A- Le financement interne

publicité
Chapitre 7 : Comment l’activité économique est-elle financée ?
Objectifs du chapitre :
NOTIONS DU
PROGRAMME
1ère partie :
Autofinancement,
Les
différentes Financement
modalités
de direct / indirect
financement
évolution
et leur
2ème partie : Taux
d’intérêt et risques de
l’endettement
Taux d’intérêt
Risque de crédit
NOTIONS
COMPLEMENTAIRES
Marché des capitaux,
actions / obligation
Economie d’endettement
économie de marchés
financiers
Intermédiation bancaire
Taux d’intérêt réel
Taux fixes / taux
variables
PROBLEMATIQUES
Comment peut-on se financer ?
Quels sont les avantages et les
inconvénients de chaque mode de
financement ?
Comment ont évolué les modalités de
financement ?
Que sont les taux d’intérêt ?
Quels sont les risques de l’endettement ?
Comment est-on passé de la crise des
Subprimes à la crise grecque ?
Intro : Besoin ou capacité de financement
Epargne* : part du revenu qui n'est pas consommée. Pour un ménage, part du revenu disponible brut d'un ménage qui
n'est pas affectée à sa consommation finale
Pour une entreprise = épargne brute = bénéfices mis en réserve + amortissements
Investissement* : mesuré en Compta Nat par la FBCF, ce sont les dépenses contribuant à maintenir ou augmenter le
stock de capital que l’entreprise possède.
Comment se partage la valeur ajoutée ?
Question 1: Traitez les questions  et .
Complétez le schéma suivant
Amortissements : Sommes que
l’entreprise met de côté afin de
reconstituer son capital technique
usé ou frappé d’obsolescence.
1__________________________
2__________________________
3__________________________
4__________________________
5__________________________
6__________________________
 Comment une entreprise peut-elle financer des projets d’investissement?
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
1
DOCUMENT 1 PAGE 110
Capacité de financement*: on dit d'un agent qu'il est en capacité de financement si l'agent dispose d'une épargne
suffisante pour assurer le financement de l'investissement (son épargne brute est supérieure à sa FBCF)
Besoin de financement* : on dit d'un agent qu'il est en besoin de financement si l'agent ne dispose pas d'une épargne
suffisante pour assurer le financement de l'investissement (son épargne brute est inférieure à sa FBCF)
Attention : être en besoin de financement ne veut pas dire être pauvre, ça veut dire que pour financer son
investissement, son épargne est insuffisante.
=> Ainsi, c'est en comparant le niveau d'épargne d'un agent à ses investissements qu'on détermine s'il est en besoin ou
en capacité de financement :
DOCUMENT 2 PAGE 110
Si l’on raisonne non plus au niveau microéconomique (décisions prises par les agents) mais au niveau global et pour
une période donnée, on constate que les entreprises et les administrations publiques ont généralement un besoin de
financement alors que les ménages dégagent, globalement, une capacité de financement.
Problématique : Comment faire se rencontrer agents en capacité de financement et agents en besoin de
financement ?
Question 2 : Complétez le texte suivant à l’aide du DOC 3 PAGE 111
Le financement* de l’économie désigne l’ensemble des modalités (modalités = conditions) par lesquelles les agents
qui constituent une économie se procurent les fonds nécessaires à la réalisation de leurs différentes activités.
On distingue :
 Le financement interne appelé aussi autofinancement :
L’agent économique se finance donc lui-même. C'est un financement réalisé sur fonds propres (c’est-à-dire sans
apport de capitaux extérieurs). Dans une entreprise, il est réalisé sur la base :
Des bénéfices non distribués aux actionnaires et mis en réserve dans le but d'investir.
Des dotations aux amortissements, c'est-à-dire les sommes mises de côté par les entreprises pour financer le
remplacement du capital productif existant.
Quand la capacité d’autofinancement d’un agent est insuffisante : il se tourne vers un financement externe qui peut
être direct ou indirect.
 Le financement externe indirect appelé aussi externe indirect ou financement intermédié.
C’est un financement qui se fait par recours aux intermédiaires financiers : principalement les banques. L'entreprise
empruntera aux banques qui utiliseront des fonds existants ou qui créeront de la monnaie ex-nihilo. Les banques se
rémunèrent grâce au taux d'intérêt : l'entreprise qui emprunte s’endette, elle doit donc leur rembourser le capital
emprunté mais aussi des intérêts, qui sont un pourcentage de la somme empruntée.
 Le financement externe direct est un financement qui s'opère par recours aux marchés.
L'entreprise peut directement être mise en relation avec les fournisseurs de capitaux :
 Soit en empruntant : l'entreprise émet alors des obligations qui sont des titres de créances représentant une partie de
l'emprunt de l'entreprise. L'émission d'obligations est une procédure d'endettement et l'entreprise doit rembourser en
payant en supplément un intérêt, fixé selon les conditions du marché au moment de l'émission des obligations.
 Soit en émettant des titres de propriété : l'entreprise émet des actions représentant une partie du capital de
l'entreprise. Les agents qui achètent ces titres deviennent alors propriétaires d'une partie de l'entreprise, ce sont les
actionnaires. L'entreprise n'a pas de remboursement à effectuer aux actionnaires (elle ne leur paie pas d'intérêts), mais
ils ont droit à des dividendes, c'est-à-dire une partie des bénéfices de l'entreprise.
2
I- LES DIFFERENTES MODALITES DE FINANCEMENT
A- Le financement interne
Lorsque le taux de marge* (part de l’EBE dans la VA exprimée en %) de l’entreprise est élevé, cela signifie qu’elle
consacre une partie importante de sa valeur ajoutée à son EBE. Les excédents dégagés vont donc lui permettre de
financer une plus grosse partie de son investissement avec ses fonds propres.
Autofinancement* = financement interne
Mode de financement utilisé par l'agent en capacité de financement. L'investissement est financé à partir des de
l’épargne brute = bénéfice mis en réserves + amortissements.
 Avantages l’autofinancement :
L’autofinancement n’entraîne ni dépendance ni endettement.
L’entreprise peut financer immédiatement son investissement, sans dépendre de la décision d’un autre agent et sans
verser d’intérêts dans le cas d’un emprunt, ou de dividendes dans le cas d’émission d’actions.
 Limites de l’autofinancement :
Encore faut-il dégager une capacité d’autofinancment.
L’autofinancement a toutefois un coût d’opportunité. Les bénéfices pourraient être placés. Il faut donc que le projet
d’investissement rapporte plus que ce gain financier alternatif
B- Le financement externe
a)
Le financement externe indirect ou intermédié
Le financement indirect de l’activité économique implique qu’il y ait un agent économique particulier (un
intermédiaire financier) qui mette en relation le demandeur avec l'offreur de capitaux. Cette intermédiation est le fait
des institutions financières (les banques) qui d’une part, collectent l’épargne auprès des ménages, et d’autre part,
prêtent aux entreprises les sommes nécessaires au financement de leur activité.
DOC 1 PAGE 114
 Avantages du financement externe intermédié pour l’emprunteur
Question 3 : Quels sont les avantages du financement externe intermédié
Le financement intermédié permet un financement de l’économie plus large que les marchés monétaire ou financier
auxquels n’ont pas accès tous les agents économiques (par exemple les petites entreprises ou les ménages qui
souhaitent emprunter pour acheter leur logement). Il permet aussi de mieux répartir le risque et de le réduire.
Les intermédiaires financiers sont utiles au financement de l’activité économique car :
 ils évitent aux agents à capacité de financement de trouvera des agents à besoin de financement, ce qui baisse
les coûts de prospection et de transaction
 ils permettent la « transformation » des échéances (prêter sur 10 ans avec des placements sur un an). La
banque transforme les échéances car elle peut collecter des dépôts sur des périodes courtes et les prêter sur
des périodes plus longues.
 ils réduisent le risque lié au prêt car ils sont plus compétents pour l’évaluer. Ils peuvent compenser
l’insolvabilité de certains emprunteurs par des gains sur d’autres opérations. Le risque moyen sur les
opérations de financement diminue.
 Inconvénients du financement externe intermédié pour l’emprunteur
Dépendance vis-à-vis des intermédiaires financiers : Vais-je pouvoir emprunter ?
Endettement : intérêts fixes à payer (on y reviendra dans la deuxième partie du cours)
3
b)
Le financement externe direct
Financement externe est appelé «direct »ou «désintermédié », dans la mesure où les titres émis par les agents à
besoin de financement sont «directement » achetés sur le marché financier par les agents à capacité d’épargne.
Les agents économiques qui recourent au financement par appel au marché émettent des titres qui sont achetés par les
agents ayant une capacité de financement. Ce financement est qualifié de direct, car les titres émis par les demandeurs
de capitaux sont directement achetés par les offreurs de capitaux.
Le marché des capitaux : Lieu de rencontre entre des agents économiques à besoin de financement qui émettent des
titres qui sont achetés par les agents ayant une capacité de financement. Ce financement est qualifié de direct, car les
titres émis par les demandeurs de capitaux sont directement achetés par les offreurs de capitaux. Il est composé
 du marché monétaire qui est le marché des capitaux à court et moyen terme qui comprend deux
compartiments principaux :
-Le marché interbancaire (réservé aux banques)
-Le marché des "titres de créances négociables" (TCN) sur lequel les banques, l'Etat et les entreprises peuvent émettre
ou échanger des titres négociables, parmi lesquels : les billets de trésorerie (pour les entreprises) et les bons du Trésor
(émis par l'Etat, rend le propriétaire créancier de l'Etat).
du marché financier qui est le marché des capitaux à long terme qui est constitué de deux compartiments :
- Le marché primaire, sur lequel les agents à besoin de financement émettent des titres. Les émetteurs reçoivent des
capitaux.
- Le marché secondaire, sur lequel se négocient les titres déjà émis. Le marché secondaire ne contribue pas
directement au financement des agents qui ont émis les titres, mais il est le complément indispensable du marché
primaire puisqu'il permet aux apporteurs de capitaux de revendre facilement les titres achetés antérieurement, leur
conférant ainsi de la liquidité.
1.
Zinzins = investisseurs institutionnels : Ce sont soit des banques, soit des compagnies d'assurance, soit des fonds de pension, soit des « hedge
funds » (fonds spéculatifs) qui achètent des titres financiers pour enrichir le capital qui leur a été confié par les épargnants pour la retraite,
pour l'assurance vie.... Ils prennent des risques à leur place et cherchent le rendement maximum. Ils peuvent intervenir directement dans la
gestion des firmes pour qu'elles augmentent leurs bénéfices distribués.
4
Intéressons-nous plus précisément au MARCHE FINANCIER
Vidéo 1: Dessine-moi l'éco : La bourse et le financement des entreprises
DOCUMENT 1 ET 2 PAGE 112
Question 4 : Complétez le tableau suivant :
Les intervenants sur le marché financier
Les agents à besoin de financement (les entrep et les
Titres qui sont directement achetés par des ACF (ménages, des
APU) peuvent se financer en émettant des titres
entrep, des banques….)
financiers (actions et obligations).
Les titres échangés sont principalement :
actions
Caractéristiques
l’action est un titre de propriété (elle n’a pas à être
remboursée, l’acheteur devient propriétaire d’une
partie du capital social de l’entreprise).
l’action ne donne pas droit à un revenu fixe. Le
revenu dépend des résultats de l’entreprise et de la
politique de redistribution des bénéfices qui
définissent le dividende versé.
En tant que titre de propriété, l’action donne le droit
à l’actionnaire de participer à la prise de décision
dans l’entreprise (droit de vote à l’assemblée
générale des actionnaires)
Avantages et limites :
Pour l’investisseur : celui qui achète l’action
Plus risquée => peuvent rapporter plus
l’investisseur
600 000 actionnaires eurotunnel
Vidéo 2http://www.ina.fr/video/CAC95043925
85 F -> 14F
obligations
Caractéristiques
l’obligation est un titre de créance :
obligation = part d’un emprunt donnant droit à la perception
d’un intérêt. Le préteur récupère son capital in fine, lorsque
l’obligation arrive à son échéance
L’obligation donne droit à un revenu qui est défini au moment
de l’émission (en fonction du taux d’intérêt)
Avantages et limites :
Pour l’investisseur : celui qui achète l’obligation
à Revenu fixe / plus sûr
Pour l’agent qui émet l’action
Pour l’agent qui émet l’obligation
+ : le montant des dividendes est corrélées aux + : Pas de perte de contrôle
résultats de l’Entrep
- : endettement
- : risque de perte de contrôle de son entreprise
Vidéos 3-4:
Qu’est-ce qu’une OPA
https://www.youtube.com/watch?v=gm9k44xizrE
Mittal rachète arcelor (Mariage de raison ?)

On distingue deux compartiments dans le marché financier :
 le marché primaire sur lequel sont cédés les titres nouvellement émis par les agents ayant des besoins de
financement.
 le marché secondaire (la Bourse) sur lequel ces titres sont échangés entre agents économiques.
Question 4 : Faire le point page 113+ Question 2 page 112
 La valeur nominale (ou valeur d’émission) d’une action ou d’une obligation est différente de son cours
Faire le point page 113
Raison pour laquelle la valeur nominale est différente de son cours
La valeur nominale de l’action ou de l’obligation lors de son émission sur le
marché primaire va ensuite évoluer en fonction de l’offre et de la demande sur
le marché secondaire. Les investisseurs peuvent en effet revendre leurs titres à
d’autres investisseurs. Si les titres sont recherchés, certains investisseurs
seront prêts à payer plus que la valeur nominale décidée au moment de
l’émission et le cours du titre sera plus élevé.
5

Le marché secondaire est indispensable au fonctionnement du marché financier
Question 5 : Faire la Question 5 page 112
 Le marché secondaire permet de concilier
la liquidité des placements pour les détenteurs de titre : les investisseurs veulent à tout moment pouvoir
récupérer leur épargne.
l’immobilisation du capital pour les entreprises : L’argent collecté lors de l’émission sur le marché primaire
peut ainsi être investi à long terme
Ainsi : l’existence du marché secondaire rend donc les titres beaucoup plus attractifs pour les épargnants, ce qui
facilite le financement des entreprises.
 Le marché secondaire permet de définir un prix pour les titres (en fonction de l’offre et de la demande), ce qui
donne aux entreprises une évaluation de la valeur de l’entreprise selon les investisseurs. Cela peut orienter les
décisions stratégiques des dirigeants de l’entreprise. C’est autour de ce cours que de nouveaux titres pourront être
émis.
Illustration : Introduction en Bourse de Twitter (à vidéo projetter)

Avantages et limites des marchés financiers :
Les marchés financiers présentent des avantages
 Les marchés financiers permettent de faire appel à l’épargne d’un grand nombre d’investisseurs et de répartir
le risque entre un grand nombre d’agents.
 Ils garantissent la liquidité de l’épargne tout en permettant aux entreprises d’investir à long terme.
 Ils permettent de limiter les coûts de l’intermédiation.
Mais
 Ils ne sont pas accessibles à tous les ABF : PME / ETI pas accès à cause des coûts administratifs
 Ils sont sources d’instabilité et de crise : à cause de la spéculation
Illustration : DOC. 3 PAGE 113
(Vidéo : L'économie, mode d'emploi - Qu'est-ce que la spéculation?
https://www.youtube.com/watch?v=eezr2UlOIiw)
La hausse du prix d’une action exerce un effet de signal sur les autres actions, d’abord dans le même secteur d’activité
puis au-delà. La montée du cours d’une action joue positivement sur les anticipations des acteurs quant aux
perspectives de profit futur. Il y a là un aspect auto-réalisateur et circulaire. Par ailleurs, les autres titres peuvent
apparaître relativement bon marché, ce qui incite à les acheter et donc à augmenter leurs cours.
Le prix des titres repose sur les anticipations que les acteurs forment sur l’avenir. Ces anticipations se font sur une
base incertaine et sont auto-réalisatrices.
Si les investisseurs anticipent une hausse, ils achètent et provoquent la hausse. Le cours des titres peut alors s’élever
de façon importante. Mais ces anticipations peuvent brusquement se retourner à la suite d’une mauvaise nouvelle ou
simplement parce qu’un nombre significatif d’investisseurs estime que la probabilité de baisse devient significative.
Le mimétisme des investisseurs peut rendre ces mouvements encore plus violents.
La déclaration du PDG de la société Carrefour sur la bonne tenue des ventes de Noël est de nature à relever les
anticipations des investisseurs financiers. En effet, le cours d’une action est censé refléter la valeur des profits futurs
anticipés. Ces profits ne seront connus qu’une foisles comptes publiés mais les investisseurs cherchent à les anticiper
pour savoir si le cours de l’action peut être orienté à la hausse ou à la baisse. Cette déclaration rassurante du PDG peut
inciter certains à réévaluer à la hausse les profits futurs anticipés et donc le cours futur de l’action. Les ordres d’achat
se font plus nombreux et le cours de l’action monte effectivement.
6
C- Le passage d'une économie d'endettement à une économie de marchés financiers en
France
RESSOURCES FINANCIERES ET INVESTISSEMENTS ANNUELS DE SNF EN FRANCE
(en milliards d'euros)
1978
Autofinancement (épargne brute)
Émissions d'actions
Émissions d'obligations
Endettements auprès des institutions bancaires
Total du financement
Part du financement interne dans le total du financement en %
Part du financement externe indirect dans le total du financement en %
Part du financement externe direct dans le total du financement en %
D'après INSEE, Comptes de la nation, 2010.
1993
18
2
2
14
36
2003
83
33
8
10
134
50%
39%
11%
2009
128
81
7
15
231
62%
7%
31%
169
105
10
29
313
55%
6%
38%
54%
9%
37%
Question 6 : Quels constats pouvez-vous faire à l’aide du tableau ci-dessus ?
Ligne total : financement x 8,7
Autofi = principal : plus de la moitié. Après avoir augmenté entre 1978, baisse de son poids dans les années 2000.
2 dernières lignes => Désintermédiation bancaire : passage d’une éco d’endettement à une éco de marchés financiers.
Pour info
L'essor de la finance directe repose tout d’abord sur les limites intrinsèques d'un système d’"économie d'endettement"
 modification du comportement des entreprises qui cherchent de plus en plus à s'émanciper de l'intermédiation
bancaire
 accroissement des besoins de financement des administrations publiques qui recourent de plus en plus aux
marchés financiers et de moins en moins à l’emprunt bancaire
 apparition de nouveaux produits financiers qui facilitent l'accès direct aux marchés financiers
 diminution des contraintes réglementaires, ainsi qu’à un décloisonnement des domaines d’activités des différentes
catégories de banques et de professionnels de la finance, auparavant plus strictement délimités. D’où l’usage de
l’abréviation « 3D » pour désigner cette évolution : « déréglementation, décloisonnement, désintermédiation »
 Conséquences de cette évolution :
 Pour les entreprises : Passage d'un modèle de management où on considère que l'entreprise doit servir les intérêts
des actionnaires, des dirigeants et des salariés à un modèle de management qui privilégie les intérêts des seuls
actionnaires. D'où objectif central des entreprises est aujourd'hui la création de “valeur actionnariale”, cad faire
augmenter le cours de l'entreprise en bourse pour permettre aux actionnaires de bénéficier de davantage de
dividendes. Cela se fait au détriment de l'emploi et des salaires, car primauté des intérêts des actionnaires.
 Pour les banques :
Question 7 : Traitez les questions 13 et 14 du DOCUMENT 4 PAGE 115
La désintermédiation financière est le processus qui conduit les agents économiques qui ont un besoin de financement
à réduire leur recours au crédit bancaire et à faire appel directement au marché financier.
 le recours aux intermédiaires tels que les banques diminue au profit du financement direct. (les banques
continuent d’être un intermédiaire pour les PME et les ETI
Le rôle d’intermédiation des banques s’est transformé plus qu’il n’a disparu.
Elles contribuent moins au financement de l’économie par le biais des crédits bancaires, mais elles jouent toujours un
certain rôle d’intermédiaire sur les marchés financiers.
Les intermédiaires financiers, et notamment les banques, sont devenus de s acteurs importants sur les marchés des
capitaux : si le financement externe indirect a perdu de son importance, une nouvelle forme d’intermédiation s’est
développée, celle qui consiste, pour les institutions financières, à acheter des titres émis par les entreprises ou
collectivités qui désirent se procurer des capitaux et, symétriquement, à se procurer des capitaux en recourant au
marché. On parle alors d’intermédiation de marché.
Ainsi, la part des crédits bancaires est-elle passée de 55 % à 40 % entre 1994 et 2011, ce qui reste malgré tout élevé.
Par ailleurs, au sens large, en ajoutant les achats de titres, les banques interviennent encore dans 55 % des
financements des entreprises. Elles jouent d’ailleurs encore un autre rôle en servant d’intermédiaire financier pour
les ménages (diffusion de l’information, opérations sur titres pour leur compte, etc.).
7
II- TAUX D’INTERET ET RISQUE DE CREDIT
Si l'on excepte la solution de financement externe qui consiste à augmenter les fonds propres en faisant appel aux
associés actuels ou à de nouveaux associés (émission d'actions), les autres modes de financement externe sont basés
sur des opérations de crédit, qu'il s'agisse du recours à un prêt bancaire ou de l'émission de titres de créances à court,
moyen ou long terme.
A- Taux d’intérêt : définitions et caractéristiques
Le taux d’intérêt représente la rémunération du prêteur et le coût du crédit pour l’emprunteur.
DOCUMENTS 1 ET 2 PAGE 116
Ex : 100 000 euros avec 4 % d'intérêt = 104 000 euros à rembourser.
 Taux d’intérêt fixe : qui ne change pas au cours du prêt.
 Taux d’intérêt variable (révisable) : taux d’intérêt modifié, en général chaque année, à la date anniversaire du prêt,
en fonction de l’évolution d’un indice de référence.
 Quelle est la justification de cette rémunération du prêteur:
Le prêteur prend le risque de ne pas être remboursé à l’échéance ; il renonce aussi, pendant la durée du crédit, à la
liquidité de son épargne, c’est-à-dire à la possibilité de la transformer sans délais et sans coûts en monnaie.
Ainsi, le taux d’intérêt, rémunère à la fois le renoncement à la liquidité et le risque de crédit
Le risque de crédit est la probabilité de défaut de remboursement de l’emprunteur (quand celui-ci se révèle dans
l’incapacité de régler sa dette et les intérêts de celle-ci).
Le taux d’intérêt ne va pas être le même selon les circonstances. Il varie selon :

la durée du crédit

le montant du crédit

le risque de non-remboursement

le risque de report de l’échéance

le taux d’intérêt sur le marché monétaire
Puisque le taux d’intérêt varie en fonction de plusieurs critères il y a non pas un taux d’intérêt mais de multiples taux
d’intérêt, qui influent parallèlement sur la rentabilité escomptée des projets des emprunteurs, pour qui ils constituent
un coût.
Une sous-évaluation des risques ou une prise de risque trop élevée de la part des banques peut engendrer une
dynamique de surendettement et de crises bancaires liés aux impossibilités de remboursement aux conséquences
économiques graves. C’est ce qui s’est passé lors de la crise des subprimes.
B- Taux d’intérêt réel et nominal (Point méthode - AP)
Sensibilisation :
Supposons que je prête 100 € pour un an...
Le taux d’intérêt est de 5 %
Donc la somme que l’on me rendra sera multipliée par 1,05?
L’inflation est de 3 %.
Les prix ont été multipliés par 1,03, la valeur de la monnaie a été divisée par 1,03.
En prêtant 100 € me suis-je vraiment enrichi de 5 % ?
On m’a remboursé 5% d’euros en plus : je suis 1,05 fois plus riche. Mais ces euros se sont dépréciés de 3% : ils
valent 1,03 fois moins. Au total on m’a remboursé 100 x 1,05 : 1,03= 101,94
Donc le taux d’intérêt est en réalité de 1,94%
Une fois le contrat de prêt conclu, l'inflation favorise…
les créanciers (= les prêteurs)
 les débiteurs
Quand les anticipations d'inflation sont fortes les prêteurs vont proposer...
 des taux plus élevés
 des taux plus bas
8
Taux d’intérêt nominal : taux fixé par le créancier lors de la conclusion du contrat.
Taux d’intérêt réel : taux d'intérêt nominal déflaté c’est à dire à qui on a retiré l’inflation. Soit un taux d’intérêt
nominal "moins" la hausse des prix
2 façons de le calculer :
DE MANIERE EXACTE
DE MANIERE APPROXIMATIVE
Indice du taux d’intérêt réel
Taux d'intérêt réel
Indice taux d’intérêt nominal
x 100
taux d'intérêt nominal - taux d’inflation
Indice de l’inflation
Pour retrouver l’indice de l’inflation, je fais =
Pour retrouver le taux d'inflation, je fais =
Indice taux d’intérêt nominal x 100
taux d'intérêt nominal – taux d'intérêt réel
Indice taux d’intérêt réel
ÉVOLUTION DES TAUX D’INTERET A LONG TERME EN FRANCE ENTRE 1970 ET 2002 (EN %)
 Que représente la zone grise
 A l’aide des formules, calculez le taux d’inflation en 1974 et en 2002.
1ère étape : Je « transforme » le taux d’intérêt nominal et le taux d’intérêt réel en indices
En 1974 :
Taux d’In =11 =>111 en indices
Taux d’Ir = -2,4 => 97,6 en indices
2ème étape : j’applique la formule pour retrouver l’indice de l’inflation
111 / 97,6 x 100=> 113.7 => Inflation de 13,7%
3ème étape : Je vérifie le résultat avec la méthode approximative
Vérification : avec la manière approximative
11- (-2.4) = 13.4%
En 2002 :
104.9 / 102.9 x 100 => 101.9=> Inflation de 1.9%%
Vérification : avec la manière approximative
4.9 – 2.9 = 2
9
C- De la « crise des subprimes » à la « crise grecque »
VOIR DOSSIER DOCUMENTAIRE
a) Comprendre la crise des subprimes
Document A :
Question 8 : Vous présenterez le rôle des taux d’intérêt dans la crise des subprimes.
Pensez à utiliser le vocabulaire vu dans la leçon et à utiliser des connecteurs logiques
La gigantesque bulle de crédit gonflée depuis des années par les ménages, les entreprises et le secteur financier éclate
en son point le plus fragile : les subprimes, des prêts immobiliers à taux variable accordés à des foyers américains
parfois sans ressources. Lorsque le marché se retourne et que le taux d’intérêt grimpent, ces ménages se retrouvent
dans l’incapacité de rembourser leurs emprunts. Le taux d’intérêt est révisé périodiquement, en fonction de
l’évolution des taux d’intérêt du marché interbancaire. Si ce dernier augmente les mensualités du crédit augmentent.
b) D’une crise financière à une crise économique
Document B :
Question 9 : Comment la crise des subprimes a-t-elle provoqué une crise économique ?
La plupart des grandes banques mondiales, qui détiennent des produits financiers composés de divers titres de ces
crédits subprimes, sont touchées à leur tour. Plus personne ne sachant exactement qui détient quoi, les banques
commencent à se méfier les unes des autres et à ne se prêter entre elles qu’avec parcimonie. Cette défiance se
transforme en panique généralisée après la chuté de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008.
Crise économique (automne 2008)
Malgré l’aide d’urgence apportée par les États, les grandes banques se retrouvent fragilisées. Elles resserrent le
robinet du crédit aux entreprises et aux particuliers. Lesquels coupent dans leurs dépenses, ce qui affecte la
consommation et l’investissement. Les États déploient alors des moyens sans précédent pour soutenir leurs
économies.
c) De la crise économique à la crise de la dette (des Etats)
Doc 4 page 117
Question 10 : Quelles sont les conséquences de la crise économique sur le déficit et sur la dette publics ?
Quand les ressources de l’État et des autres administrations publiques (prélèvements obligatoires, revenus de la
propriété, vente de certaines productions…) sont insuffisantes pour couvrir ses dépenses, il présente un déficit public.
Pour faire face à cet excès de dépense, il doit donc emprunter des capitaux. Il doit aussi s’endetter temporairement
pour faire face à des problèmes de trésorerie : le calendrier de ses recettes ne correspond pas forcément au calendrier
de ses dépenses. (effet boule de neige de la dette)
Un État très endetté peut faire craindre aux investisseurs un défaut. Il en résulte une hausse des taux d’intérêt sur sa
dette qui risque d’être cumulative. Il a donc deux solutions principales :
– La première consiste à restaurer l’équilibre de ses comptes, en augmentant les impôts et/ou en baissant ses dépenses.
L’inconvénient majeur d’un tel choix est que cela a, le plus souvent, des effets récessifs. Or, en pesant sur la
croissance, cela accroît les dépenses sociales tout en ralentissant les recettes fiscales, et creuse donc le déficit…
L’ajustement peut alors être douloureux et prend généralement plus de temps que prévu.
– La deuxième solution consiste à faire défaut, c’est-à-dire à renégocier avec ses créanciers sa dette, voire à l’annuler.
Cette décision paraît beaucoup plus facile mais elle peut aussi engendrer des difficultés. D’abord, l’État pourra avoir
du mal à assurer son financement à l’avenir (ce qui l’obligera sans doute à pratiquer un peu d’austérité quand même).
Ensuite, cela risque de mettre en difficulté le système bancaire principal créancier de l’État, ce qui peut pénaliser le
financement de l’économie.
Pour une même échéance, les taux d’intérêt augmentent avec le risque prix par le prêteur. L’état des finances
publiques d’un pays, ses perspectives de croissance, la capacité de l’État à prélever davantage d’impôts…, varient
grandement d’un État à l’autre.
Si l’Allemagne et la France ont la confiance des investisseurs, ce n’est pas le cas de la Grèce par exemple.
Illustrations avec la crise de la dette grecque :
Question 11 : Quelles sont les causes conjoncturelles (liées à la conjoncture, à la situation du moment, aux
circonstances) et structurelles (plus profondes) de la crise grecque ?
Des causes conjoncturelles : la crise des « subprimes » fait exploser le déficit public et, par voie de conséquence, la
dette publique.
Des causes structurelles : la Grèce aborde la crise avec un niveau d’endettement déjà très élevé et une gouvernance
publique peu satisfaisante (absence de transparence concernant la comptabilité publique, poids de l’économie
informelle, difficultés pour l’État à imposer son autorité et à faire rentrer les impôts).
10
Document D :
Question 12 : A l’aide de l’exemple grec, vous montrerez que le niveau des taux d’intérêt dépend du risque de
crédit.
Pensez à définir la notion de risque de crédit et à utiliser des données pertinentes du graphique.
Pensez à présenter le rôle des agences de notations
Csqces : L'impact de la crise en Grèce expliqué en patates - vidéo Dailymotion [380p].mp4
11
Téléchargement