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Conclusion
l D. Heresbach*
l’activité clinique, son amélioration macroscopique étant souvent
retardée par rapport à l’évolution clinique. La place élective de
l’endoscopie après une intervention au cours de la MC est actuellement largement établie, constituant un moyen d’adapter le traitement médical préventif d’une rechute postopératoire. L’augmentation du risque relatif de cancer au cours de la RCH, qui varie
d’un facteur de 3 à 6, est liée à certains facteurs de risque épidémiologique et clinique ; ce risque de cancer colique apparaît
actuellement identique au cours de la MC et au cours de la RCH.
Même si la preuve de son utilité est difficile à obtenir, la surveillance endoscopique semble diminuer la mortalité par cancer
et augmenter la proportion de cancers dépistés à un stade précoce.
Le nombre, la localisation et la fréquence des biopsies à réaliser
sont encore controversés, en dehors des lésions macroscopiques.
On peut schématiquement retenir qu’une surveillance apparaît
nécessaire après 10 ans d’évolution, ce délai étant modulé par des
facteurs cliniques et épidémiologiques, et qu’une coloscopie destinée uniquement à dépister des lésions néoplasiques précoces doit
comporter une trentaine de biopsies. Enfin, les sténoses intestinales symptomatiques résistantes au traitement médical bien
conduit peuvent relever d’une dilatation endoscopique si elles
sont accessibles, et surtout si elles sont courtes (< 5 cm), sans
angulation majeure. Son efficacité est de l’ordre de 70 à 80 % et
sa morbidité inférieure à 10 %, les meilleurs résultats étant obtenus pour les sténoses anastomotiques et courtes, avec un risque
de récidive de l’ordre de 30 à 50 %.
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* Service des maladies de l’appareil digestif (SMAD), CHU Pontchaillou, Rennes.
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1. Lesquelles des propositions suivantes sont exactes :
A. Devant une colite aiguë évoluant depuis 5 à 7 jours, les biopsies
coliques permettent de porter le diagnostic de MICI.
B. La constatation, devant une colite aiguë, d’ulcérations aphtoïdes
permet de porter le diagnostic de MC.
C. Devant une colite aiguë, il faut toujours réaliser des biopsies à
visée microbiologique, qui sont les seules permettant de porter le
diagnostic de colite infectieuse.
D. Devant l’absence de signe histologique d’inflammation chronique
sur des biopsies réalisées dans les 10 premiers jours d’évolution d’une
colite aiguë, il est utile de réaliser les prélèvements une seconde fois
à partir du deuxième mois afin d’observer des signes d’inflammation
chronique.
2. Dans la prise en charge au long cours d’une MICI, l’endoscopie permet :
A.De faire,le plus souvent,le diagnostic de l’origine d’une fistule iléosigmoïdienne ou sigmoïdo-vésicale.
La lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 4 - vol. VI - juillet-août 2003
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B. De porter le diagnostic de MC ou de RCH avec une précision de
l’ordre de 90 %.
C. De suivre la réponse au traitement, puisque les lésions endoscopiques évoluent parallèlement aux signes cliniques au cours de la RCH.
D. Devant une colite sévère, de recueillir des signes endoscopiques
associés à un échec du traitement intraveineux intensif.
3. L’endoscopie digestive permet d’éviter la survenue d’une
néoplasie maligne au cours des MICI, car :
A. Le risque de cancer colique est élevé dans les RCH et dans les MC.
B.Le risque de cancer colique est lié à la durée d’évolution de la maladie,
à un âge de début jeune et à l’association d’une cholangite sclérosante.
C. La réalisation d’endoscopies régulières permet de dépister des
cancers coliques à un stade plus précoce.
D.La surveillance endoscopique permet la polypectomie d’une lésion
en masse, siège d’une dysplasie de haut grade, en l’absence de dysplasie dans les territoires coliques adjacents.
Réponses : 1 : C, D - 2 : B, D - 3 :A, B, C, D.
e diagnostic de première poussée de MICI étant particulièrement difficile à la phase précoce, l’endoscopie permet
essentiellement, devant une colite débutante, d’éliminer
les autres causes. L’endoscopie contribue en particulier à l’enquête
microbiologique ou à la recherche d’un aspect spécifique de colite
aiguë infectieuse ou médicamenteuse, l’aspect endoscopique étant
rarement, à la phase aiguë, spécifique d’une maladie inflammatoire chronique intestinale. Bien qu’il existe un manque de spécificité des aspects lésionnels élémentaires, l’examen endoscopique
permet de porter le diagnostic de MC, versus celui de RCH, et
indépendamment des autres facteurs, avec une exactitude de
l’ordre de 80 %, l’examen endoscopique étant rarement pris en
défaut pour le diagnostic d’atteinte iléale au cours de la MC. Le
recours à la fibroscopie œso-gastro-duodénale d’emblée, ou lors
du suivi évolutif, permet de révéler des lésions spécifiques et
d’orienter le diagnostic étiologique devant une colite indéterminée, voire devant une atteinte atypique de type péri-appendiculaire. Si l’endoscopie est un bon reflet de la gravité anatomique
des colites graves, les lésions endoscopiques sévères, bien qu’associées à une augmentation du risque relatif de colectomie, ne
sont pas corrélées à la gravité et au retentissement clinique de la
MC ou de la RCH. En outre, la rémission ou la diminution de
l’atteinte endoscopique ne sont pas corrélées à la régression de
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