Céphalées de tension Une céphalée de tension est un type

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Céphalées de tension
Une céphalée de tension est un type particulier de maux de tête, souvent chroniques et de
mécanisme mal connu. Elle pourrait être d'origine psychosomatique, liée au stress ou due à
des problèmes musculaires et squelettiques cervicaux[1].
Sommaire
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1 Description
2 Epidémiologie
3 Conséquences sociales
4 Les traitements médicamenteux
5 Les traitements psychosomatiques
6 Les traitements mécaniques
7 Etat des lieux sur le traitement des céphalées de tension dans le monde en 2005
8 En conclusion
9 Liens externes
10 Bibliographie
11 Notes et références
Description
Les céphalées de tension sont des maux de tête se manifestant par une douleur, au niveau de
la nuque, des zones temporales, ou du front, pouvant se manifester en casque, en barre
horizontale ... Elles peuvent apparaître des deux côtés de la tête (bilatérales), ou sur un seul
côté. Ces céphalées peuvent être épisodiques ou chroniques. Elles sont en général non
pulsatives, contrairement aux migraines et doivent être distinguées de celles-ci.
Epidémiologie
Plusieurs causes sont avancées dans la genèse des céphalées de tension :
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des troubles psychosomatiques :
o liés au stress (professionnel, familial ...),
o liés à une angoisse, causée, par exemple, par un traumatisme passé ...
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des abus médicamenteux[2], [3] : On parle alors de céphalées de rebond. Le patient
augmente régulièrement ses doses de médicaments antalgiques ou analgésiques, pour
soulager ses souffrances. A la longue, il dépasse les doses prescrites et devient alors
dépendant à ses médicaments. Et dès qu'il tente de se sevrer, il est pris de violentes
céphalées de tension. Ce qui l'oblige alors à augmenter, sans cesse, ses doses de
médicaments, pour éviter le retour de la douleur (voir sevrage et dépendance).
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des causes physiologiques :
o problèmes de vertèbres cervicales :Des vertèbres pourraient causer une
pression sur certains nerfs (compression des nerfs d'Arnold, de la moelle
épinière ou moelle spinale, d'autres nerfs ...) [4].
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problèmes de gouttière dentaire mal refermée : Des céphalées de tension
seraient associées à certains cas de bruxisme [5], [6].
malformation d’Arnold-Chiari (rare) : La pression excessive excercée par les
os de la boîte crânienne sur le cervelet serait à l'origine des céphalées de
tension liées à la malformation d’Arnold-Chiari [7], [8], [9]. Elles sont détectables
grâce à l'IRM.
névralgie d'Arnold[10].
Autres cas ... : hydrocéphalie associées des céphalées de tension, les céphalées
de tension seraient mises sur le compte de la pression excessive du liquide
céphalo-rachidien sur le cerveau [11].
Conséquences sociales
En général, les médecins les considèrent comme modérées (en tout cas, peu gênantes) et
beaucoup moins douloureuses qu'une algie vasculaire de la face.
Pourtant comme le reconnaît l'OMS[1], elles peuvent être invalidantes dans leur forme
chronique.
Les conséquences sociales des céphalées de tension chroniques sont multiples [12],[13],[14] :
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absentéisme professionnel.
angoisse, agressivité, dépression, anxiété.
Les traitements médicamenteux
Se basant sur l'hypothèse généralement admise d'une origine psychosomatique à la plupart des
céphalées de tension, les céphalées de tension sont alors en général traités par des
médicaments psychotropes tels que :
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anti-dépresseurs dont on utilise les effets partiellement anti-douleur,
anti-épileptiques dont on a souvent constaté l'effet antalgique sur les douleurs
neuropathiques ou "neurogènes",
neuroleptiques ...
Pour qu'ils fassent effet, ils doivent être alors souvent pris pendant une période plus ou moins
longue.
Les effets psychologiques et physiologiques de ces derniers sont souvent loin d'être
négligeables. Ils peuvent provoquer somnolence, perte de vigilance et de concentration, prise
de poids …
Se basant sur l'hypothèse d'une cause musculaire péri-crânienne aux céphalées de tension,
certains médecins explorent la voie des injections péri-crâniennes de Botox (nom commercial
de la toxine botulique), un paralysant musculaire [15]. Le traitement par le Botox pose un
certain nombre de problèmes tels que :
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trouver la localisation précise du point à l'origine la douleur, situé souvent dans une
zone plus ou moins étendue et en général uniformément douloureuse,
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l'estimation de la dose réelle à injecter pour relaxer totalement le muscle contracté,
impliqué dans la sensation douloureuse,
la toxicité du produit.
Ces médicaments ne peuvent être délivrés que sur avis médical.
Les traitements psychosomatiques
Leur efficacité reste à prouver scientifiquement.
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les psychothérapies, en particulier les psychothérapies comportementales. Avec cellesci, le praticien essaye, le plus souvent, lors d'une sorte d'enquête policière, de trouver
les évènements survenus au patient ou les comportements inappropriés de ce dernier,
qui seraient à l'origine du déclenchement des céphalées de tension chez celui-ci. On
part de l'observation qu'un changement de contexte environnemental (professionnel,
familial, psychologique ...) dans lequel vit le patient, a pu être à l'origine, dans certains
cas, de la disparition totale des céphalées de tension, vécues souvent par le patient,
durant des années.
l'hypnose : elle repose sur une relation de confiance entre le patient et le praticien, le
patient se reposant plus ou moins totalement sur la pratique du praticien. Elle permet
souvent de mieux localiser la zone douloureuse, voire de découvrir d'autres zones
douloureuses, normalement faiblement ressenties.
L'acupuncture semble avoir une certaine efficacité, du moins à court terme[16].
Les traitements mécaniques
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la kinésithérapie, l'ostéopathie, le massage ..., destinées :
o soit à soulager la compression supposée de certaines vertébres sur certains
nerfs,
o soit à relaxer.
Il existe bien d'autres techniques supposées soulager les patients telles que :
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cryothérapie,
techniques de relaxation (biofeedback, yoga, training autogène ...),
sport (pour ses effets anti-douleur),
onde électromagnétique (ondes courtes en mode pulsé),
impulsions électriques (électrothérapie), parfois couplées avec la diffusion d’ions
calcium et magnésium à travers l'épiderme,
chiropractie,
bandeaux compressifs,
fango,
fibrolyse par crochetage [17],
sophrologie,
physiothérapie, (gymnastique posturale [18] ...),
L'ultrasonothérapie (ultrasons) [19] ...
Les résultats obtenus restent souvent aléatoires ou fragiles.
Etat des lieux sur le traitement des céphalées de tension
dans le monde en 2005
Bien que les céphalées de tension ne mettent typiquement pas "hors de service" comme la
migraine, sa forme chronique peut significativement détériorer la capacité fonctionnelle des
patients.
La pathogenèse des céphalées de tension reste en grande partie inconnue. Comparé avec la
migraine, les céphalées de tension ont fait l'objet de beaucoup moins de recherche.
Pendant quelques années, les recherches sur la thérapie des maux de tête se sont énormément
focalisées sur la migraine (au détriment de la recherche sur les céphalées de tension
chroniques et leurs causes).
Même la névralgie faciale ou algie vasculaire de la face, qui est bien moins fréquente que
céphalées de tension, a été soumise à bien plus d’essais thérapeutiques que les céphalées de
tension.
Par conséquent, il n'est pas surprenant que, depuis l'avènement d'études (dès 1964) sur
l'amitriptyline, qui demeure un choix pivot pour son traitement, les nouveaux traitements pour
cette maladie restent rares, même en 2005.
Cela souligne le besoin d’un intérêt renouvelé pour ce domaine. Cependant, les approches de
traitement supplémentaires, comme des injections de toxine botulique, bien que
controversées, ont renouvelé récemment les espoirs pour son traitement.
De plus, le progrès récent dans la compréhension de la pathophysiologie des céphalées de
tension, comme le rôle de sensibilisation périphérique et centrale, a ranimé l'intérêt pour ce
domaine [20].
En France, il n'existe que très peu de communications des centres anti-douleurs sur les
traitements auxquels ils ont recourt pour les céphalées de tension. Voici les quelques rares
informations sur les traitements prescrits par ces centres :
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Urgence céphalées, Hôpital Lariboisière, 75010 Paris : traitements par psychotropes
classiques (antiépileptique Rivotril [21], antidépresseur Laroxyl à base d'amitriptyline
[22]
...).
Centre anti-douleur, Hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt : Neurotin (à base
de gabapentine, un antiépileptique) [23].
Centre anti-douleur, Hôpital , Limoge : toxine botulique.
CEDD (centre de traitement de la douleur), Fondation Ophtalmologique Rothschild,
25-29 rue Manin, 75019 Paris : ketamine.
En conclusion
La chaîne causale à l'origine des céphalées de tension (celles, du moins, dont on soupçonne
une origine psychosomatique), que certains médecins nomment encore céphalées de tension
nerveuses ou céphalées psychogènes, n'est pas encore parfaitement connue scientifiquement.
Il n'existe pas pour l'instant de traitement qui permettrait de faire disparaître définitivement les
céphalées de tension chroniques (celles, du moins, dont on soupçonne une origine
psychosomatique).
Liens externes
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Association de Soutien aux Personnes Souffrant de Céphalées de Tension
La Ligue Belge Contre Les Céphalées
Bibliographie
Il n'existe pratiquement pas d'ouvrages scientifiques uniquement consacrés aux céphalées de
tension. Citons quand même :
Tension Headache - A Medical Dictionary, Bibliography, and Annotated Research Guide to
Internet References, JAMES N. PARKER, M.D. & PHILIP M. PARKER, PH.D., ICON
Health Publications, http://www.ebookmall.com/ebook/193608-ebook.htm
Notes et références
↑ a b voir Céphalées de tension, Organisation Mondiale de la Santé (WHO - OMS)
↑ Céphalées chroniques quotidiennes de l'adulte, Dominique Valade (Centre d'urgences des céphalées,
Hôpital Lariboisière, Paris), Médecine. Volume 2, Numéro 5, 211-4, Mai 2006, Stratégies,
http://www.jle.com/fr/revues/medecine/med/e-docs/00/04/19/3A/article.md
3. ↑ Recommandations pour la pratique clinique : CCQ (Céphalées chroniques quotidiennes) : Diagnostic,
Rôle de l’abus médicamenteux, Prise en charge, Synthèse des recommandations, ANAES, Septembre
2004, http://www.has-sante.fr/portail/types/FileDocument/doXiti.jsp?id=c_451076
4. ↑ Céphalées et cervicalgies, Entretien avec le Dr D. Valade (Chef de service du Centre d'Urgence des
Céphalées à l'hôpital Lariboisière à Paris), Propos recueillis par le Dr P. Sichère. Synoviale, mai 2006,
N° 151,
http://www.medspe.com/site/templates/template.php?identifiant_article=3203&surlignage=5&PHPSES
SID=ad
5. ↑ Relation étroite entre les maux de tête et les désordres temporomandibulaires, Olivier Bédard,
Maxime Vézina, Jean-Sébastien Dionne sous la direction de Dr Jean-Paul Goulet, Faculté de médecine
dentaire de l’Université Laval (Québec),
http://www.google.fr/search?hl=fr&q=C%C3%A9phal%C3%A9e+de+tension+bruxisme&btnG=Reche
rche+Google&meta=
6. ↑ Bruxisme, Gérard Quilliou Paris 75015, MCS-Dentaire, groupe de travail sur les douleurs et les
dysfonctions inhérantes à un déséquilibre mandilo-postural http://www.mcsdentaire.fr/Praticiens/_BuxismePrat.html
7. ↑ Aicadi J., Diseases of the nervous system in childhood. Clin Dev Med 1992;115/118:1132-5, puis
Mac Keith Press, Cambridge, 1998, page 647-52
8. ↑ Urgences pédiatriques: Vol. 1 / Pathologies : clinique, examens, stratégies, gestes. par Philippe
Labrune, Denis Oriot, Bernard Labrune, Gilbert Huault, Editeur Estem, 2004, page 675
9. ↑ DESCRIPTION CHIARI. Quels sont les symptômes ?,
http://syringomyelie.free.fr/index.php?mod=syringo&ac=chiari
10. ↑ La névralgie d’Arnold, Un diagnostic parfois trop facile, un traitement pas si simple, Dr Maurice
Bensignor (Clinique Viaud, Nantes), Le médecin généraliste et la douleur, n°1 septembre 2000,
www.institut-upsa-douleur.org/UserFiles/IGWSIUD/File/MG_douleur/mg_douleur_01.pdf
11. ↑ Neuropédiatrie DCEM, Module Intégré 4 "Tête et Cou", Les Céphalées Récidivantes de l’Enfant, Dr
François Rivier (UFR de Médecine - Université Montpellier I, Service de Neuropédiatrie - Hôpital Gui
de Chauliac), www.med.univmontp1.fr/Enseignement/cycle_2/MID/Ressources_locales/Neuro/MID_neurologie_item_188_190_235
.pdf
1.
2.
12. ↑ MICHEL P., AURAY JP, CHICOYE A, DARTIGUES JF, LAMURE M, DURU G., SALAMON R
et le GRIM. Prise en charge des migraineux en France: coût et recours aux soins. J Economie Med 1993
11: 71-80
13. ↑ MICHEL P., DARTIGUES JF, LINDOULSI A, HENRY P. Loss of productivity and quality of life in
migraine sufferers among French workers: results from the GAZEL cohort. Headache 1997 37: 71-78
14. ↑ Étude de la qualité de vie des migraineux, P. MICHEL, P. HENRY,
www.ammppu.org/abstract/cephalees_quotidiennes_recommandations_06.pdf
15. ↑ Botulinum for Tension Headaches - Does It Do Any Good ? : A Viewpoint, From Charles P. Vega,
MD, FAAFP (09/12/2006), Cephalalgia. 2006;26:790-800,
http://www.medscape.com/viewarticle/544117
16. ↑ Linde K, Allais G, Brinkhaus B, Manheimer E, Vickers A, White AR, Acupuncture for tension-type
headache , Cochrane Database of Systematic Reviews 2009, Issue 1. Art. No.: CD007587. DOI:
10.1002/14651858.CD007587
17. ↑ technique de mobilisation du Tissu Conjonctif à l’aide d’un instrument calibré, le crochet, reposant
sur l'hypothèse que certaines céphalées seraient liées à des adhérences, par exemple adhérence
cicatricielle, génératrices d'inflammation.
18. ↑ synthèse de postures actives, de culture physique traditionnelle, de stretching (étirements), de postures
de yoga etc. ...
19. ↑ ultrasons thérapeutiques de haute fréquence (1 et 3 MHz) ou thérapie ultrasonore, utilisés pour leurs
possibles vertus antalgiques.
20. ↑ Pharmacoprophylaxis of tension-type headache, Marc E. Lenaerts (Department of Neurology,
Oklahoma University Health Sciences Center, 711 Stanton L. Young Blvd., Suite 215, 73104
Oklahoma City, OK, USA), Revue "Current Pain and Headache Reports", Éditeur "Current Medicine
Group LLC", Volume 9, Number 6 / december 2005, pages 442-447.
21. ↑ RIVOTRIL - Clonazépam - Doctissimo
22. ↑ LAROXYL - Amitryptiline - Doctissimo
23. ↑ NEURONTIN - Gabapentine - Doctissimo
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