Leçon 50 Dérivabilité (1ère S, ES, Term S, ES) Pré Requis : _ Fonctions affines _Coefficient directeur d’une droite _Limite en un point _Continuité I) II) Activité introductive. Dérivée en un point Cadre : soient la fonction f :E->R avec E un intervalle de R non vide et non réduit à un point, et le point a dans I. Définition 1 : f est dérivable en a si 𝑥→𝑎 lim 𝑥≠𝑎 𝑓(𝑥)−𝑓(𝑎) 𝑥−𝑎 existe et est finie. Dans ce cas, ce nombre est appelé le nombre dérivé de f en a et il est noté f’(a). Le rapport 𝑓(𝑥)−𝑓(𝑎) est 𝑥−𝑎 appelé le taux d’accroissement de f en a. Remarque : par un changement de variable, si f est dérivable en a, lim ℎ→0 ℎ≠0 𝑓(𝑎+ℎ)−𝑓(𝑎) ℎ =f’(a) Théorème 1: Si f est derivable en a, alors f est continue en a. Preuve : soit 𝑥 ∈ 𝐸\{𝑎}, 𝑓(𝑎) + 𝑓 ′ (𝑎)(𝑥 − 𝑎) + 𝑓(𝑥) − 𝑓(𝑎) − 𝑓 ′ (𝑎)(𝑥 − 𝑎) 𝑓(𝑥) − 𝑓(𝑎) = 𝑓(𝑎) + 𝑓 ′ (𝑎)(𝑥 − 𝑎) + (𝑥 − 𝑎) [ − 𝑓 ′ (𝑎)] 𝑥−𝑎 Or 𝑓(𝑥)−𝑓(𝑎) 𝑥−𝑎 = 𝑓′(𝑎) Donc 𝑥→𝑎 lim 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎) 𝑥≠𝑎 Donc f est continue en a. Remarque : la réciproque est fausse. Contre exemple : la fonction valeur absolue ou racine. III) Interprétation géométrique et tangente à une courbe. Expliquer graphiquement à l’aide de géogebra. Définition 2 : Si f est dérivable en a, on appelle tangente en A à la courbe C, la droite qui passe par A et de coefficient directeur le nombre dérivé f’(a). Proposition 2 : La tangente à la courbe C au point A d’abscisse a, a pour équation : y=f’(a)(x-a)+f(a) Preuve : la tangent a pour coefficient directeur f’(a), donc elle a une équation de la forme y=f’(a)x+b . Or cette droite passe par le point (a,f(a)), donc f(a)=f’(a)a+b , d’où b=f(a)-f’(a)a IV) Fonction dérivée Définition 3 : Soit I un intervalle de R, soit f une fonction de I dans R, soit 𝐼1 l’ensemble des points de I en lesquels f est dérivable. Pour x∈ 𝐼1, l’application 𝑥 → 𝑓 ′ (𝑥) est appelée la fonction dérivée de f et noté f’. a) Exemples : Fonctions 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥→𝐶 Fonctions dérivées 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥→0 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥→𝑥 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥→1 𝑓: 𝑅 ∗ → 𝑅 1 𝑥→ 𝑓: 𝑅 ∗ → 𝑅 1 𝑥→ 𝑓: 𝑅+ → 𝑅 𝑥 → √𝑥 𝑓: 𝑅+∗ → 𝑅 1 𝑥→2 𝑥 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥 → 𝑥𝑛 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥 → 𝑛𝑥 𝑛−1 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥 → sin(𝑥) 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥 → cos(𝑥) 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥 → cos(𝑥) 𝑓: 𝑅 → 𝑅 𝑥 → −sin(𝑥) 𝑥 𝑥² √ b) Opérations algébriques : Notons D(I) l’ensemble des applications de I dans R qui sont dérivables sur I. Théorème 2 : Soient f et g deux élements de D(I). Alors 1) f+g∈D(I) et (f+g)’=f’+g’ 2) f.g∈D(I) et (f.g)’=f’.g+f.g’ 3) si g ne s’annule pas sur I alors la fonction 1 𝑔 1 𝑔 ∈D(I) et ( )′= −𝑔′ 𝑔² Preuve : 1) Evident en revenant à la définition de la dérivée. (𝑓𝑔)(𝑎+ℎ)−(𝑓𝑔)(𝑎) 𝑓(𝑎+ℎ)𝑔(𝑎+ℎ)−𝑓(𝑎)𝑔(𝑎) ℎ≠0 en rajoutant et en retranchant ℎ 𝑓(𝑎+ℎ)−𝑓(𝑎) 𝑔(𝑎+ℎ)−𝑔(𝑎) numérateur f(a)g(a+h), on a 𝑔(𝑎 + ℎ) + 𝑓(𝑎) or f et g sont dérivables ℎ ℎ 𝑓(𝑎+ℎ)−𝑓(𝑎) 𝑔(𝑎+ℎ)−𝑔(𝑎) a et lim 𝑔(𝑎 + ℎ) + 𝑓(𝑎) = 𝑓 ′ (𝑎)𝑔(𝑎) + 𝑓(𝑎)𝑔′ (𝑎) ℎ ℎ ℎ→0 2) ℎ = au en 3) En revenant à la définition : 1 1 1 ( − 𝑔(𝑎)) 𝑥−𝑎 𝑔(𝑥) 1 ′ Donc (𝑔) (𝑎) = 1 = − 𝑔(𝑥)𝑔(𝑎) ∗ 𝑔(𝑥)−𝑔(𝑎) 𝑥−𝑎 −𝑔′ (𝑎) 𝑔²(𝑎) C) Dérivée d’une fonction composée Théorème 3 : 𝑆𝑜𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑓: 𝐼1 → 𝑅 𝑒𝑡 𝑔: 𝐼2 → 𝑅 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑓(𝐼1 ) 𝐶 𝐼2 𝑒𝑡 𝑎 𝑢𝑛 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝐼1 . 𝑆𝑖 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑟𝑖𝑣𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑎 𝑒𝑡 𝑓 𝑑é𝑟𝑖𝑣𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑓(𝑎)𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑔𝑜𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑟𝑖𝑣𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑎 𝑒𝑡 (𝑔𝑜𝑓)′ = (𝑔′ 𝑜𝑓) ∗ 𝑓 Preuve : Soit x un réel voisin et distinct de a tel que f(x)≠f(a). Le taux d’accroissement de gof en a s’écrit 𝑔(𝑓(𝑥))−𝑔(𝑓(𝑎)) 𝑥−𝑎 ou encore 𝑔(𝑓(𝑥))−𝑔(𝑓(𝑎)) 𝑓(𝑥)−𝑓(𝑎) Or f est dérivable et donc continue en a, d’où lim 𝑥→𝑎 Et puisque g est dérivable en f(a), alors lim 𝑔(𝑓(𝑥))−𝑔(𝑓(𝑎)) 𝑥→𝑎 V) 𝑓(𝑥)−𝑓(𝑎) 𝑓(𝑥)−𝑓(𝑎) 𝑥−𝑎 𝑓(𝑥)−𝑓(𝑎) 𝑥−𝑎 = 𝑓 ′ (𝑎) et lim 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎) 𝑔(𝑓(𝑥))−𝑔(𝑓(𝑎)) 𝑥→>𝑎 D’où par produit, on obtient : lim − 𝑓(𝑥)−𝑓(𝑎) ∗ 𝑓(𝑥)−𝑓(𝑎) 𝑥−𝑎 𝑥→𝑎 = 𝑔′ (𝑓(𝑎)) = 𝑓 ′ (𝑎) ∗ 𝑔′ (𝑓(𝑎)) Applications de la dérivée Activité introductive avec géogébra a) Lien entre signe de la dérivée et sens de variation Propriété : Soit I un intervalle et f une fonction dérivable sur I. _f est croissante sur I si et seulement si la fonction dérivée f’ est positive sur I. _f est décroissante sur I si et seulement si la fonction dérivée f’ est négative sur I. _f est constante sur I si et seulement si la fonction dérivée f’ est nulle sur I. Preuve : Supposons que f est croissante sur I. Soit a un réel appartenant à I, et un réel h tel que a+h appartient à I. _ Si h>0, alors la croissance de f permet d’écrire f(a)≤f(a+h) d’où f(a+h)-f(a)≥0. En divisant par h>0, on a 𝑓(𝑎+ℎ)−𝑓(𝑎) ℎ ≥0 _Si h<0, la croissance de f entraine f(a)≥f(a+h), et donc f(a+h)-f(a)≤0. Donc 𝑓(𝑎+ℎ)−𝑓(𝑎) ℎ ≥ 0. Donc f’(a)≥0. La réciproque est admise. b) Extremum local d’une fonction Propriété : Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I et soit 𝛼 ∈ 𝐼. Si f admet en 𝛼 un extremum local alors f’(𝛼)=0.