Chapitre 3.1
La croissance économique est-elle compatible
avec la préservation de l’environnement ?
A. Limites de la croissance et émergence du concept de
développement durable
Le club de Rome, groupe d’expert internationaux à mis en évidence les excès de la croissance
au début des années 1970. Le développement passe par :
- Un épuisement des ressources naturelles, halieutiques, des terres,
- Une baisse de la biodiversité (67 000 espèces en voie de disparition)
- Des problèmes de pollution (eaux, sols, airs) avec pour conséquence réchauffement
climatique, hausse du niveau de la mer, pluies acide, hausse des catastrophes naturelles.
La croissance économique peut entraîner des catastrophes écologiques et génère aussi de
nombreux déchets (ménagers, industriels) qu’il faut collecter, puis traiter de différentes
manières (incinération, mise en déchetterie).
Les activités humaines sont également à l’origine de l’épuisement des ressources naturelles.
L’empreinte écologique mesure la surface dont un individu a besoin pour produire les
ressources qu’il consomme et les déchets qu’il rejette. En France la moyenne est de 2,7 H.
Mais ce chiffre ne fait qu’augmenter avec la hausse du PIB puisque qu’il entraine une hausse
de la consommation.
On voit apparaitre une ratification des matières premières avec dans le meme temps une
hausse de la demande liée à la croissance démographique ce qui entraine une hausse des
prix. Hausse des prix qui poussent à exploiter le plus possible (exemple des gisements à
rentabilités faibles).Cela entraine une dégradation du capital naturel qui a différents effets
néfastes :
Hasse des décès prématurés
Hausse de la population en situation hydrique
Hausse des déséquilibres en offre et demande
Apparition d’émeutes de la faim
Risques de conflits pour accéder aux ressources
L’ensemble de ces dangers met en avant l’idée qu’il faut créer un développement qui soit durable.
C’est la conférence des Nations Unies sur l’environnement à Stockholm en 1972) qui marque le point
de départ de cette réflexion. Mais c’est le rapport Gro Harlem Brundtland qui va contribuer à faire
connaître la notion de développement durable en 1987. Il le définit comme un "développement qui
répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre
aux leurs ".
Ce développement repose sur plusieurs principes :
le principe de solidarité avec les générations futures et avec les populations de la planète
le principe de précaution qui privilégie une approche préventive plutôt que ré- paratrice. En
cas de risque, de dommages graves ou irréversibles, l’absence de toute certitude scientifique
absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures
effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement
le principe de participation de tous les acteurs de la société civile au processus de décision.
C’est un principe de démocratie participative environnementale.
Il y a 3 dimensions complémentaires au développement durable :
- économique : il faut de la croissance
- social : il faut une cohésion sociale passant par la suppression d’inégalités fortes
- environnemental : il faut préserver la biodiversité
B. La croissance peut-elle être soutenable ?
Mesure du développement durable plus ou moins bonne :
Le PIB : mesure mal le DD car il comptabilise positivement les répercussions des dégâts sur le
patrimoine sans comptabiliser de points négatifs.
Empreinte écologique : pause aussi des problèmes de mesures car il est difficile de calculer
l’impact en termes de carbone et de mesurer la biodiversité d’une surface.
Epargne net ajusté : ne mesure qu’en termes de stocks de capitaux qu’on peut transmettre
aux générations futures.
Pour la plupart des économistes, le DD dépend de la combinaison de quatre formes de capital qui
entrent en interaction les unes avec les autres : le capital naturel, le capital physique, le capital
humain et le capital social.
Le capital naturel représente l'ensemble des ressources que la nature met à notre
disposition. Certaines de ces ressources sont non renouvelables (énergies fossiles,
minerais...), d'autres sont dites renouvelables, même s'il faut tenir compte de leur rythme de
reconstitution et de l'intensité des prélèvements (réserves halieutiques, forêts, etc.)
Le capital physique produit est constitué des biens de production durables et il s'accroît au
rythme de la formation brute de capital fixe dont il faut déduire la proportion qui, chaque
année, est usée ou devient obsolète.
capital humain ( de Gary Becker) représente l'ensemble des connaissances et des
compétences accumulées par les hommes; il se transmet à travers le temps et l'espace,
notamment via l'enseignement et l'apprentissage.
capital social recouvre les relations entre les individus, relations qui s'opèrent à la fois dans la
sphère professionnelle et dans la sphère privée, et qui conditionnent le degré de confiance et
de coopération que les individus peuvent mobiliser. On lui adjoint parfois le capital
«institutionnel » qui renvoie à la qualité des structures politiques et sociales et qui rejaillit
sur l'efficacité des relations interindividuelles.
Il est difficile de calculer le capital naturel car ceux sont le plus souvent estimations et certains
bien naturels n’ont pas de prix de marché (Ex : l’air). Il y a tout de même différentes façon de
l’évaluer :
o valeur des services indirects liés aux biens environnementaux
o prix implicite de certaines caractéristiques des biens
o les coûts de certaines caractéristiques environnementales
o les coûts de réparation
Avec le développement de l’analyse économique des problèmes environnementaux, se sont opposés
deux courants de penseurs qu’on pourra baptiser d’optimistes et de pessimistes.
Les optimistes se basent sur la thèse de de soutenabilité faible selon laquelle les différents
capitaux (naturel, humain, physique et social) sont substituables. La dégradation d’un capital est
donc possible du moment qu’on transmet au final le même total de stock. Avec cette thèse la
croissance n’est pas un obstacle, et le marché est auto régulateur par le biais de signaux de prix
qui permettent une bonne allocation des facteurs et la de l’innovation. De plus selon les
optimiste plus un pays se développent plus sa consommation devient vertueuse.
Les pessimistes regroupés au sein du Club de Rome, ont publié en 1972 le livre « Limits to
Growth » dans lequel ils y développent la thèse de la soutenabilité forte. Ils y affirment que les
capitaux sont non substituables et que si les tendances actuelles (économiques et
environnementales) se perpétuent, beaucoup de ressources naturelles seront épuisées, ce qui
limitera, voire empêchera toute croissance future. L’innovation technologique ne pourra pas
repousser toutes les frontières, il faut donc réduire notre consommation.
C. Quels instruments pour les politiques climatiques ?
La grande majorité des études scientifiques confirment aujourd’hui que les émissions de Co2
engendrées par les activités humaines ont pour conséquence un réchauffement climatique de la
planète qui risque de générer des dommages écologiques et économiques irréversible. Se pose
alors la question de la prise en charge de ces externalités négatives dans le calcul économiques
des acteurs.
Externalités : effet de l’activité économique d’un agent sur un autre sans que ce dernier n’en
paye le coût.
Il y a une défaillance du marché car il ne prend pas en compte les externalités. Il faut donc une
participation des Institutions pour résoudre ce problème. En effet les prix ne reflètent pas les
bénéfices et coûts des externalités. Ils n’intègrent pas le coût social de l’activité et cela mène à
une mauvaise allocation des ressources. Les prix mènent à surproduire des productions aux
externalités négative.
S’ajoute à ce problème d’externalités, le problème de la tragédie des biens communs, c’est-à-
dire que chaque agent va chercher à maximiser son avantage individuel ce qui conduit à la
disparition de la ressource.
Solution contre cette tragédie :
La privatisation qui rend la ressource excluable
Nationalisation par l’Etat qui va imposer un pouvoir règlementaire (Ex : interdiction de
chasser)
Coopération avec gestion communautaire gérer en commun la ressource dans l’intérêt
général
Les pouvoirs publics peuvent imposer des normes, des règlementations pour empêcher une
externalité négative ou au contraire pousser les positives :
Normes d’émission
Normes de procédé
Normes de produit
Normes de quali
Mais ces règlementations ont certaines limites :
- Les normes s’appliquent à tous de la même manière ce qui peut avoir des effets pervers (par
exemple sur les PME )
- Les normes peuvent être facilement contournés avec la délocalisation par exemple (surtout
par les plus grandes entreprises)
- La norme technique n’est pas toujours facile à mesurer
- On ne peut pas contrôler l’émission total des entreprises.
Les pouvoirs publics peuvent aussi mener des politiques incitatives de subventions et de taxation
faire en sorte que le cout de l’entreprise reflète le cout social :
La taxation (exemple de la taxe carbone) pour augmenter le prix du produit et ainsi révéler
son vrai coût de production.
Avantage : à court terme elle incite les producteurs à réduire leurs consommations et à long
terme ça les encourage à substituer (donc innover)
Limites : diminue le pouvoir d’achat des ménages, peut pousser certaines entreprises à
délocaliser, perte de compétitivité, difficulté politique (taxe qui doit être ni trop forte ni top
basse)
La subvention : cherche à interner l’externalité pour inciter les agents économiques à
changer de comportements. Par exemple avec le système du Bonus/Malus.
Il y a tout de même différents désavantages -> n’a pas l’effet escompté avec un
comportement inverse de celui attendu, -> action très couteuse pour l’Etat, contraction de
l’Etat parfois.
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !