c – Le monopole naturel décrit une situation dans laquelle la production de biens par une
seule entreprise reste plus efficace que par un grand nombre (en raison de rendements d’échelles
croissants) :
- Les activités de réseau, par exemple les transports ou la distribution d’énergie, conduisent « naturellement »
au monopole qui offre des quantités moindres à des prix élevés qui ne sont pas fixés selon le coût marginal (la
dernière unité produite coûte moins cher que le coût moyen). Cf. Dossier Bernard Maris pour une « discussion » de
cette approche
2 – Quelle intervention ?
La fiscalité constitue la « correction » la plus efficace pour orienter efficacement les actions de
l’Etat :
a – Une taxe sur les activités produisant des externalités négatives, permet de l’intégrer aux coûts de
production. Un pollueur devra donc payer le coût privé (de revient) + le coût social (Cf. le marché des droits de
pollution).
b – Les subventions, a contrario, encouragent les activités produisant des externalités positives.
c – L’Etat produit des biens publics grâce à l’impôt et régule les monopoles naturels.
B – Le marché défaillant : la règle plutôt que l’exception
Les théories de la « nouvelle microéconomie » stipule, dans les années 70, que marché reste
spontanément défaillant car les conditions de la concurrence pure et parfaite (Cf. travaux dirigés) sont
rarement réunies.
1 – Les marchés oligopolistiques dominent la réalité contemporaine :
a - Les quantités offertes restent inférieures à la demande potentielle, donc les prix demeurent trop
élevés. Le prix de marché se fixera à un niveau supérieur au coût marginal.
b – Cependant la théorie des marchés contestables stipule que si les entrées et les sorties de marché
restent libres, les entreprises doivent s’adapter au niveau de leur coût marginal.
2 – L’information imparfaite constitue la défaillance principale du marché
a – L’effet de « sélection adverse ». L’asymétrie de l’information sur le marché des voitures
d’occasion. Cf. TD « Questionnement ».
b – Le principe de l’aléa moral met en évidence l’ignorance du comportement des agents
économiques. Cf. TD « Questionnement ».
II – L’INTERVENTION PUBLIQUE et ses LIMITES
La question de l’intervention publique se pose à la fois en termes d’efficacité économique et de choix politiques
et sociaux. Richard Musgrave met en évidence les fonctions de stabilisation macroéconomique (assurer la
croissance), d’allocation des ressources (pallier les défaillances du marché – Cf. supra) et de redistribution des
richesses (Cf. le thème 3). Quel rôle économique l’Etat peut-il tenir et pour quelles pratiques économiques ?
A – L’Etat et les politiques contracycliques
Les taux de croissance du PIB ou le taux de chômage restent les seuls indicateurs qui requièrent l’’attention des
pouvoirs publics. L’Etat peut-il mener des politiques contracycliques efficaces ?
1 – Les classiques et les keynésiens
- Pour les penseurs de l’Ecole Classique, le marché coordonne l’ensemble des intérêts privés vers un équilibre
optimal ; JB Say considère que le simple fait de produire offre un débouché aux autres productions pour le
montant de sa valeur. Donc une intervention publique s’avère inutile puisque l’équilibre de l’offre et de la
demande se réalise « naturellement ».
- Keynes énonce que la production dépend de l’anticipation de la demande que perturbent la thésaurisation
(« fuite » de la monnaie hors du circuit) et la situation d’incertitude du marché. L’équilibre de l’économie se réalise
à un niveau de sous-emploi. L’intervention de l’Etat modifie les anticipations des agents économiques : politiques
budgétaire et monétaire.