un bon sens économique qui serait sa tendance naturelle. Ainsi, à l’égard des baîlleurs de fonds de la
Banque, les organisations politiques encadrent le comportement économique parce qu’elles
introduissent les règles économiques. La nouveauté du développement consiste alors en créer les
institutions économiques, politiques et sociales adéquates pour rendre les décisions optimales. Les
institutions se placent ainsi au sein des explications sur le fonctionnement des économies des
sociétés sous-développées, aussi bien que des pays de la Première partie
.
« Le cadre du développement intégré que je propose est fondé sur une vision plus globale du
développement. Nous ne pouvons pas adopter un système dans lequel le macroéconomique et le
financier seraient indépendants des aspects structurels sociaux et humains, et vice-versa. Il est
impératif d’intégrer chacun de ses éléments au niveau national et entre les acteurs mondiaux… L’une
des raisons pour lesquelles nous devons élaborer ce cadre global et intégré, c’est que nous pourrons
ainsi réfléchir en termes plus stratégiques à l’ordonnancement des politiques, des programmes et des
projets et au rythme des réformes… »
La gouvernance n’engage pas une nouvelle approche du développement, elle marchandise la
légitimité des décisiones. L´action politique adopte la forme d’un corporatisme, facilitant l´encadrement
de l’État dans ses fonctions régaliennes et les entreprises privées dans le management des décisions
publiques. Le processus de médiatisation de la gouvernance par la Banque a servi ainsi à mobiliser
les cadres explicatifs qui justifient les réformes structureles qu’elle s’efforce de naturaliser. Par ce
biaïs, les institutions sont devenues le cœur de ces cadres explicatifs, notamment dans les pays du
tiers monde. Du coup, la gouvernance et le corporatisme sont devenus les moyens pour légitimer les
transformations structurelles (systemes de santé, accords de libre échange, fléxibilité de la legislation
du travail, législation de l´investissement privé, entre autres) dont les États ont besoin pour s´adapter
tout naturellement a la globalisation.
2 . L´EMPOVERMENT DES INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS
Dans les années 70, R. Keohane et J. Nye (1977, 1988) ont développé une approche théorique qui
accorde une grande importance aux institutions su sein du système international. Au contraire des
conceptions realistes des Relations internationales, cette approche considère que la croissance
s’effectue sans affecter les autres puissances. En « réduisant les incertitudes » inhérentes à l’anarchie
realiste, les institutions facilitent la coopération.
Si l’on évalue la capacité de cette approche por rendre compte de l’évolution du système international
(conflits, stocks d’armèments, pertes humaines et matériels), à l’aube du troisième millénaire les
résultats sont pour le moins décevants. Les attentants du 11 septembre n’ont pas seulement touchée
le cœur de la superpuissance que symbolise la globalisation
. Ils ont montré du doigt les limités de
l’identité d’intérêts qu’elle est censée mobiliser. Le début de ce troisième millénaire, marqué par une
croissade mondiale contre le terrorisme, a creusse l’oppositions des civilisations. En fait, la stratégie
américaine de sécurité et défense reprend le discours de la contre-révolution préventive, comme dans
les années 70 quand l´opposisiton nord/sud fait l´écho, sous le voile de la rationnalité économique.
Pourtant, les institutions sont devenues, depuis le dernier quart du XX siècle, un cadre analitique
courant dans les pays du tiers monde pour expliquer les limités de l’intervention de l’État. Sans
prétendre rentrer dans le débat autour de(s) cause(s) de la crise de l´Etat ou de sa « nature »
(structurelle, conjoncturelle), deux faits sont à retenir. D’une part, le rôle joué par les organismes de
développement dans l’introduction des institutions comme cadre explicatif des problèmes qui
configurent le sous-développement. D’autre part, l’incidence de ce cadre dans le penchant des
décisiones concernant les stratégies de développement.
. La Banque Mondiale classifie ses pays membres, tout d’abord, par rapport à leur position économique exprimée par leur
apport en capital à la Banque. C’est ainsi qu’émergent les pays du Premier Groupe (les bailleurs de fonds ou pays
développés) et les pays du Second Groupe (les emprunteurs ou pays sous-développés).
. James D. Wolfensohn, Proposition concernant un cadre de développement intégré: avant projet, le 21 janvier 1999, page
4. Site internet : www. worldbank.org /21 janvier1999projet.
« Car c´est elle qui, par son insupportable puissance a fomenté toute violence infuse par le monde, et donc
cette imagination terroriste (sans le savoir) que nous habite tous... parce que nul ne peut ne pas rever de la
destruction de n´importe quelle puissance hégémonique, cela est innaceptable pour la conscience morale
occidentale... » J. Baudrillard, l´esprit du terrotisme, en, Le Monde, www.lemonde.fr/web/