Principes et Méthodes de la Biostatistique
Variables aléatoires 8
Chapitre 3
VARIABLES ALEATOIRES
A– DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DES
VARIABLES ALEATOIRES
Première approche
Soit une épreuve dont les résultats possibles sont des valeurs numériques ; un exemple
immédiat est celui du jet d'un dé. Les éventualités sont les valeurs {1, 2, 3, 4, 5, 6}. Si on adopte le
modèle du dé "parfait", les probabilités de chacune de ces valeurs sont 1
6 ; un modèle plus général
est d'attribuer à ces valeurs des probabilités {p1, ..., p6} dont la somme est égale à 1. On a ainsi
défini une variable aléatoire X dont la distribution (ou la loi) est caractérisée par l'ensemble des
valeurs qu'elle peut prendre {x1, x2, ...} et les probabilités correspondantes {p1, p2, ...}. Les pi sont
nécessairement positifs ou nuls et leur somme est égale à 1 puisque les événements xi sont
incompatibles.
Il existe deux types de variables aléatoires que nous allons maintenant préciser.
Variables aléatoires discrètes
Les plus simples des variables aléatoires sont celles qui ne peuvent prendre qu'un nombre n
fini de valeurs, comme dans l'exemple précédent du dé. Les valeurs xi que peut prendre X sont en
nombre fini et ∑
i=1
n
pi = 1 .
Une variable aléatoire très simple de ce type est la variable de Bernoulli de paramètre p ;
c'est une variable que ne peut prendre que 2 valeurs possibles {1 et 0} avec les probabilités p et q
= 1 - p. Cette variable intervient chaque fois que l'on étudie un caractère qui ne peut prendre que 2
modalités auxquelles on attribue les valeurs numériques 0 et 1.
Un cas un peu plus général est celui où l'ensemble des valeurs possibles que peut prendre X
est infini, tout en restant dénombrable. Un exemple très important est celui de la loi de Poisson,
étudiée plus loin. Alors, les valeurs possibles sont {x1, x2, ...} avec les probabilités {p1, p2, ...}. La
somme (infinie) des pi doit être égale à 1.
Considérons l'exemple suivant : on joue une série de parties de pile ou face, la probabilité de
gagner une partie étant p. Le jeu s'arrête dès qu'on a gagné ; on s'intéresse au nombre N de parties
jouées avant que le jeu ne cesse. N est évidemment une variable aléatoire qui peut prendre les
valeurs 1 (on gagne à la première partie), 2 (on perd à la première mais on gagne à la deuxième),
3, etc... N peut donc prendre toutes les valeurs entières à partir de 1 ; l'ensemble des valeurs
possibles est bien infini. Cherchons les probabilités correspondantes :