A – Déréglementation et décloisonnement ont abouti à un vaste marché des capitaux au niveau
mondial :
déréglementation : fin du contrôle des changes, mouvement des capitaux et pari sur une
meilleure allocation de l’épargne et accès à une réserve d’épargne mondiale (notamment pour
les Etats)
Décloisonnement
Le processus de globalisation financière a commencé dans les années 1980. Il a conduit à la
création d'un marché unique de l'argent au niveau planétaire. Aujourd'hui, le système financier
international est devenu un méga marché unifié de l'argent, qui se caractérise par une double
unité :
- unité de lieu : les places financières nationales sont interconnectées par des réseaux
modernes de communication ;
- unité de temps : il fonctionne en continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, successivement
sur les places d'Extrême-Orient, d'Europe et d'Amérique du Nord.
Les « 3D », Désintermédiation, Décloisonnement, Déréglementation, sont considérés comme la racine du
phénomène de globalisation financière. On peut a posteriori y ajouter un quatrième D : Dématérialisation, par
l'intermédiaire du développement rapide des technologies de l'information dans les années 90.
interdépendance : une baisse des taux d’intérêt conduit à un report des placements vers les
obligations, une baisse du marché actions peut conduire certains fonds à diversifier leurs
activités. un écroulement de la valeur de placements structurés (subprimes) peut menacer les
activités de prêt.
Question 4 : (2,5 points)
Les années 60 ont ouvert une période de développement rapide des flux financiers internationaux, résultat de l'action des États,
des grandes banques internationales et de l'innovation technologique. Les Etats y voyaient l'occasion de faire financer leurs
déficits budgétaires par l'épargne extérieure, les banques des occasions de gagner beaucoup d'argent.
L’innovation technologique a joué son rôle, le mariage de l'informatique et des télécommunications permettant d'unifier un marché
financier mondial virtuel et de le faire fonctionner 24 heures sur 24. Les économistes libéraux ont célébré les bienfaits que ne pouvait
manquer d'apporter cette finance libéralisée en termes de meilleure allocation de l'épargne au niveau international [=
l’épargne ira là où les besoins de financement existent et où ils seront les plus rémunérateurs pour ceux qui apportent
leurs capitaux]
Aujourd'hui, ce sont plutôt ses méfaits qui sautent aux yeux (…) Les autorités publiques, coincées dans leurs espaces
nationaux, ne sont plus à la hauteur des enjeux de la mondialisation financière, dont la complexité rend la régulation
impossible.
Ainsi, un enjeu important est lié à la création de nouveaux produits financiers sophistiqués, dont les plus connus sont les fameux
produits dérivés
. Ceux-ci se sont développés en même temps que la libéralisation financière pour aider les investisseurs
internationaux à se protéger des variations excessives des taux d'intérêt et des taux de change. Mais ils ont fini par provoquer d'autres
problèmes. On ne connaît environ que 30 % des échanges de ces produits, les autres s'effectuant dans des conditions de non transparence
totale (pas connu, pas taxé), de la main à la main, entre des investisseurs dont il est parfois difficile de juger le sérieux. En plus, la complexité
de ces produits limite la capacité des financiers à bien maîtriser les risques qui les accompagnent. La banque anglaise Barings en sait quelque
chose : elle a compris trop tard que l'un de ses employés avait pris des risques démesurés en jouant avec des produits dérivés et venait de
détruire en quelques mois une banque plus que centenaire [= cette banque a fait faillite en 1998].
D'après l'OCDE, les placements en actions représentent environ 40 % de la richesse des Américains (plus de la moitié des habitants en
détiennent directement). La hausse de la Bourse donne l'impression d'un enrichissement qui incite à accroître la consommation et décourage
l'épargne, ce que les économistes appellent un « effet de richesse ». Avec la baisse de la Bourse, un mécanisme exactement inverse se met en
oeuvre, qui peut, selon certaines estimations, coûter 2 points de PIB à la croissance américaine. Les Bourses européennes s'effondrent,
touchées par la panique financière et la croissance en déroute. Dans le même temps, de nombreuses banques éprouvent de grosses difficultés
et rationnent le crédit, ce qui contribue à tuer définitivement la reprise en Europe et entraîne une remontée du chômage.
Comment la finance est devenue incontrôlable (Alternatives économiques, octobre 1998)
Ce sont des engagements à livrer, dans le futur, différents produits à un prix fixé aujourd’hui. Leur valeur évolue
en fonction de celle de l’action, de l’obligation, de la devise, de la matière première, etc. sur laquelle ils s’appuient.