Crohn et RCH (118) -5- 5
Syndrome inflammatoire (élévation de la protéine C réactive, de la vitesse de sédimentation,
du taux de plaquettes …) : quasi constant en cas de poussée de MC ; dans la RCH, absent
dans les formes basses (rectite)
Anémie de causes diverses : ferriprive, inflammatoire, carence en folates (absorbés dans le
grêle proximal), en vitamine B12 (en cas de résection ancienne de l’iléon terminal)
Coproculture et examen parasitologique des selles pour rechercher une infection digestive
bactérienne ou amibienne
Quand le diagnostic est fait, d’autres examens peuvent être nécessaires pour apprécier le
retentissement : bilan phospho-calcique, albuminémie, pré-albuminémie
B- Examens complémentaires
L’examen proctologique comprenant l’inspection de la marge anale, le TR et l’anuscopie est
indispensable, le rectum étant exploré soit par la rectoscopie rigide soit par coloscopie courte
ou longue
La coloscopie totale avec exploration du grêle terminal (iléoscopie) est pratiquement toujours
indispensable. C’est elle qui permettra de faire le diagnostic : type de lésions, localisation des
lésions, biopsies pour examen anatomopathologique des lésions et des zones
macroscopiquement saines (cf début du texte) et parfois examen bactériologique et
virologique.
Dans la RCH : l’atteinte est continue à partir de la marge anale, il n’y a pas
d’intervalle de muqueuse saine, la muqueuse est uniformément érythémateuse,
oedématiée, granitée, fragile, pleurant le sang dès qu’on la touche ; il peut exister
des dépôts de pus, ainsi que des ulcérations plus ou moins creusantes. La limite
supérieure des lésions est souvent brutale (sauf pancolite avec atteinte du cæcum),
l’iléon terminal est sain.
Dans la MC : l’atteinte est souvent discontinue, épargnant le rectum dans plus de
50% des cas ; il existe des intervalles de muqueuse saine entre les lésions, l’iléon
terminal peut être atteint. Les lésions endoscopiques élémentaires sont l’érythème
en bande, les ulcérations de forme, taille et profondeur variables : érosions
aphtoïdes, ulcérations superficielles, ulcérations profondes, la sténose (souvent
ulcérée) ; il y a rarement un caractère hémorragique.
Dans les 2 cas, on peut noter des pseudo-polypes inflammatoires (zones de
muqueuse non ulcérée prenant un aspect polypoïde).
L’endoscopie permet de faire le diagnostic des formes graves de poussée de MICI :
ulcérations profondes, étendues, en puit, décollements muqueux.
L’abdomen sans préparation est fait en cas de poussée d’intensité sévère ou en cas de
suspicion de perforation, d’occlusion, de colectasie.
Le transit du grêle : c’est l’opacification de l’intestin grêle avec de la baryte ; se fait avec
entéroclyse (sonde dans le duodénum par laquelle on injecte le produit de contraste) ou sans
entéroclyse (le malade boit le produit de contraste); indispensable en cas de suspicion de MC
si la dernière anse grêle n’a pas été explorée en endoscopie ou en cas de syndrome de Kœnig
ou de suspicion de sténose du grêle. Les lésions du grêle de la MC sont la sténose, le plus
souvent ulcérée, avec ou sans distension du grêle d’amont, pouvant donner le typique aspect
de ficelle iléale, les ulcérations (images d’addition), les fistules, l’épaississement de la paroi
avec sclérolipomatose du méso (sclérose pariétale avec enraidissement du bord mésentérique
des anses et augmentation de la graisse mésentérique) qui entraîne un espacement des anses
les unes par rapport aux autres, l’aspect pavimenteux lié à des ulcérations en rail. Les lésions
sont discontinues avec des intervalles de muqueuse saine.