Les modalités de financement des activités économiques

1 LES MODALITES DE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUES
Identifier et comparer les divers modes de financement des activités économiques
Les économies des PDEM sont qualifiées d’économies monétaires. Le
fonctionnement d’une économie monétaire nécessite des capitaux tout comme
n’importe quel agent économique ou secteur institutionnel selon l’INSEE.
Précisément, les ménages, les entreprises financres et non financières ainsi que les
administrations publiques sont amenés à se procurer des capitaux pour financer leurs
opérations ou activis économiques (consommation, collecte des capitaux,
investissement, etc.). Le financement désigne l’ensemble des opérations qui
permettent aux agents économiques ou secteurs institutionnels, selon différentes
modalités, d’obtenir des capitaux.
I- LA RELATION ENTRE BESOIN ET CAPACITE DE FINANCEMENT
A- CAPACITES ET BESOINS DES SECTEURS INSTITUTIONNELS
Pour assurer le financement des opérations ou activités économiques, il est
nécessaire de mettre en relation les agents économiques ou secteurs institutionnels
qui dégagent une capacité ou un excédent de financement avec ceux qui, au
contraire, expriment un besoin ou un déficit de financement : Ce rôle est assumé
par les entreprises financières dans le cadre de l’intermédiation bancaire
traditionnelle. Mais, l’économie s’étant marchéïsée, le rôle du marché financier s’est
développé dans le cadre au contraire de la désintermédiation bancaire.
Globalement, les entreprises non financières et les administrations publiques ont
des besoins de financement alors que les ménages, malgré leurs emprunts,
dégagent des capacités de financement.
B. LES MODES DE FINANCEMENT INTERNE ET EXTERNE
Le financement de l’économie peut s’effectuer selon deux modalités :
- par le financement interne, le secteur institutionnel ou l’agent économique
finance une opération économique en utilisant sa propre épargne. Cette situation
s’observe en principe lorsque la capacité de financement est supérieure au besoin
de financement. Le financement interne repose sur l’autofinancement (partie de la
V.A correspondant aux bénéfices non distribués et mis en réserve et aux
amortissements).
- par le financement externe, un secteur institutionnel ou agent économique
qui ne peut financer la totalité de ses dépenses à l’aide de ses propres deniers peut
faire appel aux capacités d’autres secteurs institutionnels pour se procurer les
ressources nécessaires et répondre à ses propres besoins. A ce titre, selon la
théorie keynésienne, le déficit budgétaire financé par l’emprunt auprès des
banques ou par l’impôt prélevé sur les autres agents permet le financement de
l’économie. Si des recettes budgétaires (IRPP, IS, TVA, TIPP) n fois supérieures à la
dépense (déficit budgétaire) initiale sont attendues, grâce à l’effet multiplicateur et
en fonctions des prévisions de croissance. Mais si l’Etat ne récupère plus les
deniers publics injectés dans le circuit économique, la nation vit « au dessus de ses
moyens » et endette les générations futures. C’est pourquoi, un déficit budgétaire est
plutôt financé par l’impôt. Toutefois, certains ont prôné l’inscription de la « règle
d’or » budgétaire au niveau européen c’est à dire au retour de l’équilibre budgétaire
au sein des textes fondateurs de l’Union européenne. Compte tenu du contexte de
l’endettement très important de la France, cela reste une déclaration d’intention.
II- AUTOFINANCEMENT ET FINANCEMENT EXTERNE
A- AUTOFINANCEMENT OU FINANCEMENT INTERNE
Pour une entreprise, l’autofinancement est une partie de la V.A, plus précisément,
il se compose de la partie non distribuée du bénéfice ainsi que des
amortissements et des provisions d’une période. Le taux d’autofinancement est le
rapport entre l’épargne brute et le montant des investissements lui-même mesuré par
la FBCF (formation brute de capital fixe). Précisément, la FBCF est un indicateur de
la comptabilité nationale française ou un agrégat (c'est-à -dire que la FBCF est
le résultat de la somme de différents éléments) qui mesure le flux annuel
d'investissements essentiellement matériels réalisés dans le pays. Sur le plan
économique, l'investissement matériel (de capacité, de simple renouvellement ou
de productivité) est l'achat de biens durables (machines, bâtiments, appartement)
permettant d'augmenter le stock de capital de l'entreprise. Depuis quelques
années, la FBCF intègre certains investissements immatériels, essentiellement les
dépenses liées à l'achat de logiciels mais les autres investissements
immatériels, comme les dépenses de R-D, de formation continue ou de
publicité, restent comptabilisés comme des dépenses de consommations
intermédiaires. Enfin, la FBCF est brute car on y inclut les dépenses de
renouvellement d'équipement (ou amortissements) qui ne sont pas stricto sensu des
investissements puisqu'elles n’accroissent pas le stock de capital mais le
maintiennent à son niveau par le renouvellement du matériel usagé.
B- LE FINANCEMENT EXTERNE
1- Le financement externe direct ou la finance directe
Les agents à besoin ou à déficit de financement (entreprises, administrations
publiques) émettent des titres de propriété (actions) et des titres de créance (titres
de créances négociables ou obligations) que les agents à capacité ou à excédent de
financement (ménages, autres entreprises) vont directement acquérir sur le marché
monétaire et financier pour placer leur épargne. A ce titre, le marché des capitaux
est constitué de deux composantes :
Le marché monétaire est le marché des capitaux à court et à moyen terme.
En pratique, les opérations se concentrent sur des échéances de moins d’un
an. Il permet de couvrir les besoins de financement à court terme des
banques, de l’État et des entreprises.
Le marché financier correspond au marché des capitaux à long terme. Sur
ce marché sont émis des titres, actions et obligations, dont l’échéance est
généralement supérieure à sept ans.
2- Le financement externe indirect ou l’intermédiation bancaire
C’est le mode traditionnel de financement des activités économiques exercé
par les banques, intermédiaires entre les prêteurs et les emprunteurs. A la différence
de la finance directe (désintermédiation bancaire), par laquelle les agents se
retrouvent, depuis la loi bancaire de 1984, sur un pied d’égalité sur le marché
mondial des capitaux (l’économie mondiale s’étant « marchéïsée »), la finance
indirecte illustre une économie dite d’endettement et de type pyramidal avec à la
base les agents emprunteurs, au dessus les banques et au sommet, la banque
centrale (refinancement des banques). L’activité d’intermédiation des banques
s’accompagne d’une « transformation » des capitaux parce que les ressources
collectées à court terme aux agents à capacité ou excédent de financement sont
prêtées à des échéances plus longues aux agents à besoin ou déficit de
financement. L’utilité économique de la finance indirecte est évidente puisque, ce
mode de financement permet d’une part, aux prêteurs, d’obtenir une rémunération de
leur épargne, et d’autre part, aux emprunteurs, de réaliser les investissements
productifs (pour les entreprises et les administrations publiques) et l’acquisition de
logements (pour les ménages).
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