~v0 dans On peut choisir R tel que B xOz. Par utilisation du PFD v̇x vx 0 qBvy ~ m~a = q~v ∧ B ⇐⇒ m v̇y = q vy ∧ 0 = −qBvx v̇z vz B 0 z R α ~v0 ~ B y O qB m (s−1 ) la pulsation dite “cyclotron”, v̇x ωvy (1) x ⇒ système d’équations couplées suivant : v̇y = −ωvx (2) v̇z 0 (3) (3) ⇒ vz = v0 cos α ⇒ z = v0 t cos α Pour résoudre le système {(1) + (2)}, on peut utiliser deux méthodes : Et en posant ω = Méthode classique : par dérivation temporelle de (1), v̈x = ω v̇y = −ω 2 vx en utilisant (2). On en déduit vx = Cte. cos ωt et comme vx (t = 0) = v0 sin α, vx (t) = v0 sin α cos ωt. En reprenant (2), on obtient v̇y = −ωv0 sin α cos ωt et par integration, vy (t) = −v0 sin α sin ωt + 0 Méthode des complexes on peut retrouver ce résultat en passant par l’intermédiaire de calcul, qui n’a pas de signification physique, C tel que C = vx + jvy ⇒ Ċ = v̇x + j v̇y = ωvy − jωvx = −jωC On se ramène ainsi à une équation différentielle (complexe) : Ċ = −jωC ⇒ C = C 0 e−jωt et à t = 0, C = C 0 = vx0 + jvy0 = v0 sin α d’où C = v0 sin αe−jωt = v0 sin α(cos(−ωt) + j sin(−ωt)) = vx + jvy PCSI 2016 – 2017 Page 5/6 ~ ou B ~ Particule dans E M4 et par identification, vx = v0 sin α cos ωt Équations paramétriques : b ⇒x= v0 sin α sin ωt ω et vy = −v0 sin α sin ωt et en utilisant les conditions initiales, et y= v0 sin α v0 sin α cos ωt + Cte = (cos ωt − 1) ω ω C’est l’équation paramétrique d’une hélice de rayon R = 2πv0 cos α . ω Pour q < 0 ~ z B C = v0 m sin α qB et de pas h = v0 cos αT = z R y ~ B b b v0 sin α ω z = v0 t cos α ωt ~v0 ~er α F~ H ~v0 C b M z y b ~eθ b ~v x H x Remarque : on a superposition d’un MCU autour de C et d’un MRU suivant Oz, la trajectoire de la particule tourbillonne autour de la direction du champ magnétique (lignes de champ Cf. EM). 3. Cas particulier de la trajectoire circulaire (cas au programme) Dans le cas particulier mais assez courant où ~v0 est dans le plan Oxy, α = xOy de rayon v0 v0 m R= = ω |q|B π 2 et on a un MCU dans Vous devez être capable de retrouver rapidement le rayon de la trajectoire en admettant qu’elle est circulaire. On se place dans la base polaire de centre C, d’après le théorème de la puissance cinétique, la vitesse est constante en norme. On a donc un MCU. L’accélération s’exprime facilement : ~a = ~ = m~a, soit en norme (comme B ~ et ~v sont orthogonaux) −r θ̇2~er = −v02 /r~er . D’après le PFD, qv ∧ B 2 v 0 |q|v0 B = m r0 d’où r = mv |q|B PCSI 2016 – 2017 Page 6/6 ~ ou B ~ Particule dans E M4 4. Applications • Figure ci-dessous à gauche : détermination de la quantité de mouvement (p = mv) ou de la p charge d’une particule dans une chambre à bulles, par mesure de R = |q|B • Spectrographes de masse, figure ci-dessus à droite. R dépend de M = mNA où NA est la constante d’Avogadro et filtres de vitesse. • Accélérateurs de particules non linéaires : exemple du cyclotron. D1 D 2 ~v0 ~ B u(t) PCSI 2016 – 2017 Page 7/6 ~ ou B ~ Particule dans E M4 Table des matières I Position du problème, forces en présence 1. Hypothèses de travail 2. Aspect Énergétique ~ seul II Particule chargée dans un champ E 1. Détermination de v : aspect énergétique 2. Trajectoire : application du PFD. ~ III Action de B 1. Aspect énergétique : conservation de l’énergie cinétique 2. Trajectoire : PFD + méthode classique ou des complexes. 3. Cas particulier de la trajectoire circulaire (cas au programme) 4. Applications PCSI 2016 – 2017 Lycée Poincaré