Le 15-02-05
Soins Infirmiers aux personnes atteintes
d’affections cardio-vasculaires
Dr DAGHER
L’ANGOR ET L’INFARCTUS DU MYOCARDE
Ischémie myocardique = maladie coronaire
I – L’angor = angine de poitrine
A – Définition
Angos = compression, constriction
Syndrome douloureux thoracique (souffrance des cellules) en rapport avec une hypoxie (manque d’O2)
du myocarde liée à un déséquilibre entre les apports et les besoins en O2
B – Physiopathologie
Déséquilibre entre les apports et les besoins en O2 du myocarde : le myocarde a besoin d’énergie et donc
d’oxygène.
L’artère coronaire est bouchée :
Athérosclérose (95 % des causes d’angor et d’IDM) constitué d’amas de cholestérol, de fibres et
de cellules mortes
o Facteurs de risques majeurs :
Cholestérol :
Cholestérol total :
o LDL cholestérol = ApoB = mauvais > 1,7 g/L
o HDL cholestérol (protecteur conte l’athérosclérose si un peu élevé)
= ApoA > 2,3 g/L
o moins touchée car hormones ovariennes augmentent le HDL
jusqu’à la ménopause rejoint ensuite
Tabac :
Tabagisme actif : très nocif au niveau coronaire
Tabagisme passif : cancer du poumon
Quantité de tabac fumé nicotine, CO2 lié à la combustion
Le risque diminue au bout de 5 ans avec arrêt
Diabète : surtout su insulino-dépendant = type I
HTA : x 7 les chances de développer une athérosclérose
o Facteurs de risque mineurs :
Hérédité
Sédentarité, obésité
Stress
Spasme coronaire (2 à 3 % des causes d’angor et d’un IDM) = constriction de la coronaire
Somme, traumatisme
C – Tableaux cliniques
1 – Angor d’effort = angor stable
Circonstances d’apparition : douleur à l’effort qui cède en quelques minutes à l’arrêt de l’effort
Siège : douleur rétro-sternale = derrière le sternum
Irradiations : typiquement vers la mâchoire inférieure et le bras gauche
Type de douleur : constrictive
Durée : entre 1 et 3 min
TNT : trinitrine : médicament qui dilate les coronaires. Test quand douleur, si douleur disparaît.
Dans l’angor d’effort : test ou douleur trinitrosensible penser à l’effet placebo
2 – Angor spontané = Prinzmetal
Circonstances d’apparition : au repos
Siège : douleur rétro-sternale, spontanée
Irradiations : typiquement vers la mâchoire inférieure et le bras gauche
Type de douleur : constrictive
Durée : 10 à 16 min
TNT : douleur trinitrosensible
3 – Syndrome de menace = angor instable
Douleur thoracique de plus en plus prolongée, de plus en plus intense, qui devient moins sensible à
la TNT et de plus en plus fréquente
On sous-entend un syndrome de menace d’IDM
Hospitalisation en urgence avant développement de l’IDM
D – Examens complémentaires
1 – ECG de base
On recherche une séquelle d’infarctus ancien : pendant la crise se modifie (l’onde Q est large)
Après la crise normal
2 – Epreuve d’effort
Voir si modification pendant l’effort et si douleur
On recherche des signes d’ischémie myocardique réversible à l’effort
Un test d’effort qui déclenche des signes d’ischémie myocardique est dit positif
Diagnostic dans 75 % des cas
3 – Holter
ECG portable pendant 24h
4 – Coronarographie
Pas systématique
Réservée au cas difficiles
Permet de préciser le nombre et la sévérité des sténoses coronaires, en vue de discuter une éventuelle
revascularisation par angioplastie (dilatation) ou pontage aorto-coronarien
5 – Scintigraphie
Epreuve d’effort sur vélo
Injection IV d’un produit
Radio
E – Diagnostics différentiels
Toute douleur thoracique n’est pas forcément cardiaque :
Douleurs rhumatismales : inflammation du cartilage des côtes qui augmentent à la palpation
Douleurs digestives : inflammation de l’œsophage, reflux de l’estomac hernie, certains ulcères
Douleurs neurotoniques : petites piqûres d’aiguille sous le sein gauche 1 seconde
Douleurs pulmonaires : caillot de sang qui part d’une jambe et se localise au niveau du poumon er
provoque une douleur thoracique et dyspnée
Dissection aortique s’accompagne d’une chute de TA et plus rapide
Péricardite : douleur thoracique
F – Exclusion
Surveillance
Complications :
o Syndrome de menace d’IDM
o IDM
o Insuffisance cardiaque œdème pulmonaire
o Mort subite
G – Traitement
But : augmenter les rapports en O2 et diminuer les besoins du myocarde en O2
1 – Médicaments
Dérivés nitrés : TNT dilater les artères et augmenter l’apport en O2 dans le sang
Bêtabloquants ralentit rythme cardiaque = bradycardie + diminution de la TA diminution des
besoins myocardiques en O2
Inhibiteurs calciques dilater les coronaires et augmenter les apports en O2 : ils inhibent l’entrée
du Ca2+ à l’intérieur des cellules
Cordarone = Amiodarone : agit sur 2 mécanismes :
o Augmente les apports en dilatant les artères
o Diminue les besoins en entraînant une bradycardie
Chaque médicament peut être utilisé seul ou en association. Traitement à vie.
2 – Indications thérapeutiques
Angor d’effort et angor spontané
o Traitement de la crise par TNT ou dérivés nitrés
o Traitement de fond à vie d’un ou plusieurs médicaments + aspirine : empêche l’agrégation
plaquettaire (en dose très faible : 75 mg)
o Facteurs de risque : tabac, cholestérol, diabète, HTA
o Hygiène de vie : facteurs de risque mineurs
Angor instable = syndrome de menace
o Hospitalisation en soins intensifs de cardiologie
o Traitement médical (IV ou perfusion, bêtabloquants : VO, anticoagulants : SC ou IV)
o Coronarographie montre si artère bouchée et leur siège
o Traitement chirurgical : pontage coronarien, angioplastie
o Dilatation coronaire
II – L’infarctus du myocarde = IDM
A – Définition
Nécrose du myocarde (mort des cellules) liées à une hypoxie prolongée en rapport avec une occlusion
complète d’une coronaire
B – Lésions anatomiques
1 – Coronaires
Thrombose d’une ou plusieurs coronaires liées à un thrombus (caillot) obstruant complètement la lumière
2 – Myocarde
Macroscopiquement : tâche noire du myocarde
Microscopiquement : nécrose des cellules du myocarde sans noyau qui libèrent des enzymes
C – Causes
1 – Athérosclérose
A 90 % + facteurs de risque.
L’IDM peut :
Soit succéder à une angine de poitrine plus ou moins ancienne
Soit être révélateur de la maladie coronarienne
2 – Autres causes
10 % : traumatisme thoracique
Syphilis très rare : maladie vénérienne forme de gomme syphilitique qui bouche l’orifice des
artères
IDM chez le nouveau-né : très rare, absence de développement d’une artère coronaire IDM massif
souvent mort né ou mort après la naissance
D – Epidémiologie
50 000 morts/an 1ère cause de décès après 50 ans
Age
Sexe
Géographique surtout scandinave (génétique)
Temps
E – Signes précurseurs
Syndrome de menace : angor instable précédant l’IDM
Infarctus inaugural : grosse douleur soudaine
F – Tableau clinique de l’infarctus
1 – Douleur thoracique
Circonstances d’apparition : survenue brutale, spontanée, au repos
Siège : rétrosternale
Irradiation : dos, bras gauche, mâchoire inférieure
Type : constrictive
Intensité : plus intense que l’angor
Durée : > 30 s : souvent 2 à 3h
Signes d’accompagnement : nausées, vomissements, agitation
TNT
2 – TA
TA normale petit infarctus
HTA
Hypotension artérielle : collapsus : TA < 7 état de choc : TA basse + pâleur cutanée + marbrure +
froideur + tachycardie réflexe autour de 110-120 bpm
3 – Température
Lors de la nécrose, il y a libération de substances pyrogènes.
Au 2ème jour après l’IDM, on atteint 38°C (fièvre en plateau) pour atteindre la normale au 7ème jour.
Si pic de température à 40°C ou fièvre qui ne redescend pas au bout du 7ème jour = complications
(péricardite, phlébite)
4 – Examen clinique
Auscultation cardiaque recherche d’un souffle
Auscultation des poumons recherche d’un oedème pulmonaire
Examen des vaisseaux : artères et veines recherche de signes de phlébite
5 – ECG
Si le SAMU s’est déplacé à domicile. Marqué à vie.
Diagnostic : onde
Localisation : dérivation standard. L’IDM inférieur est moins important que l’IDM antérieur
ECG répété pour assurer une surveillance : voir si onde Q s’étend extension de l’IDM
recherche trouble du rythme ou trouble de la conduction cardiaque
6 – Enzymes cardiaques
Prise de sang sur 3 jours :
Troponine : augmentation à la 8ème h de l’IDM, reste augmenter pendant 4 jours pour redescendre
élévation de la troponine confirme le diagnostic de l’IDM
CPK : augmentation parallèlement à la troponine pouvant être augmentée par autre chose
7 – Radio thoracique – GDS : gaz du sang – Biologie
Le cliché thoracique apprécie le volume cardiaque et recherche des signes d’oedèmes pulmonaires.
8 – Autres examens complémentaires
Dans les jours qui suivent.
Echographie cardiaque au lit du patient permet de voir si péricardite, si hypokinésie, si anomalies
au niveau des valves, si caillots ou thrombus intracardiaque
Holter : vers la fin de la 1ère semaine, une fois que le patient est sorti des soins intensifs détecter
un trouble du rythme ou de la conduction à distance de l’IDM
Scintigraphie pendant le test d’effort
Epreuve d’effort : limitée à 85 % du maximum + surveillance ECG pendant l’épreuve d’effort
Coronarographie fait si épreuve d’effort montre modification électrocardiographique pendant
l’épreuve d’effort sauf chez les patients de moins de 40 ans systématique
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