Crohn et RCH (118) -1- 1 Question 118 : MALADIE DE CROHN ET RECTOCOLITE HEMORRAGIQUE Diagnostiquer une maladie de Crohn et une rectocolite hémorragique La maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH) sont les 2 causes de MICI (maladies inflammatoires cryptogénétiques intestinales). Parfois, il n’est pas possible d’affirmer avec certitude la MC ou la RCH et on dit que le malade a une colite inclassée ou indéterminée (après élimination des autres causes de colites, cf diagnostic différentiel). MC et RCH peuvent paraître très proches dans leur symptomatologie, leur mode évolutif et leur traitement. En fait, de nombreuses différences existent. I- PHYSIOPATHOLOGIE L’étiologie des MICI n’est pas bien connue. Les lésions intestinales sont la conséquence d’une activation non régulée du système immunitaire muqueux. Il existe une inflammation muqueuse médiée par une activation de l’immunité cellulaire et humorale avec augmentation de la production de cytokines. En amont de cette activation interviennent des facteurs environnementaux et des facteurs génétiques. Le plus important facteur environnemental connu, intervenant dans la MC, est le tabagisme qui augmente le risque de développer une MC et qui est responsable de MC plus sévères que chez les non-fumeurs. Il est démontré qu’arrêter de fumer diminue la sévérité de la maladie (arrêter de fumer est un objectif thérapeutique majeur dans la MC). A l’inverse dans la RCH, le tabagisme a tendance à améliorer la maladie (ce n’est pas une raison pour inciter ces malades à fumer !). L’appendicectomie faite pour appendicite vraie est un facteur de protection du développement d’une RCH, sans explication encore bien claire. Il est probable que des facteurs infectieux (flore digestive endogène ou agents infectieux pathogènes bactériens ou viraux) sont impliqués dans le déclenchement des MICI, mais ceci n’est pas démontré. De même certains médicaments peuvent déclencher une poussée d’une MICI connue (anti-inflammatoires non stéroïdiens - AINS). Les facteurs génétiques commencent à être connus. La maladie est familiale dans 10% des cas de MC et 5% des cas de RCH. Un gène de susceptibilité de la MC situé sur le chromosome 16 vient d’être cloné (intitulé NOD2 ou CARD15), mais il en existe d’autres, encore non localisés ou clonés. II- EPIDEMIOLOGIE Ce sont des maladies rares. L’incidence en France est d’environ 6 pour 100 000 habitants/an pour la RCH et 5 pour 100 000/an pour la MC. Elles touchent les sujets jeunes : pic de fréquence 20-30 ans avec un second (petit) pic vers 50-60 ans. Il y a une petite prédominance féminine dans la RCH. III- LESIONS ANATOMIQUES ET ANATOMOPATHOLOGIQUES Les différences entre RCH et MC sont d’une grande aide au diagnostic différentiel entre ces 2 maladies. Crohn et RCH (118) -2- 2 A- RCH Les lésions sont limitées au côlon et au rectum, épargnant l’anus et le reste du tube digestif. Elles touchent toujours le rectum et peuvent avoir une évolution ascendante dans le sigmoïde puis le reste du côlon, soit d’emblée à la première poussée, soit lors de poussées ultérieures. Elles sont limitées au rectum ou au recto-sigmoïde dans environ 60% des cas, et dans 40% des cas, elles sont plus étendues. Les lésions histologiques sont limitées à la muqueuse. Elles sont diffuses dans les zones touchées, homogènes, sans intervalle de muqueuse saine. Il existe un infiltrat lymphoplasmocytaire du chorion, des abcès cryptiques et une perte de la muco-sécrétion. Il n’y a jamais de granulome épithélioïde. Aucune de ces lésions n’est spécifique de la RCH. Il existe souvent une modification de l’architecture de la muqueuse avec raréfaction et désorganisation des cryptes. Cet aspect est commun avec la MC et témoigne de la chronicité (importance dans le diagnostic différentiel avec les colites aiguës) B- MC Les lésions peuvent toucher tout le tube digestif, c’est à dire le tube digestif haut (œsophage, estomac), l’intestin grêle, le côlon, le rectum et l’anus. La répartition des lésions dans le grêle (iléon terminal le plus souvent, plus rarement autres localisations dans le grêle) et le côlon est la suivante : grêle seul : 30%, côlon/rectum seul : 25%, côlon/rectum et grêle : 40% (en général, atteinte iléo-colique droite prédominante, c’est à dire iléon terminal, caecum/côlon droit). L’anus et le périnée sont touchés dans environ 15% des formes iléo-coliques droites et dans 50-75% des formes rectales et coliques gauches. Les lésions digestives sont segmentaires, discontinues, laissant des intervalles de muqueuse saine entre les lésions, et hétérogènes (coexistence de lésions d’importance variable). Elles peuvent toucher toute l’épaisseur de la paroi avec des ulcérations parfois profondes (fissures ou fistules pouvant toucher d’autres organes – fistule recto-vaginale, fistule grêlo-colique, fistule grêlo-grêlique, fistule entéro-cutanée, abcès autour du tube digestif), des sténoses fibreuses ou inflammatoires (iléon terminal). Les lésions histologiques sont hétérogènes d’un prélèvement à l’autre, l’inflammation est transmurale, parfois focale dans la muqueuse. Il existe des granulomes épithélioïdes (tuberculoïdes) sans nécrose caséeuse dans environ 50-60% des cas. La présence de tels granulomes est presque pathognomonique de la MC dans les pays occidentaux. Les autres causes de colite avec granulome tuberculoïde sont la tuberculose (exceptionnelle en France) et la sarcoïdose dont l’atteinte digestive est exceptionnelle. On peut trouver une fibrose de la sous-muqueuse et de la séreuse. La mucosécrétion est moins altérée que dans la RCH et les abcès cryptiques sont moins fréquents. Il existe aussi des anomalies architecturales. IV– SIGNES CLINIQUES Les MICI sont des maladies chroniques dont l’évolution se fait par poussées de quelques semaines entrecoupées par des périodes de rémission de durée plus ou moins longue : semaines à années. Il y a de rares formes d’évolution subintrante. Il existe des signes digestifs et des signes extra-digestifs. La présence de signes digestifs évoquant une MICI impose une prise en charge gastroentérologique d’emblée sans passer par une étape de traitement symptomatique. Crohn et RCH (118) -3- 3 A- RCH Le symptôme caractéristique est l’évacuation glairo-sanglante afécale, impérieuse, plusieurs fois dans la journée et dans la nuit. L’évacuation de sang rouge par l’anus est un signe constant dans la RCH. Les évacuations sont associées à un syndrome rectal (ténesme, épreintes, fausses envies) et parfois des coliques abdominales soulagées par l’évacuation pathologique ou un gaz. Dans les rectites basses, les symptômes peuvent être limités à des rectorragies de sang rouge isolées, enrobant les selles. Dans les formes étendues, les selles sont anormales, liquides (elles sont souvent normales ou dures dans les formes distales). Les douleurs abdominales à type de colique sont fréquentes, parfois intenses. Il n’y a une altération de l’état général que dans les formes sévères. La fièvre (> 37,8°C), l’amaigrissement, la pâleur, la tachycardie sont des signes cliniques de gravité. L’examen de l’abdomen est souvent normal (formes basses) ou montre parfois une sensibilité de la fosse iliaque gauche. L’anus (à examiner systématiquement, surtout en cas de rectorragies) est normal. Au toucher rectal, on perçoit une muqueuse rectale granitée et sanglante. Dans les formes très sévères, on peut noter un météorisme tympanique et des douleurs abdominales diffuses aggravées par la palpation. B- MC Les manifestations cliniques de la MC sont plus variées, pouvant expliquer les retards diagnostiques. La présentation clinique la plus fréquente (forme iléo-colique droite) est une diarrhée chronique associée à des douleurs de la fosse iliaque droite et un amaigrissement. Les caractéristiques des symptômes les plus fréquemment rencontrés au cours d’une poussée de MC sont : Diarrhée chronique avec des selles fécales liquides ou molles, contenant rarement du sang ; il s’agit rarement d’évacuations glairo-sanglantes, comme dans la RCH ; point important, il existe souvent des selles nocturnes ; dans certaines formes sans atteinte colique, le transit est parfois normal ; Douleurs abdominales, soit à type de coliques précédant les selles, pouvant réveiller le malade, soit à type de syndrome de Kœnig, témoignant d’un obstacle sur l’intestin grêle (fréquent), soit plus continues ; les douleurs sont rarement très intenses, mais sont quasi constantes ; Amaigrissement : lié surtout à la réduction des apports alimentaires (douleurs, peur d’aggraver la diarrhée, régimes abusifs prescrits ou non par les médecins) ; L’atteinte ano-périnéale est très fréquente, elle précède l’atteinte digestive chez un tiers des malades atteints: fissures (ulcérations) anales de siège parfois atypique, larges, creusantes, parfois paradoxalement indolores, fistules périnéales (ano ou recto-cutanées, ano ou recto-vaginales) souvent compliquées d’un abcès, sténose anale. Syndrome occlusif ou « subocclusif »; Syndrome appendiculaire, révèle souvent l’iléite terminale ; Fièvre au long cours ; Retard staturo-pondéral chez l’enfant ; A l’examen, on recherche essentiellement un amaigrissement, un empâtement de la fosse iliaque droite, une masse palpable, un ou des orifices fistuleux cutanés et périnéaux, un abcès de la marge anale, une ulcération anale, une fistule ano ou recto-vaginale (passage de gaz et/ou de selles par le vagin). C- Signes extra-digestifs des MICI Crohn et RCH (118) -4- 4 Les manifestations extra-digestives des MICI, souvent communes aux 2 maladies, sont les suivantes ; celles qui sont généralement associées aux poussées sont marquées par * ; elles peuvent être révélatrices de la maladie : Atteinte articulaire : spondylarthrite ankylosante, sacroiliite isolée, oligo-arthrite périphérique* Atteinte cutanée et muqueuse : érythème noueux*, pyoderma gangrenosum, aphtes buccaux* Atteinte hépato-biliaire : cholangite sclérosante primitive Uvéite antérieure aiguë* Pancréatite chronique (avec poussées aiguës) dans la MC Amylose Thrombose veineuse et artérielle (souvent lors des poussées) dans la MC D- Complications Elles peuvent être révélatrices : Colectasie ou mégacôlon toxique (RCH et MC): survenant lors des poussées sévères et définie par une dilatation colique dont le diamètre est > à 6 cm. C’est une urgence thérapeutique (colectomie en urgence) car le risque de perforation avec péritonite est très élevé Hémorragie sévère (RCH et MC): très rare Sténose (essentiellement MC) : iléale terminale ou anastomotique (fréquente) Fistules et abcès (MC) : fréquents Malabsorption sévère (MC) : en cas de résection étendue du grêle ; la résection de l’iléon terminal peut induire une malabsorption de la vitamine B12 qu’il faut supplémenter Ostéopénie et ostéoporose (surtout MC) : favorisées par la corticothérapie, la résection du grêle (à dépister) Dénutrition (RCH, mais surtout MC) : liée à la malabsorption, à l’inflammation et à la réduction des apports alimentaires Cancer colique ou intestinal (RCH et MC) : par le biais du développement d’une dysplasie de bas grade puis de haut grade; nécessite un dépistage colique par coloscopie (avec biopsies étagées multiples) tous les 2 ans après15-20 ans d’évolution V- DIAGNOSTIC Le diagnostic de première poussée de MICI est suspecté sur la symptomatologie et le contexte. En cas de RCH, on note au TR une muqueuse granitée et sanglante, très en faveur du diagnostic. En cas de MC, l’atteinte anale est quasi pathognomonique si elle est présente dans ce contexte. Les examens complémentaires suivants sont souvent faits. Le diagnostic de RCH est porté sur un faisceau d’arguments, celui de MC également, mais l’existence de granulomes épithélioïdes est très en faveur du diagnostic (quasi pathognomonique en France). On parle de colite inclassée ou indéterminée quand ni le diagnostic de RCH ni celui de MC ont pu être posés, après élimination des autres causes de colite (cf diagnostic différentiel). A- Examens biologiques A faire systématiquement pour rechercher : Crohn et RCH (118) -5- 5 Syndrome inflammatoire (élévation de la protéine C réactive, de la vitesse de sédimentation, du taux de plaquettes …) : quasi constant en cas de poussée de MC ; dans la RCH, absent dans les formes basses (rectite) Anémie de causes diverses : ferriprive, inflammatoire, carence en folates (absorbés dans le grêle proximal), en vitamine B12 (en cas de résection ancienne de l’iléon terminal) Coproculture et examen parasitologique des selles pour rechercher une infection digestive bactérienne ou amibienne Quand le diagnostic est fait, d’autres examens peuvent être nécessaires pour apprécier le retentissement : bilan phospho-calcique, albuminémie, pré-albuminémie B- Examens complémentaires L’examen proctologique comprenant l’inspection de la marge anale, le TR et l’anuscopie est indispensable, le rectum étant exploré soit par la rectoscopie rigide soit par coloscopie courte ou longue La coloscopie totale avec exploration du grêle terminal (iléoscopie) est pratiquement toujours indispensable. C’est elle qui permettra de faire le diagnostic : type de lésions, localisation des lésions, biopsies pour examen anatomopathologique des lésions et des zones macroscopiquement saines (cf début du texte) et parfois examen bactériologique et virologique. Dans la RCH : l’atteinte est continue à partir de la marge anale, il n’y a pas d’intervalle de muqueuse saine, la muqueuse est uniformément érythémateuse, oedématiée, granitée, fragile, pleurant le sang dès qu’on la touche ; il peut exister des dépôts de pus, ainsi que des ulcérations plus ou moins creusantes. La limite supérieure des lésions est souvent brutale (sauf pancolite avec atteinte du cæcum), l’iléon terminal est sain. Dans la MC : l’atteinte est souvent discontinue, épargnant le rectum dans plus de 50% des cas ; il existe des intervalles de muqueuse saine entre les lésions, l’iléon terminal peut être atteint. Les lésions endoscopiques élémentaires sont l’érythème en bande, les ulcérations de forme, taille et profondeur variables : érosions aphtoïdes, ulcérations superficielles, ulcérations profondes, la sténose (souvent ulcérée) ; il y a rarement un caractère hémorragique. Dans les 2 cas, on peut noter des pseudo-polypes inflammatoires (zones de muqueuse non ulcérée prenant un aspect polypoïde). L’endoscopie permet de faire le diagnostic des formes graves de poussée de MICI : ulcérations profondes, étendues, en puit, décollements muqueux. L’abdomen sans préparation est fait en cas de poussée d’intensité sévère ou en cas de suspicion de perforation, d’occlusion, de colectasie. Le transit du grêle : c’est l’opacification de l’intestin grêle avec de la baryte ; se fait avec entéroclyse (sonde dans le duodénum par laquelle on injecte le produit de contraste) ou sans entéroclyse (le malade boit le produit de contraste); indispensable en cas de suspicion de MC si la dernière anse grêle n’a pas été explorée en endoscopie ou en cas de syndrome de Kœnig ou de suspicion de sténose du grêle. Les lésions du grêle de la MC sont la sténose, le plus souvent ulcérée, avec ou sans distension du grêle d’amont, pouvant donner le typique aspect de ficelle iléale, les ulcérations (images d’addition), les fistules, l’épaississement de la paroi avec sclérolipomatose du méso (sclérose pariétale avec enraidissement du bord mésentérique des anses et augmentation de la graisse mésentérique) qui entraîne un espacement des anses les unes par rapport aux autres, l’aspect pavimenteux lié à des ulcérations en rail. Les lésions sont discontinues avec des intervalles de muqueuse saine. Crohn et RCH (118) -6- 6 En général, ces différents examens sont suffisants. La coloscopie courte (sans anesthésie) remplace parfois la coloscopie longue dans la RCH basse et dans les examens de suivi. Il est parfois nécessaire de faire une échographie abdominale ou un scanner abdominal ou abdomino-pelvien à la recherche d’un abcès intraabdominal. Le lavement avec un produit d’opacification hydrosoluble est parfois fait dans les formes sévères en complément ou remplacement de la coloscopie. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est utile dans l’exploration des fistules et abcès pelviens (meilleure visualisation que le scanner). L’entéroscopie, réservée à certains centres, a peu d’indications dans la MC. VI- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL Celui-ci se pose surtout lors de la première poussée de MICI et rarement lors des poussées ultérieures quand le diagnostic est déjà posé. Quand la MICI est connue, il ne faut pas attribuer systématiquement tous les symptômes digestifs à la MICI : intérêt de la recherche d’un syndrome inflammatoire, de la rectoscopie dans la RCH, mais moins dans la MC car les lésions endoscopiques ne sont pas toujours responsables de symptômes. Colite infectieuse : A Clostridium difficile, Yersinia enterocolitica, Salmonella, Shigella, Campylobacter jejuni (cf Question Diarrhées aiguës – Module 7 – DCEM 3) : pas de signes endoscopiques spécifiques sauf colite pseudomembraneuse ; coproculture et examen bactériologique des biopsies ; contexte ; évolution souvent favorable spontanément ou sous antibiotiques, infiltrat à polynucléaires neutrophiles dans la muqueuse colique Amibiase : examen parasitologique des selles Cytomégalovirus : très rare chez le sujet non immunodéprimé, fréquent au cours du SIDA ; le CMV peut surinfecter une RCH ou une MC en poussée Rectite à gonocoque, chlamydiae, herpès (MST) Colite aux AINS Colite ischémique : contexte, aspect et localisation des lésions endoscopiques, lésions histologiques spécifiques Vascularite : exceptionnelle Diagnostic différentiel d’un syndrome rectal : cancer du rectum, fécalome, rectites d’autres causes Diagnostic différentiel des rectorragies : explorations systématiques indispensables (ne pas attribuer les rectorragies à des hémorroïdes sans explorations complémentaires : au minimum examen proctologique avec anuscopie et rectoscopie) : hémorroïdes, polypes et cancer rectosigmoïdiens, fissure anale VII- PRINCIPES DU TRAITEMENT (hors programme) Arrêt du tabac dans la MC Les poussées légères sont traitées par dérivés du 5-ASA (5-aminosalicylates) (per os ou local) Les poussées modérées à sévères sont traitées par corticoïdes (per os, iv, im ou local) Les formes corticodépendantes sont traitées par immunosuppresseurs (Imurel = azathioprine) ou chirurgie Les complications sont généralement chirurgicales Les formes très sévères de MICI (colite grave), résistant à un traitement comprenant arrêt de l’alimentation, nutrition parentérale et corticothérapie parentérale à forte dose pendant Crohn et RCH (118) -7- quelques jours avec surveillance en milieu médico-chirurgical, sont traitées par colectomie totale avec rétablissement de continuité dans un second temps sous forme d’une anastomose iléo-anale (RCH) ou iléo-rectale (RCH, MC) Dans la MC, la majorité des malades seront opérés un jour ; on essaie de réséquer le moins d’intestin possible pour éviter le grêle court La rectite est traitée initialement par voie locale Les atteintes anales de la MC relèvent de cures courtes d’antibiotiques (Flagyl, Oflocet), les abcès collectés relèvent du drainage chirurgical. Il faut éviter d’opérer les fistules périnéales en raison du risque d’incontinence si la chirurgie lèse le sphincter anal. De nouveaux médicaments plus efficaces apparaissent : par exemple anticorps anti-TNF (infliximab = Remicade), dont les indications et les modalités d’administration ne sont pas encore bien déterminées Assistance nutritionnelle (souvent nutrition entérale) en cas de dénutrition ; très utilisée chez l’enfant à la place de la corticothérapie pour éviter le retard staturo-pondéral Nutrition parentérale dans les formes graves, les grêles courts Photo : Maladie de Crohn étendue du grêle avec sténoses étagées 7