drainage lymphatique faible et une altération du col-
lagène tissulaire.
La Photofrine qui est fixée dans les tissus tumoraux
est activée par la lumière rouge. La longueur d’onde
de la lumière rouge qui est de 630 + 3 nm, a été choi-
sie en raison de sa pénétration entre 0.5 à 1 cm dans
la profondeur de la tumeur [11].
3. LELASER EST LA SOURCE DE LUMIÈRE PRIN-
CIPALE UTILISÉE POUR LA THÉRAPIE PHOTO-
DYNAMIQUE EN RAISON DE SON EXCELLENTE
TRANSMISSION PAR LES FIBRES OPTIQUES
Le rayonnement laser peut être conduit par des
microfibres pour un traitement focalisé d’une tumeur
vésicale, ou par une fibre à terminaison sphérique
qui permet alors de traiter toute la vessie en cas de
tumeur diffuse.
Le laser photodynamique n’entraîne aucun effet
thermique pour détruire la tumeur, comme le font les
lasers à CO2 ou les lasers ND : YAG qui agissent par
un mécanisme d’action totalement différent.
4. TR O I S M É C A N I S M E S D E L A D E S T R U C T I O N
TUMORALE SONT POSSIBLES
a) Dans le premier mécanisme, la destruction tumo-
rale est provoquée par la production de radicaux
libres et d’oxygène à un seul radical libre (1O2*) qui
sont cytotoxiques [28-30]. L’oxygène (1O2*) entraî-
ne une destruction du tissu visé, en particulier au
niveau des mitochondries, des lysosomes et de la
paroi cellulaire.
b) Il peut se produire aussi une destruction indirecte
de la tumeur provoquée par des lésions de son endo-
thélium vasculaire ce qui conduit à l’hypoxie puis à
la mort cellulaire.
c) Le troisième mécanisme possible est une immu-
nosuppression cytotoxique [31].
1. LES INDICATIONS
Les indications urologiques de la photothérapie
dynamique sont essentiellement les tumeurs superfi-
cielles de la vessie et les tumeurs infiltrantes de stade
égal ou supérieur à pT2. Les tumeurs présentant une
atteinte de l’urètre prostatique ne sont pas concer-
nées par ce type de traitement.
Le carcinome in situ de la vessie est la meilleure
indication en raison de la faible épaisseur de la
tumeur.
Les autres indications sont les tumeurs pTa et pT1
récidivées après résection endoscopique et chimio-
thérapie ou immunothérapie intra vésicale.
La thérapie photodynamique peut aussi être utilisée
comme traitement préventif des récidives après
résection endoscopique de la tumeur macroscopi-
quement visible, en détruisant les cellules tumorales
non décelables en cystoscopie conventionnelle [11].
2. LES MODALITÉS DU TRAITEMENT
a) Le patient reçoit, par voie intraveineuse, de la
Photofrine II à la dose de 2 mg/kg de poids corporel.
Il est conseillé au patient d’éviter une exposition à la
lumière forte pendant 4 semaines après l’injection,
en raison du risque de photosensibilisation cutanée.
b) Le traitement endovésical est appliqué 2 à 3 jours
après l’injection, sous anesthésie locorégionale ou
générale afin d’éviter les mouvements du corps du
patient et ainsi obtenir une position fixe de la vessie,
par rapport à la fibre optique, au cours de la photo-
thérapie. La lumière est introduite dans la vessie par
l’intermédiaire d’un cystoscope souple ou rigide.
c) Deux techniques de traitement sont possibles :
-Le traitement focalisé s’applique à des tumeurs de
moins de 2 cm de diamètre. La fibre conduisant la
lumière est introduite dans la vessie par l’intermé-
diaire d’un cystoscope rigide ou souple. La dose
de lumière administrée est comprise entre 100 et
200 J/cm2, à une puissance inférieure à 150
mW/cm2 afin d’éviter une hyperthermie locale.
-Le traitement de l’ensemble de la muqueuse vési-
cale est surtout utilisé dans les carcinomes in situ
et la prophylaxie des récidives des tumeurs super-
ficielles. Il ne doit être appliqué qu’au moins 4
semaines après la résection endoscopique de la
tumeur afin de minimiser le risque de réaction
inflammatoire de la vessie [32]. L’extrémité de la
fibre doit être placée au centre anatomique de la
vessie qui est déterminé par une échographie sus
pubienne per opératoire [33].
II. APPLICATION CLINIQUE DE LA
THERAPIE PHOTODYNAMIQUE
POUR LE TRAITEMENT DES
TUMEURS SUPERFICIELLES
DE LA VESSIE
1120
B. G
A
TTEGNO - D. CHOPIN -Progrès en Urologie (2001), 11, N°5, 1117-1124