Chapitre 7 : Comment l’activité économique est-elle financée ? Objectifs du chapitre : NOTIONS DU PROGRAMME 1ère partie : Autofinancement, Les différentes Financement modalités de direct / indirect financement évolution et leur 2ème partie : Taux d’intérêt et risques de l’endettement Taux d’intérêt Risque de crédit NOTIONS COMPLEMENTAIRES Marché des capitaux, actions / obligation Economie d’endettement économie de marchés financiers Intermédiation bancaire Taux d’intérêt réel Taux fixes / taux variables PROBLEMATIQUES Comment peut-on se financer ? Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque mode de financement ? Comment ont évolué les modalités de financement ? Que sont les taux d’intérêt ? Quels sont les risques de l’endettement ? Comment est-on passé de la crise des Subprimes à la crise grecque ? Intro : Besoin ou capacité de financement Epargne* : part du revenu qui n'est pas consommée. Pour un ménage, part du revenu disponible brut d'un ménage qui n'est pas affectée à sa consommation finale Pour une entreprise = épargne brute = bénéfices mis en réserve + amortissements Investissement* : mesuré en Compta Nat par la FBCF, ce sont les dépenses contribuant à maintenir ou augmenter le stock de capital que l’entreprise possède. Comment se partage la valeur ajoutée ? Question 1: Traitez les questions et . Complétez le schéma suivant Amortissements : Sommes que l’entreprise met de côté afin de reconstituer son capital technique usé ou frappé d’obsolescence. 1__________________________ 2__________________________ 3__________________________ 4__________________________ 5__________________________ 6__________________________ Comment une entreprise peut-elle financer des projets d’investissement? ______________________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________________ 1 DOCUMENT 1 PAGE 110 Capacité de financement*: on dit d'un agent qu'il est en capacité de financement si l'agent dispose d'une épargne suffisante pour assurer le financement de l'investissement (son épargne brute est supérieure à sa FBCF) Besoin de financement* : on dit d'un agent qu'il est en besoin de financement si l'agent ne dispose pas d'une épargne suffisante pour assurer le financement de l'investissement (son épargne brute est inférieure à sa FBCF) Attention : être en besoin de financement ne veut pas dire être pauvre, ça veut dire que pour financer son investissement, son épargne est insuffisante. => Ainsi, c'est en comparant le niveau d'épargne d'un agent à ses investissements qu'on détermine s'il est en besoin ou en capacité de financement : DOCUMENT 2 PAGE 110 Si l’on raisonne non plus au niveau microéconomique (décisions prises par les agents) mais au niveau global et pour une période donnée, on constate que les entreprises et les administrations publiques ont généralement un besoin de financement alors que les ménages dégagent, globalement, une capacité de financement. Problématique : Comment faire se rencontrer agents en capacité de financement et agents en besoin de financement ? Question 2 : Complétez le texte suivant à l’aide du DOC 3 PAGE 111 Le financement* de l’économie désigne l’ensemble des modalités (modalités = conditions) par lesquelles les agents qui constituent une économie se procurent les fonds nécessaires à la réalisation de leurs différentes activités. On distingue : Le financement interne appelé aussi autofinancement : L’agent économique se finance donc lui-même. C'est un financement réalisé sur fonds propres (c’est-à-dire sans apport de capitaux extérieurs). Dans une entreprise, il est réalisé sur la base : Des bénéfices non distribués aux actionnaires et mis en réserve dans le but d'investir. Des dotations aux amortissements, c'est-à-dire les sommes mises de côté par les entreprises pour financer le remplacement du capital productif existant. Quand la capacité d’autofinancement d’un agent est insuffisante : il se tourne vers un financement externe qui peut être direct ou indirect. Le financement externe indirect appelé aussi externe indirect ou financement intermédié. C’est un financement qui se fait par recours aux intermédiaires financiers : principalement les banques. L'entreprise empruntera aux banques qui utiliseront des fonds existants ou qui créeront de la monnaie ex-nihilo. Les banques se rémunèrent grâce au taux d'intérêt : l'entreprise qui emprunte s’endette, elle doit donc leur rembourser le capital emprunté mais aussi des intérêts, qui sont un pourcentage de la somme empruntée. Le financement externe direct est un financement qui s'opère par recours aux marchés. L'entreprise peut directement être mise en relation avec les fournisseurs de capitaux : Soit en empruntant : l'entreprise émet alors des obligations qui sont des titres de créances représentant une partie de l'emprunt de l'entreprise. L'émission d'obligations est une procédure d'endettement et l'entreprise doit rembourser en payant en supplément un intérêt, fixé selon les conditions du marché au moment de l'émission des obligations. Soit en émettant des titres de propriété : l'entreprise émet des actions représentant une partie du capital de l'entreprise. Les agents qui achètent ces titres deviennent alors propriétaires d'une partie de l'entreprise, ce sont les actionnaires. L'entreprise n'a pas de remboursement à effectuer aux actionnaires (elle ne leur paie pas d'intérêts), mais ils ont droit à des dividendes, c'est-à-dire une partie des bénéfices de l'entreprise. 2 I- LES DIFFERENTES MODALITES DE FINANCEMENT A- Le financement interne Lorsque le taux de marge* (part de l’EBE dans la VA exprimée en %) de l’entreprise est élevé, cela signifie qu’elle consacre une partie importante de sa valeur ajoutée à son EBE. Les excédents dégagés vont donc lui permettre de financer une plus grosse partie de son investissement avec ses fonds propres. Autofinancement* = financement interne Mode de financement utilisé par l'agent en capacité de financement. L'investissement est financé à partir des de l’épargne brute = bénéfice mis en réserves + amortissements. Avantages l’autofinancement : L’autofinancement n’entraîne ni dépendance ni endettement. L’entreprise peut financer immédiatement son investissement, sans dépendre de la décision d’un autre agent et sans verser d’intérêts dans le cas d’un emprunt, ou de dividendes dans le cas d’émission d’actions. Limites de l’autofinancement : Encore faut-il dégager une capacité d’autofinancment. L’autofinancement a toutefois un coût d’opportunité. Les bénéfices pourraient être placés. Il faut donc que le projet d’investissement rapporte plus que ce gain financier alternatif B- Le financement externe a) Le financement externe indirect ou intermédié Le financement indirect de l’activité économique implique qu’il y ait un agent économique particulier (un intermédiaire financier) qui mette en relation le demandeur avec l'offreur de capitaux. Cette intermédiation est le fait des institutions financières (les banques) qui d’une part, collectent l’épargne auprès des ménages, et d’autre part, prêtent aux entreprises les sommes nécessaires au financement de leur activité. DOC 1 PAGE 114 Avantages du financement externe intermédié pour l’emprunteur Question 3 : Quels sont les avantages du financement externe intermédié Le financement intermédié permet un financement de l’économie plus large que les marchés monétaire ou financier auxquels n’ont pas accès tous les agents économiques (par exemple les petites entreprises ou les ménages qui souhaitent emprunter pour acheter leur logement). Il permet aussi de mieux répartir le risque et de le réduire. Les intermédiaires financiers sont utiles au financement de l’activité économique car : ils évitent aux agents à capacité de financement de trouvera des agents à besoin de financement, ce qui baisse les coûts de prospection et de transaction ils permettent la « transformation » des échéances (prêter sur 10 ans avec des placements sur un an). La banque transforme les échéances car elle peut collecter des dépôts sur des périodes courtes et les prêter sur des périodes plus longues. ils réduisent le risque lié au prêt car ils sont plus compétents pour l’évaluer. Ils peuvent compenser l’insolvabilité de certains emprunteurs par des gains sur d’autres opérations. Le risque moyen sur les opérations de financement diminue. Inconvénients du financement externe intermédié pour l’emprunteur Dépendance vis-à-vis des intermédiaires financiers : Vais-je pouvoir emprunter ? Endettement : intérêts fixes à payer (on y reviendra dans la deuxième partie du cours) 3 b) Le financement externe direct Financement externe est appelé «direct »ou «désintermédié », dans la mesure où les titres émis par les agents à besoin de financement sont «directement » achetés sur le marché financier par les agents à capacité d’épargne. Les agents économiques qui recourent au financement par appel au marché émettent des titres qui sont achetés par les agents ayant une capacité de financement. Ce financement est qualifié de direct, car les titres émis par les demandeurs de capitaux sont directement achetés par les offreurs de capitaux. Le marché des capitaux : Lieu de rencontre entre des agents économiques à besoin de financement qui émettent des titres qui sont achetés par les agents ayant une capacité de financement. Ce financement est qualifié de direct, car les titres émis par les demandeurs de capitaux sont directement achetés par les offreurs de capitaux. Il est composé du marché monétaire qui est le marché des capitaux à court et moyen terme qui comprend deux compartiments principaux : -Le marché interbancaire (réservé aux banques) -Le marché des "titres de créances négociables" (TCN) sur lequel les banques, l'Etat et les entreprises peuvent émettre ou échanger des titres négociables, parmi lesquels : les billets de trésorerie (pour les entreprises) et les bons du Trésor (émis par l'Etat, rend le propriétaire créancier de l'Etat). du marché financier qui est le marché des capitaux à long terme qui est constitué de deux compartiments : - Le marché primaire, sur lequel les agents à besoin de financement émettent des titres. Les émetteurs reçoivent des capitaux. - Le marché secondaire, sur lequel se négocient les titres déjà émis. Le marché secondaire ne contribue pas directement au financement des agents qui ont émis les titres, mais il est le complément indispensable du marché primaire puisqu'il permet aux apporteurs de capitaux de revendre facilement les titres achetés antérieurement, leur conférant ainsi de la liquidité. 1. Zinzins = investisseurs institutionnels : Ce sont soit des banques, soit des compagnies d'assurance, soit des fonds de pension, soit des « hedge funds » (fonds spéculatifs) qui achètent des titres financiers pour enrichir le capital qui leur a été confié par les épargnants pour la retraite, pour l'assurance vie.... Ils prennent des risques à leur place et cherchent le rendement maximum. Ils peuvent intervenir directement dans la gestion des firmes pour qu'elles augmentent leurs bénéfices distribués. 4 Intéressons-nous plus précisément au MARCHE FINANCIER Vidéo 1: Dessine-moi l'éco : La bourse et le financement des entreprises DOCUMENT 1 ET 2 PAGE 112 Question 4 : Complétez le tableau suivant : Les intervenants sur le marché financier Les agents à besoin de financement (les entrep et les Titres qui sont directement achetés par des ACF (ménages, des APU) peuvent se financer en émettant des titres entrep, des banques….) financiers (actions et obligations). Les titres échangés sont principalement : actions Caractéristiques l’action est un titre de propriété (elle n’a pas à être remboursée, l’acheteur devient propriétaire d’une partie du capital social de l’entreprise). l’action ne donne pas droit à un revenu fixe. Le revenu dépend des résultats de l’entreprise et de la politique de redistribution des bénéfices qui définissent le dividende versé. En tant que titre de propriété, l’action donne le droit à l’actionnaire de participer à la prise de décision dans l’entreprise (droit de vote à l’assemblée générale des actionnaires) Avantages et limites : Pour l’investisseur : celui qui achète l’action Plus risquée => peuvent rapporter plus l’investisseur 600 000 actionnaires eurotunnel Vidéo 2http://www.ina.fr/video/CAC95043925 85 F -> 14F obligations Caractéristiques l’obligation est un titre de créance : obligation = part d’un emprunt donnant droit à la perception d’un intérêt. Le préteur récupère son capital in fine, lorsque l’obligation arrive à son échéance L’obligation donne droit à un revenu qui est défini au moment de l’émission (en fonction du taux d’intérêt) Avantages et limites : Pour l’investisseur : celui qui achète l’obligation à Revenu fixe / plus sûr Pour l’agent qui émet l’action Pour l’agent qui émet l’obligation + : le montant des dividendes est corrélées aux + : Pas de perte de contrôle résultats de l’Entrep - : endettement - : risque de perte de contrôle de son entreprise Vidéos 3-4: Qu’est-ce qu’une OPA https://www.youtube.com/watch?v=gm9k44xizrE Mittal rachète arcelor (Mariage de raison ?) On distingue deux compartiments dans le marché financier : le marché primaire sur lequel sont cédés les titres nouvellement émis par les agents ayant des besoins de financement. le marché secondaire (la Bourse) sur lequel ces titres sont échangés entre agents économiques. Question 4 : Faire le point page 113+ Question 2 page 112 La valeur nominale (ou valeur d’émission) d’une action ou d’une obligation est différente de son cours Faire le point page 113 Raison pour laquelle la valeur nominale est différente de son cours La valeur nominale de l’action ou de l’obligation lors de son émission sur le marché primaire va ensuite évoluer en fonction de l’offre et de la demande sur le marché secondaire. Les investisseurs peuvent en effet revendre leurs titres à d’autres investisseurs. Si les titres sont recherchés, certains investisseurs seront prêts à payer plus que la valeur nominale décidée au moment de l’émission et le cours du titre sera plus élevé. 5 Le marché secondaire est indispensable au fonctionnement du marché financier Question 5 : Faire la Question 5 page 112 Le marché secondaire permet de concilier la liquidité des placements pour les détenteurs de titre : les investisseurs veulent à tout moment pouvoir récupérer leur épargne. l’immobilisation du capital pour les entreprises : L’argent collecté lors de l’émission sur le marché primaire peut ainsi être investi à long terme Ainsi : l’existence du marché secondaire rend donc les titres beaucoup plus attractifs pour les épargnants, ce qui facilite le financement des entreprises. Le marché secondaire permet de définir un prix pour les titres (en fonction de l’offre et de la demande), ce qui donne aux entreprises une évaluation de la valeur de l’entreprise selon les investisseurs. Cela peut orienter les décisions stratégiques des dirigeants de l’entreprise. C’est autour de ce cours que de nouveaux titres pourront être émis. Illustration : Introduction en Bourse de Twitter (à vidéo projetter) Avantages et limites des marchés financiers : Les marchés financiers présentent des avantages Les marchés financiers permettent de faire appel à l’épargne d’un grand nombre d’investisseurs et de répartir le risque entre un grand nombre d’agents. Ils garantissent la liquidité de l’épargne tout en permettant aux entreprises d’investir à long terme. Ils permettent de limiter les coûts de l’intermédiation. Mais Ils ne sont pas accessibles à tous les ABF : PME / ETI pas accès à cause des coûts administratifs Ils sont sources d’instabilité et de crise : à cause de la spéculation Illustration : DOC. 3 PAGE 113 (Vidéo : L'économie, mode d'emploi - Qu'est-ce que la spéculation? https://www.youtube.com/watch?v=eezr2UlOIiw) La hausse du prix d’une action exerce un effet de signal sur les autres actions, d’abord dans le même secteur d’activité puis au-delà. La montée du cours d’une action joue positivement sur les anticipations des acteurs quant aux perspectives de profit futur. Il y a là un aspect auto-réalisateur et circulaire. Par ailleurs, les autres titres peuvent apparaître relativement bon marché, ce qui incite à les acheter et donc à augmenter leurs cours. Le prix des titres repose sur les anticipations que les acteurs forment sur l’avenir. Ces anticipations se font sur une base incertaine et sont auto-réalisatrices. Si les investisseurs anticipent une hausse, ils achètent et provoquent la hausse. Le cours des titres peut alors s’élever de façon importante. Mais ces anticipations peuvent brusquement se retourner à la suite d’une mauvaise nouvelle ou simplement parce qu’un nombre significatif d’investisseurs estime que la probabilité de baisse devient significative. Le mimétisme des investisseurs peut rendre ces mouvements encore plus violents. La déclaration du PDG de la société Carrefour sur la bonne tenue des ventes de Noël est de nature à relever les anticipations des investisseurs financiers. En effet, le cours d’une action est censé refléter la valeur des profits futurs anticipés. Ces profits ne seront connus qu’une foisles comptes publiés mais les investisseurs cherchent à les anticiper pour savoir si le cours de l’action peut être orienté à la hausse ou à la baisse. Cette déclaration rassurante du PDG peut inciter certains à réévaluer à la hausse les profits futurs anticipés et donc le cours futur de l’action. Les ordres d’achat se font plus nombreux et le cours de l’action monte effectivement. 6 C- Le passage d'une économie d'endettement à une économie de marchés financiers en France RESSOURCES FINANCIERES ET INVESTISSEMENTS ANNUELS DE SNF EN FRANCE (en milliards d'euros) 1978 Autofinancement (épargne brute) Émissions d'actions Émissions d'obligations Endettements auprès des institutions bancaires Total du financement Part du financement interne dans le total du financement en % Part du financement externe indirect dans le total du financement en % Part du financement externe direct dans le total du financement en % D'après INSEE, Comptes de la nation, 2010. 1993 18 2 2 14 36 2003 83 33 8 10 134 50% 39% 11% 2009 128 81 7 15 231 62% 7% 31% 169 105 10 29 313 55% 6% 38% 54% 9% 37% Question 6 : Quels constats pouvez-vous faire à l’aide du tableau ci-dessus ? Ligne total : financement x 8,7 Autofi = principal : plus de la moitié. Après avoir augmenté entre 1978, baisse de son poids dans les années 2000. 2 dernières lignes => Désintermédiation bancaire : passage d’une éco d’endettement à une éco de marchés financiers. Pour info L'essor de la finance directe repose tout d’abord sur les limites intrinsèques d'un système d’"économie d'endettement" modification du comportement des entreprises qui cherchent de plus en plus à s'émanciper de l'intermédiation bancaire accroissement des besoins de financement des administrations publiques qui recourent de plus en plus aux marchés financiers et de moins en moins à l’emprunt bancaire apparition de nouveaux produits financiers qui facilitent l'accès direct aux marchés financiers diminution des contraintes réglementaires, ainsi qu’à un décloisonnement des domaines d’activités des différentes catégories de banques et de professionnels de la finance, auparavant plus strictement délimités. D’où l’usage de l’abréviation « 3D » pour désigner cette évolution : « déréglementation, décloisonnement, désintermédiation » Conséquences de cette évolution : Pour les entreprises : Passage d'un modèle de management où on considère que l'entreprise doit servir les intérêts des actionnaires, des dirigeants et des salariés à un modèle de management qui privilégie les intérêts des seuls actionnaires. D'où objectif central des entreprises est aujourd'hui la création de “valeur actionnariale”, cad faire augmenter le cours de l'entreprise en bourse pour permettre aux actionnaires de bénéficier de davantage de dividendes. Cela se fait au détriment de l'emploi et des salaires, car primauté des intérêts des actionnaires. Pour les banques : Question 7 : Traitez les questions 13 et 14 du DOCUMENT 4 PAGE 115 La désintermédiation financière est le processus qui conduit les agents économiques qui ont un besoin de financement à réduire leur recours au crédit bancaire et à faire appel directement au marché financier. le recours aux intermédiaires tels que les banques diminue au profit du financement direct. (les banques continuent d’être un intermédiaire pour les PME et les ETI Le rôle d’intermédiation des banques s’est transformé plus qu’il n’a disparu. Elles contribuent moins au financement de l’économie par le biais des crédits bancaires, mais elles jouent toujours un certain rôle d’intermédiaire sur les marchés financiers. Les intermédiaires financiers, et notamment les banques, sont devenus de s acteurs importants sur les marchés des capitaux : si le financement externe indirect a perdu de son importance, une nouvelle forme d’intermédiation s’est développée, celle qui consiste, pour les institutions financières, à acheter des titres émis par les entreprises ou collectivités qui désirent se procurer des capitaux et, symétriquement, à se procurer des capitaux en recourant au marché. On parle alors d’intermédiation de marché. Ainsi, la part des crédits bancaires est-elle passée de 55 % à 40 % entre 1994 et 2011, ce qui reste malgré tout élevé. Par ailleurs, au sens large, en ajoutant les achats de titres, les banques interviennent encore dans 55 % des financements des entreprises. Elles jouent d’ailleurs encore un autre rôle en servant d’intermédiaire financier pour les ménages (diffusion de l’information, opérations sur titres pour leur compte, etc.). 7 II- TAUX D’INTERET ET RISQUE DE CREDIT Si l'on excepte la solution de financement externe qui consiste à augmenter les fonds propres en faisant appel aux associés actuels ou à de nouveaux associés (émission d'actions), les autres modes de financement externe sont basés sur des opérations de crédit, qu'il s'agisse du recours à un prêt bancaire ou de l'émission de titres de créances à court, moyen ou long terme. A- Taux d’intérêt : définitions et caractéristiques Le taux d’intérêt représente la rémunération du prêteur et le coût du crédit pour l’emprunteur. DOCUMENTS 1 ET 2 PAGE 116 Ex : 100 000 euros avec 4 % d'intérêt = 104 000 euros à rembourser. Taux d’intérêt fixe : qui ne change pas au cours du prêt. Taux d’intérêt variable (révisable) : taux d’intérêt modifié, en général chaque année, à la date anniversaire du prêt, en fonction de l’évolution d’un indice de référence. Quelle est la justification de cette rémunération du prêteur: Le prêteur prend le risque de ne pas être remboursé à l’échéance ; il renonce aussi, pendant la durée du crédit, à la liquidité de son épargne, c’est-à-dire à la possibilité de la transformer sans délais et sans coûts en monnaie. Ainsi, le taux d’intérêt, rémunère à la fois le renoncement à la liquidité et le risque de crédit Le risque de crédit est la probabilité de défaut de remboursement de l’emprunteur (quand celui-ci se révèle dans l’incapacité de régler sa dette et les intérêts de celle-ci). Le taux d’intérêt ne va pas être le même selon les circonstances. Il varie selon : la durée du crédit le montant du crédit le risque de non-remboursement le risque de report de l’échéance le taux d’intérêt sur le marché monétaire Puisque le taux d’intérêt varie en fonction de plusieurs critères il y a non pas un taux d’intérêt mais de multiples taux d’intérêt, qui influent parallèlement sur la rentabilité escomptée des projets des emprunteurs, pour qui ils constituent un coût. Une sous-évaluation des risques ou une prise de risque trop élevée de la part des banques peut engendrer une dynamique de surendettement et de crises bancaires liés aux impossibilités de remboursement aux conséquences économiques graves. C’est ce qui s’est passé lors de la crise des subprimes. B- Taux d’intérêt réel et nominal (Point méthode - AP) Sensibilisation : Supposons que je prête 100 € pour un an... Le taux d’intérêt est de 5 % Donc la somme que l’on me rendra sera multipliée par 1,05? L’inflation est de 3 %. Les prix ont été multipliés par 1,03, la valeur de la monnaie a été divisée par 1,03. En prêtant 100 € me suis-je vraiment enrichi de 5 % ? On m’a remboursé 5% d’euros en plus : je suis 1,05 fois plus riche. Mais ces euros se sont dépréciés de 3% : ils valent 1,03 fois moins. Au total on m’a remboursé 100 x 1,05 : 1,03= 101,94 Donc le taux d’intérêt est en réalité de 1,94% Une fois le contrat de prêt conclu, l'inflation favorise… les créanciers (= les prêteurs) les débiteurs Quand les anticipations d'inflation sont fortes les prêteurs vont proposer... des taux plus élevés des taux plus bas 8 Taux d’intérêt nominal : taux fixé par le créancier lors de la conclusion du contrat. Taux d’intérêt réel : taux d'intérêt nominal déflaté c’est à dire à qui on a retiré l’inflation. Soit un taux d’intérêt nominal "moins" la hausse des prix 2 façons de le calculer : DE MANIERE EXACTE DE MANIERE APPROXIMATIVE Indice du taux d’intérêt réel Taux d'intérêt réel Indice taux d’intérêt nominal x 100 taux d'intérêt nominal - taux d’inflation Indice de l’inflation Pour retrouver l’indice de l’inflation, je fais = Pour retrouver le taux d'inflation, je fais = Indice taux d’intérêt nominal x 100 taux d'intérêt nominal – taux d'intérêt réel Indice taux d’intérêt réel ÉVOLUTION DES TAUX D’INTERET A LONG TERME EN FRANCE ENTRE 1970 ET 2002 (EN %) Que représente la zone grise A l’aide des formules, calculez le taux d’inflation en 1974 et en 2002. 1ère étape : Je « transforme » le taux d’intérêt nominal et le taux d’intérêt réel en indices En 1974 : Taux d’In =11 =>111 en indices Taux d’Ir = -2,4 => 97,6 en indices 2ème étape : j’applique la formule pour retrouver l’indice de l’inflation 111 / 97,6 x 100=> 113.7 => Inflation de 13,7% 3ème étape : Je vérifie le résultat avec la méthode approximative Vérification : avec la manière approximative 11- (-2.4) = 13.4% En 2002 : 104.9 / 102.9 x 100 => 101.9=> Inflation de 1.9%% Vérification : avec la manière approximative 4.9 – 2.9 = 2 9 C- De la « crise des subprimes » à la « crise grecque » VOIR DOSSIER DOCUMENTAIRE a) Comprendre la crise des subprimes Document A : Question 8 : Vous présenterez le rôle des taux d’intérêt dans la crise des subprimes. Pensez à utiliser le vocabulaire vu dans la leçon et à utiliser des connecteurs logiques La gigantesque bulle de crédit gonflée depuis des années par les ménages, les entreprises et le secteur financier éclate en son point le plus fragile : les subprimes, des prêts immobiliers à taux variable accordés à des foyers américains parfois sans ressources. Lorsque le marché se retourne et que le taux d’intérêt grimpent, ces ménages se retrouvent dans l’incapacité de rembourser leurs emprunts. Le taux d’intérêt est révisé périodiquement, en fonction de l’évolution des taux d’intérêt du marché interbancaire. Si ce dernier augmente les mensualités du crédit augmentent. b) D’une crise financière à une crise économique Document B : Question 9 : Comment la crise des subprimes a-t-elle provoqué une crise économique ? La plupart des grandes banques mondiales, qui détiennent des produits financiers composés de divers titres de ces crédits subprimes, sont touchées à leur tour. Plus personne ne sachant exactement qui détient quoi, les banques commencent à se méfier les unes des autres et à ne se prêter entre elles qu’avec parcimonie. Cette défiance se transforme en panique généralisée après la chuté de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008. Crise économique (automne 2008) Malgré l’aide d’urgence apportée par les États, les grandes banques se retrouvent fragilisées. Elles resserrent le robinet du crédit aux entreprises et aux particuliers. Lesquels coupent dans leurs dépenses, ce qui affecte la consommation et l’investissement. Les États déploient alors des moyens sans précédent pour soutenir leurs économies. c) De la crise économique à la crise de la dette (des Etats) Doc 4 page 117 Question 10 : Quelles sont les conséquences de la crise économique sur le déficit et sur la dette publics ? Quand les ressources de l’État et des autres administrations publiques (prélèvements obligatoires, revenus de la propriété, vente de certaines productions…) sont insuffisantes pour couvrir ses dépenses, il présente un déficit public. Pour faire face à cet excès de dépense, il doit donc emprunter des capitaux. Il doit aussi s’endetter temporairement pour faire face à des problèmes de trésorerie : le calendrier de ses recettes ne correspond pas forcément au calendrier de ses dépenses. (effet boule de neige de la dette) Un État très endetté peut faire craindre aux investisseurs un défaut. Il en résulte une hausse des taux d’intérêt sur sa dette qui risque d’être cumulative. Il a donc deux solutions principales : – La première consiste à restaurer l’équilibre de ses comptes, en augmentant les impôts et/ou en baissant ses dépenses. L’inconvénient majeur d’un tel choix est que cela a, le plus souvent, des effets récessifs. Or, en pesant sur la croissance, cela accroît les dépenses sociales tout en ralentissant les recettes fiscales, et creuse donc le déficit… L’ajustement peut alors être douloureux et prend généralement plus de temps que prévu. – La deuxième solution consiste à faire défaut, c’est-à-dire à renégocier avec ses créanciers sa dette, voire à l’annuler. Cette décision paraît beaucoup plus facile mais elle peut aussi engendrer des difficultés. D’abord, l’État pourra avoir du mal à assurer son financement à l’avenir (ce qui l’obligera sans doute à pratiquer un peu d’austérité quand même). Ensuite, cela risque de mettre en difficulté le système bancaire principal créancier de l’État, ce qui peut pénaliser le financement de l’économie. Pour une même échéance, les taux d’intérêt augmentent avec le risque prix par le prêteur. L’état des finances publiques d’un pays, ses perspectives de croissance, la capacité de l’État à prélever davantage d’impôts…, varient grandement d’un État à l’autre. Si l’Allemagne et la France ont la confiance des investisseurs, ce n’est pas le cas de la Grèce par exemple. Illustrations avec la crise de la dette grecque : Question 11 : Quelles sont les causes conjoncturelles (liées à la conjoncture, à la situation du moment, aux circonstances) et structurelles (plus profondes) de la crise grecque ? Des causes conjoncturelles : la crise des « subprimes » fait exploser le déficit public et, par voie de conséquence, la dette publique. Des causes structurelles : la Grèce aborde la crise avec un niveau d’endettement déjà très élevé et une gouvernance publique peu satisfaisante (absence de transparence concernant la comptabilité publique, poids de l’économie informelle, difficultés pour l’État à imposer son autorité et à faire rentrer les impôts). 10 Document D : Question 12 : A l’aide de l’exemple grec, vous montrerez que le niveau des taux d’intérêt dépend du risque de crédit. Pensez à définir la notion de risque de crédit et à utiliser des données pertinentes du graphique. Pensez à présenter le rôle des agences de notations Csqces : L'impact de la crise en Grèce expliqué en patates - vidéo Dailymotion [380p].mp4 11