Analyse économique macro (2ème année) Série d'exercices 7 - Hiver 2003/2004 Professeur : A. Pommeret / Assistant : L. Angeles Corrigé 1.- Quel taux de change pour le Ghana? Le problème du Ghana est que la demande pour ses exportations est très variable. Dans le contexte du modèle de Mundell-Flemming cela revient à dire que X varie de façon exogène (c'est à dire pour tout niveau du taux de change réel) et donc que la courbe IS souffre des déplacements (vers la droite si X augmente, vers la gauche si X diminue). Dans la figure ci-dessous on prend le cas ou X diminue de façon exogène: i LM1 i* B LM0 A CP0 IS1 IS0 Y L'équilibre initial se trouve à l'intersection de IS0 et LM0, au point A. Prenons d'abord le cas des changes flexibles. Lorsque IS se déplace vers la gauche, à IS1 , il y aura une tendance à la baisse du taux d'intérêt dans le pays. Ceci entraînera une demande accrue de monnaie étrangère. Sous changes flexibles l'Etat laissera que cette demande de monnaie étrangère se traduire par une dépréciation de la monnaie nationale. Comme E augmente, la courbe IS se déplace vers la droite jusqu'à retrouver son niveau initial, l'économie revient au point A et la production reste au même niveau qu'auparavant. En conclusion, la baisse de la demande d'exportations a été contrecarrée par une dépréciation opportunn du taux de change qui notamment, rend les exportations plus compétitives. Prenons maintenant le cas des changes fixes. Maintenant, lorsque le gouvernement fait face à une demande accrue de monnaie étrangère il ne laisse pas la monnaie nationale se déprécier mais vend une partie de ses réserves internationales contre de la monnaie nationale. Ce faisant il provoque un déplacement de LM vers la gauche, jusqu'à LM1. L'économie se trouvera donc au point B, avec un niveau de production plus bas qu'avant le choc. Si on avait considéré un choc positif sur les exportations les conclusions aurait été similaires: pas de changement de production dans le cas des changes flexibles, augmentation de la production dans le cas des changes fixes. On peut donc conclure que, dans ce cas, la production devient moins volatile si le pays adopte des changes flexibles. Les changes flexibles agissent de façon contracyclique: la monnaie se déprécie lorsque les exportations sont faibles et s'apprécie lorsqu'elles sont fortes. 2.- L'Angleterre et la crise du Système Monétaire Européen (SME) Cet épisode peut être expliqué de façon satisfaisante par le modèle de Mundell-Flemming où l'on considère les effets d'une dévaluation. Dans la figure ci-dessous l'équilibre initial se trouve au point A, le pays est en changes fixes. Supposons maintenant que le gouvernement décide d'abandonner ce taux de change et en fixe un nouveaux à un niveau plus élevé (la monnaie est donc dévaluée). La courbe IS va se déplacer vers la droite. Comme ce nouveaux taux de change est supposé être crédible, la dévaluation anticipée reste égale à 0 et la courbe CP ne change pas. Le gouvernement doit augmenter la masse monétaire pour maintenir le taux d'intérêt, ce qui déplace aussi LM vers la droite. En définitive le nouvel équilibre se trouve en B, avec un niveau de production plus élevé. Cela explique pourquoi l'Angleterre a connu une accéleration de la croissance suite à cette dévaluation. i LM0 LM1 i* A B CP0 IS0 IS1 Y 3.- Un changement dans les anticipations (exa fev 03) a) Si les agents anticipent une dépréciation (ou une dévaluation) de la monnaie alors, pour un niveau donné des taux d'intérêt, le rendement des placements à l'étranger devient supérieur au rendement des placements domestiques. Tous les investisseurs financiers voudront donc changer leurs placements domestiques pour des placements à l'étranger La droite CP (qui traduit la contrainte de parité des taux d'intérêt non couverte) se déplace vers le haut (ce qui veut dire qu'il faudra une hausse du taux d'intérêt domestique pour que les placements restent dans le pays). b) La situation en changes flexibles est décrite dans la figure ci-dessous: i LM0 i*1 CP1 i*0 CP0 IS1 IS0 Y Suite au déplacement de CP vers le haut il y aura une fuite de capitaux vers l'étranger. Ceci entraînera une dépréciation de la monnaie nationale, donc un déplacement de IS vers le haut. Le nouvel équilibre sera à l'intersection de CP1 , IS1 et LM0. Le taux de change sera plus élevé, le solde de la balance commerciale aura augmenté (notez cependant qu'il y a deux effets sur la balance commerciale: un positif dû à la dépreciation de E et un négatif dû à l'augmentation de Y) et la production sera supérieure à son niveau initial. Dans le plan (Y,P), la demande globale se déplace vers la droite. c) La situation en changes fixes est décrite par la figure suivante: i LM1 LM0 i*1 CP1 i*0 CP0 IS0 Y Suite au déplacement de CP il y aura une fuite de capitaux vers l'étranger. Comme la monnaie ne peut pas se déprécier, la Banque Centrale devra intervenir et satisfaire l'offre excédentaire de monnaie nationale en vendant ses réserves contre de la monnaie domestique. La masse monétaire diminuera progressivement et LM se déplacera vers la gauche jusqu'au nouvel équilibre. On constate que le taux de change reste fixe, la balance commerciale s'améliore (parce que Y diminue) et la production diminue. Dans le plan (Y,P) la demande agrégé se déplace vers la gauche. 4.- Effets d'une expansion budgétaire en économie ouverte a) IS : Y = 0.75 Y + 100 + 500 - 1500 i + 1475 - 0.25Y*ε LM: 300 = 0.4Y - 400 i CP : i = 0.05 + Ad b) Si l'anticipation de dépreciation est nulle (Ad = 0), CP nous dit que le taux d'intérêt du pays doit être égal au taux d'intérêt international, soit 5 %. En substituant i = 0.05 dans LM on obtient le revenu d'équilibre: 300 = 0.4 Y - 400*0.05 0.4Y = 300 + 20 Y = 800 Finalement, en utilisant IS on trouve le taux de change réel d'équilibre : Y = 0.75 Y + 100 + 500 - 1500 i + 1475 - 0.25Y* ε 800 = 0.75*800 + 100 + 500 - 1500*0.05 + 1475 - 0.25*800* ε ε=9 c) Avec G = 200 l'équation d'IS devient : Y = 0.75 Y + 100 + 500 - 1500 i + 1475 - 0.25Y* ε + 200 S'il n'y a pas de mobilité des capitaux le taux d'intérêt ne sera plus égal à 5 % et sera determiné par l'intersection de IS et LM. Il s'agit donc de résoudre le système de 2 équations à 2 inconnues donné par IS et LM avec ε = 9 puisqu'on suppose que le taux de change est fixe. De LM on peut déduire Y en fonction de i : 300 = 0.4Y - 400 i Y = 750 + 1000 i On va substituer cette expression de Y dans l'équation de IS pour trouver la valeur d'équilibre de i : Y = 0.75 Y + 100 + 500 - 1500 i + 1475 - 0.25Y*9 + 200 1500 i = 2275 - 2.5 Y 1500 i = 2275 - 2.5*(750 + 1000 i ) 4000 i = 400 i = 0.10 Le nouveau taux d'intérêt est de 10 %. Il s'ensuit que le nouveau revenu d'équilibre est de: Y = 750 + 1000 i = 750 + 100 = 850 d) Avec une mobilité internationale des capitaux parfaite, le taux de change domestique doit rester égal à 5 %. Comme on suppose que le régime de changes est le taux de change fixe la Banque Centrale devra augmenter l'offre de monnaie pour éviter une appréciation de la monnaie nationale. Il s'ensuit que dans le cas présent nous connaissons le taux d'intérêt qui s'établira au nouvel équilibre ( 5%) mais par contre la masse monétaire reste à déterminer avec le revenu d'équilibre. Le revenu d'équilibre peut être déterminé directement à partir de la courbe IS : Y = 0.75 Y + 100 + 500 - 1500 i + 1475 - 0.25Y* ε + 200 Y = 0.75 Y + 100 + 500 - 1500*0.05 + 1475 - 0.25Y*9 + 200 Y = 880 On peut ensuite utiliser LM et CP pour déterminer la nouvelle valeur de la masse monétaire: LM: M = 0.4 Y - 400 i* M = 0.4*880 - 400*0.05 M = 332