Fonctions vectorielles à valeurs dans un espace euclidien

E désigne ici un R-ev euclidien de dimension p,
),..,( 21 p
eeeB
en est une base.
D est une partie de R,
EDF :
est une fonction de D dans E.
On note
p
fff ,..., 21
les fonctions de D dans R définies par
p
iii etftFDt 1)()(,
(On les appelle les fonctions coordonnées de F dans la base B)
I Limite, continuité
Définition, proposition :
Soit
Ra
un point adhérent à D, et
El
de coordonnées
p
lll ,..., 21
dans B.
 
0)(lim
lim,,1
))((,,0,0lim
ltF
lfpi
ltFatDtlf
at
ii
a
a
Définition, proposition analogues pour l’éventuelle limite en
ou
lorsque D est
non majorée ou non minorée.
Définition et proposition analogues pour les éventuelles limites à droite ou à gauche en
un point a de R tel que a soit adhérent à
 
,aD
ou
 
aD ,
.
On établit aisément les résultats concernant les opérations classiques sur les fonctions
vectorielles : si
EDGF :,
on des limites en un point a de
R
adhérent à D, si
R
et si
RD:
a une limite finie en a.
Alors
GF
,
F
,
F
,
GF
et
F
on des limites en a, qui sont respectivement :
GF aa limlim
,
F
a
lim
,
F
aa lim.lim
,
GF aa limlim
et
F
a
lim
.
Et dans les cas E est orienté et de dimension 3,
GF
a une limite en a qui est
GF aa limlim
On a aussi le théorème de composition :
Si
RA:
(avec
RA
), si
EDF :
(avec
DA )(
), si
R
est adhérent à A
et si
a une limite
Ra
en
, alors a est adhérent à D, et si de plus F a une limite en a,
alors
F
a une limite en
, qui est
F
a
lim
.
Définition, proposition :
Soit
Da
.
F est continue en a
Fadmet une limite en a (c’est alors nécessairement
)(aF
)
 
pi ,1
,
i
f
est continue en a.
(Définition, proposition analogues pour l’éventuelle continuité à droite/à gauche en a)
Définition, proposition :
F est continue sur D
D
, F est continue en a.
 
pi ,1
,
i
f
est continue sur D.
On justifie aisément les résultats attendus concernant la continuité et les opérations
classiques sur les fonctions vectorielles
On montre aussi facilement le théorème :
Si K est un segment de R, et si
EKF :
est continue sur K, alors F est bornée sur K
(c'est-à-dire qu’il existe
RM
tel que
MtFKt )(,
)
On a en effet l’équivalence suivante :
F est bornée
 
pi ,1
,
i
f
est bornée.
Fonctions vectorielles à valeurs dans un espace euclidien
II Dérivabilité
Ici, I désigne un intervalle infini de R, on conserve les notations du début avec
ID
(ainsi, F est une fonction de I dans E)
A) Définition, proposition
Soit
Ia
.
F est dérivable en a
l’application
 
at atF
t
EaI
)()(
\
a une limite en a.
 
pi ,1
,
i
f
est dérivable en a.
Cette limite est alors notée
)(' aF
ou
)(a
dt
dF
, et on a
p
iii eafaF 1)(')('
.
Définitions, propositions analogues pour l’éventuelle dérivabilité et dérivée à
droite ou à gauche en a, et pour la dérivabilité et la dérivée sur I.
Proposition :
(Rappel : I est un intervalle de R)
Si F est dérivable sur I, alors
cte0' FF
Notions de dérivées successives, de classes de fonctions analogues aux finitions
des fonctions réelles…
B) Opérations sur les fonctions dérivables en un point
Si
EIGF :,
sont dérivables en a, si
R
et si
RI:
est dérivable en a,
alors
GF
,
F
,
F
et
GF
sont dérivables en a, et on a :
)(')()()(')()'(
)(').()().(')()'.(
)('.)()'.(
)(')(')()'(
aGaFaGaFaGF
aFaaFaaF
aFaF
aGaFaGF
Et, dans le cas où E est de dimension 3 et orienté,
GF
est dérivable en a et :
)(')()()(')()'(aGaFaGaFaGF
.
Remarque :
On obtient ensuite par récurrence les formules de Leibniz pour
)()( )(,).( nn GFF
et
)(
)( n
GF
, lorsque F, G et
sont de classe
n
C
.
Théorème de composition :
Si
RJ:
,
EIF :
avec
IJ )(
, si
J
et si
est dérivable en
et F
dérivable en
)(
, alors
F
est dérivable en
, et
))((')(')()'(
FF
Proposition :
Si
EIF :
est dérivable en a, et si
0)( aF
, alors
F
est dérivable en a, et :
)( )(')(
)()'(aF aFaF
aF
En effet,
FFF
, et en appliquant le théorème de dérivation pour la
composition des fonctions réelles
FF
et
uu
:
Si
0)()( aFaF
(c'est-à-dire si
0)( aF
), alors
FF
est dérivable en a, de
dérivée
)( )(')(
)()(
)(')(2
2
1aF aFaF
aFaF
aFaF
.
Proposition :
Si F est dérivable sur I, et si
cteF
, alors
'FF
(c'est-à-dire
)(')(, tFtFIt
)
En effet :
Si
0cte F
, c’est que
0cte F
, d’où le résultat.
Sinon, selon la propriété précédente, on peut écrire :
)( )(')(
)()'(0, aF aFaF
aFIa
Exemple :
C est un cas particulier d’espace euclidien sur R. (de dimension 2, une base
orthonormée étant par exemple la base
),1( i
, la norme euclidienne étant le module)
On a déjà traité le cas des fonctions d’une partie de R dans C (et on a dans ce cas
une opération supplémentaire, à savoir la multiplication)
Pour tout
Cm
, la fonction
tm
et .
est dérivable sur R, de dérivée
tm
met.
.
Lorsqu’on prend
im
, cette fonction,
ti
et .
est de module constant égal à 1, et
sa dérivée
)(
.2
ti
ti eiet
lui est bien orthogonale.
III Intégration
Proposition, définition :
Soit
EbaF ],[:
, continue. Alors la valeur de
p
ii
b
aiedttf
1)(
est indépendante du
choix de la base
),...,( 21 p
eeeB
. Cette valeur est par définition
b
adttF )(
.
La définition peut s’étendre aux fonctions continues par morceaux…
Propriété : linéarité, relation de Chasles…
Théorème (admis) :
Si
EbaF ],[:
est continue (ou continue par morceaux), et si
ba
, alors :
b
a
b
adttFdttF )()(
Théorème :
Si I est un intervalle de R, et si
EIF :
est continue, alors la fonction
x
adttFx )(
est une primitive de F sur I, et c’est l’unique primitive de F sur I nulle en a.
Il en résulte que si
EIF :
est continue sur I, alors F admet une primitive G, et pour
tous a, b de I,
)()()( aGbGdttF
b
a
.
Conséquences : théorème d’intégration par parties, de changement de variables…
Remarque : La formule de la moyenne est fausse (Avec
CE
par exemple).
IV Inégalités et formules de Taylor diverses
Inégalité des accroissements finis :
Si F est continue sur
],[ ba
, dérivable sur
[,] ba
, et si il existe
Rk
tel que
ktFbat )('[,,]
, alors
abkaFbF )()(
.
L’égalité des accroissements finis est fausse (voir encore avec
CE
)
Inégalité de TaylorLagrange à l’ordre
1n
:
SiF est de classe
n
C
(
1n
) sur
],[ ba
, et si
)(sup )(
],[ tFM n
bat
n
(qui existe d’après le I),
alors
n
n
n
nM
n
ab
aF
nab
aFabaFbF !
))(
)!1( )(
...)(')()(()( )1(
1
L’égalité de Taylor–Lagrange est fausse (elle est vraie dans R mais hors programme)
Formule de Taylor avec reste intégral (à l’ordre
1n
) :
EbaF ],[:
est de classe
n
C
(
1n
), alors :
b
a
n
n
n
ndttF
n
tb
aF
nab
aFabaFbF )(
)!1(
)(
)!1( )(
...)(')()()( )(
1
)1(
1
(Cette formule s’établit aisément grâce à des intégrations par parties successives, et
donne ainsi une preuve de l’inégalité de Taylor–Lagrange grâce au théorème de majoration vu
au III)
Formule de Taylor–Young (à l’ordre n) :
Si
EIF :
est de classe
n
C
sur un intervalle I contenant 0, alors il existe
EI :
,
telle que
0)(lim
0t
t
et :
)()0(....)0(''.)0('.)0()(, )(
!2
2ttFFFtFtFIt nn
n
tt n
V Développements limités
Définition :
Soient I un intervalle infini de R,
It
0
, notons
ID
ou
 
0
\tI
, et
EDF :
.
On dit que F admet un DL à l’ordre n en
0
t
lorsqu’il existe une fonction
ED :
et
des éléments
n
aaa ,..., 10
de E tels que :
)()()(...)()()(,
0)(lim
002
2
0100
0
tttattattattatFDt
t
n
n
n
tt
Propriétés :
- Unicité de l’éventuel DL à l’ordre n en
0
t
.
- Existence d’un DL à l’ordre n en
0
t
existence de DL en
0
t
à tout ordre
nq
.
- Existence d’un DL à l’ordre 0 en
0
t
existence d’une limite en
0
t
En supposant maintenant que
It
0
(c'est-à-dire que
ID
) :
- Existence de DL à l’ordre 1 en
0
t
dérivabilité en
0
t
(Mais ne s’étend pas aux ordres supérieurs)
- Fest de classe
n
C
au voisinage de
0
t
F a un DL à l’ordre n en
0
t
(Donné alors par la formule de TaylorYoung)
Opérations sur les DL :
- Somme, produit par un scalaire : évident.
- Pour les autres opérations : voir ce qui se passe dans chaque cas particulier.
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