En résumé, on va observer une défaillance du marché chaque fois que les droits de propriétés
sur les biens ne sont pas suffisamment définis (qui a le droit d’utiliser l’air, et de quelle façon) dans une
perspective de « développement durable »...
Cela justifierait donc de plus en plus d’interventions de l’Etat, à un niveau national, ou d’une
institution supranationale chaque fois que la nuisance potentielle est « globale ».
L’intervention la plus élémentaire se conçoit sous la forme de taxes ou/et de subventions.
D’après Pigou, la taxe permet d’internaliser l’effet externe en obligeant l’agent responsable à tenir
compte de tous les coûts. Il l’illustrait déjà de la façon suivante :
C) Les jeux non coopératifs : le paradigme du dilemme du prisonnier et ses conséquences
à prendre en compte
L’équilibre auquel peuvent aboutir des joueurs en concurrence, n'est pas nécessairement une
situation optimale pour le groupe !
Telle est la morale d'un ensemble de jeux de rôles non coopératifs devenu célèbre sous
l’appellation générique de « dilemme du prisonnier ». En effet, le modèle original mettait en présence
deux individus suspectés (à juste titre) de délit et interrogés séparément, avec plusieurs choix (allant de
l’aveu à la dénonciation de l’autre) et plusieurs sanctions possibles (allant de la relaxe à la peine
maximale). Or chaque « joueur » ignore ce que va être la stratégie de l’autre, et il doit prendre des
précautions vis-à-vis d’une certaine probabilité du pire… Dans le modèle initial, on voit que le « libre-
choix non coopératif » aboutit toujours à une peine globalement bien plus lourde que celle qu’aurait
permis un « choix coopératif ».
Ce dispositif étant transposable à une multitude de situations de concurrence, il a donné
naissance à une multitude d’expériences « de laboratoire » dans le cadre d’une nouvelle « micro-
économie expérimentale ». Le schéma général est simple : deux agents sont placés en situation
adverse ; ils doivent adopter un comportement stratégique, c’est à dire que chacun doit prendre en
compte les différentes réactions possibles de l’autre pour faire le meilleur choix pour lui-même.
Ex : « Deux entreprises se disputent un marché et chacune redoute que l'autre lance une
campagne de publicité pour lui prendre sa part. Du coup, pour éviter ce risque, toutes deux se
payent de la publicité. À l'arrivée, les deux firmes conservent leurs parts de marché initiales, mais
en supportant de coûteux frais publicitaires, d'où un profit moindre. [...] La théorie des jeux
montre ainsi que, par la seule concurrence même pure et parfaite, l'intérêt individuel ne mène
pas automatiquement à l'intérêt général ».
J.-P. Chanteau, Alternatives économiques, n°144, janvier 1997.
Equilibre
négligeant les
coûts externes
Offre négligeant les
coûts externes
Offre incluant tous
les coûts