Document 1 – Le marché des changes : « Sur le marché des changes (le Foreign exchange, " forex " pour les initiés), on échange des euros contre des dollars, des livres sterling contre des yens, des yens contre des euros…, bref, des monnaies (on dit aussi dans ce contexte des devises) les unes contre les autres. Le taux de change reflète le prix d'une monnaie exprimé par rapport à une ou plusieurs autres. Ce taux de change se forme et évolue sans cesse en fonction des achats et des ventes de devises sur le marché des changes. Par exemple, le cours de l'euro contre le dollar s'apprécie lorsque la demande d'euros relativement aux autres monnaies augmente ; à l'inverse, il se déprécie lorsque les opérateurs préfèrent acheter du dollar, de la livre sterling… et vendre des euros. […] « Le marché des changes est un marché planétaire, sans frontière, sans localisation géographique précise, c'est le plus dématérialisé qui soit. Les spécialistes de ces opérations (des cambistes) passent leurs ordres d'achat ou de vente depuis des salles de marché dotées de puissants systèmes informatiques connectés aux réseaux internationaux d'information financière. Partout ce sont les mêmes produits, les mêmes procédés et les mêmes technologies qui sont utilisés. Ainsi, grâce aux décalages horaires, les opérations de change se déroulent pratiquement en continu, successivement sur chacune des principales places financières, en Extrême-Orient (Tokyo, Hongkong, Singapour), en Europe (Londres, Francfort, Paris) et en Amérique du Nord (New York). Un cambiste européen peut, par exemple, traiter tôt le matin avec l'Extrême-Orient et l'après-midi avec les Etats-Unis. « Ce ne sont pas les centaines d'euros échangés contre des livres sterling pour assister au mariage du prince William qui auront influencé le cours de change euro-livre sterling. Les opérations de change dites "manuelles" des particuliers ne représentent presque rien face aux opérations de change scripturales, celles qui transitent par les comptes des grandes banques internationales. Le marché des changes est en effet un marché de professionnels, dominé par les grandes banques internationales, qui y effectuent des opérations portant sur de gros montants. Banques commerciales et banques d'investissement y interviennent pour leur compte propre ou pour leurs clients (entreprises et particuliers), car eux n'ont pas directement accès au marché. Seules les très grandes entreprises, essentiellement des multinationales dotées de filiales bancaires, effectuent elles-mêmes les opérations de change nécessaires à leur activité internationale ». Couppey-Soubeyran, « A quoi sert le marché des changes », Alternatives Economiques n°302, 2011 « En dix ans, les transactions sur les marchés des changes ont été multipliées par six. Le dollar américain reste la devise la plus échangée, avec 83% des transactions (sur un total de 200% puisque chaque échange implique deux devises), loin devant l'euro (39%). Seuls 37% des transactions portent sur des échanges directs de devises, tout le reste concerne des produits dérivés sur les taux de change, c'est-à-dire des produits financiers qui permettent soit de se protéger, soit de spéculer sur les variations de change ». « Un marché des changes spéculatifs », Alternatives économiques Hors série n°87, 2011 Question 1. Qu’est-ce qu’une devise ? Question 2. Qu’est-ce qui est échangé sur le marché des changes et quels prix sont fixés? Question 3. Vrai ou faux ? Vous et moi avons accès au marché des changes. Question 4. A quoi sert le marché des changes ? Document 2 – Une diversité des taux de change : Question 1 : Faites trois phrases indiquant les valeurs de l’euro en juillet 2011. Document 7 – La guerre des monnaies : « Les grands pays industrialisés «s'affrontent» à coups de dévaluations compétitives : plus leur monnaie baisse, plus cela dope les exportations et, sur leur marché, plus cela freine les importations de produits étrangers au profit de produits concurrentiels nationaux. « La «guerre» est d'autant plus âpre qu'elle a lieu entre des pays déjà très exportateurs (Chine) et des pays affichant des déficits commerciaux importants (États-Unis, pays européens). Les seconds jugent les premiers peu coopératifs. Que se passe-t-il, concrètement? « 1. Les Américains peinent à relancer leur [croissance], dont le moteur est la consommation et l'investissement intérieurs (les exportations étant un moteur accessoire). La Fed décide donc de déverser des liquidités pour soutenir l'économie. [ ... ] « 2. S'il y a plus de monnaie, sa valeur baisse (c'est pareil avec les tomates sur le marché). La valeur du dollar baisse donc face aux autres monnaies. « 3. Les monnaies asiatiques, à commencer par le yuan, évoluent dans le sillage du dollar: quand il baisse, les autorités monétaires chinoises baissent aussi leur monnaie, pour ne pas subir de conséquences fâcheuses sur leurs exportations. [ ... ] Elles vendent donc du yuan contre des dollars pour maintenir la parité entre les devises des deux pays. Les Américains crient à la «manipulation monétaire» : excédentaire, la Chine ne devrait pas avoir une monnaie aussi basse. « 4. L’euro, lui, trinque. Il grimpe contre toutes les autres monnaies. L’euro est géré avec une philosophie allemande : on ne joue pas avec la monnaie. Le seul objectif de la Banque centrale européenne est de maintenir un bas taux d'inflation ». Riché, « La guerre des monnaies expliquée aux nuls », Rue89, 10 novembre 2010 Question 1 : Le dollar, l’euro et le yuan sont-ils dans un régime de change fixe ou flottant ? Question 2 : En quoi le déversement de liquidités par la Banque centrale américaine permet-il de relancer l’économie américaine ? Question 3 : Pourquoi la Chine est-elle tentée de vendre du Yuan contre du dollar ? Question 4 : Pourquoi le Yuan devrait-il être plus fort sur le marché des changes ? Document 3 – La diversité des régimes de change : « Les variations du cours de change […] dépendent du régime de change choisi. Pour la plupart des monnaies des pays avancés, ce régime de change est flottant (ou encore flexible). Il en va ainsi depuis que le système de Bretton Woods, mis en place à la sortie de la Seconde Guerre mondiale et qui instaurait un régime de change fixe entre l'or et le dollar, et entre le dollar et les autres monnaies, a été abandonné en 1973. Le cours des monnaies en change flottant se forme sur le marché des changes au gré de l'offre et de la demande. Il n'est pas contraint par un ancrage dont il ne faudrait pas s'écarter. Les variations du cours de change peuvent donc être très amples. « À l'inverse, lorsqu'un pays est en régime de change fixe, le cours de sa monnaie est défini par rapport à une autre monnaie ou à un panier de monnaies […]. Quand le cours d'une monnaie dont le change est fixe s'écarte de la parité définie, la banque centrale du pays intervient sur le marché des changes pour rétablir cette parité. Il lui faut alors mobiliser ses réserves de change pour acheter sa propre monnaie lorsque son cours a baissé […]. Alors qu'il faut avoir accumulé suffisamment de réserves de change pour soutenir le cours d'une monnaie en difficulté, il n'y a techniquement aucun obstacle à une intervention pour stabiliser une évolution à la hausse, car la banque centrale peut toujours émettre la monnaie dont elle a besoin. » Couppey-Soubeyran, « À quoi sert le marché des changes? », Alternatives économiques n°302, 2011 Question 1 : A partir du texte et du graphique, remplissez le tableau ci-dessous. Question 2 : Pourquoi peut-on nuancer l’idée d’un flottement totalement libre des changes dans le monde actuel ? Document 8 – Les effets positifs d’une monnaie « forte » : Question 1 : Expliquez dans le premier paragraphe le point c) (sans tenir compte du « si… »). Question 2 : Expliquez dans le deuxième paragraphe les deux effets positifs sur les entreprises. Document 9 – La « courbe en J » : Document 4 – Commerce international et taux de change : Question 1 : Découpez le schéma en deux périodes. Puis cherchez les corrélations visibles pendant chacune des périodes entre le solde commercial et le taux de change. Question 2 : En utilisant votre cours, laquelle des deux vous paraît la plus étonnante ? Qu’est-ce que nous dit sur les déterminants du taux de change ? Document 5 – Finance internationale et taux de change : Question 1 : Quelle relation observe-t-on dans ce graphique ? Attention aux axes cela dit dans la formulation de votre réponse. Question 2 : Comment peut-on comprendre ce constat ? Donnez une explication précise. Document 6a – Les comportements spéculatifs sur le marché des changes : « Le processus de la bulle de change est le suivant : la plupart des opérateurs anticipent l'appréciation d'une monnaie sans prendre en compte les « fondamentaux» ; il en résulte une demande excédentaire en faveur de cette monnaie dont le taux de change s'apprécie et s'éloigne de sa valeur économique fondamentale. Les anticipations s'autoréalisent et le marché est efficient au sens où il anticipe correctement l'évolution du change. « Mais comme les rumeurs l'emportent sur les calculs rationnels, les anticipations se retournent un jour et la bulle finit par éclater. […] Il y a, en effet, deux grandes catégories d'acteurs sur le marché des changes : d'une part, les opérateurs qui prennent leurs décisions en fonction des « fondamentaux» - ce sont par exemple les commerciaux - et, d'autre part, les traders, ou gestionnaires financiers, qui ont un horizon très court car ils sont à l'affût de moindres occasions de profits. Le poids de ces derniers est devenu très important. […] Ces professionnels qui « font le marché» forment un milieu très hermétique où « tout le monde pense la même chose en même temps». Les moindres informations ou news prennent alors un poids considérable. […] Dans un tel contexte, les anticipations se forment selon un processus mimétique. […] On est en présence d'un processus d'anticipations « autoréalisatrices» dans lequel un prix va s'autoconfirmer, même s'il s'éloigne de plus en plus de son niveau d'équilibre fondamental ». Plihon, Les taux de change, 2010 Question 1 : Rappelez les deux « fondamentaux » qui déterminent le taux de change. Question 2 : Qu’est ce qu’une bulle spéculative ? Question 3 : Pourquoi les anticipations sont-elles « auto-réalisatrices » ? Document 6b – Les comportements spéculatifs sur le marché des changes : un exemple concret :