Notions de signaux aléatoires
Hervé BOEGLEN
Introduction :
En physique, il est d'usage d'utiliser un modèle mathématique pour décrire un phénomène physique. Dans ce contexte, on
peut distinguer deux classes de modèles mathématiques : déterministe et aléatoire (ou stochastique).
Un modèle est dit déterministe, s'il n'existe aucune incertitude sur son comportement dépendant du temps quels que
soient les instants du temps.
Cependant, dans beaucoup de situations pratiques, ce modèle n'est pas approprié parce que le phénomène physique en
question comprend beaucoup trop d'inconnues. Malgré cela, il est possible d'utiliser un modèle mathématique décrit en
termes de probabilités : on parle alors de la probabilité pour que la future valeur soit comprise entre telle et telle valeur.
Dans un tel cas, le modèle est dit aléatoire ou stochastique.
Prenons l'exemple d'un système de radiocommunication. Pour un tel système, le signal reçu est constitué d'un signal
informatif, d'un signal aléatoire d'interférence et de bruit lié au canal de transmission. Le signal informatif peut
représenter un signal vocal, qui pratiquement est constitué de bursts d'énergie, espacés aléatoirement, et de durée
variable. Le signal d'interférence peut représenter des perturbations provoquées par des ondes électromagnétiques
provenant d'autres systèmes de communication. Quant au bruit, il est essentiellement lié au déplacement aléatoire des
électrons dans les dispositifs électroniques, on parle dans ce cas de bruit thermique.
Il est donc évident qu'un signal de réception est aléatoire par nature. Bien qu'il ne soit pas possible de prédire ses valeurs
futures, on peut le décrire en terme de paramètres statistiques tels que sa puissance moyenne ou sa densité spectrale de
puissance, c'est ce que nous allons voir ci-après.
Définition d'un processus aléatoire :
A la lumière de l'introduction, il est clair que les signaux aléatoires possèdent deux propriétés. D'abord ce sont des
fonctions du temps. Ensuite, il sont aléatoires dans le sens où avant de procéder à une expérience, il n'est pas possible de
prévoir exactement les formes d'ondes qui seront observées dans le futur.
Pour décrire une expérience aléatoire, il est pratique de penser en terme d'épreuve dans un espace de probabilité. Plus
précisément, à chaque épreuve de l'expérience, on associe un échantillon temporel. La totalité des échantillons temporels
possibles de l'expérience constitue l'espace de probabilité. Cet espace d'évènements dépendant du temps est appelé
processus aléatoire ou stochastique.
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