Les GEU
Chapitre 20
GEU : nidation ectopique de l’œuf en dehors de la cavité utérine (souvent dans la trompe,
rarement dans l’ovaire ou dans la cavité péritonéale).
Le risque vital est en diminution depuis quelques années, mais la mise en jeu de la fertilité est
toujours d’actualité.
Avec une fréquence qui a doublé en 15 ans, les GEU sont, de nos jours, diagnostiquées plus
précocement, permettant la mise en œuvre de possibilités thérapeutiques nouvelles.
I) Physiopathologie
Les GEU peuvent être dues à :
- Un retard de captation de l’œuf par le pavillon tubaire ; il se forme alors un œuf
abdominal ou ovarien.
- Un ralentissement de la migration de l’œuf dans la trompe, dû à :
Des séquelles inflammatoires (infection, parasite).
Des séquelles de chirurgie tubaire et utérine (les trompes sont moins perméables).
Une maladie tubaire (endométriose).
Une altération du péristaltisme tubaire (tabac, micro-progestatifs, ATCD de
GEU) : les battements des cils tubaires ne sont plus synchrones.
Un obstacle à la migration (malformation utérine, stérilet).
Une PMA.
II) Les différentes formes de GEU
Les formes anatomiques :
Normalement, la nidation a lieu dans le cul-de-sac de Douglas ; en cas de GEU, elle peut avoir
lieu :
- Dans l’ampoule tubaire 75%.
- Au niveau de l’isthme de la trompe 20%.
- Au niveau du fundibulum 3%.
- Sur l’ovaire 1-2%.
- Sur les intestins (exceptionnel).
- Au niveau de l’isthme utérin (non viable).
- Dans l’utérus, mais anormalement placé (GEU angulaire, diverticulaire ou cervicale)
Les formes cliniques :
- Forme précoce.
- Forme atypique.
- GEU rompue.
- Résolution spontanée de la GEU.
1) Les formes précoces
Elles représentent 90% des GEU.
Le diagnostic est précoce et rapide :
- Retard de règles de 3 semaines environ.
- Signes sympathiques de grossesse.
- Métrorragies classiquement noirâtres et peu abondantes.
- Douleurs pelviennes latéralisées.
- Utérus gravide au terme de la grossesse.
- Masse latéro-utérine douloureuse.
- Cul-de-sac de Douglas douloureux (« cri de Douglas » lors du toucher vaginal).
2) Les formes atypiques
C’est l’ensemble des pathologies pouvant faire penser à une GEU :
- Métrorragies prises pour des règles.
- Métrorragies abondantes faisant penser à une fausse couche.
- Douleurs pelviennes unilatérales :
Pseudo-appendiculaire.
Simulant un kyste ovarien.
De type colique néphrétique.
- Douleurs pelviennes bilatérales interprétées comme étant une salpingite.
3) Les GEU rompues
Elles représentent 10% des GEU.
Le diagnostic doit être rapide, puisqu’une GEU rompue correspond à une hémorragie interne :
- TA basse et pincée, imprenable.
- Pouls filant.
- Patiente agitée et angoissée.
- Abdomen ballonné.
- Défense hypogastrique sans contracture à la palpation.
- Toucher vaginal et rectal extrêmement douloureux (« cri de Douglas »).
- Douleurs lancinantes en coup de poignard diffusant à tout l’abdomen.
- Métrorragies noirâtres.
4) Les résorptions spontanées de GEU
Il est possible qu’une GEU s’arrête très vite et se résorbe (grâce aux macrophages) ; elle ne
présente alors aucun signe de grossesse.
III) Les examens complémentaires
Le dosage des β-HCG : lors d’une grossesse normale, ce taux est doublé toutes les 48h ; en cas de
GEU, ce taux augmente beaucoup moins vite et de moins de la moitié en 48h. On remarque
qu’une chute brutale du taux s’explique par une fausse couche.
L’échographie pelvienne ou endo-vaginale : elle est réalisée lorsque le taux des β-HCG dépasse
les 1.500 UI / mL. Une GEU sera caractérisé par :
- Un utérus vide.
- Ou un sac pseudo-gestationnel en dehors de l’utérus, avec quelques fois une activité
cardiaque positive en dehors de l’utérus.
- Un épanchement du cul-de-sac de Douglas de volume variable.
La biologie sanguine : elle permet de voir s’il y a une infection, une baisse de l’immunité ou une
baisse du taux d’hématie (NFS + ACI).
IV) Les modalités thérapeutiques
Le coeliochirurgie permet de :
- Localiser la GEU.
- Faire un bilan pelvien et d’apprécier l’état des trompes.
- Voir un éventuel hémopéritoine et d’en apprécier son abondance.
- Traiter la patiente :
Expression tubaire : avortement de la grossesse par la trompe.
Salpingotomie : aspiration de la grossesse.
Salpingectomie.
La laparotomie : idem.
Le ttt médical : il n’est envisagé que pour les grossesses où les β-HCG > 5.000 UI. Ce ttt consiste
à injecter du Méthotrexate * (1mg / kg) en IM ou IV (le produit attaque les cellules en division).
Cela nécessite un diagnostic de certitude.
Ce ttt possède un taux de réussite de 90% sur les GEU peu évoluées.
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