INTRODUCTION A L’ETUDE DE LA PUBLICITE La publicité n’est pas innocente : elle sait jouer sur les attentes du consommateur. 1. Les motivations du consommateur : Ce sont ses désirs plus ou moins conscients, les différents facteurs capables de le séduire : sexe, standing, exotisme… Elles sont souvent mises en évidence pour vendre un produit, plus que les qualités du produit luimême. Exemple : LAVAZZA, campagne 2002 : mise sur l’originalité, l’expression de soi (« Express yourself ») plutôt que sur le goût du café. Exemple : CORAYA, campagne 2001 : mise sur le côté « nature », l’envie de bien-être du consommateur qui est sensé se retrouver en bord de mer en consommant ces produits. Ainsi, le consommateur ne va pas vraiment acheter tel produit pour ce qu’il vaut (parce qu’il est meilleur que celui d’à côté, moins cher…) mais pour ce qu’il symbolise, pour l’image qu’il véhicule. 2. La dénotation d’une publicité : C’est ce qui est visible au premier degré, de manière évidente : il faut faire l’inventaire des éléments de l’image Les objets, les personnages (attitudes, expressions, vêtements…), le texte, etc… Les éléments plastiques : lignes directrices, cadrage, disposition d’ensemble, lumière, couleurs, etc... En étudiant le rapport de ces éléments les uns avec les autres, on arrive à un « message évident ». 3. Le sens connoté : C’est ce qui est implicite, caché derrière les différents éléments qui sautent aux yeux : ce qu’ils signifient réellement. Pour le trouver, il faut interroger l’image… et aussi s’interroger soi-même : quelles sont les impressions éprouvées ? quels désirs la pub cherche-t-elle à stimuler ? à quoi veut-elle nous faire rêver ? que nous suggère-t-elle en plus du produit et par quels moyens / par quels éléments exactement ? Cela peut aussi nous conduire à voir quel est le type de consommateur visé, la « cible ». L’ETUDE D’UNE IMAGE PUBLICITAIRE Le principe de la publicité est de faire connaître aux consommateurs de nouveaux produits, ou de créer chez eux des besoins, des désirs. I/ Ses buts : Attirer l’attention Retenir l’intérêt Rester dans la mémoire Développer une argumentation convaincante en faveur du produit Tenter d’inciter le consommateur à acheter II / Ses moyens : La publicité doit être originale, marginale, mais pas trop : il ne s’agit pas de susciter le rejet du consommateur en le déroutant. Elle obéit donc à certaines règles : 1. Sa composition : on retrouve souvent les mêmes éléments Une phrase (l’accroche) écrite en gros, destinée à attirer l’attention Un corps central du message (composé de texte et/ou de signaux visuels) qui précise la promesse faite au consommateur, l’argument de vente. Plusieurs raisons sont parfois développées dans un autre petit texte, placé en marge de l’image elle-même. Un ensemble de fond qui consolide le tout : - l’identification visuelle du produit (logo, marque, enseigne du magasin, emballage du produit…) souvent placée en bas à droite de la page - la « signature » : une phrase courte ou un slogan qui résume l’esprit de cette publicité. 2. Ses domaines de référence : elle met en scène chaque produit avec des objets, des milieux que tout consommateur connaît forcément, pour qu’il puisse se sentir concerné. Mais elle peut choisir : l’effet de reconnaissance : présenter le produit dans un contexte traditionnel (produits d’entretien…) l’effet de surprise : le produit est présenté dans un contexte où on ne s’attendrait pas à le trouver (ex : la Renault Espace au bord de la mer) 3. L’adaptation à sa cible : elle s’adresse généralement à une catégorie de consommateurs plutôt qu’à une autre, ciblés selon leur âge (enfants, adolescents, adultes, personnes âgées) ou l’une ou l’autre de leurs particularités (amoureux, femmes pressés qui travaillent, célibataires…) 4. La mémorisation : des campagnes sont organisées sur plusieurs semaines, plusieurs mois, et sur différents supports (affichage, presse, télévision, radio…) III / Son contenu : Les publicités communiquent des messages par l’image et le texte, constitué en général d’un slogan, parfois d’un argumentaire vantant les qualités du produit. Les publicités axées sur les qualités propres du produit : utilité, fiabilité, sécurité, authenticité, prix… elles rassurent le consommateur. Les publicités axées sur les valeurs véhiculées par le produit : elles éloignent le consommateur de son univers quotidien et le font rêver car elles : - créent un monde mythique : un monde de réussite, parfait, beau, idéal, exotique, mettant parfois en scène des personnages, ce qui crée un désir d’identification chez le consommateur. - se font le porte-parole de « grandes causes » : certains annonceurs choisissent d’utiliser des idéaux pour leur image de marque (écologie, tolérance, solidarité…) APPLICATION : Etude de quelques images publicitaires en classe Pour chaque image, vous remplirez la fiche suivante (à recopier ou à photocopier vous-mêmes). Nom de la marque / du produit : Bref descriptif : Phrase d’accroche : Couleurs dominantes (+ explication) : Autres éléments qui peuvent avoir valeur d’argumentation : Moyen de reconnaître le produit : Effet produit d’après le contexte (reconnaissance ou surprise) : Cible visée : Argument de vente (à formuler en une phrase) : EXEMPLE D’ANALYSE « Fidji » de GUY LAROCHE - années 1980 ( ?) 1. Description de l’image (dénotation) : On voit une femme, que l’on devine de type « exotique », ou plutôt une section de femme (bas du visage, haut de la poitrine) qui nous donne à voir la bouche aux lèvres rouges, légèrement entr’ouvertes, des fleurs dans les cheveux noirs. La femme est nue, ses mains croisées aux ongles rouges laqués présentent une bouteille de parfum FIDJI, fermée par un lacet de cuir. Un serpent entoure son cou, enroulé, tel un collier ; de sa tête, il désigne le flacon de parfum. Les couleurs : un camaïeu ocre sur lequel se détache le jaune lumineux du parfum. La lumière : elle vient de la gauche, chaude, évoquant un coucher de soleil. Fort clair-obscur : une partie du visage de la femme se fond dans l’obscurité environnante. Le texte : il occupe deux endroits bien distincts de l’image. - en haut à droite, en blanc sur fond sombre, le slogan : « Fidji, le parfum des paradis retrouvés » - sous l’image, séparé d’elle, en noir sur fond blanc, l’identification plus précise du parfum (sa marque) et le slogan de cette marque : « Fidji de Guy Laroche / De la Haute Couture à la Haute Parfumerie ». Le contenu informatif de cette image : Le texte nous dit que le produit est un parfum, il nous indique également le nom du créateur en précisant qu’il s’agit du célèbre grand couturier (prestige, suggère que c’est un produit de luxe) Le nom du produit est répété. L’image elle-même montre la bouteille de parfum, nous sommes donc informés de son apparence, de sa taille. Le type de femme et le type de fleurs choisis donnent une idée de l’odeur de ce parfum : à l’évidence, il ne s’agit pas d’un parfum frais et champêtre, mais plutôt d’un parfum riche, sensuel, «exotique ». 2. Interprétation de l’image (connotation) = les « motivations » sur lesquelles elle joue Cette image suggère d’abord L’EXOTISME, élément déjà simplement apporté par le nom du produit, « Fidji », qui désigne des îles lointaines, évoque la nature sauvage des paradis perdus, la vie libre et sans contraintes, les rêves d’enfance, la sensualité de l’amour, etc. – Pour illustrer/symboliser cela, le graphiste met en scène une femme qui évoque une vahiné (nudité, type de fleurs…) Cette image suggère aussi LE MYSTERE : fort clair-obscur, on ne voit pas complètement la femme (visage coupé et à demi noyé dans l’obscurité) ; mystérieuse apparition qui émerge de la nuit. L’attitude de cette femme (mains croisées, geste d’offrande) évoque celle d’une antique prêtresse païenne présentant (pour un sacrifice ?) le parfum Fidji manière de valoriser fortement le produit qui se trouve mis en scène comme une OFFRANDE PRECIEUSE que l’on ferait à une mystérieuse divinité. On pense aussi à Eve : le serpent se fait insinuant, ondulant, tentateur… notion de PÉCHÉ, d’INTERDIT. Le graphiste utilise les sentiments que nous éprouvons pour ce qui est défendu/tabou : à la fois peur et attirance, fascination. Se mêlent les notions de désir/sexualité et de mort. La référence au péché originel est renforcée par le texte : « le parfum des paradis REtrouvés »… donc perdus ! (cf. dans la Bible le jardin d’Eden = paradis perdu). La notion de MORT ajoutée au désir est renforcée par la suggestion de décapitation (visage mutilé, serpent qui coupe le cou, lacet qui partage le flacon…) SYNTHESE : Cette publicité joue donc à la fois sur le désir et la peur, l’attrait du fruit défendu, la sexualité et la mort. Déjà au siècle passé, peintres et écrivains étaient fascinés par ce type de femme fatale, belle et cruelle, telle Salomé… Le but est de nous faire associer le parfum et sa mise en scène. « Quelques gouttes de Fidji et, miraculeusement, vous verrez vos attraits de séductrice se renforcer, vous acquerrez un pouvoir de fascination quasi magique… » Telle est l’argumentation – implicite mais très claire ! – de cette publicité. Une publicité à contre-courant : KOOKAI « Karl Lagerfeld » (1995) Nom de la marque / du produit : KOOKAI (vêtements pour jeunes femmes – années 90) Bref descriptif : Double page magazine + affiches Karl Lagerfeld (couturier de Chanel) en plan américain, côté gauche de l’image, fond neutre. Tourne le dos au corps de texte en gras (présenté comme une citation, avec signature ; extrait d’une interview, par exemple) Air habituel : moue dédaigneuse + lunettes noires + costume strict + catogan + accessoire insolite (éventail). Semble, comme toujours, très sûr de lui ; ne craint pas le ridicule (accessoire féminin). Fond neutre : blanc Phrase d’accroche + analyse : « Toutes ces filles en Kookai, ce n’est pas bon. Je ne dis pas ça pour moi, mais pour les autres couturiers. » la marque est très répandue dans la rue, ce qui peut causer des torts aux autres maisons de couture : pas à une maison comme Chanel (humour : KL se croit au-dessus de tout le monde), mais aux autres, plus accessibles au grand public. L’influence de Kookai est telle qu’à côté de ces vêtements, tous les autres – même issus de la haute couture - semblent banals. Couleurs dominantes (+ explication) : Blanc du fond + noir de la silhouette : neutralité voulue, on n’est pas là pour rigoler. contraste avec les vêtements Kookaï, toujours originaux. Cible visée : Jeunes femmes qui connaissent déjà les vêtements Kookaï. L’originalité de cette publicité : elle fonctionne en deux temps 1. Elle rejette les codes de la publicité : Pas de photo du produit : on part du principe que ces vêtements sont déjà connus. On présente même un personnage qui, non seulement, n’a rien à voir avec Kookaï, mais est même +/- concurrent ! Aucun argument de vente apparent, et même un semblant de dénigrement : « ce n’est pas bon ». 2. Elle parvient tout de même à son but : promouvoir le produit. L’ensemble est trop « énorme » pour que le consommateur ne se rende pas compte qu’il participe à un « jeu » : le publiciste attend de lui une lecture au second degré. Il s’agit bien, malgré les apparences, d’une publicité pour Kookaï. L’argument de vente est implicite : les vêtements Kookaï sont tellement répandus que les couturiers devraient s’inquiéter. Il repose sur une hyperbole : Kookaï semble ici rivaliser avec les vêtements de haute couture, alors que ce n’est qu’une marque de prêt-à-porter. L’ETUDE D’UN SPOT TV PUBLICITAIRE Les spots télévisés publicitaires répondent aux mêmes impératifs que les affiches : intéresser le consommateur, le séduire par divers moyens… et éventuellement le pousser à acheter. Ils disposent cependant de moyens supplémentaires : non seulement l’image, mais l’animation et le son (musique, bruits divers, commentaires…). C’est tout cela qu’il faut prendre en compte pour les analyser. Fiche à recopier ou à photocopier par vous-mêmes. I / PRESENTATION : Si possible, enregistrez les spots sur une cassette qui accompagnera votre dossier. Marque et produit mis en scène. Description sommaire : qui, quand, quoi, où, comment… Commentaires, bruits de fond, musique… II / ANALYSE : Ce spot s’insère-t-il dans une campagne publicitaire ? Précisez laquelle et ses particularités. Fait-il référence à un contexte bien précis qui justifie sa diffusion à tel moment de l’année plutôt qu’à un autre ? Expliquez. Par quels moyens (visuels et auditifs) l’objet ou le produit est-il mis en valeur ? Quelles sont les qualités ou les vertus que la publicité donne au produit ? Avez-vous remarqué des figures de style éventuelles ? Expliquez-les. Quelle est la cible visée ? Quel est le slogan ? Y a-t-il une signature (logo ou sigle de la marque) ? A quel moment ? Quelle est l’originalité de cette publicité ? Qu’avez vous retenu de cette publicité ? A votre avis, qu’est ce que le publicitaire aurait aimé que vous reteniez ? Reformulez en une phrase l’argument de vente. III / VOTRE AVIS : Réagissez librement : ce spot vous a-t-il amusé, agacé ? Vous paraît-il réussi, raté ? Pourquoi ? Comparez ce spot aux autres publicités mettant en scène des produits équivalents (que vous citerez) : jouent-elles les mêmes cartes ? exploitent-elles le même registre, les mêmes attentes chez le consommateur ? Comparez-les… Un argument (développé) pour lequel vous avez choisi ce spot plutôt qu’un autre. APPLICATION : analyse en classe du spot de la Caisse d’Epargne « Aux sports d’hiver » PRESENTATION : Marque et produit mis en scène : Caisse d’Epargne, épargne pour tous Description sommaire : Film d’animation allégorique 2 ours (les clients) s’essaient à descendre une piste de ski : l’un semble s’amuser comme un fou, l’autre hésite et progresse par à coups. L’écureuil symbole de la CA (le banquier) suit leur progression en télésiège et commente leurs attitudes, expliquant que l’épargne de la CA est faite pour s’adapter aux exigences de chacun. ANALYSE : Ce spot s’insère-t-il dans une campagne publicitaire ? Précisez laquelle et ses particularités. La CA utilise depuis quelques mois une série de films d’animation mettant en scène l’écureuil + divers animaux, dans des situations du quotidien (scène de rue, etc…) représentant métaphoriquement les situations auxquelles tout client d’une banque est confronté un jour où l’autre. Fait-il référence à un contexte bien précis qui justifie sa diffusion à tel moment de l’année plutôt qu’à un autre ? Expliquez. Janvier-Février : époque des sports d’hiver, période des JO d’hiver > le publiciste a choisi de présenter un contexte qui touche les consommateurs. Par quels moyens (visuels et auditifs) l’objet ou le produit est-il mis en valeur ? Le produit (placement financier) étant qqch d’abstrait, il ne peur être représenté visuellement. - La descente : symbolise le placement bancaire, opération au long cours… qui demande parfois de la prudence. Les « bosses » figurent les fluctuations des taux d’intérêt. - Les 2 ours : symbolisent les clients de la CA, ayant chacun leur personnalité : Les plus téméraires, que le placement stimule, s’amusent et n’ont peur de rien Les plus craintifs, qui demeurent prudents au départ, puis s’enhardissent… et finissent par être conquis (soubresauts sur le télésiège à la fin). - L’écureuil : il se tient à distance, ne perturbe pas ses « clients », mais garde un œil sur eux et les accompagne. Voix chaleureuse qui se veut rassurante. - La musique techno : elle rythme la gestuelle des ours sur la piste (rapidité) : « I like to schuss » elle donne une image jeune et dynamique de la CA, souvent considérée comme la « banque de grand-papa » (cette politique perdure depuis plusieurs années) - Les couleurs vives dynamisent l’ensemble. Quelles sont les qualités ou les vertus que la publicité donne au produit ? Sa souplesse, sa facilité d’utilisation, son adaptabilité aux besoins des consommateurs. Quelle est la cible visée ? Tous ceux qui songent à placer leur argent. Quel est le slogan ? CA, l’épargne pour tous. Y a-t-il une signature (logo ou sigle de la marque) ? A quel moment ? Logo final + phrase récapitulative de leur politique : « Et si une banque vous aidait à vivre mieux ? » Quelle est l’originalité de cette publicité ? Utiliser des animaux pour figurer des êtres humains (comme dans les Fables de La Fontaine) A votre avis pourquoi cette publicité plaît ou ne plaît pas ? Que changeriez-vous ? Elle séduit certainement par son côté humoristique (comique de gestes), façon inhabituelle de promouvoir un produit « sérieux », mais aussi (si on se donne la peine de cette analyse) par son côté « rassurant », qui touche inconsciemment le consommateur. La musique est dynamique, entraînante sans être envahissante, vite relayée par les « youpi » des skieurs. Qu’avez vous retenu de cette publicité ? A votre avis, qu’est ce que le publicitaire aurait aimé que vous reteniez ? On retient surtout la musique et le comique de gestes… pour lui-même. Le discours de l’écureuil et le sens de cette allégorie passent (malheureusement ?) au second plan. Reformulez en une phrase l’argument de vente. L’épargne de la Caisse d’Epargne est conçue pour s’adapter à votre personnalité. ETUDE D’UN SPOT PUBLICITAIRE : LIEBIG, « Pur Soup » - par Catherine TOUZE La soupe de légumes, y a pas trente-six façons d’la faire parce que les légumes, y a pas plus fragile. D’abord on choisit les plus beaux suivant la saison. On fait cuire à feu doux, surtout pas trop longtemps pour pas les dénaturer. C’est comme ça qu’on garde tout ce qui est bon dans la soupe et c’est comme ça que Liebig fait Pur Soup’. Quand Liebig cuisine, c’est de la vraie cuisine. I. Au pays de l’enfance : Le narrateur = un enfant (voix off) + lexique d’enfant Le lecteur = un enfant ( cf la main qui tourne les pages). Des lieux familiers aux enfants : cuisine + jardin. Des couleurs vives + musique qui rappelle boîtes à musique des enfants. Le livre évoque les livres de contes (cf texte écrit sous les images). Scène de l’arrosoir dans le jardin = 2 plans, à l’image des vignettes de B.D. : y a pas. II. Une recette traditionnelle et naturelle : Mise en valeur du livre de recettes sur lequel s’ouvre et se ferme le spot. + enfant prend de l’eau à une fontaine (et non à un robinet) insistance sur une pratique ancestrale. Volonté de présenter un produit naturel = message à destination des parents c’est bon pour la croissance de l’enfant : cf c’est comme ça qu’on garde tout ce qui est bon. - cf légumes frais : d’abord tomates; puis carottes, poireaux, pommes de terre, tomates, navets (+ carotte coupée au 1er plan, mais non épluchée !) idée relayée par le texte : les plus beaux légumes + pour pas les dénaturer. - cf scène d’arrosage : eau qui coule au 1er plan connotation de pureté. - Acteur principal = l’enfant (présenté dans le jardin avec binette, outil servant à nettoyer la terre, à enlever les mauvaises herbes) + texte laisse entendre que c’est lui qui choisit les plus beaux légumes. Or l’enfant symbolise la fraîcheur. Insistance sur l’authenticité : - Authenticité du produit : Liebig = de la vraie cuisine. - Authenticité du message totalement pris en charge par l’enfant la vérité sort de la bouche des enfants. III. Une image renouvelée de la « soupe » : Il s’agit d’améliorer l’image traditionnellement attachée à la soupe : Mange ta soupe = contrainte imposée par l’adulte, tout en gardant l’aspect positif de cette expression (il faut manger de la soupe pour grandir). D’où la cible visée par le publicitaire = l’enfant, public plutôt réfractaire au produit. Cf souci de rapprocher le produit et l’enfant : légumes = fragiles (comme l’enfant en train de grandir et auquel il faut une alimentation adaptée) + choix d’un slogan simple (Quand Liebig cuisine, c’est de la vraie cuisine), martelé par les anaphores : y a pas, c’est comme ça. Le 2ème handicap à dépasser = l’emballage inesthétique du produit. D’où la composition picturale des légumes + couleurs vives (rouge et vert) qui annoncent celles du pack Liebig. D’où le pack d’abord découvert à travers une page transparente ( effet de verre dépoli + image romantique) + changement de plan : d’un plan serré à un plan plus large. Enfin le pack se révèle a posteriori un résumé des images qui ont précédé : assiette + cuiller = écho de l’assiette de potage + louche; planche + légumes le spot semble une animation du pack. Donc, volonté de montrer que ce produit de conserve = une soupe traditionnelle et naturelle + volonté de casser l’image négative de la soupe auprès des enfants et de toucher un public large (si c’est bon pour les enfants, c’est bon pour tout le monde). LE LANGAGE DE LA PUBLICITE Dans le but de surprendre, de frapper les consommateurs, la publicité est souvent amenée à jouer sur le langage. 1. Les slogans : Ce sont des formules brèves et percutantes, associées à la marque, qui se retiennent facilement, d’autant qu’elles sont généralement présentées avec des effets sonores (accent pour Ducros, voix chantonnante pour le Crédit Lyonnais…) Elles sont parfois en langue étrangère si le produit s’y prête (anglais pour des vêtements et produits destinés aux jeunes, italien pour du café ou des pâtes…) Quand c’est trop c’est ___________. ______ : quelques grammes de finesse dans un monde de brutes. Avec _____________ je positive. ____________ : mini-prix, mais il fait le maximum. _______ engineered jeans. A quoi ça sert que __________ il se décarcasse ? ___________ express yourself. _________________ : veramente italiano. __________, parce que je le vaux bien. Ils utilisent parfois des jeux sur les sons et le sens comme l’allitération, les paronymes, les rimes, l’onomatopée, l’hyperbole, la métaphore ou la comparaison. Exemples : Ils font parfois appel à un savoir collectif en utilisant des expressions populaires, des dictons, des comptines. Exemples : 2. Les termes étrangers ou issus de langues anciennes : Cherchez à quelle langue appartiennent les mots ou expressions suivants et quelle était leur signification initiale : Isio 4 (huile) : Gamma (lessive) : Andros (confiture) : Omega (montres) : Rex, Vigor (produits d’entretien) : Panem (biscottes) ; Lux (savon) : 3. Les termes techniques ou scientifiques : Ils ne sont pas forcément compréhensibles du grand public, mais rassurent sur le sérieux et la qualité du produit. Exemples : 4. Les néologismes : Il arrive que la publicité s’invente des mots bien à elle, donc aisément reconnaissables par le consommateur … voire même tout un langage qui lui est propre (campagne OMO). CONSTITUTION D’UN DOSSIER SUR LA PUBLICITE Travail à faire en groupes de 2, à rendre dans 1 mois. Présentation : une pochette cartonnée fermée (à 3 rabats) ou, mieux, un trieur à pochettes transparentes. 1. Introduction : Rédigez un texte bref (+/- 20 lignes) dans lequel Vous expliquerez comment s’est déroulé votre travail à deux au long de ces 4-5 semaines (fréquence des rencontre, répartition des tâches… et tout ce que vous voudrez) Vous exposerez en détails les difficultés rencontrées par moments (questions mal comprises, difficultés d’analyse, divergences d’opinion entre vous et votre associé-e…) Vous donnerez clairement votre point de vue, justifié par 2 arguments (et des exemples précis) : avez-vous, oui ou non, apprécié ce travail, dans l’ensemble ? Pourquoi ? Ce texte ne pourra évidemment être rédigé qu’à la fin de votre étude… 2. Les publicités dans la presse et les affiches : Collectez un maximum de pages de publicité, pour en retenir finalement 5 (minimum) sur lesquelles vous avez un avis à donner. Tâchez de retenir un échantillon suffisamment varié (produits divers, publicités traditionnelles/insolites, sérieuses/amusantes, qui jouent sur différentes motivations du consommateur…) Analysez-les grâce au modèle de fiche utilisé en classe, à photocopier. N’oubliez pas de faire figurer chaque pub dans une pochette en vis-à-vis de son analyse ! 3. Les spots TV publicitaires : Enregistrez sur une cassette vidéo plusieurs séquences publicitaires, pour avoir en réserve un maximum de spots enregistrés (que vous pourrez donc visionner plusieurs fois). Retenez-en 5 (minimum), aussi variés que possible là aussi. Analysez-les grâce au modèle de fiche utilisé en classe, à photocopier. Dans la mesure du possible, joignez votre cassette à votre dossier (avec votre nom dessus…) et expliquez dans chaque analyse où se situent exactement sur la bande les spots que vous avez retenus (servez-vous du compteur du magnétoscope remis à 00 au départ). 4. Le langage de la pub : Recopiez une dizaine de slogans publicitaires (entendus à la radio, à la TV, vus dans la presse, sur les affiches….) et faites toutes les remarques que vous pourrez faire à leur sujet. Servez-vous du cours. 5. Votre propre publicité : A vous de jouer les publicistes ! Imaginez un produit (quel qu’il soit) pour lequel vous composerez une affiche (contenant un solide argument de vente) et un slogan. Vous expliquerez dans un petit texte (1015 lignes) les raisons de vos choix pour promouvoir ce produit.